Zoom Recherche Clinique Décem bre 2016 Nur o 11 /8
Janvier 2017
Nuro 11
EDITO
Lannée 2016 a conrmé lengouement de la com-
munauté médicale et scienfique pour limmunothéra-
pie.
Au but des années 2000, nous avons assisté au
veloppement des thérapies ciblées, se traduisant par
le lancement de la magnifique expression desde-
cines personnalisées. L’immunothérapie sinscrit dans
ce#e lignée : il sagit dune approche qui consiste à exci-
ter le système immunitaire pour que les cellules qui le
composent, et plus parculièrement les lymphocytes T,
sa#aquent aux cellules tumorales.
Ulie inialement pour comba#re le mélanome
et le cancer pulmonaire non à petes cellules, ce#e ap-
proche sest étendue à de nombreuses autres tumeurs :
rein, vessie, foie, tumeur ORL, colon
SOMMAIRE
Quest-ce que la recherche clinique ? Page 1
Sa place au sein du centre CARIO-HPCA Page 2
Pourquoi est-elle si importante ? Page 2
La decine nomique et le cancer Page 3
Limmunothérapie décryptée pour vous Page 6
Quest-ce que la recherche clinique ?
La recherche clinique concerne des personnes, quelles soient malades ou non.
Lorsque ces personnes ne sont pas malades, on parle de "volontaire sain". En cancéro-
logie, on ne fait jamais de recherche clinique chez des volontaires sains, mais toujours
chez des paents a#eints dun cancer.
Elle fait suite à la recherche fondamentale (recherche biologique, chimique ou physiologique qui se alise en
instut ou laboratoire de recherche) et à la recherche préclinique (recherche sur lanimal).
La recherche clinique a pour objecf principal dévaluer des médicaments, des techniques de traitement, ou des asso-
ciaons de plusieurs traitements et/ou techniques. Elle se décompose en plusieurs phases successives, qui comportent
chacune plusieurs études cliniques :
Les études de phase I : Ce sont les études de première administraon à la personne humaine. On recherche la
dose maximale tolée. Ces études concernent quelques dizaines de paents.
Les études de phase II : Ces études évaluent lefficacité et les eets secondaires du traitement. Elles concernent
plusieurs dizaines à quelques centaines de paents.
Les études de phase III : Ce sont des études qui perme#ent de comparer le traitement au traitement dit
"standard". Elles concernent plusieurs centaines à plusieurs milliers de paents.
Les études de phases IV : Ce sont des études réalisées aps la commercialisaon du traitement. Elles per-
me#ent dévaluer le traitement sur de grandes populaons de paents et en situaon elle de soins.
Ce nest quà lissue des 3 premières phases de développement quun nouveau traitement pourra être commercialisé
ou considé comme le nouveau traitement standard.
1
Là où les survies ne dépassaient pas quelques
semaines ou mois, elles se comptent sormais parfois
en années.
La recherche clinique au sein du centre CARIO-
HPCA reste à la pointe et a ouvert cinq essais dimmu-
nothérapie dans le cancer du rein, ORL, gastrique,
ovaire, en espérant bientôt dautres indicaons.
Dr Dominique BESSON
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La recherche clinique au sein du centre CARIO-HPCA
Le BEC 22, ou Bureau d’Etudes Cliniques des tes d’Armor, est
une associaon gie par la loi de 1901 et diée à la recherche cli-
nique en cancérologie.
Ce#e associaon a été fondée en 2002 à liniave du Dr Hardy-
Bessard dans le but de structurer et développer lacvité de re-
cherche clinique qui existait au sein de létablissement Clinique Ar-
moricaine de Radiologie. Ce#e acvité a régulièrement progressé et
permis de piloter ps de 250 études cliniques en lespace de 14 an-
es.
Le BEC 22 dère aujourdhui plus de 30 médecins (oncologues
dicaux, radiothérapeutes, radiologues, chirurgiens, urologues,) et assure la mise en place de 15 à 20 nouveaux
protocoles dessai clinique chaque année.
Actuellement, 36 études cliniques sont disponibles au sein du centre invesgateur CARIO-HPCA.
Lassociaon bénéficie depuis toujours du souen de létablissement de santé dans lequel exercent les médecins
qui lui ont donné naissance. Elle a donc rejoint l’Hôpital Privé des Côtes dArmor à Plérin en même temps que len-
semble des équipes médico-chirugicales, techniques et administraves.
Ses locaux sont situés au cœur du service doncologie au 3ème étage. Son équipe opéraonnelle est constuée de
cinq personnes : une coordinatrice, deux a#achées de recherche clinique (ARC), une secrétaire et une inrmière de
recherche clinique. Ce#e équipe aide les médecins invesgateurs à me#re en place et assurer le bon roulement
des essais cliniques. Le BEC 22 est une structure transversale qui travaille non seulement avec les decins et per-
sonnels soignants, mais aussi avec la pharmacie, les services techniques, administrafs et informaques.
Ce#e recherche est bien entendu encadrée par une règlementaon drasque dont l’objecf est de protéger les
droits, la liberté et la curité de la personne qui se prête à une recherche biomédicale. Chaque étude clinique, avant de
buter, doit être autorisée par l’Agence Naonale de curité du Médicament (ANSM) et par un Comité de Protecon
des Personnes (CPP).
La parcipaon à une étude clinique nest jamais obligatoire : il sagit toujours d’une proposion que le paent
est libre daccepter ou non et pour laquelle un lai de réexion lui est systémaquement octroyé. Cela lui permet de
pouvoir en parler à sa famille ou à son médecin traitant et poser toutes les quesons cessaires à un consentement
libre et éclai. De même, après son inclusion dans une étude clinique, le paent est libre darrêter sa parcipaon à
tout moment. Cela ne modiera en rien sa prise en charge et son médecin lui prescrira alors le meilleur traitement ac-
tuellement disponible.
La recherche clinique :
pourquoi est-elle si importante ?
Nous lavons vu, la recherche clinique est le pré-requis indispensable à lémer-
gence de nouveaux traitements. Le cancer est une maladie grave et, si lon peut au-
jourdhui parler de rémission longue, voire de guérison dans certains cas, cest parce
que la recherche clinique a permis lémergence progressive de nouveaux médica-
ments ancancéreux, de nouvelles techniques de radiotrapie ou de chirurgie, de
nouvelles stratégies de traitement.
C’est aussi parce quelle explore les canismes biologiques du cancer : on parle de recherche translaonnelle,
qui estsormais annee à presque toutes les études cliniques. Il sagit d’une recherche fondamentale sur du sang ou
du ssu tumoral dont l’objecf est de mieux comprendre les mécanismes biologiques du cancer.
Elle étudie notamment des voies de signalisaon intracellulaire ou des modificaons néques : cela permet de mieux
comprendre comment une cellule devient cancéreuse ou comment certaines cellules cancéreuses deviennent, parfois,
sistantes à certains traitements en « contournant » les voies biologiques contre lesquelles ils sont diris.
Equipe opéra onne lle de lAs sociaon BEC 22.
De gauche à droite : Anne -Hélène BOIVIN (ARC), Valér ie CLAUSE (secrétaire),
Dominique GILLET (ARC), Isabelle LEBAS (Infirmière) et Aude VINCENT (Coo rdinatr ice).
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La recherche translaonnelle permet également didenfier des marqueurs biologiques d’efficaci ou de sis-
tance au traitement étudié. Une fois ces biomarqueurs idenfiés, on peut mieux cibler les paents qui bénéficieront le
plus dun traitement don.
La recherche clinique permet donc, avant tout, de faire évoluer les traitements contre le cancer. Elle est en per-
tuelle évoluon, et cest aussi en cela quelle est primordiale. En nous poussant à nous interroger, elle nous permet
de découvrir, dapprendre et de progresser.
Aude VINCENT
La médecine génomique et le cancer
La génomique devient essenelle dans la prise en charge du cancer car elle permet d’aner le diagnosc et la
classicaon des tumeurs. Dans le cadre du Plan Médecine Génomique présenté en mai 2016 et soutenu par lEtat, il
est prévu quà l’horizon 2020, en France, 50 000 paents par an porteurs de cancers métastaques et réfractaires au
traitement, puissentnéficier du séquençage complet du nome de leur tumeur.
Le Plan Médecine nomique a pour objecf, entre autres, de faire progresser la précision des diagnoscs molé-
culaires, ainsi que de raccourcir leur lai de rendu de résultat. Ce#e amélioraon doit passer par limplantaon des
instruments de dernière néraon qui opmisent les techniques de séquençages. En foncon du diagnosc molécu-
laire, les paents pourraient ensuite proter de l’expérimentaon de thérapeuques ciblées adaptées au prol -
que de leur tumeur.
Devant lavancée de la génomique, la méthodologie des essais thérapeuques a dû évoluer. De nouveaux types
d’essais ont été mis en place pour tester les thérapies ciblées sur différents marqueurs cible dans diérents types de
cancer. Dans son rapport du 02/12/2014 intulé "Conduite des essais cliniques de médicaments en onco/hématologie
ciblés, guidés par la génomique ", l’ANSM met en avant deux types dessais :
Les essais dits "basket" ou "panier" Les essais dits "umbrella" ou "parapluie"
Quelques défini,ons :
nome : Ensemble du matériel néque (molécule
d’ADN dune cellule).
nomique : Science qui consiste à crypter le -
nome dun organisme pour comprendre son foncon-
nement, sa structure et son organisaon.
Médecine génomique : Médecine qui consiste à traiter
chaque paent de façon individualisée en foncon des
scicités nomiques de sa maladie.
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Par ailleurs, le développement de la nomique permet également de proposer des essais qui visent à idenfier
les marqueurs moléculaires prédicfs de bonne ponse ou de résistance à un traitement de référence. Dans ces
études, il ne sagit pas dévaluer l’ecacité du traitement qui est déjà prescrit dans la praque courante, mais de défi-
nir si les caractérisques moléculaires de la tumeur sont associées à un bénéce ou un désavantage clinique pour ce
traitement.
Par exemple, dans létude SAFIR-TOR, à laquelle parcipe le centre CARIO-HPCA, les paentes recrutées sont
a#eintes dun cancer du sein métastaque pour lequel leurs oncologues proposent une thérapie ciblée connue qui est
un inhibiteur de mTOR. Des biopsies des sites tastaques eectuées avant l’iniaon du traitement perme#ront de
finir le prol nomique de la tumeur. Par la suite, si les paentes psentent une résistance au traitement, elles bé-
ficieront de recommandaons thérapeuques spéciques aux marqueurs moléculaires psentés par leur tumeur.
Lessor de la decine nomique est favorisé par le développement des techniques de queage à haut débit
qui perme#ent un rendu de résultats plus rapide. Grâce au Plan mis en œuvre par la France, un plus grand nombre de
malades va pouvoir béficier de ce#e technologie. Ce qui laisse présager que de mulples quesons vont être soule-
es. En effet, les données issues des analyses du génome des tumeurs devront être rées de manière pernente,
tant au niveau thérapeuque qu’au niveau éthique.
Les essais panier perme#ent dévaluer lefficacité dun me traitement dans un grand nombre de localisaons
tumorales présentant une ou plusieurs anomalies moléculaires ciblées. Par exemple, létude Ac crizonib évalue
lecacité et la toxicité de la thérapie ciblée crizonib. Près de 20 cohortes de paents avec des types de cancers dié-
rents (sein, colorectal, ovaire, rein, poumon, ) constuent la populaon concernée par ce#e étude.
Les paents sont éligibles au programme Ac crizonib si lanalyse moléculaire de leur tumeur idenfie au
moins une mutaon des nes ALK, MET, RON et ROS1. Ces nes sont des cibles biologiques spécifiques du crizonib.
Lessai Ac crizonib est toujours ouvert aux inclusions et le centre CARIO-HPCA y parcipe.
Les essais parapluie, quant à eux, donnent accès à plusieurs thérapies ciblées, spéciques des mutaons retrou-
es mais dans un seul type de cancer. Par exemple, dans létude SAFIR-02 BREAST, les paentes porteuses d’un can-
cer du sein tastaque en 1ère ou 2ème ligne de chimiothérapie pourront recevoir un traitement de maintenance
adapté au prol nomique de leur tumeur. Huit traitements ciblés expérimentaux sont disponibles dans ce#e étude.
Source : h#p://www.e -cancer.fr/Paents-et-proches/Se-faire-soigner /Traitements/The rapies-ciblees -et-immunotherapie -spec ifique /Ac ces -aux-nouveaux-traitements
Dominique GILLET
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La médecine génomique personnalisée
Source : h#p://www.cea.fr/mulmedia/Documents/ infographie s/Defis-du-CEA-HS70ans-infographie -genomique.pdf
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