Hommes d`Etat : la France contre les médiocres

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Liberte Politique
Hommes d'Etat : la France contre les médiocres
Article rédigé par Diego de La Vega, le 25 juillet 2014
TRIBUNE | L’accumulation des mauvaises nouvelles sur l’état de la France fait prendre conscience
du précipice qui sépare ceux qui font l’Histoire de ceux qui l’ignorent. Tandis que les Français ont soif
de grandeur, les médiocres “gèrent la matérielle”. Mais la conscience du peuple n’a pas dit son
dernier mot.
NOS POLITIQUES n’ont cessé de fustiger les grands hommes d’État qui font aujourd’hui l’histoire, en les
condamnant au nom des « valeurs ». Un peu comme ces pharisiens dont le Christ disait : observez ce qu’ils
disent mais ne les imitez pas car ils ne lèvent même pas du petit doigt ce qu’ils imposent aux autres.
Hitler, face aux fantoches du Front populaire, construisait le plus terrible des empires en relevant
économiquement une Allemagne humiliée, et Staline jouait un triple jeu soutenu par les industries
américaines ! L’avoir ignoré nous a coûté cher.
Ce serait absurde de faire un parallèle avec Poutine qui joue magistralement des échecs et veut relever
historiquement, culturellement, économiquement et moralement un pays épuisé par l’alcool et le marxisme.
Mais les hommes qui ont l’orgueil de leur nation au cœur la relèvent pour le meilleur ou le pire.
Et pendant que les nations qui ne veulent plus être des patries vocifèrent avec des voix de faussets asexués,
acharnés à légiférer sur des obsessions de maison de retraite qui tournent mal, l’Histoire se déroule
tragiquement, dramatiquement, glorieusement.
Le retour de la Russie… avec la Chine
La Russie y revient au galop. L’Occident, Américains orphelins du mur de Berlin en tête, crachent tous les
jours sur le nouveau tsar. Celui-ci retrouve son empire et vient sous nos yeux d’établir l’alliance la plus
gigantesque entre son nouvel empire, la sainte Russie avec celui redoutable de l’Empire du Milieu.
La France de De Gaulle aurait été au cœur de ces stratégies. Elle aurait été l’acteur central parce
qu’éminemment libre, libre de toute appartenance américaine ou européenne — si européen n’est pas déjà
une redondance de ce que sont les États-Unis. Le Général savait que si les systèmes et les structures sont
fragiles, les peuples sont constants dans leur nature. Il n’aurait pas laissé la Russie s’éloigner avec dédain
d’une Europe prisonnière de ses phantasmes de minitel rose.
La Russie voudra toujours être la grande et sainte Russie et la Chine demeurera toujours l’empire du Milieu
avec ses comptoirs sur tous les continents, pivot incontournable de l’immense Asie. Poutine, détesté d’un
Occident dont il souhaitait être l’allié pour des raisons culturelles évidentes dont la France est le symbole,
s’est rappelé qu’il est aussi un continent asiatique. Il a scellé son alliance par un gigantesque contrat avec
l’empire. Cet accord prélude des alliances diplomatiques ou militaires au moment même où l’empire du
Milieu prétend au contrôle des îles qui la bordent. Snobés par des nains, Poutine se retourne vers celui qui
égale sa taille de géant.
Des responsables irresponsables
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Aujourd’hui l’immortelle France « mère et éducatrice des peuples » dont le prestige était encore immense il
y a peu, a abdiqué son autorité à une Europe fantasmagorique et inexistante. Celle-ci ne se définit que par
des principes aussi grotesques qu’inaudibles déclamés par l’incompréhensible Mme Ashton. Une cohorte de
lamentables boutiquiers, unis seulement pour cracher sur leur propre histoire, se battent des mois entiers sur
la profondeur de la rainure des pneus de voiture ou la copulation des crapauds (authentique !).
En France, l’affaire des trains « hors-norme » révèle l’état d’abrutissement et d’irresponsabilité des
décideurs. Plus grave — outre l’humiliation de notre pays — cette fuite devant la responsabilité avère
l’abyssale médiocrité des caractères. On le voit dans cette affaire de quais de gare : le président de
l’institution coupable cherche, de façon assez pathétique, à se soustraire aux violences de ses propres amis.
Cette situation rappelle, en moins grave quand même, la sulfureuse affaire du sang contaminé dont les
responsables ont fait et font encore une brillante carrière politique ou à la tête de grands groupes industriels.
L’erreur d’appréciation avait été payée à l’époque au prix du sang !
Dans la très lointaine Asie, la notion de l’honneur est si élevée que l’estime des fautifs se mesure à l’aune de
la grandeur avec laquelle ils assument jusqu’au bout la faute de ceux dont ils se sentent solidaires. Ainsi, en
Corée du Sud, le directeur de la compagnie maritime propriétaire du ferry ayant fait naufrage le 16 avril,
démissionne et assume avec une extraordinaire dignité les erreurs dramatiques de conséquences d’un de ses
capitaines (304 morts). Mais plus encore, le Premier ministre lui-même, se considérant responsable,
démissionne. Alors qu’il n’y est pour rien. Par honneur… simplement pour l’Honneur. C’est sublime !
L’honneur des capitaines
L’honneur : voilà la qualité première d’un homme d’État ou d’un grand capitaine d’industrie. Ce sens aigu
de ce qui fait l’intrinsèque grandeur de l’homme vous rétablit à la dignité de la fonction où la communauté
vous a considéré capable. L’homme d’honneur assume et paie souvent au prix fort, mais il reste au niveau
d’estime dont il avait été jugé digne.
On comprend fort bien qu’une Mme Ashton ou nos clowns politiques ne puissent qu’être complètement
dépassés face à de tels comportements. Comment comprendre alors des empereurs qui portent l’orgueil de
leur nation et la fierté de leur histoire dans leurs gênes ?
Savez-vous qu’on appelle le président chinois, l’empereur ? Que le protocole confucianiste a été rétabli en
partie à « la cour » de Pékin ?
Savez-vous que lorsque le président est entouré de ses ministres ou de sa famille on ne doit s’adresser qu’à
lui et à lui seul sans un regard pour ceux qui l’entourent, comme c’était l’usage avant la première
république ?
Savez-vous que des dignitaires appellent Poutine le tsar, parce qu’il a renoué avec l’histoire millénaire de la
sainte Russie ?
Voici pourquoi il est soutenu par soixante-dix-pour-cent de son peuple.
Porter des jugements de valeur sur l’homophobie de l’un, la volonté impériale de l’autre sur les îles qui
bordent le Vietnam ou le Japon n’apportent rien. Car aux yeux de ces monarques ceux qui les accusent au
nom des vertueuses condamnations n’existent pas. Ils ont tout au plus la réputation d’être de lamentables
fricoteurs, concussionnaires et perdus de vices.
Le petit étudiant qui, place Tien Anmen, a défié seul les vingt-cinq chars de l’empereur et Soljenitsyne
resteront dans l’histoire plus sûrement qu’une vociférante Catherine Ashton ou que notre matamore de
Premier ministre.
Tyranicules
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Les Français sont orphelins en politique. La médiocrité du personnel qui la font ou prétend à l’alternance du
pouvoir tend vers le point zéro, osons l’écrire : en dessous de zéro pour ceux qui nous dirigent actuellement.
Au point que l’ancien président du FMI, pilonné hier pour des raisons qu’on peut considérer comme
fondées, paraît réhabilité. On entend de plus en plus souvent : « C’est l’homme le plus intelligent, c’est le
seul qui comprend l’économie ; il propose des solutions qui sauveront l’Europe et — n’hésitons pas à le dire
— le monde entier, etc. » La gauche en lambeau cherche un challenger. N’ayant plus de jouet neuf, elle
bricole celui cassé et usé qu’elle a encore sous la main, « ça durera le temps qu’il faut » !
À droite pas un n’émerge ! Des phrases au vitriol, des aigreurs de vieilles filles —« la tribune d’untel n’est
pas l’événement central… Na ! » — mettent à jour l’atmosphère qui prévaut entre les compagnons d’hier.
Des petits caractères engoncés dans des ego inversement proportionnels à leur capacité à se sacrifier pour le
bien commun.
Car le service d’un pays c’est d’abord un sacrifice. On demande bien à nos gamins de mourir pour leur pays
et ils meurent au Mali, en Afghanistan, en silence, héroïquement. Pourquoi ceux qui prétendent les
commander, surdiplômés de l’ENA, de Normale sup ou de Polytechnique, ou plus modestement du CFJ ou
de Science Po, n’accepteraient pas d’assumer leur rôle avec la même abnégation ?
Lorsqu’on discute avec l’un ou l’autre de ces tyranicules de la maison de la Radio ou du palais Bourbon, on
est frappé par leur absence de charisme, par leur côté commun, vulgaire et surtout leur absence de
générosité. Aucun ne semble avoir reçu la grâce de l’autorité naturelle. Tous les partis se battent pour placer
ces petits pions humains. Ceux-ci trahissent par la vulgarité de leurs sentiments ou la couardise de leur
attitude une classe politique en décombre. Grotesque et autiste.
Un peuple qui a besoin de grandeur
L’absence de force morale est quasi générale, du Front national qui joue les peurs et la laïcité républicaine la
plus obtuse, à la gauche extrême le discours reste le même : convenu, médiatiquement attendu,
politiquement complètement correcte, chacun jouant sa partition sans génie, sans amour tragique de la
France, sans passion pour un peuple en plein désarroi. Les Français sont difficiles et compliqués mais ils
sont capables d’héroïsme et de génie si on les appelle à monter vers les cimes. C’est un peuple qui a besoin
de grandeur.
Les humiliations répétées, des lois sur « le pipi caca », obsèdent gouvernement et monde
politico-médiatique. Du président du FMI qui fait la une des journaux américains, au ministre du Budget qui
demande qu’on se prive pour la nation pendant qu’il planque son propre argent en Suisse, à ces
incompétents qui ne savent pas faire un calcul du niveau d’une classe primaire pour faire rentrer un volume
de telle largeur dans un espace de moindre largeur, on ne peut que se lamenter. Mais tout se tient : la
tricherie, l’incapacité à faire un rapprochement mathématique, les arrestations de frêles jeunes filles
innocentes par des commissaires étrangers à tout raisonnement mental, sont la marque d’un monde politique
et institutionnel idiotisé.
Le problème en paraphrasant Audiard c’est qu’on reconnait un c… à ce qu’il ose. Et le royaume des c… est
un enfer. Les urnes rappellent avec violence que les Français n’en veulent pas. Seuls 15 % d’entre eux en
ont envie.
Le libéralisme du désespoir avancé
Le premier à avoir entamé les fondations de la maison fût incontestablement VGE. À un âge canonique où
l’on devrait méditer sur ses fins dernières, l’ancien Président se félicite encore dans le Figaro d’avoir levé
les vannes des interdits moraux. Déni ? Sénilité ? Vanité dramatique ? Sa loi sur l’avortement privera tous
les ans notre pays de près de trois cent mille Français.
Les bébés sacrifiés seront remplacés par des populations hétérogènes, hostiles les unes aux autres,
inintégrées de façon massive, et aujourd’hui malheureuses et frustrées. Elles campent souvent armées aux
frontières de nos villes. Il n’y a eu aucune réflexion sur cette question gravissime de la substitution d’un
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peuple plus que millénaire par des peuples déracinés et sans conscience d’une communauté de destin. Ce
mouvement s’est produit à une vitesse prodigieuse. La substitution étant idéologique, les conditions n’ont
été ni pensées, ni réfléchies, ni généreuses.
Plus grave encore, le traumatisme de l’IVG dans le cœur des femmes, la révolte de celles-ci parce
qu’abandonnées par les hommes, ont créé ainsi les conditions d’une vraie lutte des sexes. Beaucoup de
femmes contemplant la joie des ménages fidèles déplorent souvent en larmes cette libération sexuelle qui les
a matérialisées et blessées. Soit, dans la simplicité de leur âme, elles confient leur cœur en mal d’être
vraiment aimé, soit, dans le déni de cette souffrance, elles veulent salir ce qui aurait été les conditions de
leur bonheur.
C’est un peuple désespéré de lui-même que cet ancien président de la République a laissé à son cynique
successeur.
Un rendez-vous manqué
Je ne me souviens que d’un homme qui avait osé défier les médias sur cette question dramatique de
l’avortement. Il avait répondu à François-Henri de Virieux, lors d’une émission « L’Heure de vérité » :
« Monsieur, m’a dit une femme de mon pays avant que je ne monte dans le train pour Paris, dites-leur si on
vous pose la question, l’avortement ce n’est pas une libération pour les femmes, c’est un drame ! » Cet
homme, c’était Villiers.
Villiers avait alors un destin, un charisme d’homme d’État et d’un homme d’État capable d’inscrire la
France dans l’histoire. Face à Chirac, il était impressionnant de constater combien le plus jeune dominait
l’aîné. L’un était un opportuniste, l’autre un homme de conviction. Villiers dominait alors le maire de Paris
pas seulement par le brio de l’intelligence, mais surtout par cette hauteur de vue et cette véritable ambition
pour la France qu’il voyait grande. Il la voyait sauvagement éprise de son indépendance et de sa suffisance,
imposant au monde sa vision et capable de dire non en faisant trembler les chancelleries.
Son caractère sans doute, son passage à l’ENA, cette incapacité à se constituer une garde prétorienne en
suscitant des fidélités, les drames scandaleusement et sans fondement juridique exploités par des forces
obscures ont fait manquer son rendez-vous avec l’Histoire. S’il y avait un homme appelé pour être l’homme
de la France, c’était lui. Il suffit de lire son Saint Louis (Albin Michel) pour comprendre combien son
amour de la France lui avait fait comprendre la capacité de celle-ci à sublimer son destin.
La République des médiocres
Le reste ? Il y a quelques braves gens qui maintiennent courageusement des positions de bon sens. Mais ils
n’ont pas la capacité à créer un souffle national.
Une écrasante majorité de petits bourgeois médiocres, boutiquiers, professeurs engoncés dans leurs stupides
convictions inviolables, jeunes parvenus grisés par l’or d’une République qui vient de les intégrer et sur
l’histoire de laquelle ils crachent avec insolence, la plupart fonctionnaires n’ayant jamais éprouvé les
conséquences d’une décision dans leur chair.
Ils courent les médias, sortent des petites phrases venimeuses sur leurs propres amis, changent de
compagnes ou de compagnons qu’ils mettent en scène, révélant ainsi leur incapacité à être responsables de
quiconque.
Ils récitent les « sourates » que tout le monde répètent à satiété, sur l’homosexualité, sur l’avortement, sur
l’Europe, la mondialisation, l’immigration, sur la laïcité : religion autoproclamée. Ils vénèrent le mot
République, substantif employé comme un qualificatif à tout propos — Ceci est républicain ! manger de
façon républicaine, faire l’amour républicain… — bref une réalité qui définit un mode de gouvernement
transformée en vertu qui se substitue au bien…
Ils remplissent bien sagement le QCM de la bien-pensance qu’ils pourraient remplir les yeux fermés
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tellement ils sont nourris du formulaire, de la maternelle à la sortie de Sciences Po ou du CFJ. Ils savent
qu’une seule case manquée leur vaudrait une terrible fatwa donc la mort sociale, tant ils n’existent que par
les prothèses de la reconnaissance médiatique.
Comme ils n’ont pas d’âme, ils ne vivent que par rapport au public et ils sont prêts à tout.
Ils ne renient rien puisqu’ils ne croient en rien.
La conscience précède la politique
Et maintenant, après un tel sinistre constat ?
« Je ne voudrais pas désespérer Billancourt » (c’est fait pour ceux à qui le Général s’adressait !), je voudrais
rappeler une phrase de Jean Paul II dans Centesimus annus : « On est arrivé à faire tomber un tel bloc, un tel
empire… par les seules armes de la vérité et de la justice. »
À mon avis, si les rats s’agitent si fortement c’est que cette prophétie applicable au communisme hier est en
train de s’appliquer aujourd’hui aux Lumières. Le temps de cette bourgeoisie médiocre, de ces parvenus qui
rappellent les innombrables et sanglants bavards de la Révolution s’achève. S’il y a un parallèle avec cette
période « la plus sombre de notre histoire », c’est que beaucoup des révolutionnaires venaient de l’étranger.
La montée de cette jeunesse magnifique l’an passé et qui dure à travers le très impressionnant mouvement
des Veilleurs, montre qu’avant le salut politique se construit la conscience de la France et d’une France
ressourcée à ses racines. Il suffit de voir le succès considérable de la Nuit des Invalides qui rappelle sans
concession les drames et les grandeurs de notre Histoire pour se persuader que la France retrouvera sa
grandeur et son âme le jour où il plaira à Dieu.
Et il plaît bientôt à Dieu.
Diego de la Vega
Illustration : La Nuit des Invalides
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