QUATORZIÈME SUJET - LEIBNIZ (1646-1716)
LEIBNIZ ET LA MONADOLOGIE
Entre une infinité de mondes possibles, il y a le meilleur de tous,
autrement Dieu ne serait point déterminé à en créer aucun.
Gottfried Wilhelm Leibniz
Essais de Théodicée sur la bonté de Dieu,
la liberté de l’Homme et l’origine du Mal, 1710
I PRÉSENTATION
1 - Gottfried Wilhelm Leibniz et la théodicée à la lumière de l’harmonie rationnelle du monde
2 - Un auteur du foyer allemand de la fin du 17ème siècle
3 - Ses relations avec les autres philosophes de son temps
4 - Une carrière philosophique et intellectuelle à côté de celle de sa vie professionnelle
II ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES (1646-1716)
1 - Des origines familiales dans un milieu professoral à Leipzig
2 - De 1661 à 1666, des études à l’université de Leipzig, d’Iéna et d’Altdorf
3 - En 1666, il devient docteur en droit à Altdorf bei Nürnberg
4 - Sa passion pour la science est déjà là et ne le quittera jamais
5 - En 1669, il devient conseiller à la Chancellerie de l'électorat de Mayence
6 - Une carrière sous la protection de Johann Christian von Boyneburg
7 - De 1672 à 1676, il est envoyé à Paris en mission diplomatique auprès de Louis XIV
8 - Une intense activité scientifique et mathématique
9 - En 1673, un passage à Londres (Newton) puis à La Haye (Spinoza)
10 - En 1676, il est nommé bibliothécaire du Brunswick-Lunebourg à Hanovre, poste qu’il
occupera pendant 40 ans
11 - Ce travail l’amènera à réfléchir à une bibliothèque universelle, aux problèmes de
classification et à une encyclopédie
12 - Il mènera en parallèle de nombreux travaux scientifiques et philosophiques
13 - Dans les années 1680, ses travaux dans les mines du Harz
14 - En 1685, Leibniz est nommé historiographe de la Maison de Brunswick
15 - En 1687-1690, il effectue un voyage en Autriche et Italie pour sa rédaction de l’Histoire de
la maison de Brunswick
16 - En 1699, il est admis à l’Académie des sciences de Paris
17 - En 1700, il crée la Société des sciences du Brandenburg, qui deviendra l’Académie de Berlin
en 1711
18 - En 1699 éclate la querelle avec Newton, menant à sa condamnation par la Royal Society en
1712
19 - Au début de 1700, l’apogée de sa notoriété européenne comme scientifique et philosophe
20 - En 1710, la publication de ses Essais de Théodicée, suite à ses discussions avec Pierre Bayle
21 - En 1714, le duc de Hanovre Georg-Ludwig monte sur le trône d’Angleterre, mais ne
l’enmène pas avec lui
22 - Sa mort le 14 novembre 1716 à Hanovre à l’âge de 70 ans
III SON ŒUVRE
1 - Une œuvre immense éclectique entre les sciences, le droit, l’histoire et la philosophie
2 - Son œuvre scientifique : mathématique (calcul infinitésimal, calcul binaire), logique, physique
3 - Les principaux ouvrages de Leibniz classés par genre
A - Ouvrages mathématiques
- De arte combinatoria (1666, réédité en 1690)
- Quadrature arithmétique du cercle, de l’ellipse et de l’hyperbole (vers 1674)
- Acta Eruditorum - Nova methodus pro maximis et minimis, itemque tangentibus -
Nouvelle méthode pour les maxima et minima, ainsi que les tangentes (1684)
- Acta Eruditorum, De la géométrie supérieure et analyse des indivisibles comme
des infinis (1686)
Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie du 17ème siècle” - Code 4311 - 09/01/2012 - page 269
B - Autres ouvrages scientifiques
- Theoria motus concreti (1670)
- Theoria motus abstracti (1671)
- Essai de dynamique (dans le Journal des Savants, 1691)
- Protogaea (écrit c. 1690-1693, posthume)
- Discours touchant la méthode de la certitude et l’art d’inventer pour finir les
disputes et faire en peu de temps de grands progrès (1688-1690)
C - Ouvrages juridiques
- Nouvelle méthode pour l’étude du droit (1668)
- Codex Juris Gentium, 1693
D - Ouvrages historiques
- Scriptores rerum Brunswicensium illustrationi inservientes (1701)
E - Ouvrages philosophiques
- Disputation métaphysique sur le principe d'individuation (1663)
- Confessio philosophi - confession philosohique (1673, publié 1915)
- Discours de métaphysique (1686, publié en 1846)
- Système nouveau de la nature et de la communication des substances (1695)
- Nouveaux essais sur l’entendement humain (1703-1705, publié en 1765)
F - Ouvrages sur la religion
- Confessio naturae contra atheistas, 1668
- Essai sur la toute-puissance et l'omniscience de Dieu et sur la liberté de l'homme
- Sur le livre d’un antitrinitaire anglais (1693)
- Essais de théodicée (1710)
- Monadologie (1714, publié en 1720)
- Principes de la nature et de la grâce (1714, publié en 1718)
- Discours sur la théologie naturelle des Chinois (1716)
G - Une pléthore d’ouvrages mineurs et d’opuscules philosophiques
H - Correspondances : avec Arnauld, Malebranche, Foucher, Bayle, Fontenelle...
3 - Son livre majeur : Principes de la philosophie (ou Monadologie), de 1714
IV PRINCIPALES THÈSES DE LA PENSÉE DE LEIBNIZ
1 - Une pensée inscrite dans la modernité philosophique et scientifique
2 - Un système du monde de même nature que celui de Malebranche, une autre théologie
chrétienne rationaliste
3 - Une tentative similaire d’absorption des problèmes philosophiques dans la théologie
4 - Un système philosophique construit par réactions aux autres grandes philosophies
5 - Un système toujours dominé par Dieu, mais un dieu mathématicien
6 - Un système du monde au fonctionnement formel mécaniste et inspiré des mathématiques
7 - Une pensée guidée par le principe de la “raison suffisante” (une raison finaliste)
8 - La monadologie, l’univers des monades en lieu et place de la matière
A - La physique à sa raison dans la métaphysique, une physique expliquée par
la métaphysique
B - Le mouvement étant relatif, il n’est pas la réalité elle-même
C - Pour lui, la réalité est la force qui subsiste en dehors de tout mouvement et qui ouvre
le devenir
D - Le rejet de l’atomisme matériel au profit de la notion de force et de monade
E - La force est dans un état ponctuel, qui évolue selon les lois du changement
F - Cette loi du changement fonde uniquement des individualités déterministes
G - Les choses sont à la fois divisibles et continues à l’infini, la nature ne connait pas de
discontinuité
H - Il n’existe donc pour Leibniz que des unités individuelles - l’unicité de chaque être
I - Mais rien dans le domaine substantiel n’a cette qualité ni ce degré de réalité
J - Cette unité réelle est la monade, de nature spirituelle à l’exemple de l’âme
Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie du 17ème siècle” - Code 4311 - 09/01/2012 - page 270
K - La monade est une sorte “d’atome” spirituel, une substance simple sans partie
L - Tout est composé de monades inaltérables et éternelles, qui n’obéissent qu’à des lois
internes
M - Les monades pensées comme substance dynamique, exprimant leurs prédicats
(qualités) avec le temps
N - Des prédicats-qualités inscrits de toute éternité dans la monade
O - Monades créées par dieu, leur force et leurs pensées sont divines
P - Notre âme est une monade particulière
Q - Les autres monades fonctionnent similairement à notre âme-monade
R - De ce fait, l’âme et le corps sont unis intimement, et non pas de manière occasionnelle
S - Les idées sont contenues dans la monade de notre esprit, un innéisme de réminiscence
T - La résolution du dualisme cartésien par un parallélisme entre l’esprit et le corps
U - Le monde comme société des monades, le monde comme nouvelle cité de dieu
V - La matière est réduite à l’état de phénomène et le monde à celui de représentation
9 - L’harmonie préétablie du monde
A - Mais si les monades ne peuvent s’influencer, comme expliquer le monde ?
B - C’est dieu qui fait la liaison et l’accord entre les choses, et qui rend possibles nos
perceptions
C - Dieu a préétabli idéalement l’harmonie du monde et entre les monades
D - Une harmonie qui préexiste aux monades
E - La limitation de notre entendement nous rend le monde injuste ou absurde
F - L’univers n’existe donc pas en dehors de la monade, il est l’ensemble des perspectives
nées de dieu
10 - La théodicée de Leibniz
A - Sa théorie d’explication du mal
B - Un double enjeu, dont une partie provient du système leibnizien lui-même
C - Comment expliquer le mal dans un monde parfait ?
D - Comment expliquer la responsabilité de l’homme dans un monde déterministe régi par
la nécessité ?
E - Le pécheur est bien pécheur, mais il rentre dans le plan général de la création
F - La liberté de l’esprit de l’homme est dite maintenue
G - Le pécheur n’est donc pas excusé du péché
G - Le mal est même une donnée nécessaire : Dieu se sert de lui pour son plan général de
la création
H - De ce fait le mal existe bien positivement, mais ne pourrait pas être moindre qu’il est
I - D’ailleurs, sans le mal, le bien ne serait pas sensible
J - De toute façon, le mal n’est mal que dans une perception limitée
11 - Le meilleur des mondes possibles selon Leibniz
A - La conséquence du dieu mathématicien
B - Parmi l’infinité des mondes possibles, dieu a choisi le plus parfait
C - Le monde le plus parfait, le plus simple et le plus riche en phénomènes
D - Mais il n’existe pas d’autres mondes réels
E - Dieu ne pouvait créer un monde parfait, il a introduit la plus petite portion de mal
possible
F - Nous ne sommes donc pas dans un monde parfait, mais dans le meilleur des mondes
possibles
G - Une forme philosophisée de providentialisme et de prédestination bien luthérienne
12 - Un système optimiste, connaissable et de l’émerveillement
V CONCLUSION
1 - Un autre exemple de philosophie post-cartésienne tentant de dépasser la rupture cartésienne
2 - Un système qui représentera le modèle de la philosophie dogmatique pour Kant
3 - Une immense postérité scientifique, un acteur majeur de la science de la fin du 17ème siècle
4 - Un héritage philosophique considérable, entre inspiration et opposition
ORA ET LABORA
Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie du 17ème siècle” - Code 4311 - 09/01/2012 - page 271
Document 1 : En haut, portrait de Gottfried Wilhelm von Leibniz, par Johann Friedrich Wentzel (1670-1729)
c. 1700. En bas, autre portrait par Christoph Bernhard Francke à la même époque.
Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie du 17ème siècle” - Code 4311 - 09/01/2012 - page 272
Document 2 : Maison natale de Leibniz à Leipzig. En dessous, la Nicolaischule, école de Leipzig que
Leibniz fréquenta à partir de 1653.
Association ALDÉRAN © - cycle de cours “La philosophie du 17ème siècle” - Code 4311 - 09/01/2012 - page 273
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