◦Elle vient seulement pour manger et boire (pas d'émotions) « boire du vin » = « goûter
à la vie ».
◦Elle parle d'amour, de la discrétion de son mari avant, pour l'expression de l'amour qu'il
lui témoignait.
◦Évocation de la mort. M. De St-Colombe ne pleure pas. Il éprouve de la joie. On
retrouve le motif baroque, le lien entre la vie et la mort.
◦Il y a une progression. + d'intimité et + de gravité.
Quignard se distingue par le fait qu'il dit très peu les choses. Il laisse la place au lecteur.
•St-Colombe : forme de rituel (gaufrettes, vin[communion], cabane...).
◦Attitude de St-Colombe
▪Il se précipite vers elle (rare, « je souffre madame de ne pas vous toucher »...).
▪Il a de la retenue « les yeux baissés », « détournant les yeux », « il tenait les
paupières baissées ». La pudeur participe à l'intensité de l'émotion.
▪Les réactions de St-Colombe à son apparition sont fortes.
Les principaux moments où on le voit seul, où on décrit où il est dans sa cabane. La possibilité de
formuler ce qui est important pour lui, finesse dans le langage grâce à l'interlocuteur spéciale
qu'est la femme. Tranquillité dans ces passages.
Est-ce un récit fantastique ?
Non, car rien ne distingue ces passages de l'apparition de l'épouse des autres. Le fil de la langue
est pareil. Il n'y a pas d'autres mondes, pas de fantastique. « Le biscuit à moitié entamé » prouve
que l'existence de l'épouse est réelle.
Structure du récit avec ces 4 passages
1. Instants qui durent quelques secondes donnent une stabilité sereine. Le récit et St-
Colombe sont stabilisés. On imagine que les apparitions surviennent plus que le nombre
d'apparitions décrites. On voit que St-Colombe vit en contact avec une dimension
supérieure, accessible à lui seulement.
2. Rythme, comme des refrains, cadences, idée de musique discrète. Un seul ton, motif
récurrent.
3. Ces passages nous font réfléchir au lien entre la vie et la mort. Dimension philosophique.
Ce roman nous pose des questions existentielles.
La musique renvoie à soi-même et à ce qu'on a de + profond en soi.
Pages 41-43
Tous les matins du monde est une œuvre très axée sur la musique. D'ailleurs, dans cet extrait, on
retrouve beaucoup d'éléments faisant référence à la musique, comme « les ornements », « la
descente chromatique », ... Tous ces mots contribuent à créer une atmosphère singulière, où le
son et le silence prennent une place importante. Du point de vue sonore, le texte est découpé en 2
parties. Une première jusqu'à « une langue humaine » et la deuxième depuis « ils sortirent du Jeu
de Paume » jusqu'à la fin. Ces deux passages sont caractérisés par deux atmosphères bien
différentes.
1. Tourne autour du bruit, du peuple qui parle et remplit la salle. Par exemple avec « jouaient,
applaudissaient aux meilleurs coups, deux femmes récitaient, les actrices déclamaient ».
2. L'atmosphère se fait plus froide, plus personnelle. Le neige contribue à cette impression de
retrait par rapport aux mondanités de la partie 1. À ce moment, les bruits se font plus rares
et distincts. Ce n'est plus le brouhaha de la première partie. Le lecteur peut entendre les
pas dans la neige, le jet d'eau chaude d'urine couler dans la neige.