améliorer la biodiversité dans son exploitation

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AMÉLIORER LA BIODIVERSITÉ
DANS SON EXPLOITATION
outils
destination
des agriculteurs
UnDes
guide
pourà mêler
agriculture
et biodiversité
PRÉFACE
Depuis 2009, la direction de la qualité du Groupe
Casino et l’association Humanité et Biodiversité
développent un partenariat visant à sensibiliser
les personnels du groupe, mais également
ses fournisseurs de produits alimentaires, en
particulier de fruits et légumes, aux enjeux de la
biodiversité.
C’est dans ce cadre qu’a été décidé en 2012 d’élaborer un outil de diagnostic des « infrastructures
écologiques » (zones enherbées, haies et bosquets,
zones humides diverses, murets…) des exploitations agricoles. Il s’agissait de montrer que ces
espaces non cultivés pouvaient, non seulement
être propices à l’accueil d’une biodiversité élevée,
mais aussi que cette biodiversité pouvait constituer un atout pour contribuer à des pratiques
agricoles plus économes en intrants, à travers
le rôle bénéfique de diverses espèces auxiliaires
(oiseaux, insectes…). Ces espaces, parfois considérés comme « improductifs », pouvaient donc
produire des « services écologiques » au bénéfice tant des agriculteurs que de l’ensemble de
la société.
Encore fallait-il ne pas se contenter, comme
le demande la Politique Agricole Commune
européenne, de réaliser un simple inventaire
quantitatif de ces surfaces mais de proposer
en outre un outil d’analyse qualitative de ces
infrastructures. En effet, selon sa localisation,
sa topographie, les espèces végétales présentes
et son mode de gestion, une même surface
pourra se révéler quasiment sans intérêt ou, à
l’inverse, extrêmement propice à l’accueil d’une
biodiversité élevée.
Le cahier des charges de cette opération commune
comportait par ailleurs deux autres conditions.
La première était de permettre un autodiagnostic
par les producteurs, sans l’appui d’experts de
la biodiversité. D’où la recherche de critères
relativement simples, assortis chacun d’une
cotation en deux ou trois niveaux (0, 1 ou 2),
permettant le calcul d’une note globale indicative
pour une infrastructure donnée. Pour s’assurer
de son caractère aisément utilisable, cette grille
d’autodiagnostic a été testée sur plusieurs
exploitations par des agriculteurs volontaires,
dans le cadre d’un groupe de travail qui a fait
régulièrement le bilan de cette opération. Les
entreprises ayant pris part à ce groupe de travail
sont :
• Iris Contrôle (Damien Blard)
• Limdor (pomme)
• Kultive (betterave)
• Provence Pêche (pêche)
• Réart Vallée (pêche)
•
La Chambre d’agriculture de la Sarthe (Philippe Guillet)
La seconde condition était de ne pas présenter
cette grille comme un outil de normalisation,
visant à édicter des seuils et des critères à
respecter – de nombreux outils existent déjà
dans ce domaine −, mais comme un guide
d’accompagnement pour une démarche de
progrès. Cinq axes de progression ont donc
été définis, chacun étant accompagnés de
propositions pour des réalisations concrètes.
Chaque opérateur peut donc choisir, selon
les caractéristiques de son exploitation et les
résultats de son autodiagnostic, le ou les axes de
progression qui lui semblent les plus opportuns.
À l’issue de cette expérience, l’association
Humanité et Biodiversité a proposé au Groupe
Casino de rendre publics ces deux volets, grille
de diagnostic et démarche de progrès, pour qu’ils
puissent être largement utilisés et éventuellement
améliorés par les utilisateurs. C’est ce travail, dont
la publication a fait l’objet d’un soutien du Groupe
Casino, que nous vous proposons de découvrir.
Philippe Imbert
Directeur Qualité du Groupe Casino
Bernard Chevassus-au-Louis
Président de Humanité et Biodiversité
SOMMAIRE
1.
RÉALISER DES AUTODIAGNOSTICS
DE LA BIODIVERSITÉ DES INFRASTRUCTURES
ÉCOLOGIQUES DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES 4
• PRÉSENTATION GÉNÉRALE
5
• DIAGNOSTIC GLOBAL DE L’EXPLOITATION
8
• LE CAS DES ARBRES, ARBUSTES, HAIES ET LISIÈRES
10
• LE CAS DES MARES, FOSSÉS ET BORDS DE COURS D’EAU
12
• LE CAS DES MURETS ET TERRASSES À MURETS
14
2.
S’ENGAGER DANS UNE DÉMARCHE DE PROGRÈS :
PRÉSENTATION DES ACTIONS POSSIBLES
16
>
RÉFLEXIONS DANS
LE CADRE D’UN
PARTENARIAT AVEC
LE GROUPE CASINO
SUR LA MARQUE
TERRE ET SAVEUR.
AXE 1 :AMÉLIORER LES INFRASTRUCTURES ÉCOLOGIQUES DE L’EXPLOITATION
18
AXE 2 : RÉDUIRE LES PRESSIONS
19
AXE 3 : MIEUX CONNAÎTRE LA BIODIVERSITÉ
20
AXE 4 : RENFORCER L’INSERTION TERRITORIALE
20
AXE 5 : MAINTENIR ET CRÉER DES MICRO-HABITATS
SUR L’EXPLOITATION
21
ANNEXES22
3
1
VOLET 1
RÉALISER DES AUTODIAGNOSTICS
DE LA BIODIVERSITÉ DES
INFRASTRUCTURES ÉCOLOGIQUES
DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
En prenant en compte la biodiversité au sein de leur exploitation, les agriculteurs peuvent viser deux objectifs complémentaires au développement
durable.
Le premier, que l’on peut résumer par « la biodiversité pour l’agriculture »,
consiste à mobiliser les ressources de la biodiversité pour pratiquer une
agriculture plus économe et plus autonome, qu’il s’agisse de favoriser la
pollinisation, de profiter de l’action de diverses espèces auxiliaires (oiseaux,
insectes…) pour lutter contre les ravageurs ou de mieux capter, par des
peuplements diversifiés, l’énergie solaire ou les éléments nutritifs du sol.
Le second, « l’agriculture pour la biodiversité », part du constat que le
maintien, et surtout l’amélioration de l’état de la biodiversité sur une grande
partie de notre territoire dépend des pratiques agricoles et donc que les
agriculteurs ont, de ce fait, une responsabilité sociale et environnementale
vis-à-vis de ce patrimoine.
Cette prise en compte de la biodiversité peut se faire, d’une part, au sein
des espaces cultivés : ce sont les approches visant à favoriser la diversité
variétale, à pratiquer des rotations plus longues et plus riches en espèces,
à favoriser la présence d’espèces messicoles… Elle peut, d’autre part,
s’intéresser aux espaces non cultivés présents sur l’exploitation (zones
enherbées, haies et bosquets, zones humides diverses, murets...) désignés
globalement sous le terme « d’infrastructures écologiques ». L’objectif de
ce document est de permettre aux agriculteurs de porter un nouveau
regard sur cet aspect de leur exploitation, sur le fait que de multiples
espèces animales ou végétales en sont également des « usagers »
permanents ou occasionnels. Il s’agit aussi de montrer que des initiatives
simples sont souvent possibles pour concilier les objectifs légitimes
de la production agricole et les besoins de ces multiples usagers.
5
En effet, ces infrastructures écologiques, du fait qu’elles sont susceptibles
d’abriter une biodiversité élevée et souvent différente de celle des
espaces cultivés, peuvent jouer un rôle positif non seulement vis-à-vis
de la production agricole mais aussi en fournissant divers services dont
bénéficient la société : lutte contre l’érosion, fixation du gaz carbonique,
épuration des eaux de ruissellement, qualité du paysage pour ne citer que
quelques exemples.
On peut donc considérer que, sans nier le rôle négatif d’autres facteurs
comme les produits phytosanitaires, la réduction de ces infrastructures
écologiques dans de nombreuses régions agricoles a sans doute joué un
rôle majeur dans la diminution de la biodiversité de ces espaces. Cela
signifie, qu’à l’inverse, la remise en place de telles infrastructures devrait
contribuer, à moyen terme – car il faut par exemple plusieurs dizaines
d’années pour qu’une haie nouvellement plantée acquière toutes ses
potentialités écologiques –, à y redévelopper la biodiversité.
Pour encourager la conservation ou la restauration de ces infrastructures
écologiques, la Politique Agricole Commune demande, pour bénéficier
de ses aides, qu’une certaine partie de la surface agricole utile (SAU) des
exploitations agricoles (4 % selon la PAC en vigueur en 2014) soit consacrée
à ces infrastructures. Cette valeur de 4 % ne correspond pas à la surface
réelle occupée par ces infrastructures : chacune d’entre elle est « valorisée
», selon un coefficient propre, très variable d’une infrastructure à l’autre,
en termes de « surface équivalente topographique » (SET). Il en résulte
que la part de la SAU effectivement occupée par ces infrastructures pour
répondre à ce critère de 4 % sera en fait notablement inférieure à ce chiffre.
L’ensemble de ce document a été établi sur la base des règles en vigueur en 2014.
En 2015, la Politique Agricole Commune a remplacé la notion de SET par celle
de surface d’intérêt écologique (SIE) et a porté à 5 % la proportion de la SAU
concernée par ces SIE. En outre, les coefficients de prise en compte de ces SIE
ont été modifiés, avec notamment une réduction importante du coefficient des
haies, qui a été divisé par 10.
Voir notamment la page dédiée sur www.terre-net.fr pour ces nouvelles données
de la PAC 2015.
6
Cependant, cette approche purement quantitative et réglementaire peut
recouvrir, pour chacune de ses infrastructures, des situations qui peuvent
être très variables sur le plan écologique, et ne prend pas en compte
les diverses fonctions évoquées précédemment. C’est pourquoi nous
proposons dans ce document des outils de diagnostic « qualitatif »
de ces infrastructures, directement utilisables pour les agriculteurs
souhaitant analyser et, éventuellement, améliorer le rôle de ces
infrastructures vis-à-vis de la biodiversité :
•les deux premières fiches précisent les définitions de ces infrastructures
et proposent un diagnostic général de l’exploitation,
•la suite du document présente les trois grands ensembles d’infrastructures
écologiques (milieux boisés, milieux humides et murets) avec six fiches
d’autodiagnostic en annexes relatives à chacune de ces infrastructures.
À titre indicatif, nous avons proposé dans ces fiches une cotation des
différents critères proposés, permettant d’établir un score global de
l’infrastructure considérée. Cette cotation vise surtout à initier une
réflexion, au niveau d’une exploitation donnée, sur ce qui pourrait être
amélioré et non à permettre une comparaison entre les exploitations.
Quelques documents de références
-M
ettre en place des infrastructures
agroécologiques sur son exploitation :
pourquoi ? comment ?
FNE, 2008
www.fne.asso.fr
es infrastructures agroécologiques
-L
SOLAGRO, 2009
www.solagro.org
-S
ite du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les
Systèmes d’exploitation agricoles)
www.centre.chambagri.fr
-D
ossier de presse FNSEA-FDSEA
Marne sur la biodiversité agricole,
« Agriculteurs, producteurs de
biodiversité »
www.symbiose-biodiversite.com
Rappelons enfin deux points importants de l’approche proposée :
•
les différents critères que nous proposons sont des indicateurs de
biodiversité « potentielle », c’est-à-dire des critères considérés, de
manière générale, comme favorisant une biodiversité importante. Un
agriculteur souhaitant connaître, globalement ou pour un groupe
particulier (oiseaux, insectes, flore…) la biodiversité « réelle » de son
exploitation devra, en faisant appel à des experts écologues, compléter
ce travail par de véritables inventaires naturalistes,
•chacune de ces infrastructures écologiques, même répondant aux critères
favorables, n’abritera qu’une partie de la biodiversité. Il conviendra
donc, au niveau de l’exploitation ou à une échelle plus large (groupe
d’exploitations voisines), de veiller à la diversité de ces infrastructures
plutôt que de vouloir répondre aux critères de la PAC par une seule
d’entre elles. Cette remarque s’applique d’ailleurs aussi pour un type
d’infrastructure donné. Ainsi, pour des haies, il faudra mieux chercher
à avoir des haies diversifiées (au niveau des espèces dominantes, de
l’importance relative des différentes strates végétales…), ne répondant
chacune qu’à certains critères favorables, plutôt que de vouloir répondre
à tous ces critères pour chaque haie.
7
I.
Diagnostic global de l’exploitation
La fiche 1 permet d’inventorier les différents types d’infrastructures
écologiques présentes sur l’exploitation. Elle rappelle leur définition et les
coefficients permettant de calculer leur SET. Ces coefficients conduisent
à des valorisations très variables d’une infrastructure à l’autre et aussi
selon la surface réelle de l’infrastructure. Ainsi :
• les surfaces herbacées permanentes (prairies permanentes, jachères
fixes, bandes végétalisées) ne sont prises en compte que par leur surface
réelle (1 ha de SET pour 1 ha), sauf lorsqu’elles sont en zone Natura 2000,
situées en bordure de cours d’eau ou constituées de jachères mellifères
(dans ce cas, le coefficient est doublé),
• les arbres isolés sont pris en compte pour 50 m2, ce qui correspond
environ, pour un arbre de taille moyenne et de port arrondi, à la surface
au sol de son houppier. De même, les arbres en alignement dans des
parcelles agricoles (agroforesterie) sont « valorisés » pour 10 m2 par
mètre d’alignement, ce qui correspond à la projection au sol de cet
alignement dès qu’elle atteint une taille conséquente,
• la valorisation est plus importante pour les vergers hautes-tiges,
puisqu’elle est de 5 ha de SET pour un ha « réel »,
• en revanche, les haies, lisières de bois, bosquets et arbres en groupes
sont fortement valorisés, puisqu’ils comptent pour 1 ha de SET pour
100 m. Ainsi, une haie d’une largeur moyenne de 5 m et d’une longueur
de 1 km comptera pour 10 ha alors qu’elle ne représentera que 0,5 ha
de surface « réelle ». De même, un bosquet de 20 m de large sur 500
m de longueur occupera 1 ha et sera compté pour 10. Cela signifie que
l’obligation réglementaire de 4 % de la SAU en SET pourra être remplie
avec seulement 0,2 à 0,4 % de cette SAU occupée par des haies et des
bosquets linéaires. En outre, cette forte valorisation s’applique dès la
mise en place d’un « projet » de haie : des bandes herbacées étroites
mises en défens (non entretenues par la fauche ou le pâturage et
propices à l’apparition spontanée de buissons et ronciers) peuvent être
valorisées au même niveau que des haies bien établies,
• de même, les murets sont fortement valorisés : il suffit de 200 m de murets,
qui peuvent donc occuper une surface au sol de moins de 100 m2, pour
obtenir 1 ha de SET,
8
(1) Une lavogne est une mare occupant une dépression avec fond argileux sur les terres de Causses.
•les zones humides sont prises en compte soit en termes de surface, avec
un coefficient 20 pour les tourbières (1 ha réel = 20 ha de SET) et 10 pour
les fossés et cours d’eau, soit en termes de périmètre pour les mares et
lavognes(1) , ce qui favorise les entités de petite taille. Une petite mare ayant
un périmètre de 100 m, soit une surface d’environ 0,1 ha, est valorisée pour
1 ha (soit un coefficient de 10) alors qu’une mare de 5 000 m2 (maximum
autorisé) aura un coefficient de valorisation de l’ordre de 5.
Fiche 1 : Inventaire des Infrastructures écologiques (IAE)
Type
Nom
Zones herbacées temporaires
(jachères annuelles)
ou permanentes
Remarques
Surface ou
longueur(1)
Valeur pour
1 ha de SET
Prairies permanentes, landes et parcours
en zone Natura 2000
S=
0,5 ha
Zones tampons et bandes enherbées
S=
0,5 ha
Jachères fixes
S=
1 ha
Jachères mellifères ou apicoles
S=
0,5 ha
Jachères faune sauvage, jachères fleuries
S=
1 ha
Zones herbacées mises en défens
S=
100 m2
Bordure de champs (enherbées, hors chemin)
S=
1 ha
Autres milieux
S=
1 ha
Vergers de haute-tige
L=
0,2 ha
Arbres isolés
Nombre
200 arbres
L=
1 000 m
L=
100 m
L=
100 m
(3)
Zones comportant des espèces
ligneuses (arbres ou arbustes)
Agroforesterie, alignements d’arbres
Haies
Largueur inférieure à
10 m. Au-delà, cela est
considérée comme un
bosquet.
Lisières de bois, bosquets, arbres et groupes
La fiche 2 propose, à partir de cet inventaire, différents critères synthétiques
pour un premier diagnostic global.
Fiche 2 : Diagnostic général
Critères
Valeur
Cotation proposée
Nombre d’infrastructures agroécologiques différentes prises en compte dans
le calcul de la SET totale (voir la liste des 17 IAE dans la fiche 1)
1à2=0
3à7=1
8 et plus = 2
% de la SAU totale en IAE (calculée en SET, voir fiche 1)
4 % ou moins = 0
5 à 10 % = 1
Plus de 10 % = 2
Réalisation d’une cartographie de ses infrastructures sur l’exploitation
Non = 0
Oui = 2
Inventaire des données historiques disponibles sur la mise en place de ces
infrastructures (ancienneté)
Non = 0
Oui = 1
Insertion (totale ou partielle) de l’exploitation dans une zone d’intérêt écologique
(ZNIEFF, Natura 2000, arrêté de protection de biotope…)
Non = 0
Oui = 2
Présence à proximité de l’exploitation (moins de 5 km) de zones d’intérêt
écologique
Non recherchées = 0
Recherchées mais
absentes = 1
Présentes = 2
Score
TOTAL (sur 11)
(2) Sur l’ensemble de l’exploitation. (3 ) Toutes surfaces ne recevant ni intrants ni labour depuis au moins 5 ans (ruines, dolines, ruptures de pentes).
9
II.
LE CAS DES ARBRES, ARBUSTES, HAIES
ET LISIÈRES
Les infrastructures écologiques comportant des arbres et arbustes jouent
des rôles multiples vis-à-vis de la biodiversité : elles fournissent des
abris ou des zones de repos de plus ou moins longue durée (y compris
pour l’hivernage) à de multiples espèces animales (oiseaux, mammifères,
reptiles, insectes). Elles sont également sources de nourriture (pollens,
feuilles, fruits, graines mais aussi invertébrés divers). La faune du sol y est
également abondante, du fait de l’absence de labour et de tassement du
sol, de la présence d’une litière végétale en surface et du développement
du réseau racinaire. Enfin, elles constituent des repères utiles pour
le déplacement des chauves-souris et, lorsqu’elles relient des zones
favorables à la biodiversité (prairies permanentes, massifs boisés), elles
facilitent la circulation d’espèces terrestres et contribuent ainsi à la
viabilité de leurs populations.
Cette biodiversité élevée contribuent à la production de divers « services
écologiques » : ces infrastructures fixent et stockent du carbone, tant en
surface que dans le sol et peuvent être exploitées à ce titre – à condition
que ce soit de manière durable – pour la fourniture de bois-énergie. Selon
leur localisation, elles peuvent contribuer à lutter contre l’érosion, à freiner
le ruissellement – limitant ainsi les inondations – ou à épurer les eaux (en
particulier lorsqu’elles sont placées en bordure de rivières et contiennent
des espèces « dénitrifiantes » comme l’aulne). Leur intérêt en termes de
qualité des paysages est par ailleurs reconnu.
1
2
3
ESPACES
DÉFAVORABLES
4
Les images 1 et 2 présentent quelques
exemples de haies de faible intérêt pour la
biodiversité : haies monospécifiques avec
une seule strate de végétation, absence de
banquette herbacée (les cultures arrivent
au ras de la haie) et pas de connectivité
écologique avec d’autres infrastructures.
On note de plus l’utilisation exclusive des
conifères (1) alors qu’il est préférable de les
associer à des feuillus.
10
Exemple de pied d’arbre isolé aménagé par une
zone non cultivée propice à la biodiversité.
Exemple d’arbre isolé peu valorisé pour la
biodiversité : les cultures arrivent jusqu’au
tronc, sans ménager d’espaces enherbés.
Les images 3 et 4 illustrent d’autres exemples
de haies « minimales » : la zone a été mise en
défens (3) et est donc considérée comme une
haie au sens de la PAC alors qu’elle n’est pas
encore colonisée par des ligneux. L’image 4
présente une haie de très faible épaisseur et
uniquement arbustive.
5
Quelques exemples de haies favorables
à la biodiversité : espèces diversifiées,
plusieurs strates (herbacée, arbustes et
arbres), largeur supérieure à 4 m, présence
de banquette enherbée en bordure avec
fauche tardive (7), connectivité avec d’autres
infrastructures. On note également (6) la
présence intéressante d’un fossé ménageant
une zone plus humide.
Quelques documents de références
6
- Fiches « arbres isolés » et « haies »
du programme « IBIS » (Intégrer
la Biodiversité dans les Systèmes
d’exploitation agricoles)
www.centre.chambagri.fr
- Fiche CEMEX-LPO « Les haies
composées de plantes à baie »
- « Planter des haies champêtres :
un geste écocitoyen ». Publication
de l’ARENH (Agence régionale de
l’environnement de Haute-Normandie),
2004. www.arehn.asso.fr
- Fiche « La haie, source de biodiversité »
www.arbresetpaysagesdautan.fr
- Fiche « Quelle composition des haies
pour favoriser la biodiversité ? »
www.jacheres-apicoles.fr
7
8
- Site de l’association « Haies Vives »
www.haiesvives.org
11
III.
LE CAS DES MARES, FOSSÉS
ET BORDS DE COURS D’EAU
Les infrastructures écologiques composées de zones humides
fournissent des conditions de vie abritant une végétation et une faune
bien particulières. En effet, là où l’eau ne manque pas, la végétation
pousse plus vite et plus haut qu’ailleurs. Ce foisonnement végétal offre
nourriture et abri à de nombreux invertébrés, mollusques ou insectes qui
servent eux-mêmes de proies à d’autres insectes et à des vertébrés, en
particulier les amphibiens (tritons, grenouilles…). Par ailleurs, les zones
humides peuvent constituer un lieu de repos et jouer un rôle d’abreuvoir
pour les oiseaux migrateurs, une cachette permettant d’échapper aux
prédateurs pour les invertébrés, un support de ponte pour les amphibiens
fixant leurs oeufs dans la végétation, un lieu d’hivernage pour les larves
d’insectes qui s’enfouissent dans la vase…
Cette biodiversité élevée contribue à la production de divers « services
écologiques » indispensables aux cultures environnantes :
•fonctions régulatrices des eaux : écrêtement des crues, soutien des
étiages, rétention et transformation des sédiments, lutte contre l’érosion…
Placées de manière stratégique, les zones humides font maintenant partie
intégrante des projets de régulation des inondations (ex : le captage de la
Meuse) ou de réhabilitation de fleuves (le Rhin inférieur),
•fonctions épuratrices : participation à l’élimination des polluants diffus
des eaux de surface tels le phosphore, l’azote, les métaux lourds...
Certaines plantes sont mêmes capables de capter et dégrader les
matières polluantes. Situées souvent en tête des bassins versants,
les zones humides forment des systèmes très efficaces d’épuration
naturelle des eaux,
•fonction d’approvisionnement en eau douce : véritables éponges, les
zones humides participent à l’alimentation des nappes phréatiques et
peuvent servir à l’abreuvement du bétail ou de la faune sauvage. Prises
en compte globalement, elles présentent une source non négligeable
en eau douce, aspect qui prend une importance particulière dans le
contexte actuel du changement climatique,
ESPACES
DÉFAVORABLES
2
3
•fonctions paysagère et récréative.
12
4
1
Quelques exemples de mares, avec un gradient d’intérêt pour la
biodiversité :
- intérêt élevé dans l’image 1 (végétation diversifiée et berges
à pente douce).
- faible intérêt dans les images 2, 3 et 4 (murs abruptes, pas ou peu
de végétation aquatique)
Exemple de mouillère en plaine agricole : la dépression est à peine visible
(photo du bas) mais une végétation palustre permanente est conservée
et confère à cette mouillère un réel intérêt pour la biodiversité.
Quelques documents de références
MARES
- Fiche « mares » du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles) - www.centre.chambagri.fr
- Programme régional d’actions pour les mares de Franche-Comté - www.mares-franche-comte.org - et de Basse-Normandie, coordonné par le
conservatoire d’espaces naturels - www.cfen-bassenormandie.org
- Portail national des zones humides - www.zones-humides.eaufrance.fr
- Pôle relai zones humides - www.pole-zhi.org
- Fiche technique n°5 sur l’écologie de la mare du CAUE de l’Oise - www.caue60.com
FOSSES
- Fiche « Fossé » du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles) - www.centre.chambagri.fr
- Fiche LPO « Les fossés et cours d’eau » - www.lpo.fr
- Touches (des) H. & Anras L., 2005, Curage des canaux et fossés d’eau douce en marais littoraux, Cahier technique. Ed. Forum des Marais
Atlantiques - www.forum-marais-atl.com
- Document technique « Contrôle de l’érosion et gestion des fossés » de l’Agence de bassin versant de la rivière du Nord, Québec - www.crebsl.com
BORDS DE COURS D’EAU
- Fiche « Cours d’eau » du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles) - www.centre.chambagri.fr
- Fiche LPO « Les fossés et cours d’eau » - www.lpo.fr
- Agence de l’Eau Rhin-Meuse, 2000, Guide de gestion de la végétation des bords de cours d’eau, Rapport général, CCTP et fiches techniques
13
IV.
LE CAS DES MURETS ET TERRASSES
À MURETS
On s’intéresse principalement ici aux murets de pierres sèches et terrasses
à murets présents dans l’exploitation agricole, la question du bâti étant
plus complexe et générale. Sont ainsi exclus les autres types de murets
avec ciment ou mortier, c’est-à-dire sans interstice et avec matériau
artificiel car ils ne constituent pas un habitat pour la faune et la flore.
En effet, seuls les murets de pierres sèches et les terrasses de murets
constituent des micro-habitats où se réfugient une biodiversité bien
spécifique (reptiles, végétaux spécialisés, abris pour certains insectes,
invertébrés auxiliaires…). Ces espèces sont en général fragiles car elles
dépendent d’un milieu très particulier. Parfois abris pour certaines espèces
notamment les insectes, les murets sont aussi de formidables gardemanger pour tous les prédateurs insectivores. Enfin, associés à d’autres
éléments topographiques tels les haies, fossés ou mares, ils contribuent
au développement de la mosaïque paysagère.
Cette biodiversité élevée contribue à la production de divers « services
écologiques » indispensables aux cultures environnantes :
•fonction de support : consolidation d’un terrain en pente ou objet de lutte
contre des glissements de terre,
•historiquement souvent présents dans les vignobles, ils constituent des
refuges pour les espèces auxiliaires des cultures,
1
Quelques exemples de murets favorables à
la biodiversité : ils sont constitués de pierres
sèches de taille plus ou moins grande, sans
utilisation d’aucun mortier ou ciment (même
naturel, comme les boues ou les argiles).
Ils constituent des habitats faiblement
végétalisés favorables notamment à tout un
cortège d’espèces spécialisées.
• fonction paysagère et rôle de témoin de l’histoire rurale.
ESPACES
DÉFAVORABLES
14
Exemples de murets peu favorables à la biodiversité à cause de la présence de mortier et donc l’absence d’interstices entre les pierres qui permettent
à la biodiversité de s’installer.
Quelques documents de références
- Fiche « Bâtiments et bâtis » du
programme « IBIS » (Intégrer la
Biodiversité dans les Systèmes
d’exploitation agricoles) www.centre.chambagri.fr
-F
iche pratique n°2 « Murs de pierres
sèches et pierriers » de la LPO Alsace et
de l’Association Tyflo
www.biodivine.eu
iche pratique n°3 sur « les murs de
-F
pierres sèches » de l’Association suisse
pour la protection des oiseaux
www.birdlife.ch
-F
iche LPO « Le patrimoine bâti »
www.lpo.fr
2
15
2
VOLET 2
S’ENGAGER DANS UNE DÉMARCHE
DE PROGRÈS
PRÉSENTATION DES ACTIONS POSSIBLES
Dans le cadre du partenariat entre la direction qualité du Groupe Casino
et l’association Humanité et Biodiversité, une réflexion visant à « enrichir »
le contenu de la marque « Terre et Saveur » par des propositions relatives à
la biodiversité a été engagée. Dans cette optique, ce document présente ce
que pourrait être une démarche de progrès pour les producteurs associés
à cette marque. Les propositions sont formulées de manière qualitative,
sans objectifs chiffrés, mais de tels objectifs seraient à préciser dans le
cadre d’une mise en œuvre effective.
Les cinq grands axes d’actions proposés pour constituer la démarche
de progrès :
AXE 1
AMÉLIORER LES INFRASTRUCTURES ÉCOLOGIQUES DE L’EXPLOITATION : améliorer l’aménagement
et la gestion des éléments naturels ponctuels de l’exploitation tels que les haies, mares, fossés...
AXE 2
RÉDUIRE LES PRESSIONS : mettre en œuvre dans les espaces cultivés des pratiques agricoles plus
favorables à la biodiversité (réduction de l’utilisation des pesticides et engrais…).
AXE 3
MIEUX CONNAÎTRE : devenir un lieu de connaissance de la biodiversité locale.
AXE 4
RENFORCER L’INSERTION TERRITORIALE : faire de l’exploitation un maillon des dispositifs de
connaissance et de gestion de la biodiversité à plus grande échelle.
AXE 5
MAINTENIR ET CRÉER DES MICRO-HABITATS SUR L’EXPLOITATION : engager des actions ciblées en
faveur d’une espèce ou d’un groupe d’espèces.
Ces axes ne sont pas exhaustifs mais ils constituent des entrées possibles
vers l’action en faveur de l’environnement naturel et la biodiversité. Il
faut les voir comme des pistes d’actions potentielles, mobilisables et
« adaptables » selon les spécificités géographiques ou de production et
les contraintes propres à chaque exploitation. Par ailleurs, il est fortement
conseillé de se faire accompagner par un professionnel en écologie,
compétent pour l’élaboration de cette démarche de progrès.
17
AXE 1
AMÉLIORER LES INFRASTRUCTURES ÉCOLOGIQUES DE L’EXPLOITATION :
améliorer l’aménagement et la gestion des éléments naturels ponctuels de l’exploitation
tels que les haies, mares, fossés...
En s’appuyant sur l’outil d’autodiagnostic des infrastructures écologiques (également nommées
« surfaces d’intérêt écologique »),
on peut envisager de renforcer
quantitativement certaines de ces
infrastructures (au-delà des obligations de la PAC) et surtout de les
améliorer qualitativement.
ACTIONS POSSIBLES :
•Les engagements peuvent être quantitatifs, en fixant des objectifs de
pourcentage de la SAU en infrastructures écologiques, mais aussi qualitatifs, avec une diversification de ces dernières et une amélioration de
leur potentiel écologique. Nous renvoyons sur ce point aux différentes
fiches de diagnostic (haies et lisières, arbres isolés, mares et zones
humides, murets) pour choisir les améliorations les plus pertinentes.
Les grilles de diagnostic sont là pour vous aider à identifier où se trouve
la plus grande marge de progression pour la biodiversité.
• Pour prendre un exemple avec les haies, l’important est d’améliorer la
typologie des haies créées (hauteur, largeur, plusieurs strates de végétation,
espace tampon autour), leur composition (essences locales, d’âges variés)
et leur agencement dans le paysage (réseau de haies connectées entre
elles et aux autres types d’éléments comme le bâti ou les bois).
18
AXE 2
RÉDUIRE LES PRESSIONS : mettre en œuvre dans les espaces cultivés des pratiques agricoles
plus favorables à la biodiversité (réduction de l’utilisation des pesticides et engrais…).
ACTIONS POSSIBLES :
•
Réduire, voire supprimer l’usage de produits
phytosanitaires (participation aux actions du
programme ECOPHYTO(4)) et développement de
la protection intégrée des cultures. Par exemple,
s’engager à réguler les rongeurs en favorisant les
prédateurs (mustélidés, renards, rapaces(5)) et non
par des produits toxiques pour la faune sauvage.
En complément, s’engager à privilégier avant tout le
piégeage dans ce cas et le contrôle des ressources
alimentaires.
•De manière plus générale, réduire globalement la part
des intrants à effets négatifs sur la biodiversité (transports, biocides, engrais chimiques) dans les coûts de
production.
•Développer la biodiversité des cultures intermédiaires
(couverture hivernale des sols) ou des zones enherbées.
• Développer la diversité des variétés et des espèces
dans les assolements et les rotations (y compris les
mélanges de variétés et les associations d’espèces
dans les parcelles).
•S’engager à conserver ou mettre en place des prairies
permanentes(6) (pas de retournement, pas de drainage
lorsqu’elles sont humides…), lorsque ces dernières sont
effectivement favorables à la biodiversité(7) (cette action
peut également rentrer dans l’axe 5 pour le maintien ou
la restauration de micro-habitats).
•
avoriser, dans ce mélange de variétés, les espèces
F
locales rustiques (rares ou anciennes) afin de développer la biodiversité domestique qu’elle soit végétale
ou animale.
•
Développer, si cela est possible, la pratique de
l’agroforesterie, c’est-à-dire l’association d’arbres
et de cultures ou d’animaux sur une même parcelle
agricole, en bordure ou en plein champ. Comme le
souligne l’Association Française d’Agroforesterie,
il existe une grande diversité d’aménagements
agroforestiers(8) : alignements intra-parcellaires, haies,
arbres émondés (trognes), arbres isolés, bords de
cours d’eau (ripisylves)...
•S’insérer dans des démarches agroécologiques comme
celle de l’agriculture biologique, de l’AEI (Association
internationale pour une agriculture Écologiquement
Intensive)(9), de l’agriculture à haute valeur environnementale (HVE), des MAEt (Mesures AgroEnvironnementales territorialisées) ou des GIEE (Groupement
d’intérêt économique et écologique) prévus par la loi
d’avenir pour l’agriculture du 13 octobre 2014.
(4) Voir www.agriculture.gouv.fr
(5) Par exemple en installant des poteaux permettant aux rapaces de se poser.
(6) Au-delà de la définition de la PAC imposant un minimum de huit années sans retournement.
(7) Dans certains contextes, le retournement de ces prairies au bout de quelques années peut être favorable à la biodiversité.
(8) Voir www.agroforesterie.fr
(9) Voir www.aei-asso.org/fr
19
AXE 3
MIEUX
CONNAÎTRE :
devenir un lieu de connaissance
de la biodiversité locale.
AXE 4
RENFORCER L’INSERTION TERRITORIALE : faire de
l’exploitation un maillon des dispositifs de connaissance
et de gestion de la biodiversité à plus grande échelle.
ACTIONS POSSIBLES :
•
Pour les éleveurs, pratiquer un
pastoralisme qui entretient les
paysages et les milieux naturels
(ex : maintien d’un troupeau
à charge pondérale adaptée
avec des espèces choisies pour
maintenir une lande remarquable
et éviter la fermeture du milieu
par l’enfrichement).
•
Insérer son exploitation dans
un réseau local de polycultureélevage, par exemple en utilisant
des matières fertilisantes issues
des élevages et, inversement, en
valorisant dans ces élevages des
sous-produits végétaux.
ACTIONS
POSSIBLES :
• D
évelopper des inventaires
et des suivis de composantes de la biodiversité de
l’exploitation (faune, flore,
micro-organismes du sol).
Ces opérations peuvent
être menées en partenariat
avec des associations de
protection de la nature et
associer des bénévoles
(observatoires participatifs)
ou faire appel à des bureaux
d’études spécialisés.
•
Réaliser les opérations de l’axe 3
en s’insérant dans des dispositifs
à caractère régional ou national
(comme les opérations VIGIE
Nature du Muséum national
d’Histoire naturelle(10), avec en
particulier l’Observatoire de la
biodiversité agricole(11)).
•
Promouvoir la réalisation d’un
Atlas de la biodiversité communale (ABC) sur sa commune ou
intercommunalité et participer
à sa réalisation. L’ABC consiste
à réaliser un diagnostic de la
biodiversité présente sur un
territoire pour en identifier les
enjeux et les traduire par des
actions concrètes de protection
et de gestion (via les politiques
communales). L’agriculteur se
positionne ici comme partie prenante d’une démarche collective
pour la biodiversité.
• Examiner la possibilité de
contribuer aux continuités écologiques à différentes échelles,
notamment dans le cadre de
la Trame verte et bleue. Pour
ce faire, il est nécessaire de
consulter les services de votre
commune pour savoir s’il existe
au niveau local ou régional un
schéma de mise en place de
cette trame.
• Se renseigner, si cela est possible,
pour contribuer aux actions du
Conservatoire d’Espaces Naturels
de sa région (CREN) ou du Parc
Naturel Régional existant (lorsque
l’exploitation est située dans un
PNR).
• R
enforcer la formation des
personnels de l’exploitation
à la connaissance de la biodiversité.
20
• Développer l’accueil sur
l’exploitation autour du
thème de la biodiversité
agricole (accueil de scolaires,
journées portes ouvertes…).
Groupement de plantes messicoles dans un champ de colza sur la commune de Haussimont
(51). Le bleuet (Centaurea cyanus), le grand coquelicot (Papaver rhoeas) et la matricaire
camomille (Matricaria recutita) ont été identifiés lors de la réalisation d’un Atlas de la
biodiversité communale (ABC).
AXE 5
MAINTENIR ET CRÉER DES MICRO-HABITATS(12) SUR L’EXPLOITATION : engager des actions
ciblées en faveur d’une espèce ou d’un groupe d’espèces.
Il s’agit de mettre en place sur l’exploitation (y compris sur le bâti agricole) des opérations de conservation ou de
restauration d’habitats favorables à une espèce ou à un groupe d’espèces en situation défavorable de conservation dans le contexte local. Ainsi, le choix des actions est à adapter en fonction de ce critère : certaines seront
pertinentes à un endroit donné tandis que d’autres le seront ailleurs.
ACTIONS POSSIBLES :
•Préserver ou restaurer des habitats de la chouette
chevêche(13) : pose de nichoirs adaptés dans les vergers hautes-tiges en l’absence de filets à carpocapse
et sans traitements phytosanitaires.
Tout comme les espèces de pie-grièche(14), la chouette
chevêche(15) fait l’objet d’un Plan national d’actions pour
la restauration de ses populations, en déclin suite à la
destruction de ses habitats.
Préserver ou installer des nids d’hirondelles(16).
•
•
Réaliser des actions de conservation ou restauration
du vieux bâti : ne pas condamner les combles, ne pas
cimenter les vieux murs en pierres sèches, en créer
d’autres (cette action fait le lien avec l’axe 1 sur les infrastructures écologiques dont les murets en pierres
sèches sont une composante).
•Mise en place d’espaces cultivés sans herbicides
destinés à conserver les espèces végétales liées à
ces cultures (espèces messicoles(17)).
•Réaliser des opérations en faveur des insectes, en
partenariat avec l’OPIE(18) (Office pour les Insectes
et leur Environnement) ou d’autres acteurs spécialistes de l’entomofaune.
Chevêche d’Athéna aussi appelée Chouette chevêche (Athene noctua)
(10)Voir www.vigienature.mnhn.fr
(11)Voir www.observatoire-agricole-biodiversite.fr
(12)On définit le micro-habitat comme un habitat de taille réduite qui diffère physiquement et écologiquement des conditions environnantes et qui satisfait un
besoin vital d’un animal, d’un champignon ou d’une plante (individu ou population).
(13) Voir paca.lpo.fr
(14)Voir www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr
(15)Voir www.developpement-durable.gouv.fr
(16)Voir www.hirondelle.oiseaux.net
(17)Il existe un Plan national d’actions pour la restauration des espèces messicoles décliné dans toutes les régions - www.developpement-durable.gouv.fr
(18)Voir www.insectes.org
21
ANNEXES
ANNEXES
ANNEXE 1 :
FICHE D’AUTODIAGNOSTIC POUR LES HAIES,
LISIÈRES ET BOSQUETS
Données de structure
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
S1.
Largeur moyenne des haies ou du bosquet
(une mesure tous les 100 m)
Inférieure à 2 m = 0
De 2 à 4 m = 1
Supérieure à 4 m = 2
Pour jouer l’ensemble de ses rôles tant physiques
(brise-vent, limitation ruissellement) que biologiques,
on considère qu’une largeur minimale de 4 m est
souhaitable.
S2.
Présence d’une bande enherbée et non
traitée (banquette) de part et d’autre de
la haie ou autour du bosquet
Absente ou moins de
1m=0
De 1 à 2 m = 1
Plus de 2 m = 2
Permet la fréquentation par des espèces herbivores
et assure un rôle tampon vis-à-vis de la haie.
S3.
Présence en bordure de la haie ou de la
banquette d’un talus ou d’un fossé
Non = 0
Oui = 2
Cette discontinuité avec des pentes marquées crée
des habitats originaux pour diverses espèces.
S4.
Connectivité : les haies ou les bosquets
de l’exploitation sont proches d’autres
haies ou zones boisées
Faible (nombreuses
coupures) = 0
Moyenne = 1
Complète = 2
Les continuités écologiques correspondent
à l’ensemble des zones vitales (réservoirs de
biodiversité) et des éléments (corridors écologiques)
qui permettent à une population d’espèces de circuler
et d’accéder aux zones vitales. L’idée ici est donc
d’estimer si le maillage de ce type d’habitats est
suffisamment dense pour assurer ces fonctions.
TOTAL
23
ANNEXE 1 :
Données de biodiversité potentielle
Critères
Cotation proposée
B1.
Présence de 3 strates dans la haie ou le
bosquet : herbacée (végétaux de moins
de 1 m), arbustive (1 à 7 m), hautes-tiges
(plus de 7m)
1 strate = 0
2 strates = 1
3 strates = 2
Permet une diversification des habitats.
B2.
Dominance d’espèces feuillues par
rapport aux conifères
Conifères
dominants = 0
Équilibrés = 1
Feuillus dominants = 2
Les conifères sont généralement peu favorables à la
biodiversité, même s’ils peuvent contribuer à l’accueil
d’espèces comme les écureuils.
B3.
Présence d’espèces productrices
de pollen en fin d’hiver – début du
printemps (noisetier, saule, cornouiller,
chêne…)
Absentes ou rares
(moins d’un sujet par
200 m de haies) = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Utiles aux insectes pollinisateurs en début de saison.
B4.
Présence d’espèces productrices de
pollen en fin d’été – début d’automne
(lierre, tilleul, chataîgnier…)
Absentes ou rares
(moins d’un sujet par
200 m de haies) = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Permet d’étaler le calendrier pollinique alors qu’il y a
généralement peu d’espèces en fleurs dans les zones
cultivées pendant cette période.
B5.
Présence d’espèces donnant des fruits
consommables en automne-hiver
(aubépine, genévrier, sorbier, argousier,
viorne, sureau noir, pommier sauvage,
houx, lierre, troène, if…)
Absentes ou rares
(moins d’un sujet par
200 m de haies) = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Source alimentaire pour de nombreuses espèces.
B6.
Présence d’espèces « défensives »
(ronces, genévriers, houx)
Absentes ou rares
(moins d’un sujet par
200 m de haies) = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Fourniture d’habitats protégés.
B7.
Présence d’arbres morts, de souches
Absents ou rares
(moins d’un sujet par
200 m de haies) = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Fonction d’abris pour de nombreuses espèces.
TOTAL
24
NOTATION
Commentaires
ANNEXE 1 :
Données de gestion
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
G1.
Présence d’une bande à gestion
différenciée (non traitée ou faiblement
traitée ou avec des espèces ou variétés
spécifiques à faibles niveaux d’intrants)
d’au moins 4 m dans les parcelles
cultivées bordées par des haies
Non = 0
Oui = 2
Rôle protecteur vis-à-vis des traitements
phytosanitaires.
G2.
Broyage tardif (fin d’hiver) de la bande
enherbée (bande tampon)
Non = 0
Oui = 2
Permet de conserver le rôle d’abri et de nourriture
le plus longtemps possible. Favorise la biodiversité
végétale.
G3.
Exportation des produits de broyage
hors parcelle
Non = 0
Oui = 2
Permet de maintenir des sols pauvres favorables à la
biodiversité végétale.
L’exportation des produits de broyage ne concerne
pas les produits broyés à l’intérieur des parcelles.
G4.
Entretien tardif de la haie (hiver) et
espacé (une fois tous les 3-5 ans) avec
mode d’entretien « doux » (éviter la
débroussailleuse)
Non = 0
Oui = 2
Période de repos pour la biodiversité, après consommation des différentes ressources.
Des entretiens trop fréquents sont perturbateurs
et l’absence d’entretien conduira à la disparition de
certains habitats.
TOTAL
Bilan total
Total des critères de structure
(S1 à S4)
0 à 3 = structure peu favorable
4 à 6 = structure moyennement favorable
7 à 8 = structure favorable
Total des critères de biodiversité
potentielle (B1 à B7)
0 à 5 = biodiversité potentielle faible
6 à 9 = biodiversité potentielle moyenne
10 à 14 = biodiversité potentielle élevée
Total des critères de gestion
(G1 à G4)
0 à 2 = gestion peu favorable à la biodiversité
3 à 5 = gestion moyennement favorable
6 à 8 = gestion favorable
TOTAL GÉNÉRAL
DES 15 CRITÈRES
0 à 10 = infrastructure peu favorable à la biodiversité
11 à 20 = Infrastructure moyennement favorable
Supérieur à 20 = infrastructure favorable
25
ANNEXE 2 :
FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES ARBRES ISOLÉS
OU DE PLEIN CHAMP (AGROFORESTERIE)
Données de structure
Critères
Cotation proposée
S1.
Diamètre du houppier (développement de
l’arbre)
Moins de 1 m
(arbre jeune) = 0
De 1 à 4 m = 2
Plus de 4 m = 2
La capacité d’abri augmente avec le développement
de l’arbre. (Le houppier est la partie de l'arbre
constitué de l'ensemble des branches situées au
sommet du tronc. Cette partie de l'arbre assure la
photosynthèse.)
S2.
Présence d’une bande enherbée et non
traitée (bande tampon) autour de l’arbre
ou de part et d’autre de l’alignement
Absente ou moins
de 2 m de rayon= 0
De 2 à 6 m = 1
Plus de 6 m = 2
Permet la fréquentation par des espèces herbivores
et assure un rôle tampon vis-à-vis des arbres.
Protège le système racinaire.
S3.
Présence en bordure de la haie ou de la
bande enherbée d’un talus ou d’un fossé
Non = 0
Oui = 2
Cette discontinuité avec des pentes marquées crée
des habitats originaux pour diverses espèces.
S4.
Connectivité : les arbres sont reliés
entre eux ou à d’autres zones par des
bandes enherbées
Faible (nombreuses
coupures) = 0
Moyenne = 1
Complète = 2
Les continuités écologiques correspondent
à l’ensemble des zones vitales (réservoirs de
biodiversité) et des éléments (corridors écologiques)
qui permettent à une population d’espèces de
circuler et d’accéder aux zones vitales. L'idée ici est
donc d'estimer si le maillage de ce type d'habitats
est suffisamment dense pour assurer ces fonctions.
TOTAL
26
NOTATION
Commentaires
ANNEXE 2 :
Données de biodiversité potentielle
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
B1.
Dominance d’espèces feuillues par
rapport aux conifères
Conifères
dominants = 0
Équilibrés = 1
Feuillus dominants = 2
Les conifères sont généralement peu favorables à la
biodiversité, même s’ils peuvent contribuer à l’accueil
d’espèces comme les écureuils.
B2.
Présence d’espèces productrices
de pollen en fin d’hiver – début du
printemps (noisetier, saule, cornouiller,
chêne…)
Absentes ou rares
(moins d’un sujet sur
10 = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Utiles aux insectes pollinisateurs en début de saison.
B3.
Présence d’espèces productrices de
pollen en fin d’été – début d’automne
(tilleul, châtaignier…)
Absentes ou rares
(moins d’un sujet sur
10) = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Permet d’étaler le calendrier pollinique alors qu’il y a
généralement peu d’espèces en fleurs dans les zones
cultivées pendant cette période.
B4.
Présence d’espèces donnant des fruits
consommables en automne-hiver
(argousier, viorne, sureau noir, pommier
sauvage, sorbier, néflier…)
Absentes ou rares
(moins d’un sujet
sur 10) = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Source alimentaire pour de nombreuses espèces.
B5.
Arbres âgés avec présence de trous
d’insectes, fentes et cavités
Absents ou rares
(moins d’un sujet sur
10) = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Augmente la diversité des abris.
B6.
Présence de lierre sur le tronc
Absent = 0
Peu abondant = 1
Abondant = 2
Rôle d’abri et fourniture de pollen en fin d’été.
B7.
Présence de branches mortes ou
de bois morts au pied
Absents ou rares
(moins d’un sujet sur
10) = 0
Moyenne (1 à 3 sujets)
=1
Forte = 2
Fonction d’abris pour de nombreuses espèces.
TOTAL
27
ANNEXE 2 :
Données de gestion
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
G1.
Présence d’une bande à gestion
différenciée (non traitée ou faiblement
traitée ou avec espèces ou variétés
spécifiques à faible niveau d’intrants) d’au
moins 4 m dans les parcelles cultivées
entourant les arbres
Non = 0
Oui = 2
Rôle protecteur vis-à-vis de la haie.
G2.
Broyage tardif (fin d’hiver) des zones
enherbées
Non = 0
Oui = 2
Permet de conserver le rôle d’abri et de nourriture
le plus longtemps possible. Favorise la biodiversité
végétale.
G3.
Exportation des produits de broyage
hors parcelle
Non = 0
Oui = 2
Permet de maintenir des sols pauvres favorables à
la biodiversité végétale. L'exportation des produits
de broyage ne concerne pas les produits broyés à
l'intérieur des parcelles.
G4.
Pas de taille des arbres ou entretien
tardif (hiver) et espacé (une fois tous les
3-5 ans) avec mode d’entretien « doux »
(éviter la débroussailleuse)
Non = 0
Oui = 2
Période de repos pour la biodiversité, après
consommation des différentes ressources. Des
entretiens trop fréquents sont perturbateurs et
l’absence d’entretien conduira à la disparition de
certains habitats.
TOTAL
Bilan total
NOTATION
28
Total des critères de structure
(S1 à S4)
0 à 3 = structure peu favorable
4 à 6 = structure moyennement favorable
7 à 8 = structure favorable
Total des critères de biodiversité
potentielle (B1 à B7)
0 à 5 = biodiversité potentielle faible
6 à 9 = biodiversité potentielle moyenne
10 à 14 = biodiversité potentielle élevée
Total des critères de gestion
(G1 à G4)
0 à 2 = gestion peu favorable à la biodiversité
3 à 5 = gestion moyennement favorable
6 à 8 = gestion favorable
TOTAL GÉNÉRAL
DES 15 CRITÈRES
0 à 10 = infrastructure peu favorable à la biodiversité
11 à 20 = Infrastructure moyennement favorable
Supérieur à 20 = infrastructure favorable
ANNEXE 3 :
FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES MARES
Données de structure
Critères
Cotation proposée
S1.
Occupation du sol des parcelles
environnantes par des prairies
Non = 0
Oui = 2
NOTATION
Commentaires
La présence de prairies favorise le déplacement
des amphibiens vers les zones d’hivernage (haies,
bosquets) ou vers d’autres zones humides et favorise
ainsi les flux génétiques au sein des populations.
S2.
Origine de l’eau
Les bassins
d’alimentation en eau
viennent des zones
cultivées = 0
Ils viennent de zones
à moitié cultivées,
à moitié à couvert
végétal permanent = 1
Ils viennent
exclusivement de
zones à couvert
végétal permanent = 2
Le type d’alimentation en eau influe sur le
fonctionnement de la mare.
Par exemple, l’alimentation d’une mare par eaux de
ruissellement ou de drainage de parcelles cultivées
peut conduire à des phénomènes d’eutrophisation
(apports de matières nutritives…) ou de pollution
(pesticides) préjudiciables à la fonctionnalité
écologique (développement d’algues filamenteuses,
accumulation de composés toxiques chez les
animaux…).
S3.
Profondeur de la mare
Inférieure à 30 cm = 0
Entre 30 et 70 cm ou
supérieure à 120 cm = 1
Entre 70 et 120 cm = 2
Une faible profondeur (moins de 70 cm) occasionne
généralement une période d’assec.
Une profondeur intermédiaire permet aux plantes
de profiter du rayonnement solaire et donc de
s’enraciner sur tout le fond.
Une profondeur supérieure à 120 cm présente un
faible intérêt en raison des couches profondes
et leurs organismes qui sont moins exposés au
rayonnement solaire.
S4.
Berges en pentes douces soit de 5° à
15° (en % de périmètre)
Inférieures à 30 % = 0
Entre 30 et 60 = 1
Supérieures à 60 %
=2
Des profils de berges en pente douce favorisent
la colonisation par des ceintures de végétation
diversifiées, le réchauffement par l’ensoleillement (à
limiter toutefois dans les mares de faible superficie),
et l’utilisation par les amphibiens ou l’avifaune.
L’exposition au sud des berges en pente douce est
préférable.
S5.
Insertion dans la Trame bleue (connexion
à d’autres mares ou zones humides dans
l’exploitation ou aux alentours…)
Faible (nombreuses
coupures) = 0
Moyenne = 1
Complète = 2
La biodiversité inféodée aux milieux écologiques
que constituent les mares a besoin d’un réseau
d’éléments accueillants (fossés, zones humides…)
suffisamment dense pour se maintenir et se
diversifier génétiquement.
TOTAL
29
ANNEXE 3 :
Données de biodiversité potentielle
Critères
Cotation proposée
B1 :
Présence de plantes palustres
(plantes des marais : carex, jonc, roseau,
scirpe…)
Absence = 0
Présence = 2
La présence d’habitats diversifiés, liés aux conditions
physico-chimiques et pédoclimatiques variables
(exposition au soleil, relief, composition du sol…)
se traduit par une végétation plus diversifiée.
B2.
Présence de plantes flottantes (lentille
d’eau, potamot, nénuphar, utriculaire…)
Absence = 0
Présence d’une seule
espèce = 1
Supérieur à 1 espèce
=2
La présence d’habitats diversifiés, liés aux conditions
physico-chimiques et pédoclimatiques variables
(exposition au soleil, relief, composition du sol...)
se traduit par une végétation plus diversifiée.
B3.
Présence d’odonates (libellules)
Absence = 0
Présence = 2
La biodiversité s'apprécie notamment en regardant la
diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes,
ainsi que leurs interactions. Plus le nombre d’espèces
présentes sera important, plus la diversité spécifique
sera riche, d’où l’importance de regarder si les
différents taxons sont bien représentés : amphibiens,
insectes, oiseaux...
B4.
Présence d’une avifaune inféodée aux
zones humides (hérons, rousserole,
bruant des roseaux, phragmite des
joncs…)
Présence de moins
de 2 espèces = 0
Présence de 2 à 5
espèces = 1
Présence de plus de 5
espèces = 2
Parmi les espèces liées aux mares (dont les oiseaux),
de nombreuses sont rares, menacées de disparition et
soumises à un statut de protection réglementaire. Par
ailleurs, il est intéressant de voir si la mare fait partie
d'un réseau qui offre des potentialités pour la migration
ou la dispersion des espèces.
B5.
Présences d’amphibiens (grenouilles,
crapauds, tritons…)
Absence = 0
Présence = 2
Particulièrement sensibles aux perturbations, les
amphibiens sont des indicateurs de la qualité des
eaux, des pollutions, de l'eutrophisation des mares et
des variations climatiques. Par leurs exigences et leurs
modes de vie, ils permettent d'évaluer la qualité des
milieux. Leur présence est donc un signal positif qui
laisse à penser au bon fonctionnement d’une mare.
Pour information, en France métropolitaine, une espèce
d’amphibien sur cinq risque de disparaître, selon la
Liste rouge des espèces menacées, d’où le besoin de
restaurer et maintenir des milieux comme les mares.
B6.
Présences d’espèces exotiques considérées comme envahissantes (jussie à
grandes fleurs, élodée du Canada, tortue
de Floride…)
Présence d’au moins
une espèce exotique
envahissante = 0
Absence = 2
Les espèces exotiques considérées comme envahissantes sont synonymes de dégradation de la mare.
En effet, leur présence est le symptôme d’un mauvais
état de conservation de la mare qu’ils aggravent.
Un excès de végétation peut conduire à un manque
d’oxygène, une accumulation de matière organique
non décomposée… tandis que les espèces faunistiques privent d’autres espèces de leur milieu de vie en
occupant leur « niche écologique ». Il est recommandé
de se référer aux listes identifiées au niveau régional et
national qui existent.
TOTAL
30
NOTATION
Commentaires
ANNEXE 3 :
Données de gestion
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
G1.
Présence d’éléments indésirables (tonte,
remblais, déchets…)
Oui = 0
Non = 2
Des éléments indésirables tels les déchets ou les
remblais favorisent un comblement artificiel de
la mare voire sa pollution (déchets toxiques). Leur
élimination constitue la 1ère action de restauration à
réaliser sur la mare.
G2.
Présence d’une bande tampon
herbeuse ou arborée (non traitée par les
pesticides) d’au moins 4 m autour de la
mare dans les parcelles cultivées
Non = 0
Oui = 2
Rôle protecteur vis-à-vis de la mare pour limiter son
eutrophisation par les engrais ou sa pollution par les
pesticides.
G3.
Broyage tardif (fin d’hiver) de la
bande tampon si elle est herbeuse ou
débroussaillage si elle tend à combler
la mare
Non = 0
Oui = 2
Le fauchage tardif permet de conserver le rôle d’abri et
de nourriture le plus longtemps possible.
Le débroussaillage permet d’empêcher le comblement
de la mare par les branches et feuilles mortes et maintient ainsi la mare au stade évolutif le plus favorable
pour la biodiversité. (Une mare naturellement comblée
peut avoir un intérêt écologique mais les mares étant
généralement laissées à l’abandon et donc souvent
comblées, il faut plutôt développer leur entretien.)
G4.
Exportation des produits de broyage
hors parcelle
Non = 0
Oui = 2
Permet de maintenir des sols pauvres favorables à la
biodiversité végétale.
L’exportation des produits de broyage ne concerne
pas les produits broyés à l’intérieur des parcelles.
G5.
Pourcentage de la végétation recouvrant
la surface de l’eau
0 à 20 % et
80 à 100 % = 0
50 à 80 % = 1
20 à 50 % = 2
Un excès de végétation laissant peu ou pas de
surface d’eau libre nuit à la fonctionnalité de la mare :
ensoleillement limité des couches d’eau, accumulation de matière organique non décomposée, manque
d’oxygène, processus de comblement… Surveiller
le développement des espèces comme les lentilles
d’eau, les massettes, les algues filamenteuses, les
saules…
G6.
Entretien de la mare
Non = 0
Oui = 2
Une mare peut se combler très rapidement, qu’elle
soit dans un environnement forestier, de friche ou de
pâture. Elle doit donc être entretenue régulièrement
(entretien de la végétation pour qu’elle ne recouvre
pas toute la surface, curage périodique…).
G7.
Protection vis-à-vis du bétail
Non = 0
Oui = 2
L’accès libre du bétail peut conduire à un piétinement
de la végétation des berges et à une augmentation
de la turbidité de l’eau et ainsi dégrader l’état de
conservation de la mare. Différents types de protection existent : clôture permettant un accès canalisé,
pompe d’abreuvement… Mais celui-ci ne doit pas
conduire à la disparition de la mare au profit d’un
abreuvement plus moderne (puit, citerne).
TOTAL
31
ANNEXE 3 :
Bilan total
NOTATION
32
Total des critères de structure
(S1 à S5)
0 à 3 = structure peu favorable
3 à 6 = structure moyennement favorable
7 à 10 = structure favorable
Total des critères de biodiversité
potentielle (B1 à B6)
0 à 4 = biodiversité potentielle faible
5 à 8 = biodiversité potentielle moyenne
9 à 12 = biodiversité potentielle élevée
Total des critères de gestion
(G1 à G7)
0 à 5 = gestion peu favorable à la biodiversité
6 à 9 = gestion moyennement favorable
10 à 14 = gestion favorable
TOTAL GÉNÉRAL
DES 18 CRITÈRES
0 à 12 = infrastructure peu favorable à la biodiversité
13 à 23 = Infrastructure moyennement favorable
Supérieur à 23 = infrastructure favorable
ANNEXE 4 :
FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES FOSSÉS
Données de structure
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
S1.
Occupation du sol des parcelles
environnantes par des prairies
Non = 0
Oui = 2
La présence de prairies favorise le déplacement des
amphibiens vers les zones d’hivernage (haies, bosquets) ou vers d’autres zones humides et favorise ainsi
les flux génétiques au sein ou entre les populations.
S2.
Profondeur (hauteur de la lame d’eau)
Absence = 0
Présence d’une lame
d’eau d’au moins 5 cm
d’octobre à fin mai = 2
Une faible profondeur occasionne généralement une
période d’assec.
Pour l’accueil des amphibiens, garder au moins une
petite lame d’eau jusqu’en mai. Une lame d’eau estivale favorise la ponte des libellules mais certaines
plantes patrimoniales préfèrent un assèchement
périodique.
S3.
Degré de la pente
Pente forte = 0
Pente douce = 2
Si la pente est trop forte, des micromammifères et
amphibiens peuvent se retrouver piégés dans le fossé.
S4.
Insertion dans la Trame bleue (connexion
à d’autres fossés ou zones humides dans
l’exploitation ou aux alentours)
Faible (nombreuses
coupures) = 0
Moyenne = 1
Complète = 2
La biodiversité inféodée aux milieux écologiques que
constituent les milieux humides a besoin d’un réseau
d’éléments accueillants (fossés, mares…) suffisamment dense pour se maintenir et se diversifier
génétiquement.
TOTAL
33
ANNEXE 4 :
Données de biodiversité potentielle
Critères
Cotation proposée
B1.
Présence de plantes aquatiques
(critère de diversité spécifique)
Absence = 0
Présence = 2
La végétation aquatique abrite de nombreuses espèces
animales particulières et a un pouvoir épurateur. Plus
précisément, les plantes hélophytes (plantes enracinées
dans l’eau avec tiges aériennes tel le roseau) servent à la
nidification d’oiseaux et à l’émergence des libellules.
B2.
Recouvrement du fond du fossé par
des plantes aquatiques immergées
(critère de fonctionnalité écologique)
Non = 0
Oui = 2
Joue un rôle sur sa capacité à accueillir une faune et une
flore diversifiées.
B3.
Présence d’odonates (libellules)
Absence = 0
Présence = 2
La biodiversité s'apprécie notamment en regardant la
diversité des écoystèmes, des espèces et des gènes,
ainsi que leurs interactions.
Plus le nombre d’espèces présentes sera important,
plus la diversité spécifique sera riche, d’où l’importance
d’observer si les différents taxons sont bien représentés :
amphibiens, insectes, oiseaux...
B4.
Présences d’amphibiens
(grenouilles, crapauds, tritons…)
Absence = 0
Présence = 2
Particulièrement sensibles aux perturbations, les
amphibiens sont des indicateurs de la qualité des
eaux, des pollutions, de l'eutrophisation des milieux
aquatiques et des variations climatiques. Par leurs
exigences et leurs modes de vie, ils permettent d'évaluer
la qualité des milieux. Leur présence est donc un signal
positif qui laisse à penser au bon fonctionnement d’un
fossé.
Pour information, en France métropolitaine, une espèce
d’amphibiens sur cinq risque de disparaître, selon la
Liste rouge des espèces menacées d’où le besoin de
restaurer et maintenir des éléments du paysage tels les
fossés qui sont des corridors permettant le déplacement
de populations vers une mare ou un cours d’eau.
B5.
Présences d’espèces exotiques
considérées comme envahissantes
(élodée du Canada, berce du Caucase,
renouée du Japon, rat musqué…)
Présence d’au moins
une espèce exotique
envahissante = 0
Absence = 2
Les espèces exotiques considérées comme
envahissantes sont synonymes de dégradation du
milieu. En effet, leur présence est le symptôme d’un
mauvais état de conservation du fossé. De plus, un
excès de végétation peut conduire à une accumulation
de matière organique non décomposée et donc à un
atterrissement du fossé.
TOTAL
34
NOTATION
Commentaires
ANNEXE 4 :
Données de gestion
Critères
Cotation proposée
G1.
Présence d’une bande tampon
herbacée ou boisée (non traitée par
les pesticides) d’au moins 2 m autour
du fossé dans les parcelles cultivées
Non = 0
Oui = 2
Rôle protecteur vis-à-vis du fossé pour limiter son eutrophisation par les engrais ou sa pollution par les pesticides.
G2.
Entretien de la végétation herbacée
du fossé (sur les rives et dans le
fossé)
Pas d’entretien de la
végétation herbacée ou
fauchage aux périodes
non propices = 0
Fauchage à l’automne
=2
Le fauchage tardif permet de conserver le rôle d’abri et
de nourriture le plus longtemps possible. Idéalement,
le passage doit être réalisé hors période de nidification
des oiseaux et d’émergence des libellules. Ainsi, il est
préférable de faucher (fauche préférable au broyage)
tous les 2 ans, entre début septembre et fin janvier. Dans
le fossé, il est conseillé de vérifier simplement si l’eau
circule toujours, rien ne sert de trop faucarder.
G3.
Exportation des produits de fauche
hors parcelle
Non = 0
Oui = 2
L’exportation des produits de fauche permet de maintenir des sols pauvres favorables à la biodiversité végétale.
L’exportation des produits de fauche ne concerne pas les
produits fauchés à l’intérieur des parcelles.
G4.
Curage du fossé
Non = 0
Oui = 2
Le curage est utile pour le maintien de l’écoulement.
Attention, il est important :
• d’intervenir en automne soit hors période de
reproduction des amphibiens (à partir de janvier), des
libellules et des oiseaux (mars à août),
• de préférer le curage manuel, plus doux, selon
le principe « vieux fonds vieux bords » (pas de
surcreusement par rapport au fond initial). La méthode
utilisée ne doit pas entraîner le drainage d’une prairie
naturelle adjacente,
• de réaliser le curage d’un seul côté à la fois pour permettre une restauration rapide des écosystèmes. Le
deuxième côté sera réalisé au moins 1 an plus tard.
G5.
Épandage des boues sur les rives
Oui = 0
Non = 2
Il est déconseillé d’étendre les boues sur les rives du fossé
car elles risquent de favoriser des espèces pionnières
nitrophiles telles les orties qui remplaceraient les plantes
aquatiques présentes et à plus forte valeur écologique.
Cependant il peut être utile de laisser les boues de curage
1 ou 2 jours sur le bord du fossé pour permettre à la faune
piégée dans celles-ci de retourner à l’eau.
G6.
Érosion du fossé
Oui = 0
Non = 2
L’érosion est un mécanisme par lequel les particules du
sol sont détachées et déplacées de leur point d’origine.
Les fossés deviennent vulnérables à l’érosion lorsqu’ils
sont privés de leur couche protectrice naturelle qu’est la
végétation ou lorsque celle-ci est amoindrie. Pour lutter
contre l’érosion la meilleure méthode est celle du 1/3
inférieur qui consiste à ne nettoyer que le fond du fossé,
laissant les talus végétalisés. Cette méthode permet
une diminution entre 75 % et 94 % de l’érosion dans les
fossés. (Monast Robineau, 2007)
G7.
Accessibilité du bétail
Oui dans sa totalité = 0
Non accessibilité ou
accessibilité partielle = 2
L’accès libre du bétail peut conduire à une érosion des
bords par le piétinement et à une eutrophisation ou une
augmentation de la turbidité de l’eau via les fèces des
animaux.
Idéalement, il est préférable de laisser se développer
une petite ceinture de végétation aquatique le long des
fossés et d’avoir une pompe à prairie ou un accès limité
du bétail à des points précis.
TOTAL
NOTATION
Commentaires
35
ANNEXE 4 :
Bilan total
NOTATION
36
Total des critères de structure
(S1 à S4)
0 à 3 = structure peu favorable
4 à 6 = structure moyennement favorable
7 à 8 = structure favorable
Total des critères de biodiversité
potentielle (B1 à B5)
0 à 3 = biodiversité potentielle faible
4 à 7 = biodiversité potentielle moyenne
8 à 10 = biodiversité potentielle élevée
Total des critères de gestion
(G1 à G7)
0 à 5 = gestion peu favorable à la biodiversité
6 à 9 = gestion moyennement favorable
10 à 14 = gestion favorable
TOTAL GÉNÉRAL
DES 16 CRITÈRES
0 à 11 = infrastructure peu favorable à la biodiversité
12 à 22 = Infrastructure moyennement favorable
Supérieur à 22 = infrastructure favorable
ANNEXE 5 :
FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES COURS D’EAU
Données de gestion
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
S1.
Occupation du sol des parcelles
cultivées longeant les bords du
cours d’eau = cultures demandant
peu d’intrants et peu de traitements
phytosanitaires.
Non = 0
Oui = 2
La présence de cultures demandant peu d’intrants et de
traitements phytosanitaires est à préférer pour limiter
les risques de pollutions diffuses du cours d’eau et des
milieux associés (nitrates, pesticides) : il s’agit donc
d’avoir un « traitement différencié » de ses parcelles en
fonction des enjeux.
S2.
Largeur du bord du cours d’eau
(largeur de la bande de protection)
Inférieure à 5 m = 0
Entre 5 et 7 m = 1
Supérieure à 7 m = 2
Le maintien d’un espace suffisant entre les cultures et
le cours d’eau est essentiel. En effet, il permet de filtrer
l’eau et de maintenir les berges tout en limitant les
risques de pollutions. Il joue le rôle d’espace tampon.
5 m de distance est le minimum pour un effet bénéfique.
S3.
Degré de la pente
Pente forte = 0
Pente douce = 2
Si la pente est trop forte, des micromammifères et
amphibiens peuvent se retrouver piégés. La pente idéale
est de 10 à 15°.
S4.
Continuité du linéaire de bords de
cours d’eau
Faible (nombreuses
coupures) = 0
Moyenne = 1
Complète = 2
Le bord de cours d’eau est quasiment la seule continuité
écologique objectivement linéaire (avec le cours d’eau).
Ainsi, préserver ou restaurer cette continuité est essentielle pour le maintien de la biodiversité de la Trame bleue.
TOTAL
37
ANNEXE 5 :
Données de biodiversité potentielle
Critères
Cotation proposée
B1.
Diversification de la végétation avec
la présence des 3 strates : herbacée
(végétaux de moins de 1 m), arbustive
(1 à 7 m), hautes-tiges (plus de 7 m)
1 strate = 0
2 strates = 1
3 strates = 2
B2.
Présence d’odonates (libellules)
Absence = 0
Présence = 2
B3.
Présences d’amphibiens (grenouilles,
crapauds, tritons) ou de reptiles
Absence = 0
Présence = 2
Particulièrement sensibles aux perturbations, les
amphibiens sont des indicateurs de la qualité des
eaux, des pollutions, de l'eutrophisation des milieux
aquatiques et des variations climatiques. Par leurs
exigences et leurs modes de vie, ils permettent d'évaluer
la qualité des milieux. Leur présence est donc un signal
positif qui laisse à penser au bon fonctionnement du
bord du cours d’eau.
Pour information, en France métropolitaine, une espèce
d’amphibiens sur cinq risque de disparaître, selon la
Liste rouge des espèces menacées d’où le besoin de
restaurer et maintenir des éléments du paysage tels les
bords de cours d’eau. En effet, ils jouent le rôle d’espace
tampon entre le milieu aquatique et le milieu terrestre
et sont des corridors permettant le déplacement de
populations vers une mare ou un autre cours d’eau.
B4.
Présence de l’avifaune
Absence = 0
Présence = 2
Laisse penser à une diversification des habitats avec
présence d’espaces boisés.
B5.
Présences d’espèces exotiques
considérées comme envahissantes :
renouée du Japon, baccharis, ailante,
rat musqué…
Présence d’au moins
une espèce exotique
envahissante = 0
Absence = 2
Les espèces exotiques considérées comme
envahissantes sont synonymes de dégradation
du milieu. En effet, leur présence est le symptôme
d’un mauvais état de conservation du bord du cours
d’eau. Assez rapidement, ils prennent la place
d’espèces indigènes et contribuent à leur régression.
La perturbation devient pérenne avec une perte en
biodiversité du milieu.
B6.
État de conservation de la ripisylve
Mauvais état = 0
État moyen = 1
Bon état = 2
Une ripisylve en bon état est diversifiée au niveau des
âges, des strates et des espèces.
TOTAL
38
NOTATION
Commentaires
La présence d’habitats herbacés, arbustifs et arborés
permet une diversification des habitats et donc de lieux
de refuges pour la biodiversité.
Des ripisylves en bon état ont de nombreux rôles : refuge
pour la biodiversité dont les auxiliaires de cultures,
stabilisation des berges, effet brise-vent, piégeage d’éléments minéraux (nitrates et phosphates), autoépuration
par rapport au lit mineur…
ANNEXE 5 :
Données de gestion
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
G1.
Entretien de la ripisylve
Pas d’entretien ou
gestion non diversifiée
=0
Mode de gestion
diversifié = 2
Un mode de gestion diversifié de la berge permet de
maintenir différents types de végétation : des zones de
végétation basse pour assurer le passage de la lumière
indispensable à la vie aquatique en alternance avec des
zones boisées pour offrir un habitat aux insectes et aux
oiseaux et assurant une stabilisation des berges.
S’il est prévu la réalisation de plantations, il faut utiliser
des essences locales adaptées aux crues (issus des
groupements végétaux alluviaux) et éviter le peuplier.
Conserver quelques arbres morts favorables à la faune
auxiliaire des cultures s’avère également conseillé.
G2.
Exportation des produits de fauche
ou de broyage
Non = 0
Oui = 2
L’exportation des produits de fauche ou de broyage
permet de maintenir des sols pauvres en nutriments,
favorables à la biodiversité végétale.
L’exportation des produits de fauche ou de broyage ne
concerne pas l’intérieur des parcelles.
G3.
Usage des pesticides et des
fertilisants proscrit sur les bords du
cours d’eau
Non = 0
Oui = 2
Les bords de cours d’eau sont en contact direct avec les
cours d’eau. Ainsi, pour limiter les risques de pollutions
diffuses du cours d’eau et des milieux associés (nitrates,
pesticides…) et contribuer à la préservation de la
ressource en eau, les pesticides et fertilisants sont à
proscrire en bords de cours d’eau (tout comme c’est le
cas autour des aires d’alimentation de captage).
G4.
Érosion des bords du cours d’eau
Oui = 0
Non = 2
L’érosion est un mécanisme par lequel les particules du
sol sont détachées et déplacées de leur point d’origine.
Tout comme les fossés ou les berges de mares, les
bords de cours d’eau deviennent vulnérables à l’érosion
lorsqu’ils sont privés de leur couche protectrice naturelle
qu’est la végétation ou lorsque celle-ci est amoindrie.
G5.
Accessibilité du bétail
Oui dans sa totalité = 0
Non accessibilité ou
accessibilité partielle = 2
L’accès libre du bétail peut conduire à une érosion des
bords par le piétinement et à une eutrophisation ou une
augmentation de la turbidité de l’eau via les fèces des
animaux.
Il est préférable de clôturer les bords de cours d’eau
pour empêcher l’accès direct du bétail, et éviter ainsi
leur érosion et la mise en suspension de fèces dans
l’eau. Le cas échéant, une pompe de prairie pourra être
installée pour permettre l’abreuvement des bêtes sans
qu’elles puissent accéder au cours d’eau.
TOTAL
39
ANNEXE 5 :
Bilan total
NOTATION
40
Total des critères de structure
(S1 à S4)
0 à 3 = structure peu favorable
4 à 6 = structure moyennement favorable
7 à 8 = structure favorable
Total des critères de biodiversité
potentielle (B1 à B6)
0 à 4 = biodiversité potentielle faible
5 à 8 = biodiversité potentielle moyenne
9 à 12 = biodiversité potentielle élevée
Total des critères de gestion
(G1 à G5)
0 à 3 = gestion peu favorable à la biodiversité
4 à 7 = gestion moyennement favorable
8 à 10 = gestion favorable
TOTAL GÉNÉRAL
DES 15 CRITÈRES
0 à 10 = infrastructure peu favorable à la biodiversité
11 à 20 = Infrastructure moyennement favorable
Supérieur à 20 = infrastructure favorable
ANNEXE 6 :
FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES MURETS
Données de structure
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
S1.
Occupation du sol des parcelles cultivées longeant les murets : cultures
demandant peu d’intrants et peu de
traitements phytosanitaires
Non = 0
Oui = 2
La présence de cultures demandant peu d’intrants et
de traitements phytosanitaires est à préférer pour ne
pas contaminer les micro-habitats que constituent les
murets et ainsi limiter l’impact sur la faune et la flore
associées.
S2.
Porosité du muret : présence de cavités de 20 à 25 cm de profondeur
Inférieure à 2 trous = 0
2 à 5 trous = 1
Au moins 5 trous de 20
cm de profondeur sur un
mètre de large de muret
=2
La présence de cavités constitue des habitats refuges
pour l’hibernation de certaines espèces inféodées à ce
type de milieu.
S3.
Localisation des murets sur des
pentes bien exposées au soleil
Non = 0
Oui = 2
Les murets situés au sud et donc soumis à un
ensoleillement important ne nécessitent qu’un entretien
limité. À l’inverse, l’humidité peut favoriser la pousse
de mousses ou de plantes à croissance rapide (surtout
dans les interstices où la terre peut s’accumuler
facilement et servir de substrat) sur les murs et les
pierriers situés au nord.
S4.
Présence d’une surface d’emprise
au muret (bande à végétation
permanente qui joue un rôle tampon)
Absente ou inférieure à
2m=0
Entre 2 et 4 m = 1
Supérieure à 4 m = 2
Si elle est suffisamment importante, une emprise autour
du muret permet de jouer le rôle d’espace tampon.
S5.
Rôle de connectivité
Faible (nombreuses
coupures) = 0
Moyenne = 1
Complète = 2
Les murets de pierres sèches ont un rôle de liaison et
fonctionnent comme des corridors.
Il faut donc veiller à conserver des structures proches de
l’état naturel le long de ces murs (surfaces pionnières,
ourlets).
TOTAL
41
ANNEXE 6 :
Données de biodiversité potentielle
Critères
Cotation proposée
B1.
Présence de plantes rupestres
(capillaire, cymbalaire des murs,
doradille, nombril de Vénus, sedum,
euphorbe, corydalis...)
Absence = 0
Présence = 2
Souvent rares et fragiles, les plantes rupestres poussent
sur des substrats très particuliers tels les vieux murs ou
murets de pierres sèches.
B2.
Taux de recouvrement du muret par
la végétation
Moins de 10 % et plus
de 80 % = 0
Entre 10 et 30 % = 1
Entre 30 et 80 % = 2
Le taux de recouvrement du muret par la végétation
permet d’illustrer le rôle fonctionnel du muret en tant
qu’habitat pour la faune et la flore. Ainsi, un muret
dont la végétation est absente n’est pas fonctionnel.
À l’inverse si le muret est envahi par la végétation,
son intérêt diminue et il y a un risque important de
fragilisation, qui peut conduire jusqu’à l’effondrement
total ou partiel.
B3.
Présence d’oiseaux qui nichent dans
les cavités (chevêche d’Athena,
huppe fasciée, rougequeue noir…)
Absence = 0
Présence = 2
Les vieux murs peuvent constituer un support de
biodiversité exceptionnel, un grand nombre d’oiseaux
y trouvent des cavités pour nicher.
B4.
Présence de reptiles liés aux pierres
(lézard agile, lézard des murailles,
coronelle lisse, orvet)
Absence = 0
Présence = 2
Les habitats composés de pierres tels les murets
et terrasses à murets constituent des lieux de vie
privilégiés pour les reptiles. Ces espèces sont en général
fragiles car elles dépendent d’un milieu très particulier.
B5.
État de conservation des murets
Mauvais état = 0
État moyen = 1
Bon état = 2
Un muret est en mauvais état de conservation quand
il est prêt à s'effondrer, qu'il est envahi par des
espèces invasives tel le robinier faux acacia ou que son
recouvrement par la végétation est trop important et
remet en cause sa pérennité.
TOTAL
42
NOTATION
Commentaires
ANNEXE 6 :
Données de gestion
Critères
Cotation proposée
NOTATION
Commentaires
G1.
Entretien des murets
Entretien inadapté/trop
fréquent = 0
Entretien adapté et
limité aux travaux
d’urgence = 2
Le muret de pierres sèches restera intact si on ne le sollicite pas. Mais il faut vérifier son bon état chaque année
et ne réaliser que les travaux d’entretien et de réparation urgents. Il est surtout nécessaire d’intervenir pour
limiter la prolifération des espèces invasives (comme
les robiniers), dont les racines peuvent déstabiliser les
pierres. Dans ce cas, un grattage ou un sarclage, tous les
2 ou 3 ans environ, peut suffire. A contrario, la couche
herbacée ou arbustive qui se développe sur le mur peut
elle être maintenue pour son rôle refuge auprès des
auxiliaires des cultures.
Il est déconseillé de réaliser les réparations en hiver car
les murs de pierres sèches constituent des quartiers de
repos ou d’hibernation pour les invertébrés, les reptiles
et les petits mammifères. En revanche, la période de
novembre à mars est idéale pour la construction d’un
nouveau muret.
G2.
Usage des pesticides et des
fertilisants proscrit aux abords des
murets
Non = 0
Oui = 2
L'usage des pesticides et fertilisants peut être très nocif
pour la faune et la flore souvent spécialisées, associées
à ce type de milieux. Garder un espace non cultivé et
sans intrants aux abords du muret permet d'assurer ce
rôle tampon.
TOTAL
Bilan total
NOTATION
Total des critères de structure
(S1 à S5)
0 à 4 = structure peu favorable
5 à 7 = structure moyennement favorable
8 à 10 = structure favorable
Total des critères de biodiversité
potentielle (B1 à B5)
0 à 3 = biodiversité potentielle faible
4 à 7 = biodiversité potentielle moyenne
8 à 10 = biodiversité potentielle élevée
Total des critères de gestion
(G1 à G2)
0 = gestion peu favorable à la biodiversité
2 = gestion moyennement favorable
4 = gestion favorable
TOTAL GÉNÉRAL
DES 12 CRITÈRES
0 à 7 = infrastructure peu favorable à la biodiversité
8 à 15 = infrastructure moyennement favorable
Supérieur à 16 = infrastructure favorable
43
ANNEXE 7 :
TROIS EXEMPLES DE FICHES ACTION POUVANT
S’INSCRIRE DANS LA DÉMARCHE DE PROGRÈS
FICHE ACTION 1 :
DU DIAGNOSTIC AU GÉNIE AGRI-ÉCOLOGIQUE SUR L’EXPLOITATION
Le diagnostic écologique : qu’est-ce que c’est ?
Il existe de nombreux outils de diagnostic qui sont
mobilisables pour vous aider à changer vos pratiques. Cela
va d’un simple diagnostic de la biodiversité présente sur
votre exploitation à une analyse multidimensionnelle de
vos pratiques pour diminuer vos impacts sur la biodiversité.
En effet, avant toute évolution des pratiques, il est utile de
connaître au mieux les liens d’impacts et de dépendances
de son exploitation avec la biodiversité afin d’orienter avec
pertinence les actions réalisées.
L’enjeu
Les grilles d’autodiagnostic présentées dans les autres
annexes ont pour but de vous donner des outils pour
regarder différemment les éléments topographiques de
votre exploitation. Cependant, ces dernières ne concernent
pas le cœur de votre activité, c’est-à-dire vos pratiques sur
les parcelles de l’exploitation, d’où le besoin d’aller plus
loin pour passer à l’action.
L’un des plus ambitieux diagnostics réalisés est le
programme ViVaTerre que nous allons vous présenter ciaprès. Cette expertise est pratiquée par deux entreprises
installées en Bretagne : Qualitech et Dervenn.
Proposition d’actions : du diagnostic au génie
agri-écologique
Le diagnostic compris dans ce programme est réalisé par
un binôme ingénieur-agronome et ingénieur-écologue en
trois temps :
1 -une étude écologique (analyse spatiale et fonctionnelle,
repérage des Trames vertes et bleues...),
2 -une étude socio-économique (fondée sur l’évaluation
et la valorisation des services écologiques),
3 -une étude agricole (analyse des pratiques et des
démarches de l’exploitation).
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Cette démarche permet ainsi d’évaluer les enjeux en
termes de préservation de la biodiversité, tout en gardant
en ligne de mire les performances économiques et sociales
de l’agriculteur.
Après le diagnostic, la première étape se traduit par
des actions pour réduire de plus de moitié l’utilisation
d’intrants (pesticides, engrais…), sans pour autant
diminuer la rentabilité de l’exploitation, tandis que la
deuxième étape consiste à optimiser la production de
services écosystémiques, afin de réellement travailler au
sein des écosystèmes, avec la biodiversité. La réussite
de la démarche, non formalisée, repose sur une vision
écosystémique de l’exploitation et un accompagnement
personnalisé de l’exploitant par des professionnels
indépendants (code déontologique).
Les résultats des expérimentations effectuées (environ
200 exploitations) montrent qu’il est possible de diminuer
ces impacts sur la biodiversité (par la réduction des
intrants, l’évolution de l’assolement…) tout en maintenant
ou en augmentant son chiffre d’affaires sur l’exploitation.
Partenaires et personnes-ressources potentiels
Le pôle du conseil agricole indépendant regroupe des
agronomes qui adhèrent à une charte déontologique
garantissant l’indépendance de leur conseil. Cette
démarche permet ainsi d’obtenir un conseil axé sur le
chiffre d’affaires de l’agriculteur et non sur la vente de
produits associés.
Plus d’informations sur : www.pcia.fr
Vous pouvez également contacter Dervernn, une
entreprise de génie écologique qui développe « le génie
agri-écologique », c’est-à-dire le génie écologique appliqué
au modèle agricole, en intégrant les contraintes socioéconomiques des exploitants : www.dervenn.com
Enfin, vous pouvez participer à l’Atlas de la biodiversité
communale de la commune ou de l’intercommunalité de
votre territoire. Plus d’informations sur le site du ministère
de l’Écologie : www.developpement-durable.gouv.fr
ANNEXE 7 :
FICHE ACTION 2 :
ÉVOLUTION DE LA GESTION DES VERGERS POUR FAVORISER
LA CHEVÊCHE D’ATHÉNA
L’espèce
Proposition d’actions
Anciennement appelée chouette chevêche, elle est
baptisée aujourd’hui chevêche d’Athéna (Athene noctua).
Dans l’antiquité grecque, la chouette chevêche était le
symbole de la déesse Athéna, déesse de la sagesse et
de la science. La monnaie de l’époque, le drachme, la
représentait tout comme l’euro grec d’aujourd’hui.
Ainsi, il vous est proposé ici d’améliorer la gestion de vos
vergers afin de les rendre plus favorables à la nidification
de la chevêche d’Athéna et potentiellement aux autres
espèces qui vivent dans les cavités (pics…).
Par sa taille proche de celle d’un Merle noir ou d’un petit
pigeon, mais en étant plus trapue, elle compte parmi les
plus petits rapaces nocturnes de France.
C’est un oiseau de bocage que l’on peut rencontrer un peu
partout (sauf dans les boisements denses), et en général
toujours à proximité des cultures et des prairies. On la
retrouve notamment dans les milieux ouverts et cultivés
comme les vergers où elle niche dans les cavités des vieux
arbres, d’où son surnom de « chouette des pommiers ».
Elle reste généralement fidèle au même logement d’année
en année.
Son alimentation se compose principalement d’insectes
et de petits mammifères tels que les campagnols.
On peut la reconnaître par son plumage brun-roux
ponctué de tâches blanches sur les ailes. Son vol est
caractéristique : il est ondulé et se limite principalement
à des trajets courts d’un perchoir à l’autre en rasant le sol.
L’enjeu
En France et en Europe, les effectifs de la chevêche
d’Athéna ont fortement régressé au cours du XXe siècle
(de 30 à 50 % en France en une trentaine d’années). Les
principales menaces pesant sur l’oiseau sont l’urbanisation,
le trafic routier et l’évolution de l’agriculture. En effet,
ces phénomènes ont entraîné la raréfaction des cavités
autrement dit la destruction de son habitat (vieux arbres
fruitiers, cabanons…) qui lui sont nécessaires pour vivre et
se reproduire. Cette espèce est donc très dépendante du
maintien de l’activité agricole !
Pour cela plusieurs conditions sont nécessaires :
1 - proscrire les pesticides,
2 -ne pas avoir de filets à carpocapse qui empêchent le
déplacement des oiseaux,
3 -engager une gestion extensive en laissant par exemple
les arbres morts ou à cavités qui sont des habitats
potentiels.
Vous pouvez également installer des nichoirs à chevêche
afin de favoriser leur installation sur votre parcelle ou aux
alentours.
Protéger les chevêches d’Athéna, c’est également ne pas
les déranger pendant la période de nidification. Une trop
grande curiosité peut entraîner l’échec de la reproduction.
Partenaires et personnes-ressources potentiels
Les antennes régionales ou locales de la Ligue pour la
Protection des Oiseaux ainsi que tout autre association
locale peuvent être des ressources utiles pour vous
conseiller par exemple sur le choix des nichoirs ou leur
installation.
Si vous vous trouvez sur le territoire d’un parc naturel
régional (ou national) et que vous souhaitez engager une
démarche ambitieuse d’évolution des pratiques de gestion
de vos vergers, les services environnement et agriculture du
parc peuvent également fournir des conseils techniques.
N’hésitez pas enfin à contacter la chambre d’agriculture
de votre département qui peut éventuellement vous
accompagner dans la mise en place d’une mesure agroenvironnementale (MAE).
Tout comme les plantes messicoles, elle a fait l’objet
de 2000 à 2010 d’un Plan national d’actions mais les
populations sont toujours en déclin.
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ANNEXE 7 :
FICHE ACTION 3 :
CONSERVATION DES PLANTES MESSICOLES
Les plantes messicoles : qu’est-ce que c’est ?
Proposition d’actions
Les plantes messicoles (du latin messi = « moisson » et
cole = « habitat ») désignent les plantes inféodées à la
moisson, donc associées généralement aux cultures
céréalières.
En tant qu’agriculteur, vous pouvez participer à la
conservation des ces plantes en régression de façon assez
simple. Pour cela, il vous suffit d’accepter d’en accueillir
sur au moins 1 000 m2 de votre exploitation ou à proximité
des espèces messicoles. Pour que cela fonctionne, les
espaces doivent être cultivés avec des céréales et sans
herbicides.
Elles accompagnent les cultures depuis de nombreux
siècles, voire plusieurs millénaires. Ce sont des plantes
annuelles à germination préférentiellement hivernale.
Considérées souvent à tort comme de « mauvaises herbes »,
elles ont pourtant de nombreuses vertus : fixation des sols,
accueil des auxiliaires pour lutter contre les ravageurs...
L’enjeu
Les évolutions des pratiques agricoles ont conduit à une
régression importante des populations de la plupart de
ces espèces. En conséquence, un plan national d’action
(PNA) 2012-2017 a été lancé par le ministère de l’Écologie.
Il a pour objectif de conserver et restaurer les populations
de plantes messicoles en impliquant les premiers
gestionnaires de milieux agro-pastoraux : les agriculteurs.
Le PNA messicoles a ainsi élaboré une liste nationale
comportant 102 plantes dont 7 sont considérées comme
disparues sur le territoire français.
Sont présents par exemple dans cette liste nationale, les
bleuets, coquelicots, adonis, vachaires et autres nielles
des blés.
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Partenaires et personnes-ressources potentiels
Les conservatoires botaniques nationaux et associations
locales de protection de la nature peuvent constituer
des personnes-ressources précieuses. Ils peuvent vous
conseiller pour optimiser l’accueil de cet espace en faveur
de ces espèces et ainsi créer un vrai conservatoire de
plantes messicoles miniature !
Réalisation des fiches d’autodiagnostic :
Bernard Chevassus-au-Louis (Président de Humanité et Biodiversité) et
Justine Roulot (Chargée de mission « Politiques de la biodiversité » de Humanité et Biodiversité)
Crédits photos : Christophe Aubel, Bernard Chevassus-au-Louis, Jean-Paul Gulia, Philippe Lévêque, Justine Roulot et Fotolia
Conception création : www.planetepublicite.fr
CONTACT
Humanité et Biodiversité
110 bd St Germain
75006 Paris
[email protected]
tél. : 01 43 36 04 72
www.humanite-biodiversite.fr
AMÉLIORER LA BIODIVERSITÉ DANS SON EXPLOITATION
En 2013, l’agriculture française couvrait 29 millions d’hectares, soit environ 53 % du territoire
national. En prenant en compte la biodiversité au sein de leur exploitation, les agriculteurs
peuvent donc jouer un rôle clé, via deux démarches complémentaires :
• « La biodiversité pour l’agriculture » : elle consiste à mobiliser les ressources de la
biodiversité pour pratiquer une agriculture plus économe et plus autonome, par exemple
en favorisant la pollinisation, en profitant de l’action de diverses espèces auxiliaires
(oiseaux, insectes…) pour lutter contre les ravageurs ou en captant mieux, par des
peuplements diversifiés, l’énergie solaire ou les éléments nutritifs du sol.
• « L’agriculture pour la biodiversité » : elle part du constat que le maintien, et surtout
l’amélioration de l’état de la biodiversité sur une grande partie de notre territoire dépend des
pratiques agricoles et donc que les agriculteurs ont, de ce fait, une responsabilité mais aussi
l’opportunité de pouvoir agir pour ce bien commun.
La direction de la qualité du Groupe Casino et l’association Humanité et Biodiversité ont mené
un partenariat visant à sensibiliser les personnels du groupe, mais également ses fournisseurs
de produits alimentaires, en particulier de fruits et légumes, aux enjeux de la biodiversité.
Dans ce cadre, des fiches d’autodiagnostic des « infrastructures écologiques » présentes sur
les exploitations, tels que les haies, zones humides, fossés ou murets, ont été élaborées. Le
but étant d’aider à un passage à l’action, elles sont accompagnées d’une démarche de progrès
composée de cinq axes de travail. Cette brochure vous permet de découvrir cette démarche.
Ce document, conçu par
L’Agence Planète, est imprimé
sur du papier PEFC, certification
qui garantit une gestion durable
de la forêt, par une imprimerie qui
répond aux critères « Imprim’vert ».
10-31-1543
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