Les points essentiels sont que le tabagisme actif a une action qui a évolué au
cours du temps, car des changements sont intervenus rapidement dans le contenu
des cigarettes. À la cessation du tabagisme, le retour à un risque égal à 1 se fait tardi-
vement, et le plus souvent il n’atteint pas le risque des non-fumeurs. Le tabagisme
passif serait responsable d’un nombre de décès non négligeable (3000 par an) aux
États-Unis. Cependant, ce risque est difficile à estimer car les quantités sont faibles
et la puissance des études aussi.
D’un point vue histologique, il y a une augmentation des adénocarcinomes,
vraisemblablement due au changement de contenu des cigarettes.
Les facteurs protecteurs suspectés sont essentiellement les antioxydants, mais
sous forme alimentaire (fruits, légumes). Les résultats des essais randomisés utili-
sant des bêta-carotènes ou des rétinoïdes en chimioprévention n’ont pas fait la
preuve de leur efficacité. On trouve même des effets inverses, y compris sur la
mortalité.
Les expositions environnementales, professionnelles ou non (radon, amiante,
diesel, nickel, pollution de l’air), sont incriminées et souvent entrent en interaction
avec le tabagisme (c’est notamment le cas pour l’amiante et le radon). Des facteurs
génétiques de prédisposition sont évoqués, mais méritent d’être confirmés.
En conclusion de l’épidémiologie, il est évident que la stratégie la plus efficace
pour éviter les cancers est la prévention dite primaire chez les jeunes.
Le dépistage de masse organisé
Les principes de base sont liés à la population et à l’outil de dépistage. Les caracté-
ristiques de la population sont les suivantes : population à bas risque, tranche d’âge
limitée (efficacité). Les méthodes de dépistage doivent être simples, efficaces, fiables,
acceptables pour la population et pour le système de soins, c’est-à-dire : interpréta-
tion des images et des résultats (« limiter les faux positifs »), répétition des examens
de dépistage (fréquence à trouver), nombre de lectures, autres examens, consé-
quences sur le suivi et les traitements, seuils d’images retenus (limités en valeurs
supérieures), conséquences en matière de diagnostic, conséquences sur les faux posi-
tifs, sur les faux négatifs, sur la VPP de l’examen de diagnostic, adhérence de la popu-
lation.
L’outil de dépistage doit avoir les caractéristiques suivantes : simple à réaliser,
facilement acceptable, sans danger, peu onéreux, facile à interpréter, efficace (bonne
sensibilité et bonne spécificité).
L’objectif est unique : diminuer la mortalité par cancer du poumon. Les carac-
téristiques de la maladie sont la fréquence, la gravité, l’histoire naturelle connue et
longue, le fait que la précocité du diagnostic peut se traduire par le gain obtenu en
termes de survie grâce à des thérapeutiques adaptées.
12 Le dépistage du cancer bronchique