Troisième cours

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AEROLOGIE
Météorologie : étude des mouvements de masses d’air à grande échelle (globe et centaines de kms)
Aérologie : études de ces mêmes mouvements à échelle locale
Deux concepts intéressent le parapentiste qui le conduisent au vol en thermique et au vol en dynamique.
Le vent :
Au niveau global : La pression atmosphérique en un point est le résultat de la masse de la colonne d’air
au-dessus de ce point. La pression sur la terre est haute si de l'air lourd et froid descend. Elle est
basse si de l'air chaud et léger monte. Les différences de pression qu’on note sur le globe terrestre
sont dues à un réchauffement différentiel entre ces points.
En effet, l’angle d’incidence du rayonnement solaire varie de l’équateur aux pôles. Dans le
premier cas, il est perpendiculaire à la surface de la Terre alors que dans le second, il est
rasant. Cette variation conditionne le pourcentage d’énergie solaire reçue en chaque point de la
surface terrestre.
Par ailleurs, il chauffe les mers et les continents mais pas au même rythme. Une fois
réchauffés, ces derniers chauffent à leur tour les masses d'air qui les surplombent. L'air se
met alors en mouvement, car il augmente de volume lorsqu'il est chauffé. Il devient plus léger
et s'élève.
La différence de pression ainsi créée est la force qui déplace l’air et donc crée du vent ! Si la Terre ne
tournait pas sur son axe, la circulation serait donc directe entre les centres de haute et de basse
pression.
Dans les situations locales : Le vent est causé par ce différentiel de pression et de température. Voici
trois cas qui se produisent lorsque la circulation générale des vents météo est nulle ou très faible :
L’air froid plus dense en haut d’une montagne y crée une pression plus forte que dans la vallée.
Le gradient de pression fait alors dévaler la pente à l’air : cela génère donc un vent dit
catabatique. On rencontre ce genre d’effet le plus souvent la nuit.
Durant le jour, près des côtes d’un lac ou de la mer, le soleil réchauffe plus rapidement le sol
que l’eau. L’air prend donc plus d’expansion sur terre et s’élève créant une pression plus basse
que sur le plan d’eau. Une brise de mer (lac) s’établit donc. La même chose se produit la nuit
mais en direction inverse, la brise de terre, alors que c’est la rive qui devient plus froide.
Dans le cas de nuages convectifs comme les orages, c’est l’instabilité de l’air qui donne les vents
encore appelés thermiques.
Cependant, ce qui fait la joie du parapentiste doit aussi le maintenir en éveil : dés lors qu’il y a du vent
et/ou des thermiques, il y a aussi des turbulences !
LE VOL EN THERMIQUE
Le parapentiste monte en exploitant les courants ascendants créés par le mécanisme de convection.
1 – Schéma général
Cunimb
Saturation
Convection
Rayonnement
Conduction
Le réchauffement du sol (conduction) se communique à l'air qui, dilaté donc plus léger, se met à monter
et se refroidit par détente. Il y a naissance d’une bulle thermique : alimentée régulièrement, cela peut
être une colonne.
Les nuages de convection apparaissent d'autant plus facilement qu'il y a de l'air froid en altitude
(masse d'air instable). C’est le cumulus cher au parapentiste. Il nait sous la forme d’une barbule, puis
devient plus consistant (cumulus médiocris), forme d’un triangle à la pointe vers le haut. Pointe vers le
bas, il n’est plus alimenté et se désagrège ! Il peut évoluer en cumulus congestus (chou fleur) aux
contours bien nets qui précède le stade du cumulonimbus ! Ce dernier peut générer des vents violents
et son rayon d’influence en montagne peut dépasser 20 km !
;o) De part et d’autre de l’ascendance, il ya de l’air descendant : la dégueulante !
;o) Le vent incline + ou – les ascendances selon leur taille et leur puissance !
2 – Le déclenchement des thermiques
- L’humidité doit être résorbée avant que le sol ne puisse s’échauffer ! Ces surfaces sont plutôt des
zones d’air frais.
- Le rayonnement solaire et l’angle d’attaque des rayons : plus ils sont perpendiculaires au sol, plus la
température sera élevée.
- Le vent favorise le décollement des ascendances … mais trop de vent empêche la stagnation de l’air au
sol et donc son réchauffement.
- Le contraste et la nature des sols : expositions différentes (un contraste de 3° suffit), couleurs des
sols, …
;o) Imaginer les zones favorables en trouvant la chaleur qu’un marcheur chercherait (ou la fraîcheur).
3 – Chasser les thermiques
Le pilote doit tout d'abord avoir une connaissance générale des conditions aérologiques de la journée :
air stable ou instable, évolution des conditions, … Ensuite, c'est un observateur des lieux : le site, les
contrastes, la topographie, la nature des sols, les couleurs, …
En vol et en situation " basse ", il repère les mouvements des feuilles et tente d'anticiper les zones de
déclenchement des thermiques. En situation " haute ", les oiseaux et les nuages sont ses indicateurs
privilégiés.
Un débutant aura tendance à regarder les autres ailes … qui confortent ou non son analyse préalable.
Vous êtes seul, … adoptez le principe " d'humilité ".
4 – Exploiter les thermiques
Le schéma représente les zones importantes du thermique (schéma Christophe Champetier). Du bleu
clair au bleu plus foncé, ce sont les zones les plus favorables à l'exploitation de la bulle. Les zones
jaunes ont tendance à sortir le parapentiste du thermique et peuvent être dangereuses (zone de
dégueulantes, turbulences). Le trajet en rouge optimise l'exploitation de la bulle.
– Entrée dans le thermique
Vous entrez de face : il s'en suit un cabré de l'aile avec diminution de la vitesse et augmentation de
l'angle d'incidence qu'on régule en levant les commandes … sans tout lâcher !!!
Vous entrez de côté, une partie de l'aile se soulève (la commande devient dure). Il faudra tourner de ce
même côté.
– Exploitation du thermique
Vous êtes prés du relief, préférez les 8 avec des virages plus ou moins aplatis selon la taille supposé du
thermique. Agrandissez le 8 au fur et à mesure que vous montez.
Vous êtes loin du relief, enroulez à inclinaison modérée : si le thermique est étroit, on enroule serré
pour progressivement élargir sa zone d'évolution; en ascendances larges, l'inclinaison peut être faible
avec un travail sellette accru.
Le thermique peut être incliné (par le vent) et engendrer une dérive de votre trajectoire. Vous volez
alors au-dessus et en arrière du relief. Attention au retour si le vent forci et à l'effet bagnard en cas
de sortie du thermique.
Vous avez un doute, tournez plutôt vers le vent … pour mieux revenir dans le thermique.
– Sortie de thermique
Le pilote rencontre cette fois ci l'inverse de ce qu'il a rencontré en entrant : possibilité d'abattée ou
de fermeture asymétrique dont l'amplitude varie avec le feeling de pilotage et la violence du
thermique.
– Cas particulier du thermique sous le vent
A exploiter qu’avec beaucoup de prudence : pilotage sûr, voile plutôt stable. En général, l’ascendance
est d’une forte intensité et les turbulences périphériques sont amplifiées. Dans des cas extrêmes, la
voile peut sortir complètement de son domaine de vol, les commandes deviennent dès lors totalement
inefficaces.
Ne pas confondre ce cas de figure avec des vols dans des " micro climats " sous le vent.
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