Psychologie de l'islamisme
par Félix Savarel
Présentation
Dans les discussions sur l'islamisme, en particulier radical, on voit surtout les analyses
politiques ou sociologiques qui décrivent le phénomène très en détail, mais rarement des
discussions psychologiques approfondiesi. Ce sujet est de nouveau d’actualité avec le printemps
arabe et la remontée subséquente aux élections de parties islamistes. En fait, la violence est reliée
à l'évidence à ce qui se passe dans l'esprit des personnes. Quand on s'intéresse par exemple au
jihâdisme deterritorialisé du type d'al Qaida et de sa nébuleuse, on s'aperçoit que le combat des
idées et des symboles est au moins aussi important, si ce n'est plus, que le combat militaire. C'est
parce que dans l'ensemble, les jihâdistes savent manier cette dimension qu'ils remportent la
sympathie avouée ou inavouée d'une partie non négligeable des masses musulmanes, et même de
certains Occidentaux. Pour des professionnels de la santé mentale dont je fais partie, il est clair
que le noeud du fondamentalisme en général est une dépression qui se transforme en paranoïa,
selon une oscillation bien connue en psychopathologie. Quand on va plus loin vers les racines du
problème, on trouve un refus rigide de l'autre, que ce soit la femme, l'infidèle, où le musulman
'hypocrite', munafiq qui déjà dans le Coran s'attire nombre de malédictions. Toutes ces réflexions
m'ont poussé à rédiger un ouvrage entier sur le sujet, bientôt à paraître. Il va dans le sens de ce
qu'on appelle maintenant la psychohistoire, c'est une association de disciplines qui permet de
comprendre beaucoup de faits plus en profondeur.ii Commençons maintenant par analyser le lien
entre dépression et paranoïa :
Le passage de la dépression à la paranoïa
On connaît assez bien les causes générales de la dépression pour nombre de musulmans
d'aujourd'hui : on incrimine classiquement les effets du colonialisme, avec une pénétration du
monde occidental sous toutes ses formes dans les terres sacrées de l'islam. La présence des
troupes américaines en Arabie Saoudite pendant la première guerre du Golfe, puis à Bagdad à
partir de 2003 en est le symbole le plus voyant souvent évoqué par les islamistes eux-mêmes.
Cependant, la globalisation de la consommation serait suffisante à elle seule à faire s'effondrer le
vieux rêve absolutiste d'une société purement et complètement islamique. Evidemment, la
perspective de la fin de la bulle pétrolière n'est pas réjouissante pour les musulmans qui ont un
minimum de perspicacité. Vu l'importance de l'investissement de leurs pays en possessions de
puits de pétrole dans les armements plutôt que dans des secteurs utiles, il n'est pas dit que les
choses se passent bien économiquement pour eux lorsque la manne du pétrole cessera.
Il y a à mon sens dans l’islam deux causes de dépression qui sont beaucoup moins évoquées,
mais qui ont une grande importance psychologique : déjà, le retour à la réalité actuelle est
vraiment dur pour beaucoup de musulmans car il fait suite à ce qu'on peut considérer
raisonnablement avoir été des idées de toute-puissance. Il est vrai qu'à deux reprises, vers le
VIIIe-IXe siècle et au XVIe siècle, il aurait été possible que l'islam remporte une victoire
définitive sur la chrétienté. Au Moyen Âge, la civilisation musulmane été sur certains points
supérieurs à celle de l'Europe. Cette cause de dépression devient centrale chez les islamistes avec
leur obsession de la restauration du Califat, aussi peu réaliste qu’elle puisse être en pratique.
Une autre cause de dépression pour les musulmans, moins souvent évoquée, est la remise en
cause profonde des origines historiques de l'islam. le point suivant est facile à comprendre : si la
tradition s'est lourdement trompée sur un fait aussi central que la révélation du Coran à
Mohamed, quel crédit peut-on apporter aux détails de sa vie, aux subtilités psychologiques de ses
relations avec ses neuf épouses par exemple ou à l’intelligence de ses manœuvres stratégiques ?
La Shira, la première grande biographies de Mohamed, a ses premières versions qui remontent à
100 ou 150 ans après l'existence supposée du Prophète, et elles continueront à être augmentées
jusqu'au XIIe et XIIIe siècle. En guise de crédibilité, elle n’en a probablement guère, et ceci
représente un choc bien compréhensible pour les fidèles musulmans actuels, qui fait le lit d'une
rigidification de type islamiste iii. Les fondamentalistes sont aveuglés par leurs émotions, et
s'enfonceront dans ce qu'on peut appeler un déni psychotique de réalité. Pour ne pas se laisser
aller à la dépression, ils s'engouffreront et s'engouffrent déjà dans une réaction radicale contre les
« ennemis de l'islam » pouvant déboucher sur la paranoïa. Les fondamentalistes sentent que le sol
est en train de s'effondrer sous leurs pieds, et ils ont un rêve probablement absurde, mais c'est
comme un délire qui les guide : pouvoir conquérir la terre entière pour étouffer les critiques, en
particulier historiques, par la terreur et le gel des informations. Il faut reconnaître qu’ils
réussissent d'ailleurs à le faire assez efficacement dans les pays d'islam, même ceux supposés
libéraux.
De quelle façon se manifeste la paranoïa de l'islamisme ? Par une extension en réseau d'un
délire de persécution systématisée, avec un persécuteur désigné central mais qui peut varier aussi
au cours du temps et selon les circonstances. Pour l'instant, le persécuteur le plus courant est le «
grand complot Américano-sionistes ». Ce délire a mené à des épidémies de croyance dénuées de
fondement comme par exemple celle selon laquelle ce serait la CIA ou le Mossad qui auraient
organisé les attentats du 11 septembre pour donner un mauvais nom à l'islam. Cette version de
théorie du complot a été relayée pendant longtemps par les medias gouvernementaux du Moyen-
Orientiv, alors qu’il s’agit d’une réelle psychopathologie.
Les idées d'encerclement, d'enfermement et d'étouffement sont éminemment dangereuses du
point de vue de la psychiatrie classique : elles entraînent des réactions de violences aiguës,
pouvant aller jusqu’au suicide ou au meurtre. Ce n'est pas rassurant dans ce sens-là de voir que
l'Iran, de par ses provocations, s'enferme dans des idées d'encerclement de plus en plus
psychotiques, qui fait monter en miroir la pression d si ans le public israëlien et occidental, en
particulier aux États-Unis.
Le meurtre d'Allât par Allah est-il fondateur de l'islam ?
On peut considérer que le refus violent de l'autre chez l'islamiste, qu'il soit infidèle ou même
musulman modéré, était basé psychologiquement sur le refus de l'autre comme femme. Après
avoir étudié et réfléchit depuis plusieurs années sur ces questions-là, j'en suis venu à la
conclusion que cette attitude était probablement enracinée dans la métaphysique monothéiste d'un
Dieu purement mâle, et plus précisément pour l'islam au meurtre fondateur d'Al-Lat par Al-Lah.
En effet, dans les religions originelles, Dieu est présenté comme un couple. Le monothéisme a
éliminé la femme du couple, pour n’adorer qu'un Dieu typiquement mâle, chef des armées, etc.
Quand Mohamed a pu conquérir la Mecque, il s'est empressé de faire détruire les temples des
déesses-mères, en particulier celui d'Al-Lat, qui d'après les historiens était en fait la déesse la plus
ancienne des sémites. L'ésotérisme hébreu en a gardé la trace sous forme de Lilith. Allah a
probablement été d'abord conidéré comme son fils, puis comme son époux, puis il l’a finalement
éliminée grâce au bras militaire de Mohamed. Une autre femme aux origines de l'islam a été elle
aussi éliminée en pratique, il s'agit d'Agar, la mère d'Ismaël dont la descendance aurait été les
Arabes. On n'en parle presque pas dans le Coran et ce n'est que tardivement qu'elle a été mise en
avant contre Sarah, la mère des juifs, pour intensifier en quelque sorte la polémique avec ceux-ci.
Tout ceci revient à une mutilation à la fois métaphysique et psychologique d'une moitié de
l'humanité, ou à une sorte d'hémiplégie. Cela mène à une notion exclusive du Un, qui n'est dé
pas heureuse en métaphysique, au moins de l'avis de la moitié de l'humanité qui ne se sent pas
concernée par le monothéisme, et qui devient un véritable désastre quand on en arrive au plan
d'une idéologie nuisible à la tolérance religieuse et politique.
Il faut comprendre aussi que les déesses-mères étaient les protectrices de la terre, on parle
d'ailleurs de terre-mère. En disant qu'elles n'existaient pas, qu'elles n'étaient que des
hallucinations et que seul Allah n'était pas un délire, les tribus arabes avaient un argument «
rationnel » pour s'autoriser à détruire les temples de ces déesses protectrices, et pour non pas
conquérir, mais seulement « récupérer » une terre qui leur revenait de droit, puisque tout l'univers
est la propriété d'Allah. Il s'agit typiquement d'un délire de toute puissance avec déni massif de
l'autre, le problème est qu'il s'est enkysté dans des croyances profondes, des dogmes, on devrait
peut-être d'ailleurs parler de façon plus réaliste directement dans une idéologie. Elle a mené à des
séries de violences, en particulier de purifications ethniques des territoires en voie de
d'islamisation dont les chrétiens de Moyen-Orient ou d'Afrique ont fait particulièrement les frais.
Quand on additionne les différents conflits du XXe siècle lié à cela, pour lesquelles on a des
chiffres précis contrairement aux siècles passés, on peut estimer à 7 millions le nombre de
chrétiens qui sont morts de cette poussée islamiste dans le sens de l'expansion et de la conquête
du territoire. Il faut ajouter à cela évidemment tous les musulmans qui sont morts volontairement
ou involontairement en « martyrs » de leur religion idéologique, ou de leur idéologie religieuse.
L'observation des évolutions historiques nous montre bien que l'islam radical a des racines plus
profondes dans l'esprit des populations que même les idéologies totalitaires du XXe siècle. Cela
est causé en grande partie par son insistance sur la moralité, dont l'aspect positif est la discipline
personnelle et sociale, éventuellement religieuse pour les pratiquants, mais l'aspect négatif une
couverture, une rationalisation secondaire autour d'un noyau dur de paranoïa. Paranoïa et
moralisation sont les deux faces de la même médaille : la seconde présente bien socialement, elle
sert donc de déguisement à la première qui peut ainsi perdurer impunément. Le fait que la
paranoïa flatte l'ego explique aussi bien sûr sa persistance à long terme. La morale est une sorte
de système immunitaire de l'esprit pour le protéger contre la violence qui représente quant à elle
un corps étranger. Cependant, le virus de la paranoïa religieuse pénètre les cellules immunitaires
elles-mêmes, c'est-à-dire le fonctionnement moral, il se protège à l'intérieur de celles-ci, ce qui
fait qu'il est très difficile à éliminer, et que la maladie devient quasi incurable. Je développe à ce
propos dans mon ouvrage la notion de psychoépidémiologie, qui est un bon instrument de
compréhension à condition de savoir l'appliquer intelligemment aux situations concrètes.
Quand les pervers font la morale au monde
La perversion consiste à prendre un élément qui est sacré pour les autres et à l'inverser de façon
destructrice : transformer une religion de paix en arme de guerre, l'amour physico-affectif en
vice, le respect de l’enfance en conditionnement au martyr volontaire, le désir de vie en course à
la mort, tout cela relève par définition de la perversion et de la pathologie.
Nous pouvons mentionner entre mille autres exemples cet ukase d'un mouvement terroriste
au Cachemire disant que les femmes ne portant pas la bourqa, c'est-à-dire le vêtement qui les
couvre complètement, seraient abattues à la mitraillette; la date limite pour se soumettre aux
ordres étaient le 10 septembre 2001. Pas besoin d'être chef des services secrets pour comprendre
quelle était l'organisation qui avait édicté cette fatwa typiquement psychotique.
Une manière dont s'exprime la perversion psychologique des islamistes est l'encouragement,
voir la sacralisation qu'ils font du sacrifice humain. On a remarqué que les mouvements radicaux
de Palestine par exemple sensibilisent les enfants à l'idée du martyre dès l'âge de trois ou quatre
ans. L’ayatollah Khomeyni disait : "Je ne connais pas de commandement plus obligatoire
pour les musulmans que celui de sacrifier sa vie et ses bien pour défendre et renforcer la
suprématie de l'islam." v C’est le même ayatollah qui a envoyé 40,000 enfants se faire tuer au
front pendant la guerre Iran-Irak des années 80. On peut considérer ce type de politique comme
une forme particulièrement destructrice de perversion.
Il y a un archétype connu dans l'animisme et les formes primitives de religion, c'est celui du
cadavre dans les fondations. Si on installe le corps de quelqu'un qu’on vient de sacrifier dans les
fondations d'un temple ou d'un autre bâtiment, il est censé pouvoir soutenir l'assaut des siècles.
Certaines formes religieuses à tendance idéologique autoritaire ou totalitaire pensent qu'il en va
de même pour leur institution au sens abstrait du terme, et lui offrent à chaque génération nombre
de sacrifices humains qui eux, sont malheureusement bien concrets.
Psychologie d’une idéologie totalitaire
On pourra objecter que l’islamisme même radical n’est pas totalitaire du point de vue strict
des sciences politiques, car il n’a par exemple guère d’idée sur la manière de gérer l’économie ,
et il cherche surtout à s’imposer dans le domaine de la moralité. Cependant, on peut définir à ce
propos la notion de totalitarisme psychologique : les responsables d’un système de pensée
idéologique ou religieux non seulement oppriment les libertés, mais exigent des victimes de
croire en eux du point de vue métaphysique et de les aimer du point de vue psychologique.
L’esclavage atteint alors des niveaux fort profonds, et on peut parler raisonnablement de
totalitarisme psychologique
Comme le dit justement Fethi Benslama « La laïcité n'enseigne pas la proscription de la foi,
mais neutralise les tentatives d'incarnation politiques de l'Un, celles-là même qui jettent
aujourd'hui l'ombre de leur folie sur le monde musulman. »vi De Prémare, un spécialiste de
l’histoire des protomusulmans, a bien remarqué que dès les origines le terme ‘islam’ a signifié
une soumission beaucoup plus politique et idéologique que mystique au Dieu tout-puissant.
Le totalitarisme, qu'il soit politique ou religieux, est brutal. Cependant, le premier est stupide,
alors que le second est intelligent – ou on pourrait dire de façon plus critique, pervers. En effet,
en s'immisçant dans la vie morale et spirituelle des gens par de longues séries d’avis pieux, il
s'impose non seulement de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur de la personnalité et dans son
intimité, et la paranoïa engendrée devient vite indissociable de ce que sujet croit représenter son
identité même. C'est pour cela que le totalitarisme politique, bien que pouvant être très
destructeur, a généralement la vie brève, alors que son équivalent religieux a malheureusement la
vie longue, pour ne pas dire dure.
La soumission du fidèle est renforcée psychologiquement constamment par toutes sortes
d'actes de la vie quotidienne qui sont en fait des coutumes souvent plutôt conventionnelles, mais
qu'il faut accomplir scrupuleusement, justement pour prouver qu'on est soumis. De plus, le
paradoxe du prêcheur mégalomane ordinaire, c'est qu'il exhorte ses ouailles à s'humilier devant le
Tout-puissant, alors qu'il est lui-même dans un délire de toute puissance.
Le côté le plus sombre de cette violence de l’islamisme radical, ce n'est peut-être pas les actes
eux-mêmes, mais l'absence souvent complète d'autocritique qui les suit. Le prétexte du djihâd
représente une ‘absolution absolue’ en soi, et ne peut être remis en question. Cela amène à des
dénis psychotiques collectifs et massifs de la réalité.
Si les gouvernements issus du Printemps arabe et de sa mouvance observent sincèrement la
démocratie, il est bien possible que l’islam s’érode beaucoup plus vite qu’on ne pense ; de même,
le christianisme s’est érodé rapidement une fois que la vraie démocratie est venue, à la fin du
colonialisme, c’est-à-dire en 1962 pour la France, avec l’indépendance de l’Algérie. Une pensée
religieuse totalitaire ne s’accommodepas bien d’une liberté de l’information à long terme.
Répercussions psychologiques et politiques de la déconstruction historique de mythes
fondateurs de l’islam.
L’essentiel est de savoir que les historiens ont trouvé une dissociation quasi-complète entre le
Coran et Mohamed, et évidemment cela fait « imploser » le noyau dur de l’islam. Le Mohamed
supposé du Coran est en fait « le Loué » c’est-à-dire un nom de Moïse. En parallèle et au fil du
temps se confirmera dans le monde musulman le processus déjà entamé de laïcisation, analogue à
celui de l’Europe post-chrétienne et déjà présent dans un des courants ayant mené au Printemps
arabe. Les masses finissent par réaliser – mieux vaut tard que jamais – qu’elles ont été
profondément bernées par les légendes officielles colportées par leur religion d’origine, et
personne n’aime être berné. De là vient et viendra encore plus un rejet profond. Restera alors de
la religion monothéiste, comme en Europe actuellement, une sorte d’humanisme moralisateur et
il ne subsistera probablement qu’une très faible minorité, actuellement en Europe il s’agit d’1%
de la population, à croire à 100% au credo de leur religion. Soyons réaliste, cela sera la meilleure
prévention d’éventuelles guerres de religion à venir, plus efficace concrètement que le dialogue
interreligieux, si sincère soit-il.
La contradiction la plus considérable dans les origines de l'islam, c'est que pratiquement tous
les personnages chers au cœur des fidèles au début de cette religion ne sont même pas
mentionnés dans le Coran, alors que des prophètes quasiment totalement oubliés des temps
anciens de la Bible le sont. Ali, Fatima qui sont les fondateurs du chiisme, et qui représentent le
lien avec le Prophète et le centre même de la dévotion des masses iraniennes par exemple,
n'existent pas pour le Coran, les califes ne sont pas mentionnés et même Mohamed ne l'est
pratiquement pas : « Le nom de Mohamed ne figure que quatre fois dans le Coran. L'exégèse moderne
démontre que ces quatre mentions directes sont des ajouts postérieurs à la première rédaction fondée sur
les textes collectés sur l'ordre des califes. » vii
Nous pouvons ajouter à cela un élément central, c'est que le terme Mohamed n'est pas un nom
de personne en arabe, il correspond dans son équivalent araméen à un adjectif qualificatif associé
d'habitude à Moïse et signifiant 'le loué', on parlera donc de 'Moshé Mohamed' pour dire 'Moïse-
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