Dieu purement mâle, et plus précisément pour l'islam au meurtre fondateur d'Al-Lat par Al-Lah.
En effet, dans les religions originelles, Dieu est présenté comme un couple. Le monothéisme a
éliminé la femme du couple, pour n’adorer qu'un Dieu typiquement mâle, chef des armées, etc.
Quand Mohamed a pu conquérir la Mecque, il s'est empressé de faire détruire les temples des
déesses-mères, en particulier celui d'Al-Lat, qui d'après les historiens était en fait la déesse la plus
ancienne des sémites. L'ésotérisme hébreu en a gardé la trace sous forme de Lilith. Allah a
probablement été d'abord conidéré comme son fils, puis comme son époux, puis il l’a finalement
éliminée grâce au bras militaire de Mohamed. Une autre femme aux origines de l'islam a été elle
aussi éliminée en pratique, il s'agit d'Agar, la mère d'Ismaël dont la descendance aurait été les
Arabes. On n'en parle presque pas dans le Coran et ce n'est que tardivement qu'elle a été mise en
avant contre Sarah, la mère des juifs, pour intensifier en quelque sorte la polémique avec ceux-ci.
Tout ceci revient à une mutilation à la fois métaphysique et psychologique d'une moitié de
l'humanité, ou à une sorte d'hémiplégie. Cela mène à une notion exclusive du Un, qui n'est déjà
pas heureuse en métaphysique, au moins de l'avis de la moitié de l'humanité qui ne se sent pas
concernée par le monothéisme, et qui devient un véritable désastre quand on en arrive au plan
d'une idéologie nuisible à la tolérance religieuse et politique.
Il faut comprendre aussi que les déesses-mères étaient les protectrices de la terre, on parle
d'ailleurs de terre-mère. En disant qu'elles n'existaient pas, qu'elles n'étaient que des
hallucinations et que seul Allah n'était pas un délire, les tribus arabes avaient un argument «
rationnel » pour s'autoriser à détruire les temples de ces déesses protectrices, et pour non pas
conquérir, mais seulement « récupérer » une terre qui leur revenait de droit, puisque tout l'univers
est la propriété d'Allah. Il s'agit typiquement d'un délire de toute puissance avec déni massif de
l'autre, le problème est qu'il s'est enkysté dans des croyances profondes, des dogmes, on devrait
peut-être d'ailleurs parler de façon plus réaliste directement dans une idéologie. Elle a mené à des
séries de violences, en particulier de purifications ethniques des territoires en voie de
d'islamisation dont les chrétiens de Moyen-Orient ou d'Afrique ont fait particulièrement les frais.
Quand on additionne les différents conflits du XXe siècle lié à cela, pour lesquelles on a des
chiffres précis contrairement aux siècles passés, on peut estimer à 7 millions le nombre de
chrétiens qui sont morts de cette poussée islamiste dans le sens de l'expansion et de la conquête
du territoire. Il faut ajouter à cela évidemment tous les musulmans qui sont morts volontairement
ou involontairement en « martyrs » de leur religion idéologique, ou de leur idéologie religieuse.
L'observation des évolutions historiques nous montre bien que l'islam radical a des racines plus
profondes dans l'esprit des populations que même les idéologies totalitaires du XXe siècle. Cela
est causé en grande partie par son insistance sur la moralité, dont l'aspect positif est la discipline
personnelle et sociale, éventuellement religieuse pour les pratiquants, mais l'aspect négatif une
couverture, une rationalisation secondaire autour d'un noyau dur de paranoïa. Paranoïa et
moralisation sont les deux faces de la même médaille : la seconde présente bien socialement, elle
sert donc de déguisement à la première qui peut ainsi perdurer impunément. Le fait que la
paranoïa flatte l'ego explique aussi bien sûr sa persistance à long terme. La morale est une sorte
de système immunitaire de l'esprit pour le protéger contre la violence qui représente quant à elle
un corps étranger. Cependant, le virus de la paranoïa religieuse pénètre les cellules immunitaires
elles-mêmes, c'est-à-dire le fonctionnement moral, il se protège à l'intérieur de celles-ci, ce qui
fait qu'il est très difficile à éliminer, et que la maladie devient quasi incurable. Je développe à ce
propos dans mon ouvrage la notion de psychoépidémiologie, qui est un bon instrument de
compréhension à condition de savoir l'appliquer intelligemment aux situations concrètes.