La Dépêche Vétérinaire
N°1021du 14 au 20 février 2009
Dernière minute www.depecheveterinaire.com
>> Alerte sanitaire
Douze cas de personnes atteintes d’infec-
tions cutanées, dont cinq sont dues au virus
cowpox, ont été signalés à l’Institut de veille
sanitaire depuis début 2009, ont alerté, le
11 février, les ministères de l’Agriculture
et de la Santé dans un communiqué com-
mun. Ces infections sont liées au contact
avec des rats achetés en animalerie.
Les lésions avaient initialement un aspect
de furoncle avec œdème périphérique puis
ont évolué vers une lésion cutanée ulcéro-
nécrotique malgré une antibiothérapie à
large spectre.
L’état de santé de ces personnes n’est
pas préoccupant et leurs lésions évoluent
favorablement, rassurent toutefois les
autorités.
La CIRE Nord (Cellule interrégionale d’épi-
démiologie) et les directions départemen-
tales des services vétérinaires ont lancé
des investigations afin de vérifier la trans-
mission de la maladie par les rats ache-
tés en animalerie et de préciser le circuit
de distribution des animaux.
Ramener les animaux achetés dans
certaines animaleries
Les rats ont été achetés en France entre la
mi-décembre 2008 et la mi-janvier 2009
dans six animaleries des départements de
l’Oise, du Nord, du Pas-de-Calais et du
Loiret : Zooland (60280 Venette), Amiland
Englos (59320 Haubourdin), Animal Store
(62100 Calais), Animal Store (62210
Longuenesse), Jardiland (45770 Saran), Les
Serres de Rouvroy (62320 Rouvroy).
« Les personnes ayant acheté un rat dans
l'une de ces animaleries entre la mi-décem-
bre 2008 et la mi-janvier 2009 sont priées
de le ramener dans son animalerie d’ori-
gine »
, recommandent les deux ministè-
res.
« En cas de doute sur l'état de santé
du rat, il est souhaitable de consulter un
vétérinaire. Une information des hôpitaux
et des professionnels de santé a égale-
ment été diffusée afin de les sensibiliser
à la détection d’éventuels nouveaux cas.
»
■
>> Encore plus d’infos !
Site Internet du ministère de la Santé : www.sante-jeu-
nesse-sports.gouv.fr
(rubriques
« santé», « dossiers»,
« zoonoses», « virus cowpox»
).
Des cas humains de lésions cutanées dues aux
virus cowpox transmis par des rats
Frédéric Laurent -
Les infections sont
liées au contact avec
des rats achetés en
animalerie entre la
mi-décembre et la Une zoonose endémique
en France
Le virus cowpox (famille des
Poxviridae
) est à l’origine d’une
zoonose. Cette dernière est
endémique en Europe de
l’Ouest, y compris en France,
où les petits rongeurs consti-
tuent le principal réservoir du
virus.
Les infections à virus cowpox
sont rares chez l’Homme mais
elles ne sont pas exception-
nelles.
L’Homme se contamine en
manipulant des rongeurs (sau-
vages ou de compagnie) ou
en étant griffé par un chat lui-
même contaminé par un ron-
geur. Les symptômes appa-
raissent généralement entre
7 à 10 jours après la contami-
nation. Aucune transmission
interhumaine d’infection à
virus cowpox n’a été décrite
à ce jour.
Les infections à virus cowpox
provoquent chez les personnes
immunocompétentes des
lésions limitées de la peau qui
ont initialement un aspect inflam-
matoire avec rougeur et œdème.
Les lésions peuvent être asso-
ciées à de la fièvre, des ganglions
et des douleurs musculaires.
Il n’existe pas à ce jour de trai-
tement spécifique des infec-
tions à virus cowpox. La cica-
trisation apparaît dans un délai
moyen d’un mois. Les person-
nes immunodéprimées doivent
être immédiatement prises en
charge en milieu spécialisé pour
un traitement adapté. ■
>> GROS PLAN
Rappels sur les précautions
d’hygiène à l’attention
des propriétaires
Les ministères de la Santé et de l’Agriculture rappellent
que des précautions d'hygiène doivent impérativement
être prises par les propriétaires de rats.
Tout animal peut être porteur de microbes. Il est donc
recommandé de porter des gants pour les opérations de
nettoyage des cages des animaux et de se laver les mains
après avoir manipulé des animaux. Il faut éviter tout contact
avec les yeux. Les griffures ou plaies doivent être net-
toyées et désinfectées.
En cas d'aggravation des lésions, il faut consulter un méde-
cin. ■