Expertise vétérinaire en santé des bouvillons d’abattage
Préparé par Geneviève Côté, dmv, M.Sc., mise en page par Marie Chantal Bessette
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De janvier à avril 2004, les problèmes
respiratoires dominent et représentent 62 %
(23/37 cas) des causes de mortalité dans les
parcs d’engraissement (Figure 1). Cependant,
dans 39 % des cas, il a été difficile, voire même
impossible, d’identifier le virus ou la bactérie
responsable des dommages car les lésions
étaient trop avancées ou l’animal avait été traité
plusieurs fois. Cette constatation vient appuyer
les recommandations de bien choisir les sujets
ou les parties d’organes à soumettre à
l’autopsie. Les résultats sont beaucoup plus
intéressants sur des animaux envoyés en début
de problèmes.
Figure 1. Principaux systèmes atteints chez les
37 bouvillons autopsiés dans le cadre du projet
d’expertise du 1er janvier au 30 avril 2004
Pour cette première partie de 2004, Myco-
plasma bovis a été le pathogène le plus
fréquemment responsable de lésions aux
poumons. En effet, 48 % (11/23 cas) des cas
d’infections aux poumons étaient dues en partie
à M. bovis, la plupart du temps accompagné de
d’autres bactéries ou virus. Ce nombre est
relativement plus élevé que l’an dernier mais
encore là, le nombre de bouvillons soumis n’est
pas suffisant pour tirer des conclusions. Le
virus de la diarrhée virale bovine, qui est
soupçonné de favoriser les infections à M.
bovis, n’a été retrouvé dans aucun de ces cas.
Un projet de recherche est présentement en
cours à l’Université de Guelph en Ontario sur le
syndrome de pneumonie et d’arthrite chronique
causé par des mycoplasmes. L’objectif de ce
projet est de déterminer les facteurs de risque
associés à ce syndrome. Les chercheurs tente-
ront d’évaluer si, entres autres, les traitements à
l’arrivée, l'utilisation de sous-produits dans la
ration, l'utilisation d’anti-biotiques dans la
ration et l'homogénéité des lots peuvent avoir
une répercussion sur l’incidence de ce type
d’infection. Dès que les résultats seront publiés,
ils seront insérés sur notre site
Internet (Source : 23e Congrès
mondial de buiatrie- Québec, juillet
2004).
Histophilus somni (anciennement
Haemo-philus somnus) a, quant à
lui, été retrouvé dans 17 % (4/23
cas) des cas. Les isolats étaient
sensibles à la majorité des antibio-
tiques mais résistants à la tétra-
cycline. Comparativement à l’an
passé, nous observons moins de cas
de pasteurellose due à Mannhemia
haemolytica (3/23 cas). Le virus
respiratoire syncytial a été diagnos-
tiqué dans 4 cas de pneumonie. Il
faut mentionner que cette année,
22 % des bouvillons soumis souf-
fraient d’infections secondaires à
Actinomyces pyogenes. Cette bactérie ne cause
pas de lésions à elle seule mais vient souvent
aggraver une infection en causant des abcès et
beaucoup de dommages aux poumons. De plus,
les antibiotiques agissent difficilement contre
cette bactérie puisqu’elle est souvent localisée à
l’intérieur d’abcès, ce qui peut expliquer parfois
pourquoi l’animal ne répond pas au traitement.
Système
respiratoire et
articulaire
5 %
Système
cardiaque
8 %
Système
nerveux
8 %
Système
locomoteur
3 %
Système
respiratoire
62 %
Système
sanguin
(septicémie)
8 %
Aucun
diagnostic*
5 %
* Aucun diagnostic: souvent dû à la pourriture de la carcasse ou à un
mauvais choix de pièces de tissus.