AMÉLIORER LA BIODIVERSITÉ DANS SON EXPLOITATION outils destination des agriculteurs UnDes guide pourà mêler agriculture et biodiversité PRÉFACE Depuis 2009, la direction de la qualité du Groupe Casino et l’association Humanité et Biodiversité développent un partenariat visant à sensibiliser les personnels du groupe, mais également ses fournisseurs de produits alimentaires, en particulier de fruits et légumes, aux enjeux de la biodiversité. C’est dans ce cadre qu’a été décidé en 2012 d’élaborer un outil de diagnostic des « infrastructures écologiques » (zones enherbées, haies et bosquets, zones humides diverses, murets…) des exploitations agricoles. Il s’agissait de montrer que ces espaces non cultivés pouvaient, non seulement être propices à l’accueil d’une biodiversité élevée, mais aussi que cette biodiversité pouvait constituer un atout pour contribuer à des pratiques agricoles plus économes en intrants, à travers le rôle bénéfique de diverses espèces auxiliaires (oiseaux, insectes…). Ces espaces, parfois considérés comme « improductifs », pouvaient donc produire des « services écologiques » au bénéfice tant des agriculteurs que de l’ensemble de la société. Encore fallait-il ne pas se contenter, comme le demande la Politique Agricole Commune européenne, de réaliser un simple inventaire quantitatif de ces surfaces mais de proposer en outre un outil d’analyse qualitative de ces infrastructures. En effet, selon sa localisation, sa topographie, les espèces végétales présentes et son mode de gestion, une même surface pourra se révéler quasiment sans intérêt ou, à l’inverse, extrêmement propice à l’accueil d’une biodiversité élevée. Le cahier des charges de cette opération commune comportait par ailleurs deux autres conditions. La première était de permettre un autodiagnostic par les producteurs, sans l’appui d’experts de la biodiversité. D’où la recherche de critères relativement simples, assortis chacun d’une cotation en deux ou trois niveaux (0, 1 ou 2), permettant le calcul d’une note globale indicative pour une infrastructure donnée. Pour s’assurer de son caractère aisément utilisable, cette grille d’autodiagnostic a été testée sur plusieurs exploitations par des agriculteurs volontaires, dans le cadre d’un groupe de travail qui a fait régulièrement le bilan de cette opération. Les entreprises ayant pris part à ce groupe de travail sont : • Iris Contrôle (Damien Blard) • Limdor (pomme) • Kultive (betterave) • Provence Pêche (pêche) • Réart Vallée (pêche) • La Chambre d’agriculture de la Sarthe (Philippe Guillet) La seconde condition était de ne pas présenter cette grille comme un outil de normalisation, visant à édicter des seuils et des critères à respecter – de nombreux outils existent déjà dans ce domaine −, mais comme un guide d’accompagnement pour une démarche de progrès. Cinq axes de progression ont donc été définis, chacun étant accompagnés de propositions pour des réalisations concrètes. Chaque opérateur peut donc choisir, selon les caractéristiques de son exploitation et les résultats de son autodiagnostic, le ou les axes de progression qui lui semblent les plus opportuns. À l’issue de cette expérience, l’association Humanité et Biodiversité a proposé au Groupe Casino de rendre publics ces deux volets, grille de diagnostic et démarche de progrès, pour qu’ils puissent être largement utilisés et éventuellement améliorés par les utilisateurs. C’est ce travail, dont la publication a fait l’objet d’un soutien du Groupe Casino, que nous vous proposons de découvrir. Philippe Imbert Directeur Qualité du Groupe Casino Bernard Chevassus-au-Louis Président de Humanité et Biodiversité SOMMAIRE 1. RÉALISER DES AUTODIAGNOSTICS DE LA BIODIVERSITÉ DES INFRASTRUCTURES ÉCOLOGIQUES DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES 4 • PRÉSENTATION GÉNÉRALE 5 • DIAGNOSTIC GLOBAL DE L’EXPLOITATION 8 • LE CAS DES ARBRES, ARBUSTES, HAIES ET LISIÈRES 10 • LE CAS DES MARES, FOSSÉS ET BORDS DE COURS D’EAU 12 • LE CAS DES MURETS ET TERRASSES À MURETS 14 2. S’ENGAGER DANS UNE DÉMARCHE DE PROGRÈS : PRÉSENTATION DES ACTIONS POSSIBLES 16 > RÉFLEXIONS DANS LE CADRE D’UN PARTENARIAT AVEC LE GROUPE CASINO SUR LA MARQUE TERRE ET SAVEUR. AXE 1 :AMÉLIORER LES INFRASTRUCTURES ÉCOLOGIQUES DE L’EXPLOITATION 18 AXE 2 : RÉDUIRE LES PRESSIONS 19 AXE 3 : MIEUX CONNAÎTRE LA BIODIVERSITÉ 20 AXE 4 : RENFORCER L’INSERTION TERRITORIALE 20 AXE 5 : MAINTENIR ET CRÉER DES MICRO-HABITATS SUR L’EXPLOITATION 21 ANNEXES22 3 1 VOLET 1 RÉALISER DES AUTODIAGNOSTICS DE LA BIODIVERSITÉ DES INFRASTRUCTURES ÉCOLOGIQUES DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES PRÉSENTATION GÉNÉRALE En prenant en compte la biodiversité au sein de leur exploitation, les agriculteurs peuvent viser deux objectifs complémentaires au développement durable. Le premier, que l’on peut résumer par « la biodiversité pour l’agriculture », consiste à mobiliser les ressources de la biodiversité pour pratiquer une agriculture plus économe et plus autonome, qu’il s’agisse de favoriser la pollinisation, de profiter de l’action de diverses espèces auxiliaires (oiseaux, insectes…) pour lutter contre les ravageurs ou de mieux capter, par des peuplements diversifiés, l’énergie solaire ou les éléments nutritifs du sol. Le second, « l’agriculture pour la biodiversité », part du constat que le maintien, et surtout l’amélioration de l’état de la biodiversité sur une grande partie de notre territoire dépend des pratiques agricoles et donc que les agriculteurs ont, de ce fait, une responsabilité sociale et environnementale vis-à-vis de ce patrimoine. Cette prise en compte de la biodiversité peut se faire, d’une part, au sein des espaces cultivés : ce sont les approches visant à favoriser la diversité variétale, à pratiquer des rotations plus longues et plus riches en espèces, à favoriser la présence d’espèces messicoles… Elle peut, d’autre part, s’intéresser aux espaces non cultivés présents sur l’exploitation (zones enherbées, haies et bosquets, zones humides diverses, murets...) désignés globalement sous le terme « d’infrastructures écologiques ». L’objectif de ce document est de permettre aux agriculteurs de porter un nouveau regard sur cet aspect de leur exploitation, sur le fait que de multiples espèces animales ou végétales en sont également des « usagers » permanents ou occasionnels. Il s’agit aussi de montrer que des initiatives simples sont souvent possibles pour concilier les objectifs légitimes de la production agricole et les besoins de ces multiples usagers. 5 En effet, ces infrastructures écologiques, du fait qu’elles sont susceptibles d’abriter une biodiversité élevée et souvent différente de celle des espaces cultivés, peuvent jouer un rôle positif non seulement vis-à-vis de la production agricole mais aussi en fournissant divers services dont bénéficient la société : lutte contre l’érosion, fixation du gaz carbonique, épuration des eaux de ruissellement, qualité du paysage pour ne citer que quelques exemples. On peut donc considérer que, sans nier le rôle négatif d’autres facteurs comme les produits phytosanitaires, la réduction de ces infrastructures écologiques dans de nombreuses régions agricoles a sans doute joué un rôle majeur dans la diminution de la biodiversité de ces espaces. Cela signifie, qu’à l’inverse, la remise en place de telles infrastructures devrait contribuer, à moyen terme – car il faut par exemple plusieurs dizaines d’années pour qu’une haie nouvellement plantée acquière toutes ses potentialités écologiques –, à y redévelopper la biodiversité. Pour encourager la conservation ou la restauration de ces infrastructures écologiques, la Politique Agricole Commune demande, pour bénéficier de ses aides, qu’une certaine partie de la surface agricole utile (SAU) des exploitations agricoles (4 % selon la PAC en vigueur en 2014) soit consacrée à ces infrastructures. Cette valeur de 4 % ne correspond pas à la surface réelle occupée par ces infrastructures : chacune d’entre elle est « valorisée », selon un coefficient propre, très variable d’une infrastructure à l’autre, en termes de « surface équivalente topographique » (SET). Il en résulte que la part de la SAU effectivement occupée par ces infrastructures pour répondre à ce critère de 4 % sera en fait notablement inférieure à ce chiffre. L’ensemble de ce document a été établi sur la base des règles en vigueur en 2014. En 2015, la Politique Agricole Commune a remplacé la notion de SET par celle de surface d’intérêt écologique (SIE) et a porté à 5 % la proportion de la SAU concernée par ces SIE. En outre, les coefficients de prise en compte de ces SIE ont été modifiés, avec notamment une réduction importante du coefficient des haies, qui a été divisé par 10. Voir notamment la page dédiée sur www.terre-net.fr pour ces nouvelles données de la PAC 2015. 6 Cependant, cette approche purement quantitative et réglementaire peut recouvrir, pour chacune de ses infrastructures, des situations qui peuvent être très variables sur le plan écologique, et ne prend pas en compte les diverses fonctions évoquées précédemment. C’est pourquoi nous proposons dans ce document des outils de diagnostic « qualitatif » de ces infrastructures, directement utilisables pour les agriculteurs souhaitant analyser et, éventuellement, améliorer le rôle de ces infrastructures vis-à-vis de la biodiversité : •les deux premières fiches précisent les définitions de ces infrastructures et proposent un diagnostic général de l’exploitation, •la suite du document présente les trois grands ensembles d’infrastructures écologiques (milieux boisés, milieux humides et murets) avec six fiches d’autodiagnostic en annexes relatives à chacune de ces infrastructures. À titre indicatif, nous avons proposé dans ces fiches une cotation des différents critères proposés, permettant d’établir un score global de l’infrastructure considérée. Cette cotation vise surtout à initier une réflexion, au niveau d’une exploitation donnée, sur ce qui pourrait être amélioré et non à permettre une comparaison entre les exploitations. Quelques documents de références -M ettre en place des infrastructures agroécologiques sur son exploitation : pourquoi ? comment ? FNE, 2008 www.fne.asso.fr es infrastructures agroécologiques -L SOLAGRO, 2009 www.solagro.org -S ite du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles) www.centre.chambagri.fr -D ossier de presse FNSEA-FDSEA Marne sur la biodiversité agricole, « Agriculteurs, producteurs de biodiversité » www.symbiose-biodiversite.com Rappelons enfin deux points importants de l’approche proposée : • les différents critères que nous proposons sont des indicateurs de biodiversité « potentielle », c’est-à-dire des critères considérés, de manière générale, comme favorisant une biodiversité importante. Un agriculteur souhaitant connaître, globalement ou pour un groupe particulier (oiseaux, insectes, flore…) la biodiversité « réelle » de son exploitation devra, en faisant appel à des experts écologues, compléter ce travail par de véritables inventaires naturalistes, •chacune de ces infrastructures écologiques, même répondant aux critères favorables, n’abritera qu’une partie de la biodiversité. Il conviendra donc, au niveau de l’exploitation ou à une échelle plus large (groupe d’exploitations voisines), de veiller à la diversité de ces infrastructures plutôt que de vouloir répondre aux critères de la PAC par une seule d’entre elles. Cette remarque s’applique d’ailleurs aussi pour un type d’infrastructure donné. Ainsi, pour des haies, il faudra mieux chercher à avoir des haies diversifiées (au niveau des espèces dominantes, de l’importance relative des différentes strates végétales…), ne répondant chacune qu’à certains critères favorables, plutôt que de vouloir répondre à tous ces critères pour chaque haie. 7 I. Diagnostic global de l’exploitation La fiche 1 permet d’inventorier les différents types d’infrastructures écologiques présentes sur l’exploitation. Elle rappelle leur définition et les coefficients permettant de calculer leur SET. Ces coefficients conduisent à des valorisations très variables d’une infrastructure à l’autre et aussi selon la surface réelle de l’infrastructure. Ainsi : • les surfaces herbacées permanentes (prairies permanentes, jachères fixes, bandes végétalisées) ne sont prises en compte que par leur surface réelle (1 ha de SET pour 1 ha), sauf lorsqu’elles sont en zone Natura 2000, situées en bordure de cours d’eau ou constituées de jachères mellifères (dans ce cas, le coefficient est doublé), • les arbres isolés sont pris en compte pour 50 m2, ce qui correspond environ, pour un arbre de taille moyenne et de port arrondi, à la surface au sol de son houppier. De même, les arbres en alignement dans des parcelles agricoles (agroforesterie) sont « valorisés » pour 10 m2 par mètre d’alignement, ce qui correspond à la projection au sol de cet alignement dès qu’elle atteint une taille conséquente, • la valorisation est plus importante pour les vergers hautes-tiges, puisqu’elle est de 5 ha de SET pour un ha « réel », • en revanche, les haies, lisières de bois, bosquets et arbres en groupes sont fortement valorisés, puisqu’ils comptent pour 1 ha de SET pour 100 m. Ainsi, une haie d’une largeur moyenne de 5 m et d’une longueur de 1 km comptera pour 10 ha alors qu’elle ne représentera que 0,5 ha de surface « réelle ». De même, un bosquet de 20 m de large sur 500 m de longueur occupera 1 ha et sera compté pour 10. Cela signifie que l’obligation réglementaire de 4 % de la SAU en SET pourra être remplie avec seulement 0,2 à 0,4 % de cette SAU occupée par des haies et des bosquets linéaires. En outre, cette forte valorisation s’applique dès la mise en place d’un « projet » de haie : des bandes herbacées étroites mises en défens (non entretenues par la fauche ou le pâturage et propices à l’apparition spontanée de buissons et ronciers) peuvent être valorisées au même niveau que des haies bien établies, • de même, les murets sont fortement valorisés : il suffit de 200 m de murets, qui peuvent donc occuper une surface au sol de moins de 100 m2, pour obtenir 1 ha de SET, 8 (1) Une lavogne est une mare occupant une dépression avec fond argileux sur les terres de Causses. •les zones humides sont prises en compte soit en termes de surface, avec un coefficient 20 pour les tourbières (1 ha réel = 20 ha de SET) et 10 pour les fossés et cours d’eau, soit en termes de périmètre pour les mares et lavognes(1) , ce qui favorise les entités de petite taille. Une petite mare ayant un périmètre de 100 m, soit une surface d’environ 0,1 ha, est valorisée pour 1 ha (soit un coefficient de 10) alors qu’une mare de 5 000 m2 (maximum autorisé) aura un coefficient de valorisation de l’ordre de 5. Fiche 1 : Inventaire des Infrastructures écologiques (IAE) Type Nom Zones herbacées temporaires (jachères annuelles) ou permanentes Remarques Surface ou longueur(1) Valeur pour 1 ha de SET Prairies permanentes, landes et parcours en zone Natura 2000 S= 0,5 ha Zones tampons et bandes enherbées S= 0,5 ha Jachères fixes S= 1 ha Jachères mellifères ou apicoles S= 0,5 ha Jachères faune sauvage, jachères fleuries S= 1 ha Zones herbacées mises en défens S= 100 m2 Bordure de champs (enherbées, hors chemin) S= 1 ha Autres milieux S= 1 ha Vergers de haute-tige L= 0,2 ha Arbres isolés Nombre 200 arbres L= 1 000 m L= 100 m L= 100 m (3) Zones comportant des espèces ligneuses (arbres ou arbustes) Agroforesterie, alignements d’arbres Haies Largueur inférieure à 10 m. Au-delà, cela est considérée comme un bosquet. Lisières de bois, bosquets, arbres et groupes La fiche 2 propose, à partir de cet inventaire, différents critères synthétiques pour un premier diagnostic global. Fiche 2 : Diagnostic général Critères Valeur Cotation proposée Nombre d’infrastructures agroécologiques différentes prises en compte dans le calcul de la SET totale (voir la liste des 17 IAE dans la fiche 1) 1à2=0 3à7=1 8 et plus = 2 % de la SAU totale en IAE (calculée en SET, voir fiche 1) 4 % ou moins = 0 5 à 10 % = 1 Plus de 10 % = 2 Réalisation d’une cartographie de ses infrastructures sur l’exploitation Non = 0 Oui = 2 Inventaire des données historiques disponibles sur la mise en place de ces infrastructures (ancienneté) Non = 0 Oui = 1 Insertion (totale ou partielle) de l’exploitation dans une zone d’intérêt écologique (ZNIEFF, Natura 2000, arrêté de protection de biotope…) Non = 0 Oui = 2 Présence à proximité de l’exploitation (moins de 5 km) de zones d’intérêt écologique Non recherchées = 0 Recherchées mais absentes = 1 Présentes = 2 Score TOTAL (sur 11) (2) Sur l’ensemble de l’exploitation. (3 ) Toutes surfaces ne recevant ni intrants ni labour depuis au moins 5 ans (ruines, dolines, ruptures de pentes). 9 II. LE CAS DES ARBRES, ARBUSTES, HAIES ET LISIÈRES Les infrastructures écologiques comportant des arbres et arbustes jouent des rôles multiples vis-à-vis de la biodiversité : elles fournissent des abris ou des zones de repos de plus ou moins longue durée (y compris pour l’hivernage) à de multiples espèces animales (oiseaux, mammifères, reptiles, insectes). Elles sont également sources de nourriture (pollens, feuilles, fruits, graines mais aussi invertébrés divers). La faune du sol y est également abondante, du fait de l’absence de labour et de tassement du sol, de la présence d’une litière végétale en surface et du développement du réseau racinaire. Enfin, elles constituent des repères utiles pour le déplacement des chauves-souris et, lorsqu’elles relient des zones favorables à la biodiversité (prairies permanentes, massifs boisés), elles facilitent la circulation d’espèces terrestres et contribuent ainsi à la viabilité de leurs populations. Cette biodiversité élevée contribuent à la production de divers « services écologiques » : ces infrastructures fixent et stockent du carbone, tant en surface que dans le sol et peuvent être exploitées à ce titre – à condition que ce soit de manière durable – pour la fourniture de bois-énergie. Selon leur localisation, elles peuvent contribuer à lutter contre l’érosion, à freiner le ruissellement – limitant ainsi les inondations – ou à épurer les eaux (en particulier lorsqu’elles sont placées en bordure de rivières et contiennent des espèces « dénitrifiantes » comme l’aulne). Leur intérêt en termes de qualité des paysages est par ailleurs reconnu. 1 2 3 ESPACES DÉFAVORABLES 4 Les images 1 et 2 présentent quelques exemples de haies de faible intérêt pour la biodiversité : haies monospécifiques avec une seule strate de végétation, absence de banquette herbacée (les cultures arrivent au ras de la haie) et pas de connectivité écologique avec d’autres infrastructures. On note de plus l’utilisation exclusive des conifères (1) alors qu’il est préférable de les associer à des feuillus. 10 Exemple de pied d’arbre isolé aménagé par une zone non cultivée propice à la biodiversité. Exemple d’arbre isolé peu valorisé pour la biodiversité : les cultures arrivent jusqu’au tronc, sans ménager d’espaces enherbés. Les images 3 et 4 illustrent d’autres exemples de haies « minimales » : la zone a été mise en défens (3) et est donc considérée comme une haie au sens de la PAC alors qu’elle n’est pas encore colonisée par des ligneux. L’image 4 présente une haie de très faible épaisseur et uniquement arbustive. 5 Quelques exemples de haies favorables à la biodiversité : espèces diversifiées, plusieurs strates (herbacée, arbustes et arbres), largeur supérieure à 4 m, présence de banquette enherbée en bordure avec fauche tardive (7), connectivité avec d’autres infrastructures. On note également (6) la présence intéressante d’un fossé ménageant une zone plus humide. Quelques documents de références 6 - Fiches « arbres isolés » et « haies » du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles) www.centre.chambagri.fr - Fiche CEMEX-LPO « Les haies composées de plantes à baie » - « Planter des haies champêtres : un geste écocitoyen ». Publication de l’ARENH (Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie), 2004. www.arehn.asso.fr - Fiche « La haie, source de biodiversité » www.arbresetpaysagesdautan.fr - Fiche « Quelle composition des haies pour favoriser la biodiversité ? » www.jacheres-apicoles.fr 7 8 - Site de l’association « Haies Vives » www.haiesvives.org 11 III. LE CAS DES MARES, FOSSÉS ET BORDS DE COURS D’EAU Les infrastructures écologiques composées de zones humides fournissent des conditions de vie abritant une végétation et une faune bien particulières. En effet, là où l’eau ne manque pas, la végétation pousse plus vite et plus haut qu’ailleurs. Ce foisonnement végétal offre nourriture et abri à de nombreux invertébrés, mollusques ou insectes qui servent eux-mêmes de proies à d’autres insectes et à des vertébrés, en particulier les amphibiens (tritons, grenouilles…). Par ailleurs, les zones humides peuvent constituer un lieu de repos et jouer un rôle d’abreuvoir pour les oiseaux migrateurs, une cachette permettant d’échapper aux prédateurs pour les invertébrés, un support de ponte pour les amphibiens fixant leurs oeufs dans la végétation, un lieu d’hivernage pour les larves d’insectes qui s’enfouissent dans la vase… Cette biodiversité élevée contribue à la production de divers « services écologiques » indispensables aux cultures environnantes : •fonctions régulatrices des eaux : écrêtement des crues, soutien des étiages, rétention et transformation des sédiments, lutte contre l’érosion… Placées de manière stratégique, les zones humides font maintenant partie intégrante des projets de régulation des inondations (ex : le captage de la Meuse) ou de réhabilitation de fleuves (le Rhin inférieur), •fonctions épuratrices : participation à l’élimination des polluants diffus des eaux de surface tels le phosphore, l’azote, les métaux lourds... Certaines plantes sont mêmes capables de capter et dégrader les matières polluantes. Situées souvent en tête des bassins versants, les zones humides forment des systèmes très efficaces d’épuration naturelle des eaux, •fonction d’approvisionnement en eau douce : véritables éponges, les zones humides participent à l’alimentation des nappes phréatiques et peuvent servir à l’abreuvement du bétail ou de la faune sauvage. Prises en compte globalement, elles présentent une source non négligeable en eau douce, aspect qui prend une importance particulière dans le contexte actuel du changement climatique, ESPACES DÉFAVORABLES 2 3 •fonctions paysagère et récréative. 12 4 1 Quelques exemples de mares, avec un gradient d’intérêt pour la biodiversité : - intérêt élevé dans l’image 1 (végétation diversifiée et berges à pente douce). - faible intérêt dans les images 2, 3 et 4 (murs abruptes, pas ou peu de végétation aquatique) Exemple de mouillère en plaine agricole : la dépression est à peine visible (photo du bas) mais une végétation palustre permanente est conservée et confère à cette mouillère un réel intérêt pour la biodiversité. Quelques documents de références MARES - Fiche « mares » du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles) - www.centre.chambagri.fr - Programme régional d’actions pour les mares de Franche-Comté - www.mares-franche-comte.org - et de Basse-Normandie, coordonné par le conservatoire d’espaces naturels - www.cfen-bassenormandie.org - Portail national des zones humides - www.zones-humides.eaufrance.fr - Pôle relai zones humides - www.pole-zhi.org - Fiche technique n°5 sur l’écologie de la mare du CAUE de l’Oise - www.caue60.com FOSSES - Fiche « Fossé » du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles) - www.centre.chambagri.fr - Fiche LPO « Les fossés et cours d’eau » - www.lpo.fr - Touches (des) H. & Anras L., 2005, Curage des canaux et fossés d’eau douce en marais littoraux, Cahier technique. Ed. Forum des Marais Atlantiques - www.forum-marais-atl.com - Document technique « Contrôle de l’érosion et gestion des fossés » de l’Agence de bassin versant de la rivière du Nord, Québec - www.crebsl.com BORDS DE COURS D’EAU - Fiche « Cours d’eau » du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles) - www.centre.chambagri.fr - Fiche LPO « Les fossés et cours d’eau » - www.lpo.fr - Agence de l’Eau Rhin-Meuse, 2000, Guide de gestion de la végétation des bords de cours d’eau, Rapport général, CCTP et fiches techniques 13 IV. LE CAS DES MURETS ET TERRASSES À MURETS On s’intéresse principalement ici aux murets de pierres sèches et terrasses à murets présents dans l’exploitation agricole, la question du bâti étant plus complexe et générale. Sont ainsi exclus les autres types de murets avec ciment ou mortier, c’est-à-dire sans interstice et avec matériau artificiel car ils ne constituent pas un habitat pour la faune et la flore. En effet, seuls les murets de pierres sèches et les terrasses de murets constituent des micro-habitats où se réfugient une biodiversité bien spécifique (reptiles, végétaux spécialisés, abris pour certains insectes, invertébrés auxiliaires…). Ces espèces sont en général fragiles car elles dépendent d’un milieu très particulier. Parfois abris pour certaines espèces notamment les insectes, les murets sont aussi de formidables gardemanger pour tous les prédateurs insectivores. Enfin, associés à d’autres éléments topographiques tels les haies, fossés ou mares, ils contribuent au développement de la mosaïque paysagère. Cette biodiversité élevée contribue à la production de divers « services écologiques » indispensables aux cultures environnantes : •fonction de support : consolidation d’un terrain en pente ou objet de lutte contre des glissements de terre, •historiquement souvent présents dans les vignobles, ils constituent des refuges pour les espèces auxiliaires des cultures, 1 Quelques exemples de murets favorables à la biodiversité : ils sont constitués de pierres sèches de taille plus ou moins grande, sans utilisation d’aucun mortier ou ciment (même naturel, comme les boues ou les argiles). Ils constituent des habitats faiblement végétalisés favorables notamment à tout un cortège d’espèces spécialisées. • fonction paysagère et rôle de témoin de l’histoire rurale. ESPACES DÉFAVORABLES 14 Exemples de murets peu favorables à la biodiversité à cause de la présence de mortier et donc l’absence d’interstices entre les pierres qui permettent à la biodiversité de s’installer. Quelques documents de références - Fiche « Bâtiments et bâtis » du programme « IBIS » (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles) www.centre.chambagri.fr -F iche pratique n°2 « Murs de pierres sèches et pierriers » de la LPO Alsace et de l’Association Tyflo www.biodivine.eu iche pratique n°3 sur « les murs de -F pierres sèches » de l’Association suisse pour la protection des oiseaux www.birdlife.ch -F iche LPO « Le patrimoine bâti » www.lpo.fr 2 15 2 VOLET 2 S’ENGAGER DANS UNE DÉMARCHE DE PROGRÈS PRÉSENTATION DES ACTIONS POSSIBLES Dans le cadre du partenariat entre la direction qualité du Groupe Casino et l’association Humanité et Biodiversité, une réflexion visant à « enrichir » le contenu de la marque « Terre et Saveur » par des propositions relatives à la biodiversité a été engagée. Dans cette optique, ce document présente ce que pourrait être une démarche de progrès pour les producteurs associés à cette marque. Les propositions sont formulées de manière qualitative, sans objectifs chiffrés, mais de tels objectifs seraient à préciser dans le cadre d’une mise en œuvre effective. Les cinq grands axes d’actions proposés pour constituer la démarche de progrès : AXE 1 AMÉLIORER LES INFRASTRUCTURES ÉCOLOGIQUES DE L’EXPLOITATION : améliorer l’aménagement et la gestion des éléments naturels ponctuels de l’exploitation tels que les haies, mares, fossés... AXE 2 RÉDUIRE LES PRESSIONS : mettre en œuvre dans les espaces cultivés des pratiques agricoles plus favorables à la biodiversité (réduction de l’utilisation des pesticides et engrais…). AXE 3 MIEUX CONNAÎTRE : devenir un lieu de connaissance de la biodiversité locale. AXE 4 RENFORCER L’INSERTION TERRITORIALE : faire de l’exploitation un maillon des dispositifs de connaissance et de gestion de la biodiversité à plus grande échelle. AXE 5 MAINTENIR ET CRÉER DES MICRO-HABITATS SUR L’EXPLOITATION : engager des actions ciblées en faveur d’une espèce ou d’un groupe d’espèces. Ces axes ne sont pas exhaustifs mais ils constituent des entrées possibles vers l’action en faveur de l’environnement naturel et la biodiversité. Il faut les voir comme des pistes d’actions potentielles, mobilisables et « adaptables » selon les spécificités géographiques ou de production et les contraintes propres à chaque exploitation. Par ailleurs, il est fortement conseillé de se faire accompagner par un professionnel en écologie, compétent pour l’élaboration de cette démarche de progrès. 17 AXE 1 AMÉLIORER LES INFRASTRUCTURES ÉCOLOGIQUES DE L’EXPLOITATION : améliorer l’aménagement et la gestion des éléments naturels ponctuels de l’exploitation tels que les haies, mares, fossés... En s’appuyant sur l’outil d’autodiagnostic des infrastructures écologiques (également nommées « surfaces d’intérêt écologique »), on peut envisager de renforcer quantitativement certaines de ces infrastructures (au-delà des obligations de la PAC) et surtout de les améliorer qualitativement. ACTIONS POSSIBLES : •Les engagements peuvent être quantitatifs, en fixant des objectifs de pourcentage de la SAU en infrastructures écologiques, mais aussi qualitatifs, avec une diversification de ces dernières et une amélioration de leur potentiel écologique. Nous renvoyons sur ce point aux différentes fiches de diagnostic (haies et lisières, arbres isolés, mares et zones humides, murets) pour choisir les améliorations les plus pertinentes. Les grilles de diagnostic sont là pour vous aider à identifier où se trouve la plus grande marge de progression pour la biodiversité. • Pour prendre un exemple avec les haies, l’important est d’améliorer la typologie des haies créées (hauteur, largeur, plusieurs strates de végétation, espace tampon autour), leur composition (essences locales, d’âges variés) et leur agencement dans le paysage (réseau de haies connectées entre elles et aux autres types d’éléments comme le bâti ou les bois). 18 AXE 2 RÉDUIRE LES PRESSIONS : mettre en œuvre dans les espaces cultivés des pratiques agricoles plus favorables à la biodiversité (réduction de l’utilisation des pesticides et engrais…). ACTIONS POSSIBLES : • Réduire, voire supprimer l’usage de produits phytosanitaires (participation aux actions du programme ECOPHYTO(4)) et développement de la protection intégrée des cultures. Par exemple, s’engager à réguler les rongeurs en favorisant les prédateurs (mustélidés, renards, rapaces(5)) et non par des produits toxiques pour la faune sauvage. En complément, s’engager à privilégier avant tout le piégeage dans ce cas et le contrôle des ressources alimentaires. •De manière plus générale, réduire globalement la part des intrants à effets négatifs sur la biodiversité (transports, biocides, engrais chimiques) dans les coûts de production. •Développer la biodiversité des cultures intermédiaires (couverture hivernale des sols) ou des zones enherbées. • Développer la diversité des variétés et des espèces dans les assolements et les rotations (y compris les mélanges de variétés et les associations d’espèces dans les parcelles). •S’engager à conserver ou mettre en place des prairies permanentes(6) (pas de retournement, pas de drainage lorsqu’elles sont humides…), lorsque ces dernières sont effectivement favorables à la biodiversité(7) (cette action peut également rentrer dans l’axe 5 pour le maintien ou la restauration de micro-habitats). • avoriser, dans ce mélange de variétés, les espèces F locales rustiques (rares ou anciennes) afin de développer la biodiversité domestique qu’elle soit végétale ou animale. • Développer, si cela est possible, la pratique de l’agroforesterie, c’est-à-dire l’association d’arbres et de cultures ou d’animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ. Comme le souligne l’Association Française d’Agroforesterie, il existe une grande diversité d’aménagements agroforestiers(8) : alignements intra-parcellaires, haies, arbres émondés (trognes), arbres isolés, bords de cours d’eau (ripisylves)... •S’insérer dans des démarches agroécologiques comme celle de l’agriculture biologique, de l’AEI (Association internationale pour une agriculture Écologiquement Intensive)(9), de l’agriculture à haute valeur environnementale (HVE), des MAEt (Mesures AgroEnvironnementales territorialisées) ou des GIEE (Groupement d’intérêt économique et écologique) prévus par la loi d’avenir pour l’agriculture du 13 octobre 2014. (4) Voir www.agriculture.gouv.fr (5) Par exemple en installant des poteaux permettant aux rapaces de se poser. (6) Au-delà de la définition de la PAC imposant un minimum de huit années sans retournement. (7) Dans certains contextes, le retournement de ces prairies au bout de quelques années peut être favorable à la biodiversité. (8) Voir www.agroforesterie.fr (9) Voir www.aei-asso.org/fr 19 AXE 3 MIEUX CONNAÎTRE : devenir un lieu de connaissance de la biodiversité locale. AXE 4 RENFORCER L’INSERTION TERRITORIALE : faire de l’exploitation un maillon des dispositifs de connaissance et de gestion de la biodiversité à plus grande échelle. ACTIONS POSSIBLES : • Pour les éleveurs, pratiquer un pastoralisme qui entretient les paysages et les milieux naturels (ex : maintien d’un troupeau à charge pondérale adaptée avec des espèces choisies pour maintenir une lande remarquable et éviter la fermeture du milieu par l’enfrichement). • Insérer son exploitation dans un réseau local de polycultureélevage, par exemple en utilisant des matières fertilisantes issues des élevages et, inversement, en valorisant dans ces élevages des sous-produits végétaux. ACTIONS POSSIBLES : • D évelopper des inventaires et des suivis de composantes de la biodiversité de l’exploitation (faune, flore, micro-organismes du sol). Ces opérations peuvent être menées en partenariat avec des associations de protection de la nature et associer des bénévoles (observatoires participatifs) ou faire appel à des bureaux d’études spécialisés. • Réaliser les opérations de l’axe 3 en s’insérant dans des dispositifs à caractère régional ou national (comme les opérations VIGIE Nature du Muséum national d’Histoire naturelle(10), avec en particulier l’Observatoire de la biodiversité agricole(11)). • Promouvoir la réalisation d’un Atlas de la biodiversité communale (ABC) sur sa commune ou intercommunalité et participer à sa réalisation. L’ABC consiste à réaliser un diagnostic de la biodiversité présente sur un territoire pour en identifier les enjeux et les traduire par des actions concrètes de protection et de gestion (via les politiques communales). L’agriculteur se positionne ici comme partie prenante d’une démarche collective pour la biodiversité. • Examiner la possibilité de contribuer aux continuités écologiques à différentes échelles, notamment dans le cadre de la Trame verte et bleue. Pour ce faire, il est nécessaire de consulter les services de votre commune pour savoir s’il existe au niveau local ou régional un schéma de mise en place de cette trame. • Se renseigner, si cela est possible, pour contribuer aux actions du Conservatoire d’Espaces Naturels de sa région (CREN) ou du Parc Naturel Régional existant (lorsque l’exploitation est située dans un PNR). • R enforcer la formation des personnels de l’exploitation à la connaissance de la biodiversité. 20 • Développer l’accueil sur l’exploitation autour du thème de la biodiversité agricole (accueil de scolaires, journées portes ouvertes…). Groupement de plantes messicoles dans un champ de colza sur la commune de Haussimont (51). Le bleuet (Centaurea cyanus), le grand coquelicot (Papaver rhoeas) et la matricaire camomille (Matricaria recutita) ont été identifiés lors de la réalisation d’un Atlas de la biodiversité communale (ABC). AXE 5 MAINTENIR ET CRÉER DES MICRO-HABITATS(12) SUR L’EXPLOITATION : engager des actions ciblées en faveur d’une espèce ou d’un groupe d’espèces. Il s’agit de mettre en place sur l’exploitation (y compris sur le bâti agricole) des opérations de conservation ou de restauration d’habitats favorables à une espèce ou à un groupe d’espèces en situation défavorable de conservation dans le contexte local. Ainsi, le choix des actions est à adapter en fonction de ce critère : certaines seront pertinentes à un endroit donné tandis que d’autres le seront ailleurs. ACTIONS POSSIBLES : •Préserver ou restaurer des habitats de la chouette chevêche(13) : pose de nichoirs adaptés dans les vergers hautes-tiges en l’absence de filets à carpocapse et sans traitements phytosanitaires. Tout comme les espèces de pie-grièche(14), la chouette chevêche(15) fait l’objet d’un Plan national d’actions pour la restauration de ses populations, en déclin suite à la destruction de ses habitats. Préserver ou installer des nids d’hirondelles(16). • • Réaliser des actions de conservation ou restauration du vieux bâti : ne pas condamner les combles, ne pas cimenter les vieux murs en pierres sèches, en créer d’autres (cette action fait le lien avec l’axe 1 sur les infrastructures écologiques dont les murets en pierres sèches sont une composante). •Mise en place d’espaces cultivés sans herbicides destinés à conserver les espèces végétales liées à ces cultures (espèces messicoles(17)). •Réaliser des opérations en faveur des insectes, en partenariat avec l’OPIE(18) (Office pour les Insectes et leur Environnement) ou d’autres acteurs spécialistes de l’entomofaune. Chevêche d’Athéna aussi appelée Chouette chevêche (Athene noctua) (10)Voir www.vigienature.mnhn.fr (11)Voir www.observatoire-agricole-biodiversite.fr (12)On définit le micro-habitat comme un habitat de taille réduite qui diffère physiquement et écologiquement des conditions environnantes et qui satisfait un besoin vital d’un animal, d’un champignon ou d’une plante (individu ou population). (13) Voir paca.lpo.fr (14)Voir www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr (15)Voir www.developpement-durable.gouv.fr (16)Voir www.hirondelle.oiseaux.net (17)Il existe un Plan national d’actions pour la restauration des espèces messicoles décliné dans toutes les régions - www.developpement-durable.gouv.fr (18)Voir www.insectes.org 21 ANNEXES ANNEXES ANNEXE 1 : FICHE D’AUTODIAGNOSTIC POUR LES HAIES, LISIÈRES ET BOSQUETS Données de structure Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires S1. Largeur moyenne des haies ou du bosquet (une mesure tous les 100 m) Inférieure à 2 m = 0 De 2 à 4 m = 1 Supérieure à 4 m = 2 Pour jouer l’ensemble de ses rôles tant physiques (brise-vent, limitation ruissellement) que biologiques, on considère qu’une largeur minimale de 4 m est souhaitable. S2. Présence d’une bande enherbée et non traitée (banquette) de part et d’autre de la haie ou autour du bosquet Absente ou moins de 1m=0 De 1 à 2 m = 1 Plus de 2 m = 2 Permet la fréquentation par des espèces herbivores et assure un rôle tampon vis-à-vis de la haie. S3. Présence en bordure de la haie ou de la banquette d’un talus ou d’un fossé Non = 0 Oui = 2 Cette discontinuité avec des pentes marquées crée des habitats originaux pour diverses espèces. S4. Connectivité : les haies ou les bosquets de l’exploitation sont proches d’autres haies ou zones boisées Faible (nombreuses coupures) = 0 Moyenne = 1 Complète = 2 Les continuités écologiques correspondent à l’ensemble des zones vitales (réservoirs de biodiversité) et des éléments (corridors écologiques) qui permettent à une population d’espèces de circuler et d’accéder aux zones vitales. L’idée ici est donc d’estimer si le maillage de ce type d’habitats est suffisamment dense pour assurer ces fonctions. TOTAL 23 ANNEXE 1 : Données de biodiversité potentielle Critères Cotation proposée B1. Présence de 3 strates dans la haie ou le bosquet : herbacée (végétaux de moins de 1 m), arbustive (1 à 7 m), hautes-tiges (plus de 7m) 1 strate = 0 2 strates = 1 3 strates = 2 Permet une diversification des habitats. B2. Dominance d’espèces feuillues par rapport aux conifères Conifères dominants = 0 Équilibrés = 1 Feuillus dominants = 2 Les conifères sont généralement peu favorables à la biodiversité, même s’ils peuvent contribuer à l’accueil d’espèces comme les écureuils. B3. Présence d’espèces productrices de pollen en fin d’hiver – début du printemps (noisetier, saule, cornouiller, chêne…) Absentes ou rares (moins d’un sujet par 200 m de haies) = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Utiles aux insectes pollinisateurs en début de saison. B4. Présence d’espèces productrices de pollen en fin d’été – début d’automne (lierre, tilleul, chataîgnier…) Absentes ou rares (moins d’un sujet par 200 m de haies) = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Permet d’étaler le calendrier pollinique alors qu’il y a généralement peu d’espèces en fleurs dans les zones cultivées pendant cette période. B5. Présence d’espèces donnant des fruits consommables en automne-hiver (aubépine, genévrier, sorbier, argousier, viorne, sureau noir, pommier sauvage, houx, lierre, troène, if…) Absentes ou rares (moins d’un sujet par 200 m de haies) = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Source alimentaire pour de nombreuses espèces. B6. Présence d’espèces « défensives » (ronces, genévriers, houx) Absentes ou rares (moins d’un sujet par 200 m de haies) = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Fourniture d’habitats protégés. B7. Présence d’arbres morts, de souches Absents ou rares (moins d’un sujet par 200 m de haies) = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Fonction d’abris pour de nombreuses espèces. TOTAL 24 NOTATION Commentaires ANNEXE 1 : Données de gestion Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires G1. Présence d’une bande à gestion différenciée (non traitée ou faiblement traitée ou avec des espèces ou variétés spécifiques à faibles niveaux d’intrants) d’au moins 4 m dans les parcelles cultivées bordées par des haies Non = 0 Oui = 2 Rôle protecteur vis-à-vis des traitements phytosanitaires. G2. Broyage tardif (fin d’hiver) de la bande enherbée (bande tampon) Non = 0 Oui = 2 Permet de conserver le rôle d’abri et de nourriture le plus longtemps possible. Favorise la biodiversité végétale. G3. Exportation des produits de broyage hors parcelle Non = 0 Oui = 2 Permet de maintenir des sols pauvres favorables à la biodiversité végétale. L’exportation des produits de broyage ne concerne pas les produits broyés à l’intérieur des parcelles. G4. Entretien tardif de la haie (hiver) et espacé (une fois tous les 3-5 ans) avec mode d’entretien « doux » (éviter la débroussailleuse) Non = 0 Oui = 2 Période de repos pour la biodiversité, après consommation des différentes ressources. Des entretiens trop fréquents sont perturbateurs et l’absence d’entretien conduira à la disparition de certains habitats. TOTAL Bilan total Total des critères de structure (S1 à S4) 0 à 3 = structure peu favorable 4 à 6 = structure moyennement favorable 7 à 8 = structure favorable Total des critères de biodiversité potentielle (B1 à B7) 0 à 5 = biodiversité potentielle faible 6 à 9 = biodiversité potentielle moyenne 10 à 14 = biodiversité potentielle élevée Total des critères de gestion (G1 à G4) 0 à 2 = gestion peu favorable à la biodiversité 3 à 5 = gestion moyennement favorable 6 à 8 = gestion favorable TOTAL GÉNÉRAL DES 15 CRITÈRES 0 à 10 = infrastructure peu favorable à la biodiversité 11 à 20 = Infrastructure moyennement favorable Supérieur à 20 = infrastructure favorable 25 ANNEXE 2 : FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES ARBRES ISOLÉS OU DE PLEIN CHAMP (AGROFORESTERIE) Données de structure Critères Cotation proposée S1. Diamètre du houppier (développement de l’arbre) Moins de 1 m (arbre jeune) = 0 De 1 à 4 m = 2 Plus de 4 m = 2 La capacité d’abri augmente avec le développement de l’arbre. (Le houppier est la partie de l'arbre constitué de l'ensemble des branches situées au sommet du tronc. Cette partie de l'arbre assure la photosynthèse.) S2. Présence d’une bande enherbée et non traitée (bande tampon) autour de l’arbre ou de part et d’autre de l’alignement Absente ou moins de 2 m de rayon= 0 De 2 à 6 m = 1 Plus de 6 m = 2 Permet la fréquentation par des espèces herbivores et assure un rôle tampon vis-à-vis des arbres. Protège le système racinaire. S3. Présence en bordure de la haie ou de la bande enherbée d’un talus ou d’un fossé Non = 0 Oui = 2 Cette discontinuité avec des pentes marquées crée des habitats originaux pour diverses espèces. S4. Connectivité : les arbres sont reliés entre eux ou à d’autres zones par des bandes enherbées Faible (nombreuses coupures) = 0 Moyenne = 1 Complète = 2 Les continuités écologiques correspondent à l’ensemble des zones vitales (réservoirs de biodiversité) et des éléments (corridors écologiques) qui permettent à une population d’espèces de circuler et d’accéder aux zones vitales. L'idée ici est donc d'estimer si le maillage de ce type d'habitats est suffisamment dense pour assurer ces fonctions. TOTAL 26 NOTATION Commentaires ANNEXE 2 : Données de biodiversité potentielle Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires B1. Dominance d’espèces feuillues par rapport aux conifères Conifères dominants = 0 Équilibrés = 1 Feuillus dominants = 2 Les conifères sont généralement peu favorables à la biodiversité, même s’ils peuvent contribuer à l’accueil d’espèces comme les écureuils. B2. Présence d’espèces productrices de pollen en fin d’hiver – début du printemps (noisetier, saule, cornouiller, chêne…) Absentes ou rares (moins d’un sujet sur 10 = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Utiles aux insectes pollinisateurs en début de saison. B3. Présence d’espèces productrices de pollen en fin d’été – début d’automne (tilleul, châtaignier…) Absentes ou rares (moins d’un sujet sur 10) = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Permet d’étaler le calendrier pollinique alors qu’il y a généralement peu d’espèces en fleurs dans les zones cultivées pendant cette période. B4. Présence d’espèces donnant des fruits consommables en automne-hiver (argousier, viorne, sureau noir, pommier sauvage, sorbier, néflier…) Absentes ou rares (moins d’un sujet sur 10) = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Source alimentaire pour de nombreuses espèces. B5. Arbres âgés avec présence de trous d’insectes, fentes et cavités Absents ou rares (moins d’un sujet sur 10) = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Augmente la diversité des abris. B6. Présence de lierre sur le tronc Absent = 0 Peu abondant = 1 Abondant = 2 Rôle d’abri et fourniture de pollen en fin d’été. B7. Présence de branches mortes ou de bois morts au pied Absents ou rares (moins d’un sujet sur 10) = 0 Moyenne (1 à 3 sujets) =1 Forte = 2 Fonction d’abris pour de nombreuses espèces. TOTAL 27 ANNEXE 2 : Données de gestion Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires G1. Présence d’une bande à gestion différenciée (non traitée ou faiblement traitée ou avec espèces ou variétés spécifiques à faible niveau d’intrants) d’au moins 4 m dans les parcelles cultivées entourant les arbres Non = 0 Oui = 2 Rôle protecteur vis-à-vis de la haie. G2. Broyage tardif (fin d’hiver) des zones enherbées Non = 0 Oui = 2 Permet de conserver le rôle d’abri et de nourriture le plus longtemps possible. Favorise la biodiversité végétale. G3. Exportation des produits de broyage hors parcelle Non = 0 Oui = 2 Permet de maintenir des sols pauvres favorables à la biodiversité végétale. L'exportation des produits de broyage ne concerne pas les produits broyés à l'intérieur des parcelles. G4. Pas de taille des arbres ou entretien tardif (hiver) et espacé (une fois tous les 3-5 ans) avec mode d’entretien « doux » (éviter la débroussailleuse) Non = 0 Oui = 2 Période de repos pour la biodiversité, après consommation des différentes ressources. Des entretiens trop fréquents sont perturbateurs et l’absence d’entretien conduira à la disparition de certains habitats. TOTAL Bilan total NOTATION 28 Total des critères de structure (S1 à S4) 0 à 3 = structure peu favorable 4 à 6 = structure moyennement favorable 7 à 8 = structure favorable Total des critères de biodiversité potentielle (B1 à B7) 0 à 5 = biodiversité potentielle faible 6 à 9 = biodiversité potentielle moyenne 10 à 14 = biodiversité potentielle élevée Total des critères de gestion (G1 à G4) 0 à 2 = gestion peu favorable à la biodiversité 3 à 5 = gestion moyennement favorable 6 à 8 = gestion favorable TOTAL GÉNÉRAL DES 15 CRITÈRES 0 à 10 = infrastructure peu favorable à la biodiversité 11 à 20 = Infrastructure moyennement favorable Supérieur à 20 = infrastructure favorable ANNEXE 3 : FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES MARES Données de structure Critères Cotation proposée S1. Occupation du sol des parcelles environnantes par des prairies Non = 0 Oui = 2 NOTATION Commentaires La présence de prairies favorise le déplacement des amphibiens vers les zones d’hivernage (haies, bosquets) ou vers d’autres zones humides et favorise ainsi les flux génétiques au sein des populations. S2. Origine de l’eau Les bassins d’alimentation en eau viennent des zones cultivées = 0 Ils viennent de zones à moitié cultivées, à moitié à couvert végétal permanent = 1 Ils viennent exclusivement de zones à couvert végétal permanent = 2 Le type d’alimentation en eau influe sur le fonctionnement de la mare. Par exemple, l’alimentation d’une mare par eaux de ruissellement ou de drainage de parcelles cultivées peut conduire à des phénomènes d’eutrophisation (apports de matières nutritives…) ou de pollution (pesticides) préjudiciables à la fonctionnalité écologique (développement d’algues filamenteuses, accumulation de composés toxiques chez les animaux…). S3. Profondeur de la mare Inférieure à 30 cm = 0 Entre 30 et 70 cm ou supérieure à 120 cm = 1 Entre 70 et 120 cm = 2 Une faible profondeur (moins de 70 cm) occasionne généralement une période d’assec. Une profondeur intermédiaire permet aux plantes de profiter du rayonnement solaire et donc de s’enraciner sur tout le fond. Une profondeur supérieure à 120 cm présente un faible intérêt en raison des couches profondes et leurs organismes qui sont moins exposés au rayonnement solaire. S4. Berges en pentes douces soit de 5° à 15° (en % de périmètre) Inférieures à 30 % = 0 Entre 30 et 60 = 1 Supérieures à 60 % =2 Des profils de berges en pente douce favorisent la colonisation par des ceintures de végétation diversifiées, le réchauffement par l’ensoleillement (à limiter toutefois dans les mares de faible superficie), et l’utilisation par les amphibiens ou l’avifaune. L’exposition au sud des berges en pente douce est préférable. S5. Insertion dans la Trame bleue (connexion à d’autres mares ou zones humides dans l’exploitation ou aux alentours…) Faible (nombreuses coupures) = 0 Moyenne = 1 Complète = 2 La biodiversité inféodée aux milieux écologiques que constituent les mares a besoin d’un réseau d’éléments accueillants (fossés, zones humides…) suffisamment dense pour se maintenir et se diversifier génétiquement. TOTAL 29 ANNEXE 3 : Données de biodiversité potentielle Critères Cotation proposée B1 : Présence de plantes palustres (plantes des marais : carex, jonc, roseau, scirpe…) Absence = 0 Présence = 2 La présence d’habitats diversifiés, liés aux conditions physico-chimiques et pédoclimatiques variables (exposition au soleil, relief, composition du sol…) se traduit par une végétation plus diversifiée. B2. Présence de plantes flottantes (lentille d’eau, potamot, nénuphar, utriculaire…) Absence = 0 Présence d’une seule espèce = 1 Supérieur à 1 espèce =2 La présence d’habitats diversifiés, liés aux conditions physico-chimiques et pédoclimatiques variables (exposition au soleil, relief, composition du sol...) se traduit par une végétation plus diversifiée. B3. Présence d’odonates (libellules) Absence = 0 Présence = 2 La biodiversité s'apprécie notamment en regardant la diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes, ainsi que leurs interactions. Plus le nombre d’espèces présentes sera important, plus la diversité spécifique sera riche, d’où l’importance de regarder si les différents taxons sont bien représentés : amphibiens, insectes, oiseaux... B4. Présence d’une avifaune inféodée aux zones humides (hérons, rousserole, bruant des roseaux, phragmite des joncs…) Présence de moins de 2 espèces = 0 Présence de 2 à 5 espèces = 1 Présence de plus de 5 espèces = 2 Parmi les espèces liées aux mares (dont les oiseaux), de nombreuses sont rares, menacées de disparition et soumises à un statut de protection réglementaire. Par ailleurs, il est intéressant de voir si la mare fait partie d'un réseau qui offre des potentialités pour la migration ou la dispersion des espèces. B5. Présences d’amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons…) Absence = 0 Présence = 2 Particulièrement sensibles aux perturbations, les amphibiens sont des indicateurs de la qualité des eaux, des pollutions, de l'eutrophisation des mares et des variations climatiques. Par leurs exigences et leurs modes de vie, ils permettent d'évaluer la qualité des milieux. Leur présence est donc un signal positif qui laisse à penser au bon fonctionnement d’une mare. Pour information, en France métropolitaine, une espèce d’amphibien sur cinq risque de disparaître, selon la Liste rouge des espèces menacées, d’où le besoin de restaurer et maintenir des milieux comme les mares. B6. Présences d’espèces exotiques considérées comme envahissantes (jussie à grandes fleurs, élodée du Canada, tortue de Floride…) Présence d’au moins une espèce exotique envahissante = 0 Absence = 2 Les espèces exotiques considérées comme envahissantes sont synonymes de dégradation de la mare. En effet, leur présence est le symptôme d’un mauvais état de conservation de la mare qu’ils aggravent. Un excès de végétation peut conduire à un manque d’oxygène, une accumulation de matière organique non décomposée… tandis que les espèces faunistiques privent d’autres espèces de leur milieu de vie en occupant leur « niche écologique ». Il est recommandé de se référer aux listes identifiées au niveau régional et national qui existent. TOTAL 30 NOTATION Commentaires ANNEXE 3 : Données de gestion Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires G1. Présence d’éléments indésirables (tonte, remblais, déchets…) Oui = 0 Non = 2 Des éléments indésirables tels les déchets ou les remblais favorisent un comblement artificiel de la mare voire sa pollution (déchets toxiques). Leur élimination constitue la 1ère action de restauration à réaliser sur la mare. G2. Présence d’une bande tampon herbeuse ou arborée (non traitée par les pesticides) d’au moins 4 m autour de la mare dans les parcelles cultivées Non = 0 Oui = 2 Rôle protecteur vis-à-vis de la mare pour limiter son eutrophisation par les engrais ou sa pollution par les pesticides. G3. Broyage tardif (fin d’hiver) de la bande tampon si elle est herbeuse ou débroussaillage si elle tend à combler la mare Non = 0 Oui = 2 Le fauchage tardif permet de conserver le rôle d’abri et de nourriture le plus longtemps possible. Le débroussaillage permet d’empêcher le comblement de la mare par les branches et feuilles mortes et maintient ainsi la mare au stade évolutif le plus favorable pour la biodiversité. (Une mare naturellement comblée peut avoir un intérêt écologique mais les mares étant généralement laissées à l’abandon et donc souvent comblées, il faut plutôt développer leur entretien.) G4. Exportation des produits de broyage hors parcelle Non = 0 Oui = 2 Permet de maintenir des sols pauvres favorables à la biodiversité végétale. L’exportation des produits de broyage ne concerne pas les produits broyés à l’intérieur des parcelles. G5. Pourcentage de la végétation recouvrant la surface de l’eau 0 à 20 % et 80 à 100 % = 0 50 à 80 % = 1 20 à 50 % = 2 Un excès de végétation laissant peu ou pas de surface d’eau libre nuit à la fonctionnalité de la mare : ensoleillement limité des couches d’eau, accumulation de matière organique non décomposée, manque d’oxygène, processus de comblement… Surveiller le développement des espèces comme les lentilles d’eau, les massettes, les algues filamenteuses, les saules… G6. Entretien de la mare Non = 0 Oui = 2 Une mare peut se combler très rapidement, qu’elle soit dans un environnement forestier, de friche ou de pâture. Elle doit donc être entretenue régulièrement (entretien de la végétation pour qu’elle ne recouvre pas toute la surface, curage périodique…). G7. Protection vis-à-vis du bétail Non = 0 Oui = 2 L’accès libre du bétail peut conduire à un piétinement de la végétation des berges et à une augmentation de la turbidité de l’eau et ainsi dégrader l’état de conservation de la mare. Différents types de protection existent : clôture permettant un accès canalisé, pompe d’abreuvement… Mais celui-ci ne doit pas conduire à la disparition de la mare au profit d’un abreuvement plus moderne (puit, citerne). TOTAL 31 ANNEXE 3 : Bilan total NOTATION 32 Total des critères de structure (S1 à S5) 0 à 3 = structure peu favorable 3 à 6 = structure moyennement favorable 7 à 10 = structure favorable Total des critères de biodiversité potentielle (B1 à B6) 0 à 4 = biodiversité potentielle faible 5 à 8 = biodiversité potentielle moyenne 9 à 12 = biodiversité potentielle élevée Total des critères de gestion (G1 à G7) 0 à 5 = gestion peu favorable à la biodiversité 6 à 9 = gestion moyennement favorable 10 à 14 = gestion favorable TOTAL GÉNÉRAL DES 18 CRITÈRES 0 à 12 = infrastructure peu favorable à la biodiversité 13 à 23 = Infrastructure moyennement favorable Supérieur à 23 = infrastructure favorable ANNEXE 4 : FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES FOSSÉS Données de structure Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires S1. Occupation du sol des parcelles environnantes par des prairies Non = 0 Oui = 2 La présence de prairies favorise le déplacement des amphibiens vers les zones d’hivernage (haies, bosquets) ou vers d’autres zones humides et favorise ainsi les flux génétiques au sein ou entre les populations. S2. Profondeur (hauteur de la lame d’eau) Absence = 0 Présence d’une lame d’eau d’au moins 5 cm d’octobre à fin mai = 2 Une faible profondeur occasionne généralement une période d’assec. Pour l’accueil des amphibiens, garder au moins une petite lame d’eau jusqu’en mai. Une lame d’eau estivale favorise la ponte des libellules mais certaines plantes patrimoniales préfèrent un assèchement périodique. S3. Degré de la pente Pente forte = 0 Pente douce = 2 Si la pente est trop forte, des micromammifères et amphibiens peuvent se retrouver piégés dans le fossé. S4. Insertion dans la Trame bleue (connexion à d’autres fossés ou zones humides dans l’exploitation ou aux alentours) Faible (nombreuses coupures) = 0 Moyenne = 1 Complète = 2 La biodiversité inféodée aux milieux écologiques que constituent les milieux humides a besoin d’un réseau d’éléments accueillants (fossés, mares…) suffisamment dense pour se maintenir et se diversifier génétiquement. TOTAL 33 ANNEXE 4 : Données de biodiversité potentielle Critères Cotation proposée B1. Présence de plantes aquatiques (critère de diversité spécifique) Absence = 0 Présence = 2 La végétation aquatique abrite de nombreuses espèces animales particulières et a un pouvoir épurateur. Plus précisément, les plantes hélophytes (plantes enracinées dans l’eau avec tiges aériennes tel le roseau) servent à la nidification d’oiseaux et à l’émergence des libellules. B2. Recouvrement du fond du fossé par des plantes aquatiques immergées (critère de fonctionnalité écologique) Non = 0 Oui = 2 Joue un rôle sur sa capacité à accueillir une faune et une flore diversifiées. B3. Présence d’odonates (libellules) Absence = 0 Présence = 2 La biodiversité s'apprécie notamment en regardant la diversité des écoystèmes, des espèces et des gènes, ainsi que leurs interactions. Plus le nombre d’espèces présentes sera important, plus la diversité spécifique sera riche, d’où l’importance d’observer si les différents taxons sont bien représentés : amphibiens, insectes, oiseaux... B4. Présences d’amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons…) Absence = 0 Présence = 2 Particulièrement sensibles aux perturbations, les amphibiens sont des indicateurs de la qualité des eaux, des pollutions, de l'eutrophisation des milieux aquatiques et des variations climatiques. Par leurs exigences et leurs modes de vie, ils permettent d'évaluer la qualité des milieux. Leur présence est donc un signal positif qui laisse à penser au bon fonctionnement d’un fossé. Pour information, en France métropolitaine, une espèce d’amphibiens sur cinq risque de disparaître, selon la Liste rouge des espèces menacées d’où le besoin de restaurer et maintenir des éléments du paysage tels les fossés qui sont des corridors permettant le déplacement de populations vers une mare ou un cours d’eau. B5. Présences d’espèces exotiques considérées comme envahissantes (élodée du Canada, berce du Caucase, renouée du Japon, rat musqué…) Présence d’au moins une espèce exotique envahissante = 0 Absence = 2 Les espèces exotiques considérées comme envahissantes sont synonymes de dégradation du milieu. En effet, leur présence est le symptôme d’un mauvais état de conservation du fossé. De plus, un excès de végétation peut conduire à une accumulation de matière organique non décomposée et donc à un atterrissement du fossé. TOTAL 34 NOTATION Commentaires ANNEXE 4 : Données de gestion Critères Cotation proposée G1. Présence d’une bande tampon herbacée ou boisée (non traitée par les pesticides) d’au moins 2 m autour du fossé dans les parcelles cultivées Non = 0 Oui = 2 Rôle protecteur vis-à-vis du fossé pour limiter son eutrophisation par les engrais ou sa pollution par les pesticides. G2. Entretien de la végétation herbacée du fossé (sur les rives et dans le fossé) Pas d’entretien de la végétation herbacée ou fauchage aux périodes non propices = 0 Fauchage à l’automne =2 Le fauchage tardif permet de conserver le rôle d’abri et de nourriture le plus longtemps possible. Idéalement, le passage doit être réalisé hors période de nidification des oiseaux et d’émergence des libellules. Ainsi, il est préférable de faucher (fauche préférable au broyage) tous les 2 ans, entre début septembre et fin janvier. Dans le fossé, il est conseillé de vérifier simplement si l’eau circule toujours, rien ne sert de trop faucarder. G3. Exportation des produits de fauche hors parcelle Non = 0 Oui = 2 L’exportation des produits de fauche permet de maintenir des sols pauvres favorables à la biodiversité végétale. L’exportation des produits de fauche ne concerne pas les produits fauchés à l’intérieur des parcelles. G4. Curage du fossé Non = 0 Oui = 2 Le curage est utile pour le maintien de l’écoulement. Attention, il est important : • d’intervenir en automne soit hors période de reproduction des amphibiens (à partir de janvier), des libellules et des oiseaux (mars à août), • de préférer le curage manuel, plus doux, selon le principe « vieux fonds vieux bords » (pas de surcreusement par rapport au fond initial). La méthode utilisée ne doit pas entraîner le drainage d’une prairie naturelle adjacente, • de réaliser le curage d’un seul côté à la fois pour permettre une restauration rapide des écosystèmes. Le deuxième côté sera réalisé au moins 1 an plus tard. G5. Épandage des boues sur les rives Oui = 0 Non = 2 Il est déconseillé d’étendre les boues sur les rives du fossé car elles risquent de favoriser des espèces pionnières nitrophiles telles les orties qui remplaceraient les plantes aquatiques présentes et à plus forte valeur écologique. Cependant il peut être utile de laisser les boues de curage 1 ou 2 jours sur le bord du fossé pour permettre à la faune piégée dans celles-ci de retourner à l’eau. G6. Érosion du fossé Oui = 0 Non = 2 L’érosion est un mécanisme par lequel les particules du sol sont détachées et déplacées de leur point d’origine. Les fossés deviennent vulnérables à l’érosion lorsqu’ils sont privés de leur couche protectrice naturelle qu’est la végétation ou lorsque celle-ci est amoindrie. Pour lutter contre l’érosion la meilleure méthode est celle du 1/3 inférieur qui consiste à ne nettoyer que le fond du fossé, laissant les talus végétalisés. Cette méthode permet une diminution entre 75 % et 94 % de l’érosion dans les fossés. (Monast Robineau, 2007) G7. Accessibilité du bétail Oui dans sa totalité = 0 Non accessibilité ou accessibilité partielle = 2 L’accès libre du bétail peut conduire à une érosion des bords par le piétinement et à une eutrophisation ou une augmentation de la turbidité de l’eau via les fèces des animaux. Idéalement, il est préférable de laisser se développer une petite ceinture de végétation aquatique le long des fossés et d’avoir une pompe à prairie ou un accès limité du bétail à des points précis. TOTAL NOTATION Commentaires 35 ANNEXE 4 : Bilan total NOTATION 36 Total des critères de structure (S1 à S4) 0 à 3 = structure peu favorable 4 à 6 = structure moyennement favorable 7 à 8 = structure favorable Total des critères de biodiversité potentielle (B1 à B5) 0 à 3 = biodiversité potentielle faible 4 à 7 = biodiversité potentielle moyenne 8 à 10 = biodiversité potentielle élevée Total des critères de gestion (G1 à G7) 0 à 5 = gestion peu favorable à la biodiversité 6 à 9 = gestion moyennement favorable 10 à 14 = gestion favorable TOTAL GÉNÉRAL DES 16 CRITÈRES 0 à 11 = infrastructure peu favorable à la biodiversité 12 à 22 = Infrastructure moyennement favorable Supérieur à 22 = infrastructure favorable ANNEXE 5 : FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES COURS D’EAU Données de gestion Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires S1. Occupation du sol des parcelles cultivées longeant les bords du cours d’eau = cultures demandant peu d’intrants et peu de traitements phytosanitaires. Non = 0 Oui = 2 La présence de cultures demandant peu d’intrants et de traitements phytosanitaires est à préférer pour limiter les risques de pollutions diffuses du cours d’eau et des milieux associés (nitrates, pesticides) : il s’agit donc d’avoir un « traitement différencié » de ses parcelles en fonction des enjeux. S2. Largeur du bord du cours d’eau (largeur de la bande de protection) Inférieure à 5 m = 0 Entre 5 et 7 m = 1 Supérieure à 7 m = 2 Le maintien d’un espace suffisant entre les cultures et le cours d’eau est essentiel. En effet, il permet de filtrer l’eau et de maintenir les berges tout en limitant les risques de pollutions. Il joue le rôle d’espace tampon. 5 m de distance est le minimum pour un effet bénéfique. S3. Degré de la pente Pente forte = 0 Pente douce = 2 Si la pente est trop forte, des micromammifères et amphibiens peuvent se retrouver piégés. La pente idéale est de 10 à 15°. S4. Continuité du linéaire de bords de cours d’eau Faible (nombreuses coupures) = 0 Moyenne = 1 Complète = 2 Le bord de cours d’eau est quasiment la seule continuité écologique objectivement linéaire (avec le cours d’eau). Ainsi, préserver ou restaurer cette continuité est essentielle pour le maintien de la biodiversité de la Trame bleue. TOTAL 37 ANNEXE 5 : Données de biodiversité potentielle Critères Cotation proposée B1. Diversification de la végétation avec la présence des 3 strates : herbacée (végétaux de moins de 1 m), arbustive (1 à 7 m), hautes-tiges (plus de 7 m) 1 strate = 0 2 strates = 1 3 strates = 2 B2. Présence d’odonates (libellules) Absence = 0 Présence = 2 B3. Présences d’amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons) ou de reptiles Absence = 0 Présence = 2 Particulièrement sensibles aux perturbations, les amphibiens sont des indicateurs de la qualité des eaux, des pollutions, de l'eutrophisation des milieux aquatiques et des variations climatiques. Par leurs exigences et leurs modes de vie, ils permettent d'évaluer la qualité des milieux. Leur présence est donc un signal positif qui laisse à penser au bon fonctionnement du bord du cours d’eau. Pour information, en France métropolitaine, une espèce d’amphibiens sur cinq risque de disparaître, selon la Liste rouge des espèces menacées d’où le besoin de restaurer et maintenir des éléments du paysage tels les bords de cours d’eau. En effet, ils jouent le rôle d’espace tampon entre le milieu aquatique et le milieu terrestre et sont des corridors permettant le déplacement de populations vers une mare ou un autre cours d’eau. B4. Présence de l’avifaune Absence = 0 Présence = 2 Laisse penser à une diversification des habitats avec présence d’espaces boisés. B5. Présences d’espèces exotiques considérées comme envahissantes : renouée du Japon, baccharis, ailante, rat musqué… Présence d’au moins une espèce exotique envahissante = 0 Absence = 2 Les espèces exotiques considérées comme envahissantes sont synonymes de dégradation du milieu. En effet, leur présence est le symptôme d’un mauvais état de conservation du bord du cours d’eau. Assez rapidement, ils prennent la place d’espèces indigènes et contribuent à leur régression. La perturbation devient pérenne avec une perte en biodiversité du milieu. B6. État de conservation de la ripisylve Mauvais état = 0 État moyen = 1 Bon état = 2 Une ripisylve en bon état est diversifiée au niveau des âges, des strates et des espèces. TOTAL 38 NOTATION Commentaires La présence d’habitats herbacés, arbustifs et arborés permet une diversification des habitats et donc de lieux de refuges pour la biodiversité. Des ripisylves en bon état ont de nombreux rôles : refuge pour la biodiversité dont les auxiliaires de cultures, stabilisation des berges, effet brise-vent, piégeage d’éléments minéraux (nitrates et phosphates), autoépuration par rapport au lit mineur… ANNEXE 5 : Données de gestion Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires G1. Entretien de la ripisylve Pas d’entretien ou gestion non diversifiée =0 Mode de gestion diversifié = 2 Un mode de gestion diversifié de la berge permet de maintenir différents types de végétation : des zones de végétation basse pour assurer le passage de la lumière indispensable à la vie aquatique en alternance avec des zones boisées pour offrir un habitat aux insectes et aux oiseaux et assurant une stabilisation des berges. S’il est prévu la réalisation de plantations, il faut utiliser des essences locales adaptées aux crues (issus des groupements végétaux alluviaux) et éviter le peuplier. Conserver quelques arbres morts favorables à la faune auxiliaire des cultures s’avère également conseillé. G2. Exportation des produits de fauche ou de broyage Non = 0 Oui = 2 L’exportation des produits de fauche ou de broyage permet de maintenir des sols pauvres en nutriments, favorables à la biodiversité végétale. L’exportation des produits de fauche ou de broyage ne concerne pas l’intérieur des parcelles. G3. Usage des pesticides et des fertilisants proscrit sur les bords du cours d’eau Non = 0 Oui = 2 Les bords de cours d’eau sont en contact direct avec les cours d’eau. Ainsi, pour limiter les risques de pollutions diffuses du cours d’eau et des milieux associés (nitrates, pesticides…) et contribuer à la préservation de la ressource en eau, les pesticides et fertilisants sont à proscrire en bords de cours d’eau (tout comme c’est le cas autour des aires d’alimentation de captage). G4. Érosion des bords du cours d’eau Oui = 0 Non = 2 L’érosion est un mécanisme par lequel les particules du sol sont détachées et déplacées de leur point d’origine. Tout comme les fossés ou les berges de mares, les bords de cours d’eau deviennent vulnérables à l’érosion lorsqu’ils sont privés de leur couche protectrice naturelle qu’est la végétation ou lorsque celle-ci est amoindrie. G5. Accessibilité du bétail Oui dans sa totalité = 0 Non accessibilité ou accessibilité partielle = 2 L’accès libre du bétail peut conduire à une érosion des bords par le piétinement et à une eutrophisation ou une augmentation de la turbidité de l’eau via les fèces des animaux. Il est préférable de clôturer les bords de cours d’eau pour empêcher l’accès direct du bétail, et éviter ainsi leur érosion et la mise en suspension de fèces dans l’eau. Le cas échéant, une pompe de prairie pourra être installée pour permettre l’abreuvement des bêtes sans qu’elles puissent accéder au cours d’eau. TOTAL 39 ANNEXE 5 : Bilan total NOTATION 40 Total des critères de structure (S1 à S4) 0 à 3 = structure peu favorable 4 à 6 = structure moyennement favorable 7 à 8 = structure favorable Total des critères de biodiversité potentielle (B1 à B6) 0 à 4 = biodiversité potentielle faible 5 à 8 = biodiversité potentielle moyenne 9 à 12 = biodiversité potentielle élevée Total des critères de gestion (G1 à G5) 0 à 3 = gestion peu favorable à la biodiversité 4 à 7 = gestion moyennement favorable 8 à 10 = gestion favorable TOTAL GÉNÉRAL DES 15 CRITÈRES 0 à 10 = infrastructure peu favorable à la biodiversité 11 à 20 = Infrastructure moyennement favorable Supérieur à 20 = infrastructure favorable ANNEXE 6 : FICHE D’AUTODIAGNOSTIC DES MURETS Données de structure Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires S1. Occupation du sol des parcelles cultivées longeant les murets : cultures demandant peu d’intrants et peu de traitements phytosanitaires Non = 0 Oui = 2 La présence de cultures demandant peu d’intrants et de traitements phytosanitaires est à préférer pour ne pas contaminer les micro-habitats que constituent les murets et ainsi limiter l’impact sur la faune et la flore associées. S2. Porosité du muret : présence de cavités de 20 à 25 cm de profondeur Inférieure à 2 trous = 0 2 à 5 trous = 1 Au moins 5 trous de 20 cm de profondeur sur un mètre de large de muret =2 La présence de cavités constitue des habitats refuges pour l’hibernation de certaines espèces inféodées à ce type de milieu. S3. Localisation des murets sur des pentes bien exposées au soleil Non = 0 Oui = 2 Les murets situés au sud et donc soumis à un ensoleillement important ne nécessitent qu’un entretien limité. À l’inverse, l’humidité peut favoriser la pousse de mousses ou de plantes à croissance rapide (surtout dans les interstices où la terre peut s’accumuler facilement et servir de substrat) sur les murs et les pierriers situés au nord. S4. Présence d’une surface d’emprise au muret (bande à végétation permanente qui joue un rôle tampon) Absente ou inférieure à 2m=0 Entre 2 et 4 m = 1 Supérieure à 4 m = 2 Si elle est suffisamment importante, une emprise autour du muret permet de jouer le rôle d’espace tampon. S5. Rôle de connectivité Faible (nombreuses coupures) = 0 Moyenne = 1 Complète = 2 Les murets de pierres sèches ont un rôle de liaison et fonctionnent comme des corridors. Il faut donc veiller à conserver des structures proches de l’état naturel le long de ces murs (surfaces pionnières, ourlets). TOTAL 41 ANNEXE 6 : Données de biodiversité potentielle Critères Cotation proposée B1. Présence de plantes rupestres (capillaire, cymbalaire des murs, doradille, nombril de Vénus, sedum, euphorbe, corydalis...) Absence = 0 Présence = 2 Souvent rares et fragiles, les plantes rupestres poussent sur des substrats très particuliers tels les vieux murs ou murets de pierres sèches. B2. Taux de recouvrement du muret par la végétation Moins de 10 % et plus de 80 % = 0 Entre 10 et 30 % = 1 Entre 30 et 80 % = 2 Le taux de recouvrement du muret par la végétation permet d’illustrer le rôle fonctionnel du muret en tant qu’habitat pour la faune et la flore. Ainsi, un muret dont la végétation est absente n’est pas fonctionnel. À l’inverse si le muret est envahi par la végétation, son intérêt diminue et il y a un risque important de fragilisation, qui peut conduire jusqu’à l’effondrement total ou partiel. B3. Présence d’oiseaux qui nichent dans les cavités (chevêche d’Athena, huppe fasciée, rougequeue noir…) Absence = 0 Présence = 2 Les vieux murs peuvent constituer un support de biodiversité exceptionnel, un grand nombre d’oiseaux y trouvent des cavités pour nicher. B4. Présence de reptiles liés aux pierres (lézard agile, lézard des murailles, coronelle lisse, orvet) Absence = 0 Présence = 2 Les habitats composés de pierres tels les murets et terrasses à murets constituent des lieux de vie privilégiés pour les reptiles. Ces espèces sont en général fragiles car elles dépendent d’un milieu très particulier. B5. État de conservation des murets Mauvais état = 0 État moyen = 1 Bon état = 2 Un muret est en mauvais état de conservation quand il est prêt à s'effondrer, qu'il est envahi par des espèces invasives tel le robinier faux acacia ou que son recouvrement par la végétation est trop important et remet en cause sa pérennité. TOTAL 42 NOTATION Commentaires ANNEXE 6 : Données de gestion Critères Cotation proposée NOTATION Commentaires G1. Entretien des murets Entretien inadapté/trop fréquent = 0 Entretien adapté et limité aux travaux d’urgence = 2 Le muret de pierres sèches restera intact si on ne le sollicite pas. Mais il faut vérifier son bon état chaque année et ne réaliser que les travaux d’entretien et de réparation urgents. Il est surtout nécessaire d’intervenir pour limiter la prolifération des espèces invasives (comme les robiniers), dont les racines peuvent déstabiliser les pierres. Dans ce cas, un grattage ou un sarclage, tous les 2 ou 3 ans environ, peut suffire. A contrario, la couche herbacée ou arbustive qui se développe sur le mur peut elle être maintenue pour son rôle refuge auprès des auxiliaires des cultures. Il est déconseillé de réaliser les réparations en hiver car les murs de pierres sèches constituent des quartiers de repos ou d’hibernation pour les invertébrés, les reptiles et les petits mammifères. En revanche, la période de novembre à mars est idéale pour la construction d’un nouveau muret. G2. Usage des pesticides et des fertilisants proscrit aux abords des murets Non = 0 Oui = 2 L'usage des pesticides et fertilisants peut être très nocif pour la faune et la flore souvent spécialisées, associées à ce type de milieux. Garder un espace non cultivé et sans intrants aux abords du muret permet d'assurer ce rôle tampon. TOTAL Bilan total NOTATION Total des critères de structure (S1 à S5) 0 à 4 = structure peu favorable 5 à 7 = structure moyennement favorable 8 à 10 = structure favorable Total des critères de biodiversité potentielle (B1 à B5) 0 à 3 = biodiversité potentielle faible 4 à 7 = biodiversité potentielle moyenne 8 à 10 = biodiversité potentielle élevée Total des critères de gestion (G1 à G2) 0 = gestion peu favorable à la biodiversité 2 = gestion moyennement favorable 4 = gestion favorable TOTAL GÉNÉRAL DES 12 CRITÈRES 0 à 7 = infrastructure peu favorable à la biodiversité 8 à 15 = infrastructure moyennement favorable Supérieur à 16 = infrastructure favorable 43 ANNEXE 7 : TROIS EXEMPLES DE FICHES ACTION POUVANT S’INSCRIRE DANS LA DÉMARCHE DE PROGRÈS FICHE ACTION 1 : DU DIAGNOSTIC AU GÉNIE AGRI-ÉCOLOGIQUE SUR L’EXPLOITATION Le diagnostic écologique : qu’est-ce que c’est ? Il existe de nombreux outils de diagnostic qui sont mobilisables pour vous aider à changer vos pratiques. Cela va d’un simple diagnostic de la biodiversité présente sur votre exploitation à une analyse multidimensionnelle de vos pratiques pour diminuer vos impacts sur la biodiversité. En effet, avant toute évolution des pratiques, il est utile de connaître au mieux les liens d’impacts et de dépendances de son exploitation avec la biodiversité afin d’orienter avec pertinence les actions réalisées. L’enjeu Les grilles d’autodiagnostic présentées dans les autres annexes ont pour but de vous donner des outils pour regarder différemment les éléments topographiques de votre exploitation. Cependant, ces dernières ne concernent pas le cœur de votre activité, c’est-à-dire vos pratiques sur les parcelles de l’exploitation, d’où le besoin d’aller plus loin pour passer à l’action. L’un des plus ambitieux diagnostics réalisés est le programme ViVaTerre que nous allons vous présenter ciaprès. Cette expertise est pratiquée par deux entreprises installées en Bretagne : Qualitech et Dervenn. Proposition d’actions : du diagnostic au génie agri-écologique Le diagnostic compris dans ce programme est réalisé par un binôme ingénieur-agronome et ingénieur-écologue en trois temps : 1 -une étude écologique (analyse spatiale et fonctionnelle, repérage des Trames vertes et bleues...), 2 -une étude socio-économique (fondée sur l’évaluation et la valorisation des services écologiques), 3 -une étude agricole (analyse des pratiques et des démarches de l’exploitation). 44 Cette démarche permet ainsi d’évaluer les enjeux en termes de préservation de la biodiversité, tout en gardant en ligne de mire les performances économiques et sociales de l’agriculteur. Après le diagnostic, la première étape se traduit par des actions pour réduire de plus de moitié l’utilisation d’intrants (pesticides, engrais…), sans pour autant diminuer la rentabilité de l’exploitation, tandis que la deuxième étape consiste à optimiser la production de services écosystémiques, afin de réellement travailler au sein des écosystèmes, avec la biodiversité. La réussite de la démarche, non formalisée, repose sur une vision écosystémique de l’exploitation et un accompagnement personnalisé de l’exploitant par des professionnels indépendants (code déontologique). Les résultats des expérimentations effectuées (environ 200 exploitations) montrent qu’il est possible de diminuer ces impacts sur la biodiversité (par la réduction des intrants, l’évolution de l’assolement…) tout en maintenant ou en augmentant son chiffre d’affaires sur l’exploitation. Partenaires et personnes-ressources potentiels Le pôle du conseil agricole indépendant regroupe des agronomes qui adhèrent à une charte déontologique garantissant l’indépendance de leur conseil. Cette démarche permet ainsi d’obtenir un conseil axé sur le chiffre d’affaires de l’agriculteur et non sur la vente de produits associés. Plus d’informations sur : www.pcia.fr Vous pouvez également contacter Dervernn, une entreprise de génie écologique qui développe « le génie agri-écologique », c’est-à-dire le génie écologique appliqué au modèle agricole, en intégrant les contraintes socioéconomiques des exploitants : www.dervenn.com Enfin, vous pouvez participer à l’Atlas de la biodiversité communale de la commune ou de l’intercommunalité de votre territoire. Plus d’informations sur le site du ministère de l’Écologie : www.developpement-durable.gouv.fr ANNEXE 7 : FICHE ACTION 2 : ÉVOLUTION DE LA GESTION DES VERGERS POUR FAVORISER LA CHEVÊCHE D’ATHÉNA L’espèce Proposition d’actions Anciennement appelée chouette chevêche, elle est baptisée aujourd’hui chevêche d’Athéna (Athene noctua). Dans l’antiquité grecque, la chouette chevêche était le symbole de la déesse Athéna, déesse de la sagesse et de la science. La monnaie de l’époque, le drachme, la représentait tout comme l’euro grec d’aujourd’hui. Ainsi, il vous est proposé ici d’améliorer la gestion de vos vergers afin de les rendre plus favorables à la nidification de la chevêche d’Athéna et potentiellement aux autres espèces qui vivent dans les cavités (pics…). Par sa taille proche de celle d’un Merle noir ou d’un petit pigeon, mais en étant plus trapue, elle compte parmi les plus petits rapaces nocturnes de France. C’est un oiseau de bocage que l’on peut rencontrer un peu partout (sauf dans les boisements denses), et en général toujours à proximité des cultures et des prairies. On la retrouve notamment dans les milieux ouverts et cultivés comme les vergers où elle niche dans les cavités des vieux arbres, d’où son surnom de « chouette des pommiers ». Elle reste généralement fidèle au même logement d’année en année. Son alimentation se compose principalement d’insectes et de petits mammifères tels que les campagnols. On peut la reconnaître par son plumage brun-roux ponctué de tâches blanches sur les ailes. Son vol est caractéristique : il est ondulé et se limite principalement à des trajets courts d’un perchoir à l’autre en rasant le sol. L’enjeu En France et en Europe, les effectifs de la chevêche d’Athéna ont fortement régressé au cours du XXe siècle (de 30 à 50 % en France en une trentaine d’années). Les principales menaces pesant sur l’oiseau sont l’urbanisation, le trafic routier et l’évolution de l’agriculture. En effet, ces phénomènes ont entraîné la raréfaction des cavités autrement dit la destruction de son habitat (vieux arbres fruitiers, cabanons…) qui lui sont nécessaires pour vivre et se reproduire. Cette espèce est donc très dépendante du maintien de l’activité agricole ! Pour cela plusieurs conditions sont nécessaires : 1 - proscrire les pesticides, 2 -ne pas avoir de filets à carpocapse qui empêchent le déplacement des oiseaux, 3 -engager une gestion extensive en laissant par exemple les arbres morts ou à cavités qui sont des habitats potentiels. Vous pouvez également installer des nichoirs à chevêche afin de favoriser leur installation sur votre parcelle ou aux alentours. Protéger les chevêches d’Athéna, c’est également ne pas les déranger pendant la période de nidification. Une trop grande curiosité peut entraîner l’échec de la reproduction. Partenaires et personnes-ressources potentiels Les antennes régionales ou locales de la Ligue pour la Protection des Oiseaux ainsi que tout autre association locale peuvent être des ressources utiles pour vous conseiller par exemple sur le choix des nichoirs ou leur installation. Si vous vous trouvez sur le territoire d’un parc naturel régional (ou national) et que vous souhaitez engager une démarche ambitieuse d’évolution des pratiques de gestion de vos vergers, les services environnement et agriculture du parc peuvent également fournir des conseils techniques. N’hésitez pas enfin à contacter la chambre d’agriculture de votre département qui peut éventuellement vous accompagner dans la mise en place d’une mesure agroenvironnementale (MAE). Tout comme les plantes messicoles, elle a fait l’objet de 2000 à 2010 d’un Plan national d’actions mais les populations sont toujours en déclin. 45 ANNEXE 7 : FICHE ACTION 3 : CONSERVATION DES PLANTES MESSICOLES Les plantes messicoles : qu’est-ce que c’est ? Proposition d’actions Les plantes messicoles (du latin messi = « moisson » et cole = « habitat ») désignent les plantes inféodées à la moisson, donc associées généralement aux cultures céréalières. En tant qu’agriculteur, vous pouvez participer à la conservation des ces plantes en régression de façon assez simple. Pour cela, il vous suffit d’accepter d’en accueillir sur au moins 1 000 m2 de votre exploitation ou à proximité des espèces messicoles. Pour que cela fonctionne, les espaces doivent être cultivés avec des céréales et sans herbicides. Elles accompagnent les cultures depuis de nombreux siècles, voire plusieurs millénaires. Ce sont des plantes annuelles à germination préférentiellement hivernale. Considérées souvent à tort comme de « mauvaises herbes », elles ont pourtant de nombreuses vertus : fixation des sols, accueil des auxiliaires pour lutter contre les ravageurs... L’enjeu Les évolutions des pratiques agricoles ont conduit à une régression importante des populations de la plupart de ces espèces. En conséquence, un plan national d’action (PNA) 2012-2017 a été lancé par le ministère de l’Écologie. Il a pour objectif de conserver et restaurer les populations de plantes messicoles en impliquant les premiers gestionnaires de milieux agro-pastoraux : les agriculteurs. Le PNA messicoles a ainsi élaboré une liste nationale comportant 102 plantes dont 7 sont considérées comme disparues sur le territoire français. Sont présents par exemple dans cette liste nationale, les bleuets, coquelicots, adonis, vachaires et autres nielles des blés. 46 Partenaires et personnes-ressources potentiels Les conservatoires botaniques nationaux et associations locales de protection de la nature peuvent constituer des personnes-ressources précieuses. Ils peuvent vous conseiller pour optimiser l’accueil de cet espace en faveur de ces espèces et ainsi créer un vrai conservatoire de plantes messicoles miniature ! Réalisation des fiches d’autodiagnostic : Bernard Chevassus-au-Louis (Président de Humanité et Biodiversité) et Justine Roulot (Chargée de mission « Politiques de la biodiversité » de Humanité et Biodiversité) Crédits photos : Christophe Aubel, Bernard Chevassus-au-Louis, Jean-Paul Gulia, Philippe Lévêque, Justine Roulot et Fotolia Conception création : www.planetepublicite.fr CONTACT Humanité et Biodiversité 110 bd St Germain 75006 Paris [email protected] tél. : 01 43 36 04 72 www.humanite-biodiversite.fr AMÉLIORER LA BIODIVERSITÉ DANS SON EXPLOITATION En 2013, l’agriculture française couvrait 29 millions d’hectares, soit environ 53 % du territoire national. En prenant en compte la biodiversité au sein de leur exploitation, les agriculteurs peuvent donc jouer un rôle clé, via deux démarches complémentaires : • « La biodiversité pour l’agriculture » : elle consiste à mobiliser les ressources de la biodiversité pour pratiquer une agriculture plus économe et plus autonome, par exemple en favorisant la pollinisation, en profitant de l’action de diverses espèces auxiliaires (oiseaux, insectes…) pour lutter contre les ravageurs ou en captant mieux, par des peuplements diversifiés, l’énergie solaire ou les éléments nutritifs du sol. • « L’agriculture pour la biodiversité » : elle part du constat que le maintien, et surtout l’amélioration de l’état de la biodiversité sur une grande partie de notre territoire dépend des pratiques agricoles et donc que les agriculteurs ont, de ce fait, une responsabilité mais aussi l’opportunité de pouvoir agir pour ce bien commun. La direction de la qualité du Groupe Casino et l’association Humanité et Biodiversité ont mené un partenariat visant à sensibiliser les personnels du groupe, mais également ses fournisseurs de produits alimentaires, en particulier de fruits et légumes, aux enjeux de la biodiversité. Dans ce cadre, des fiches d’autodiagnostic des « infrastructures écologiques » présentes sur les exploitations, tels que les haies, zones humides, fossés ou murets, ont été élaborées. Le but étant d’aider à un passage à l’action, elles sont accompagnées d’une démarche de progrès composée de cinq axes de travail. Cette brochure vous permet de découvrir cette démarche. Ce document, conçu par L’Agence Planète, est imprimé sur du papier PEFC, certification qui garantit une gestion durable de la forêt, par une imprimerie qui répond aux critères « Imprim’vert ». 10-31-1543