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Abbé Arnaud Sélégny
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Abbé Alain Lorans
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Imprimé par nos soins
Fraternité Sacerdotale St-Pie X
Editorial : Humeur et rumeur
13 février, 23 mars, 7 avril, trois réunions en trois mois où le pape et les
cardinaux s’interrogent sur la question des prêtres et des dèles attachés à la
Tradition.
4-7 avril, les évêques de France traitent de la place des traditionalistes lors de
leur assemblée à Lourdes. Ils en reparleront en novembre prochain.
Pourquoi cet inrêt soudain ? Spéculations, hypothèses, conjectures. Chacun
y va de sa rumeur… selon son humeur !
Un motu proprio sur une éventuelle libéralisation de la messe tridentine de-
vait paraître pour le Jeudi Saint, puis pour Pâques. Lannonce en avait été faite
par Il Tempo qui citait Radio Vatican qui reprenait La Croix
Si ce document existe et quand il sera publié, nous en rendrons compte, pas
avant. DICI présente les faits et analyse les textes. D’autres supposent et sup-
putent.
Abbé Alain Lorans
Nº 134 / 22 avril 2006
2
le numéro
2
DICI Nº 134 22 avril 2006
LE JOURNAL
De Rome
Selon le bureau de presse du Saint
Siège, le pape Benoît XVI a de nou-
veau convoqué les chefs de dicastè-
re de la curie romaine pour une réu-
nion de réexion à huis clos, le 7 avril
2006. Il s’agissait de la seconde ren-
contre ocielle entre le pape et les
plus hauts responsables romains. La
premre avait eu lieu dans la mati-
née du 13 février.
Par ailleurs, le 23 mars, Benoît
XVI avait convoqué les cardinaux
du monde entier pour une prem-
re joure de réexion et de prière
au Vatican, lors de laquelle avaient
été débattues la question des catho-
La réunion des chefs de dicastère du 7 avril
liques se réclamant de l’œuvre de
Mgr Lefebvre et celle de laccueil
dans les diocèses des dèles attachés
au rite traditionnel.
Le Saint-Siège a ainsi manifesté, à
plusieurs reprises, son désir de inté-
grer la Fraternité Saint-Pie X. Selon
des rumeurs reprises par certains or-
ganes de presse italiens, Benoît XVI
viendrait de signer (ou serait sur le
point de signer, - les deux se disent !)
un Motu Proprio visant à libéraliser
la messe selon le rite de saint Pie V.
Cependant, note l’Apic, les tradi-
tionalistes semblent loin d’accepter le
Concile Vatican II, l’une des condi-
tions requises pour leur retour dans
l’Eglise catholique. « On comprend
bien que les autorités romaines nen-
visagent que dicilement de remon-
ter à Vatican II comme à la cause de
la crise, car cela équivaudrait à remet-
tre en cause le Concile auquel elles
demeurent fortement attachées. Et,
en l’état, il faut reconnaître qu’aucune
discussion doctrinale n’est possible »,
a ainsi déclaré Mgr Bernard Fellay,
le supérieur général de la Fraternité
Saint-Pie X le 25 mars dernier. (voir
DICI n° 132)
Analyse  du  vaticaniste  John  Allen  (National Catholic
Reporter, 14 avril 2006)
Le petit monde des blogs catholi-
ques bourdonnait de spéculations au
sujet d’un hypottique document
de Benoît XVI concernant un usage
plus large du rite de la messe d’avant
le concile Vatican II (1962-65). Bien
que les versions dièrent, la rumeur
la plus pandue est que le pape -
clarerait que la messe d’avant Vatican
II n’a jamais été « abolie », ce qui veut
dire qu’elle pourrait être lébrée par
tout prêtre, n’importe quand et sans
avoir besoin de permission.
D’après une conjecture, le docu-
ment devait paraître le Jeudi Saint, à
la place de la traditionnelle Lettre aux
Prêtres de Jean-Paul II. - Cette idée
a fait surface dans un article du jour-
nal italien Il Tempo du 9 avril.
Quoi qu’il en soit, le Jeudi Saint
est passé sans qu’aucun document ne
soit publié. A vrai dire, l’hypothèse
selon laquelle Benoît XVI pourrait
détourner lattention de la liturgie
de la Semaine Sainte en publiant un
document d’une grande portée poli-
tique, indiquait déjà que ces rumeurs
étaient quelque peu irréelles. Benoît
XVI tient beaucoup à ce que les é-
nements importants du calendrier li-
turgique parlent d’eux-mêmes. C’est
une des raisons pour lesquelles il n’a
pas voulu que sa première encyclique
paraisse à Noël, car elle aurait dé-
tourné l’attention des dèles de l’In-
carnation qui est au ur de la fête
de Noël.
Cette semaine, je me suis entrete-
nu avec une personnalité ocielle du
Vatican qui m’a dit que bien qu’elle
nait pas connaissance directe d’un tel
document, elle trouvait ces rumeurs
diciles à croire.
« Chaque fois qu’il y a des rencon-
tres à ce sujet entre les cardinaux, ce
n’est pas simplement une question
de division », dit mon interlocuteur.
« Une écrasante majorité est contre
[la permission universelle de célébrer
l’ancien rite]. Ce n’est me pas com-
me si c’était moitié- moitié ».
Cette source signale qu’il y a tout
juste deux semaines, lors de la ren-
contre à huis clos de Benoît XVI
avec les cardinaux, la majorité des
cardinaux qui se sont exprimés était
contre une telle mesure.
« Si cela dépendait du cardinal
Hoyos, cela aurait déjà eu lieu »,
poursuit-il, faisant référence au car-
dinal colombien Dario Castrillon
Hoyos, chef de la Commission
Ecclesia Dei pour les catholiques tra-
ditionalistes.
Mais Benoît XVI est en train
d’essayer d’opérer sur la base dun
consensus, et il n’y a tout simplement
pas de consensus », dit-il.
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Une autre personnalité du Vatican
me dit franchement : « C’est un sujet
qui n’est pas encore mûr ».
Etant donné la façon très secrète
dont Benoît XVI joue ses cartes, il
est possible qu’un document soit en
cours délaboration sans que la plu-
part de ses principaux conseillers
soient au courant. Mais ce que nous
avons jusqu’ici, sur cette question,
c’est beaucoup de fumée à la recher-
che d’un feu.
France : Les traditionalistes à l’ordre du jour de l’Assemblée 
des évêques
leglise dans le monde
Les évêques français, réunis à
Lourdes en Assemblée plénière de
printemps du 4 au 7 avril , ont
analysé la crise sociale qui secoue
la France, tout en poursuivant leurs
formes structurelles. Ils ont éga-
lement envisagé la place des tradi-
tionalistes dans leurs dioses. On
trouvera ici l’article de La Croix du
6 avril qui rend compte de cette u-
nion, les conclusions du cardinal
Jean-Pierre Ricard, psident de la
Conférence épiscopale de France,
ainsi que la réaction de l’abbé Régis
de Cacqueray, supérieur du District
de France de la Fraternité Saint-Pie
X, parue dans Le Figaro du 8 avril.
La Croix du 6 avril 2006
() Autre question de poids :
la place des groupes traditionalis-
tes (en lien avec Rome), voire éven-
tuellement l’accueil d’intégristes (le-
febvristes, en rupture avec lÉglise
catholique) dans les diocèses, au mo-
ment où le pape s’apprête à publier
un motu proprio sur le rite de la
messe. Après avoir pris connaissance
de statistiques (émises par le groupe
traditionaliste Oremus) qui recen-
seraient en France 35 000 dèles in-
gristes et 45 000 traditionalistes,
trois éques Mgr Vingt-Trois
(Paris), Mgr Saint-Macary (Rennes)
et Mgr Rey (Toulon) ont témoi-
gné de leurs relations « plutôt bon-
nes » avec des communautés monas-
tiques célébrant selon le rite de saint
Pie V.
Mais « à supposer que lon attei-
gne un total de 80 000 Français at-
tachés à la liturgie tridentine, cela ne
représente jamais que quelques cen-
taines de familles par diocèse », esti-
me un évêque, qui ne souhaite pas y
consacrer « trop de temps, alors qu’il
y a tant d’autres urgences » pastorales
et sociétales.
Notre commentaire :
- Lannonce par La Croix de cet
hypothétique motu proprio sur le rite
de la messe a été reprise le lendemain
par une journaliste de Radio Vatican,
puis relayée par Il Tempo du 9 avril,
et diusée sous l’estampille « d’après
une source du Saint-Siège » par des
sites comme Golias (progressiste) et
Virgo Maria (sédévacantiste). Preuve
du sérieux des sources de ces deux si-
tes !
- La Croix met sur le même
plan l’intervention de Mgr Vingt-
Trois et celles de Mgr Saint-Macary
et de Mgr Rey. Il serait plus juste de
signaler que l’archevêque de Paris est
dans la droite ligne de son prédéces-
seur le cardinal Lustiger qui est inter-
venu à Lourdes pour donner un avis
peu conciliant sur les relations avec
les traditionalistes.
N’en plaise à cet éque ano-
nyme qui ne souhaite pas consacrer
« trop de temps » à la question de la
Tradition : 80 000 dèles attachés à
la liturgie tridentine, cela représente
les pratiquants de deux diocèses en
France.
Conclusions du cardinal Jean-Pierre Ricard à l’issue de l’As-
semblée des évêques de France à Lourdes (7 avril 2006)
Laccueil des groupes
« traditionalistes » au sein
de nos diocèses
Nous avons voulu faire le point
sur l’accueil et la place des groupes
« traditionalistes » dans nos diocèses.
Dans son motu proprio Ecclesia Dei
adicta de 1988, le pape Jean-Paul II
demandait aux évêques de répondre
« largement et généreusement » aux
demandes de dèles et de groupes
de dèles souhaitant une célébration
de la messe selon le missel de 1962,
appelée plus communément « messe
de saint Pie V ». Or, depuis plus de
15 ans, la situation a beaucoup
évolué. Des demandes nouvelles
sont apparues, des sociétés
de prêtres nouvelles se sont
présentées pour se mettre au
service de ces groupes, des
jeunes sont entrés dans leurs
séminaires, des écoles privées
prises en charge directement
par des parents se sont créées.
Chaque évêque a du faire face
pastoralement à cette situation en
constante évolution. Notre échange
a montré que beaucoup portaient
la préoccupation de bien articuler
l’accueil de la diversité avec la
sauvegarde de l’unité de l’Eglise
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diocésaine : comment reconnaître
la place dans l’Eglise d’une diversité
de sensibilités liturgiques et
d’animations ecclésiales, sans pour
autant contribuer à faire naître des
Eglises parallèles qui n’auraient pas
de liens entre elles ? Nous sentons
qu’il y a un enjeu ecclésiologique
et pastoral important. Nous
sommes prêts, comme évêques, à
nous engager dans ce vrai travail de
communion. C’est pourquoi la
mise en place d’une structure
juridique qui risquerait de
distendre les liens de ces dèles
avec leur pleine appartenance
à leur Eglise diocésaine ne
nous paraît pas opportune.
Nous avons émis le désir de
poursuivre notre réexion et de
chercher quel pourrait être, au niveau
de notre Conférence, le cadre général
et les points de recommandation
qu’il serait bon de retenir pour cet
accueil des groupes traditionalistes.
Pour donner une suite à cette
réexion, le Conseil permanent
a demandé à un petit groupe
de travail de présenter à notre
Assemblée du mois de novembre
un texte sur cette question.
La question des relations avec la
Fraternité Saint-Pie X mérite
un traitement particulier. Nous
savons que le pape Benoît
XVI en porte le souci. Dans
les semaines ou les mois qui
viennent, il devrait donner
des directives pour faciliter le
chemin vers un retour possible
à une pleine communion. Nous
les accueillerons dans la foi et les
mettrons en œuvre dèlement.
Evangéliquement, tout doit être
fait pour que se réalise la parole
du Seigneur : « Que tous soient
un, comme toi, Père, tu es en moi
et moi en toi. Qu’ils soient un en
nous, eux aussi, pour que le monde
croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21).
Cette communion doit être
recherchée dans la charité et la vérité.
La charité implique qu’on cherche
à se connaître, à se comprendre, à
faire disparaître les images fausses
que l’on peut avoir les uns des autres.
Elle implique également l’abandon
de toute polémique systématique et
de toute volonté de confrontation
sur le terrain. La vérité implique
qu’on soit au clair sur nos points
de dissension. Ceux-ci portent
moins d’ailleurs sur les questions
de liturgie que sur celle de l’accueil
du magistère, tout particulièrement
de celui du concile Vatican II et des
papes de ces dernières décennies.
La communion peut s’accompagner
de questions, de demandes de
précision ou d’approfondissement.
Elle ne saurait tolérer un refus
systématique du Concile, une
critique de son enseignement et
un dénigrement de la réforme
liturgique que le Concile a décrétée.
Certes, des abus ont pu voir le jour
dans les années qui ont suivi le
Concile ; certains ont pu se réclamer
d’un « esprit du Concile » qui n’avait
pas grand chose à voir avec lui,
comme l’a souligné le pape Benoît
XVI dans son discours à la Curie
du 22 décembre dernier. Mais il ne
faut pas oublier tous ces prêtres,
religieux, religieuses et laïcs, qui
ont mis en œuvre, avec sagesse
et sens apostolique, les réformes
conciliaires et ont contribué à la
réception en profondeur du Concile
dans l’Eglise. Il est important de
leur dire aujourd’hui toute notre
reconnaissance.
Commentaire sur les passages
soulignés en gras par nous :
- Les évêques de France pren-
nent en compte une évolution de la
situation des traditionalistes depuis
15 ans. Ils considèrent qu’ils ne peu-
vent plus camper sur la position qui
était la leur il y a encore une décen-
nie : attendre que la Tradition s’étei-
gne toute seule… Les jeunes parents,
les écoles créées pour leurs enfants,
les vocations sacerdotales et religieu-
ses les obligent à reconsidérer leur
point de vue.
- Les évêques craignent une
structure juridique qui exempte-
rait les traditionalistes de leur auto-
rité. Ils le font savoir ici, tout com-
me le cardinal Lustiger et le cardinal
Ricard lavaient dit à propos d’une
éventuelle prélature personnelle pour
la Fraternité Saint-Pie X. (voir DICI
n° 133)
- Les évêques français, consta-
tant qu’ils sont loin dêtre unanimes,
créent une commission chargée de
diger un rapport. Ce qui est très
français.
Au sujet de la Fraternité Saint-Pie
X, ils déclarent s’en remettre à la dé-
cision que prendra le pape dans les
semaines ou les mois à venir. Si lon
en croit le vaticaniste John Allen (voir
dans De Rome, « la réunion des chefs
de dicastère du 7 avril ») les cardinaux
et évêques pourraient par leur oppo-
sition faire en sorte que les semai-
nes deviennent des mois, voire des
années.
Réaction de l’abbé Régis de Cacqueray dans Le Figaro du 8 avril :
« Du côté de la Fraternité Saint-
Pie X qui compterait 800 ptres,
séminaristes, religieux et religieuses
en France, le responsable du district
de France, l’abbé Régis de Cacqueray,
s’est dit satisfait par cette interven-
tion «quimanifestelefaitquelesdè-
les attachés à la liturgie de Saint Pie V
sont devenus incontournables ». « Nous
ne souhaitons pas daccords pratiques »,
a-t-il cependant pcisé en émettant
plutôt le souhait « de modus vivendi,
sur le terrain, au cas par cas ». (Sophie
de Ravinel)
- Ces 800 désignent non seule-
ment les prêtres, minaristes, reli-
gieux et religieuses de la Fraternité
Saint-Pie X en France, mais aussi
ceux des communautés amies.
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Etats-Unis : Catholiques et pentecôtistes côte à côte
Après cinq années de discussions
et de préparation, le Rassemblement
des Eglises chtiennes des Etats-
Unis - Christian Churches Together
in the USA (CCT), a eu lieu le 28 mars
dernier.
« Nous avons finalement trou-
le courage de surmonter nos di-
visions anciennes et de construire
une nouvelle expression d’unité, en-
racinée dans l’Esprit, qui renforcera
notre mission dans le monde », a dé-
clale pasteur Wesley Granberg-
Michaelson, secrétaire général de
l’Eglise réformée d’Amérique et pré-
sident intérimaire du CCT. Le com-
muniqué annonçant le lancement of-
ciel du rassemblement a précisé que
la lutte contre la pauvreté est « cen-
trale dans la mission de l’Eglise et es-
sentielle pour notre unité en Christ »,
et que les participants se sont enga-
s à œuvrer ensemble pour traiter
des causes de la pauvreté.
La Conférence des évêques catho-
liques romains accepte pour la pre-
mière fois d’être membre de cette or-
ganisation qui regroupe des Eglises
évangéliques pentecôtistes, protes-
tantes historiques, des communautés
noires et des Eglises orthodoxes. Le
CTT se dénit comme « la plus large
communau dEglises et de tradi-
tions chrétiennes » aux Etats-Unis.
Canada : Un prêtre excommunié pour son soutien à l’ordina-
tion de femmes
Lan dernier, le Père Ed Cachia,
de la paroisse St Michael de Cobourg
en Ontario, avait publié dans la pres-
se son soutien aux neuf femmes « or-
dones » le 25 juillet 2005 à bord
d’un bateau naviguant sur le euve
Saint-Laurent. (voir DICI n° 117).
Après avoir lébré lEucharis-
tie avec des « femmes prêtres » à
New York et en Californie, le Père
Ed Cachia a été excommunié le
10 avril dernier par Mgr Nicola De
Angelis, éque de Peterborough
en Ontario.
« Il a refu de modier sa posi-
tion et déclaqu’il continuerait à -
lébrer l’Eucharistie avec des femmes.
Mgr De Angelis n’a donc eu dautre
choix que de l’excommunier », a pré-
cisé le Père Thomas Lynch, por-
te-parole de lEglise catholique ca-
nadienne.
Le prêtre excommunié a alors créé
une nouvelle Eglise à Cobourg bapti-
sée Christ The Servant Catholic Church.
La hiérarchie catholique après l’avoir
déclarée schismatique a enjoint aux
dèles de ne pas s’y rendre.
Inde : Les chrétiens redoutent la loi interdisant les conversions
Une nouvelle loi a été votée au
Parlement de l’Etat du Rajasthan le
7 avril dernier. Cette loi prévoit une
peine d’emprisonnement de deux
à cinq ans et une amende pouvant
s’élever à 50 000 roupies (plus de
900 euros) pour toutes conversions
obtenues par « des offres attrayan-
tes, des moyens frauduleux ou par
la force ».
Le Rajasthan, dirigé par le par-
ti nationaliste hindou Bharatiya
Janata Party (BJP), compte moins
de 100 000 chrétiens sur 57 millions
d’habitants.
« Tous sont unanimes à penser
que cette loi cache un motif secret »,
a déclaré Mgr Oswald Lewis, évê-
que catholique de Jaipur. « C’est une
législation manifestement partiale »,
a-t-il ajouté. Car, dans certaines -
gions des groupes fondamentalistes
hindous puissants font régulièrement
pression sur les convertis chrétiens
pour qu’ils se reconvertissent à l’hin-
douisme. Ils n’hésitent pas à les me-
nacer ou à les isoler socialement, a
précisé l’évêque de Jaipur, et « main-
tenant ils sont dispensés des clauses
de la loi ».
Le Conseil général des chrétiens
de lInde a publié un communiqué
clarant que cette loi adoptée par
le Parlement du Rajasthan en toute
urgence et sans débat allait « enfrein-
dre le droit de religion » inscrit dans
la constitution indienne.
Sri Lanka : Loi sur les conversions (bis)
Au Sri Lanka, en juillet 2004,
le parti des moines bouddhistes
Jathika Hela Urumaya (Jhu) a pré-
senun projet de loi intitu« Bill on
Prohibition of Forcible Conversion »
qui dispose que tout individu est tenu
dans un délai imparti - d’informer
les autorités locales de sa conversion.
De plus, est-il précisé, “personne ne
convertira ou ne cherchera à conver-
tir des personnes d’une autre religion
par la force ou par des moyens frau-
duleux.
En août 2004, la Cour suprême
avait décladeux points de ce projet
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