
Scénarisation DREAL Haute-Normandie
Impacts possibles du changement climatique Impacts possibles du développement du territoire
Projections climatiques pertinentes (Note Météo France) Impacts liés Scénario de territoire tendanciel Impacts liés Scénario de territoire "positif"
Erosion du trait de côte
Submersion marine
- L'élévation des températures minimales en hiver explique une 
réduction du nombre de jours de gel : le nombre de jours de gel 
diminuerait de moitié d'ici la fin du 21ème siècle (de 40 jours 
aujourd'hui à 15 à 25 jours en 2080) ; cette évolution conduirait à 
une très faible occurence de gelée sur la zone littorale ;
- Les précipitations annuelles sont à la baisse pour 
toutes les échéances et pour tous les scénarios : la 
diminution est maximale à la fin du siècle avec -70mm à -150mm, 
soit -10% à -20% du cumul actuel ;
- Le recul du cumul pluviométrique est légèrement plus 
important près des côtes (c'est sur cette zone que les cumuls 
sont les plus forts actuellement (1000mm contre 700mm au sud de 
l'Eure))
La variabilité climatique qui s’exprime sur le littoral haut-normand 
(notamment d’octobre à mars) est à l'origine d'une amplitude thermique et 
de contrastes pluviométriques importants. Ils participent activement à la 
dynamique littorale en offrant des conditions favorables au processus 
d’érosion, renforcées en période de gel. Le recul pluviométrique et 
la réduction projetée du nombre de jours de gel pourraient 
avoir un effet positif sur la réduction de l'érosion du littoral à 
falaises. Toutefois l'élévation du niveau de la mer et le 
maintien des vents dominants et vents forts qui génèrent la 
houle, agent d'érosion pourraient avoir un impact renforcant 
sur le phénomène.
L'élévation du niveau marin devrait avoir un impact sur une 
accentuation du phénomène d'érosion des plages de Haute-
Normandie.
- L'INSEE note que le littoral de la Côte d'Albâtre demeure un peu 
plus densément peuplé que la moyenne de la région. Cependant, 
l'attractivité des côtes de la Manche - contrairement à 
la majeure partie des littoraux métropolitains - est en 
recul.
- La croissance urbaine de la région Haute-Normandie se concentre 
le long de la Seine ; l'agglomération du Havre fait 
exception à la tendance de recul démographique du 
littoral (la population de la ville et des villes périphériques connaît 
une légère croissance) du fait d'une augmentation de l'activité 
industrialo-portuaire
- L'activité portuaire de transports de marchandises 
connaît une croissance soutenue au cours du 21ème siècle 
du fait d'un soutien important de la part des autorités publiques.
L’érosion du littoral peut avoir des impacts écologiques (destruction de 
milieux naturels à forte valeur biologique) et économiques (rupture de 
routes, écroulement de maisons, fragilisation de paysages touristiques, 
etc.).
La perte de dynamique du littoral devrait entraîner une stabilisation 
des enjeux exposés à l'érosion. L'érosion étant un phénomène lent, 
les principaux enjeux sont le maintien des espaces naturels et agricoles 
"rongés" par l'érosion du trait de côte (la perte d'habitats pour la faune et 
flore marine).
Les côtes reculent ou s’engraissent de façon naturelle, sous l’influence des 
vagues, du vent, des courants, du gel et de la pluie suivant les saisons et 
selon leur typologie. Toutefois, la croissance des activités 
portuaires accompagnée d'une augmentation de 
l'artificialisation des estuaires peut conduire à des 
perturbations des flux de sédiments le long des côtes, qui 
auraient pour conséquence une réduction du volume de certaines plages 
(blocage de l'apport de sédiments continentaux, barrières aux courants et 
flux solides). La réduction du volume des plages (phénomène de 
subsidience) entraînerait une plus grande fragilité des côtes face 
Un scénario positif d'aménagement du littoral pour la réduction 
des impacts du climat sur le risque érosion veillerait à ce que, 
dans l'artificialisation du littoral, les installations portuaires et 
digues n'aboutissent pas à fixer le littoral ; il convient 
d'assurer le maintien des flux de sédiments 
essentiels à l'"auto-défense" des plages face à 
l'érosion. 
La dynamique d'aménagement devra suivre une vigilence sur 
la localisation des bâtiments et équipements nouveaux ; il 
s'agira d'intégrer les scénarios d'évolution du 
climat dans les projets urbains littoraux.
- Les incertitudes sont encore très nombreuses sur l’évaluation de 
l’élévation du niveau marin : l’ONERC retient une hypothèse « 
optimiste » de +0,40 m, « pessimiste » de +0,60 m et « 
extrême » de +1 m en 2100 par rapport à l’année 2000 ;
- Pas de changement notable, ni à la hausse, ni à la 
baisse sur le phénomène « vent » ; le projet IMFREX parle 
d'une hausse modérée du risque de tempêtes en 
Manche et Mer du Nord
Les côtes normandes étant des zones à fort marnage, le risque de 
submersion marine est réduit par de bas niveaux d’eau. 
Même si les incertitudes concernant les tempêtes restent nombreuses, à 
régime des tempêtes constant, l’élévation du niveau marin 
devrait amplifier leur impact sur les littoraux. Du fait de cette 
élévation, les vagues vont aller de plus en plus haut sur le rivage et 
pourront ainsi modifier les profils des plages et des côtes rocheuses. 
L’élévation du niveau de la mer va augmenter les risques de 
submersion des zones littorales basses et pourrait fragiliser 
de nombreuses digues et ainsi submerger les polders 
arrière-littoraux.
- La croissance (modérée) de la population haut-normande 
s'effectue principalement dans le département de l'Eure. Le littoral 
de Seine-Maritime, et en particulier les villes 
portuaires, sont peu attractives d'après l'INSEE (leur 
population a reculé entre les recensements de 1999 et 2006). Le 
scénario tendanciel pose toutefois l'hypothèse d'une légère 
croissance urbaine dans l'agglomération du Havre. 
- Le recul démographique du littoral n'empêche pas la dynamique de 
construction sur le littoral de se maintenir (principalement des 
résidences secondaires), accompagnée de la création 
d'établissements de services touristiques (loisirs, balnéo, hôtellerie, 
commerces, etc.).
- L'activité portuaire de transports de marchandises connaît une 
croissance soutenue au cours du 21ème siècle du fait d'un soutien 
important de la part des autorités publiques. Des extensions 
importantes du port du Havre et des ports de proximité 
du littoral (Dieppe, Fécamp, etc.) sont réalisées.
Les côtes basses urbanisées sont particulièrement sensibles au risque de 
submersion de tempête ; l'extension des zones basses littorales 
aménagées pour des activités industrialo-portuaires ou pour 
des activités de loisirs/tourisme implique une augmentation 
des enjeux exposés à la submersion. 
Le maintien de l'activité de construction sur le littoral projeté dans le 
scénario tendanciel, même s'il ne répond pas à une installation de 
population résidente, a pour effet d'augmenter les enjeux exposés à la 
submersion marine de tempête.
L’évaluation de l’évolution du risque de submersion marine à long terme 
doit s’intéresser à l’évolution relative du niveau de la mer par rapport à la 
côte (en mouvement elle aussi) ; les aménagement littoraux 
pourraient créer une perte d'altitude de la côte du fait du 
phénomène de subsidience (cf. ci-dessus), ce qui conduirait à 
renforcer le risque de submersion pour ces territoires.
L'implantation projetée de nouveaux réacteurs nucléaires sur la côte haut-
normande (EPR de Penly à court terme) expose de nouveaux enjeux sur le 
littoral régional (avec des effets en chaîne potentiellement importants pour 
les systèmes écologiques et économiques locaux).
La réduction du risque de submersion dans le cadre d'un 
scénario de territoire ambitieux implique une vigilence sur 
l'exposition des nouveaux bâtiments et 
équipements construits dans les zones à risque 
dans une perspective d'évolution du climat (en 
intégrant l'impact des aménagements littoraux et estuariens 
sur les déterminents du phénomène de submersion). La mise 
en oeuvre d'une politique d'urbanisation contrainte du littoral et 
la préservation du cordon de galets et de l'épaisseur des 
plages sont des éléments importants de cette politique 
préventive du risque ; la généralisation des études 
d'impact des aménagements littoraux sur la 
morphologie des plages peut être une mesure de 
soutien à un scénario de territoire positif.
Intrusion saline dans les 
aquifères côtiers
- Les incertitudes sont encore très nombreuses sur l’évaluation de 
l’élévation du niveau marin : l’ONERC retient une hypothèse « 
optimiste » de +0,40 m, « pessimiste » de +0,60 m et « 
extrême » de +1 m en 2100 par rapport à l’année 2000
- Les précipitations annuelles sont à la baisse pour 
toutes les échéances et pour tous les scénarios ; le 
recul du cumul pluviométrique est légèrement plus 
important près des côtes 
Les aquifères côtiers, qui sont en contact avec la mer sont plus ou moins 
sensibles aux intrusions salines. Même si la vulnérabilité des aquifères 
haut-normands est jugée moyenne par le BRGM, l'élévation du niveau 
marin devrait faire évoluer l'équilibre eau douce/eau salée et 
favoriser la pénétration d'un biseau salé dans les ressources 
aquifères.
L'élévation du niveau marin et le recul pluviométrique (qui modifie les 
temps d'inondation des espaces) sont de nature à modifier les salinités et 
des valeurs de pH des sols en milieu estuariens. Cette évolution devrait 
impacter la structure des communautés et sur la répartition spatiale des 
espèces végétales. Globalement, la réorganisation des habitats 
devrait se traduire par un accroissement des communautés 
marines, au dépend des communautés typiquement 
estuariennes.
- Le scénario tendanciel retient l'hypothèse d'une légère 
croissance urbaine dans l'agglomération du Havre alors 
que la population littorale présente une légère tendance au recul.
- La dynamique de construction sur le littoral est portée par le 
développement des capacités d'accueil et loisirs à 
destination des touristes.
L'augmentation des activités touristiques et, pour la région havraise, de la 
population résidente entraîne une croissance de la pression 
anthropique sur les aquifères côtiers (pour l'usage eau potable). 
La croissance de ces prélèvements peut provoquer une perturbation de 
l'équilibre eau douce/eau salée et le déplacement de 
l'interface entre les masses d'eau, qui aurait pour 
conséquence la salinisation de la ressource prélevée.
L'augmentation des prélèvements peut de ce fait renforcer l'impact de 
l'élévation du niveau marin.
La prise en compte de l'élévation du niveau marin et de 
l'augmentation "naturelle" de la pression saline dans les 
aquifères côtiers dans le cadre d'un scénario positif conduirait 
à maîtriser la demande en eau potable dans les 
régions dépendantes des aquifères littoraux. Il s'agit 
donc ici de conditionner les développements urbains 
et touristiques sur le littoral à la capacité de 
développement de l'exploitation des aquifères 
côtiers ou à la possibilité d'exploitation d'autres 
sources d'eau potable.
Fragilisation de la 
biodiversité littorale et 
estuarienne
- L'évolution de la température des eaux de surface est étroitement 
liée à l'évolution de la température de l'air (au cours du 20ème 
siècle, elle a augmenté de +1°C à l’échelle du globe et +2°C pour les 
eaux de l’Atlantique Nord) ; il n'y a pas de projection sur le paramètre 
mais l'évolution des températures de l'eau suivra celle 
des températures atmosphériques ;
- Poursuite et accentuation de l'élévation de la 
température atmosphérique moyenne projetée pour la 
Haute-Normandie : +1,5°C à +3,5°C à l'horizon 2080 (l'augmentation 
a été de +0,8°C dans le Nord de la France au cours du 20ème 
siècle) ;
- Les incertitudes sont encore très nombreuses sur l’évaluation de 
l’élévation du niveau marin : l’ONERC retient une hypothèse « 
optimiste » de +0,40 m, « pessimiste » de +0,60 m et « extrême » de 
+1 m en 2100 par rapport à l’année 2000
L’élévation du niveau de la mer peut provoquer une extension des 
vasières à l’intérieur des fleuves et favoriser l’extension des 
zones salées, ce qui peut impacter la biodiversité estuarienne.
La température de l’eau influence la phénologie de certaines 
espèces et contrôle la répartition géographique de 
nombreux organismes aquatiques. 
L'évolution des équilibres climatiques peut être favorable à l'extension 
de certaines plantes aquatiques invasives qui coloniseraient 
les espaces estuariens et littoraux.
La tendance à la colonisation progressive d'espèces aviennes 
méridionales devrait se poursuivre dans un contexte d'élévation des 
températures atmosphériques.
- L'exploitation du littoral haut-normand est inscrite au 
cœur du développement touristique de la région dans le 
scénario tendanciel. Les équipements et bâtiments construits pour 
favoriser la croissance du tourisme balnéaire sont installés dans les 
zones basses, au plus près du front de mer (le littoral à falaises est 
préservé). 
- Dans les zones portuaires, le développement de l'activité 
de transports maritime de marchandises a pour 
conséquence l'accroissement des capacités d'accueil 
et de stockage de biens le dans les estuaires. La 
circulation des bateaux connaît une augmentation marquée dans les 
ports haut-normands au cours du 21ème siècle.
Le développement de l'activité touristique et des capacités d'accueil des 
zones portuaires entraîne une consommation importante 
d'espaces naturels et un certain mitage des espaces 
naturels sur la frange littorale (pression supplémentaire sur les 
espaces intertidaux notamment, menacés par l'élévation du niveau de la 
mer). Mitage et réduction des espaces naturels ont un impact direct sur la 
capacité de certaines espèces faunistique et floristique à se maintenir 
(développement, reproduction, migration).
L'impact des aménagements urbains est particulièrement 
notable dans les espaces estuariens, interfaces entre le domaine 
continental et le domaine marin, qui subissent un ensablement marqué du 
fait de la croissance de l'activité portuaire (artificialisation des estuaires et 
augmentation du trafic maritime), d'une part, et une salinisation du fait de 
l'élévation du niveau marin, d'autre part.
La protection des habitats littoraux et estuariens devient un 
objectif central des documents d'urbanisme et 
d'aménagement du littoral dans le scénario positif. Une 
dynamique de compensation des consommations 
d'espaces intertidaux pour l'urbanisation (par la 
création de nouveaux espaces pour le développement 
d'habitats faunistiques et floristiques) est inscrite dans les 
pratiques d'aménagement local.
La lutte contre la fragmentation des espaces 
naturels inscrite dans le scénario positif permet de maintenir 
les capacités d'accueil de populations avicoles migrant en 
nombre important.
Fragilisation des 
activités de pêche et 
conchyliculture
- L'évolution de la température des eaux de surface est étroitement 
liée à l'évolution de la température de l'air (au cours du 20ème 
siècle, elle a augmenté de +1°C à l’échelle du globe et +2°C pour les 
eaux de l’Atlantique Nord) ; il n'y a pas de projection sur le paramètre 
mais l'évolution des températures de l'eau suivra celle 
des températures atmosphériques ;
- Poursuite et accentuation de l'élévation de la 
température atmosphérique moyenne projetée pour la 
Haute-Normandie : +1,5°C à +3,5°C à l'horizon 2080 (l'augmentation 
a été de +0,8°C dans le Nord de la France au cours du 20ème 
siècle) ;
- Elévation de la température moyenne maximale (moyenne annuelle 
des températures maximales quotidiennes) supérieure à l'élévation 
de la température moyenne : +2°C à +6°C d'ici la fin du 21ème 
siècle ;
- L'élévation des températures minimales en hiver explique une 
réduction du nombre de jours de gel : le nombre de jours de 
gel diminuerait de moitié d'ici la fin du 21ème siècle (de 40 jours 
aujourd'hui à 15 à 25 jours en 2080) ; cette évolution conduirait à 
une très faible occurence de gelée sur la zone littorale
L'élévation de la température des eaux de surface devrait amener une 
évolution de la période de migration de certaines espèces 
de poissons et peut aboutir à la disparition de certaines 
espèces dans les espaces estuariens et littoraux.
L'évolution des aires de répartition de certaines espèces et l'évolution des 
cycles de vie (perturbation des périodes de reproduction par exemple) 
peuvent avoir un impact important sur le rapport 
proie/prédateur et conduire à une disparition de certaines 
espèces.
Les activités de pêche et conchyliculture subissent les impacts 
d’évènements de submersion marine de tempêtes, qui devraient 
augmenter. L’élévation de la température de l’eau marine peut impliquer 
un processus de dégradation de la qualité de 
l’environnement littoral défavorable aux espèces conchylicoles.
Le recul des gelées et l'élévation des températures minimales et moyennes 
en hiver devrait impacter la production conchylicole.
L'augmentation de la fréquence des épisodes caniculaires devrait 
impacter la répartition des espèces de poissons. 
L’augmentation de la température devrait également 
modifier la composition phytoplanctonique. Une anomalie 
thermique (négative l’hiver et positive l’été) peut avoir des 
conséquences directes sur la composition 
phytoplanctonique et sur la taille des espèces. Ces évolutions 
demanderont une adaptation de la filière pêche.
- Le scénario tendanciel prévoit une augmentation de 
l'artificialisation de l'estuaire de la Seine du fait 
notamment du développement de la zone industrialo-portuaire du 
Havre et de l'activité des ports haut-normands. Les autres estuaires 
haut-normands connaissent une artificialisation moins marquée.
- L'activité de pêche côtière en Haute-Normandie se maintient dans 
un contexte concurrentiel difficile.
- L'activité portuaire est en croissance forte au cours du 21ème 
siècle
L'artificialisation croissante de l'estuaire de la Seine et des espaces 
estuariens en Haute-Normandie, cumulée à l'augmentation de l'activité 
portuaire, aura un impact sur la qualité de l'environnement littoral ; elle 
peut impliquer une certaine pollution de l'eau qui renforce 
l'impact de l'élévation des températures marines sur la 
dégradation des processus biogéochimiques (blooms algueux 
et/ou phytoplanctoniques).
La circulation des bateaux peut être impactée par l'eutrophisation de l'eau 
dans l'espace estuarien (obstruation des circuits de refroidissement) ; la 
gestion des opérations portuaires peut, de ce fait, devenir 
plus compliquée et plus coûteuse.
Le maintien des espèces exploitées par la filière de pêche 
maritime passe par le maintien des capacités 
nourricières des estuaires. C'est une orientation 
essentielle du scénario positif.
Le développement des activités portuaires dans un scénario 
positif veillerait par ailleurs à ne pas augmenter la 
pollution de l'eau ; cela intègre une vigilence dans le cadre 
des aménagements portuaires et une surveillance étroite des 
circulations des bateaux.