porcine
aux Etats-Unis (Zhou et al., 1999). Cependant, ce
sous-type américain est différent du sous-type européen,
puisque résultant d’un réassortiment entre le virus « human-
like swine H3N2 » et la souche « classical swine H1N1 ».
Ce virus « american reassortant human-like swine H3N2 »
a causé de graves symptômes et des avortements chez des
truies. A la même époque, a également été isolé aux Etats-
Unis un autre variant H3N2 résultant quant à lui du triple
réassortiment entre la souche « human-like swine H3N2 »,
la souche « classical swine H1N1 » et une souche aviaire,
probablement un virus de canard de sous-type H9N2 (Zhou
et al., 1999). Le virus « american triple reassortant swine
H3N2 » a acquis les gènes PB2 et PA du virus aviaire, les
gènes PB1, HA, et NA du virus H3N2, les autres gènes, NP,
M et NS, provenant du virus H1N1 (Webby et al., 2000).
En Asie, on décèle un sous-type « avian-like swine H3N2 »
résultant de la transmission totale d’un virus H3N2 depuis la
volaille (Yasuda et al., 1991).
3.3. Sous-type H1N2
Au cours des 30 dernières années, des virus de sous-type
H1N2 ont également émergé dans la population porcine
mondiale. Le premier virus du genre a été isolé au Japon
en 1978, issu d’un réassortiment entre la souche « classical
swine H1N1 » et la souche « human-like swine H3N2 »
(Sugimura et al., 1980). D’autres variants ont depuis été
isolés en Asie (Karasin et al., 2000a). Concernant l’Europe,
c’est en Bretagne en 1987, qu’a été isolé le premier virus
H1N2, résultant du réassortiment entre la souche « avian-
like swine H1N1 » et la souche « human-like swine H3N2 »
(Gourreau et al., 1994). Elle n’a cependant pas continué
à circuler, ayant été supplantée par un autre variant H1N2
dit «human-like reassortant swine H1N2 », décrit en 1994
au Royaume-Uni et issu du réassortiment entre la souche
« european reassortant human-like swine H3N2 » et une
souche humaine H1N1 s’étant adaptée au porc et ayant
circulé dans cette espèce pendant une dizaine d’années,
entre 1983 et 1994 (Brown et al., 1995). Seul le gène HA
du virus H3N2 fut échangé, mais cette modification génomi-
que conduisit à l’apparition de souches de pathogénicité et
antigénicité bien différentes. Depuis, de nombreux variants
du sous-type H1N2 ont été isolés, issus de réassortiments
entre la souche H1N2 apparu au Royaume-Uni et la sou-
che « avian-like swine H1N1 », ou encore, entre les nou-
veaux variants H1N2 eux-mêmes et le nouveau variant
« human-like swine H1N1 » récemment transmise au porc
(Brown et al., 1998 ; Marozin et al., 2002). Sur le continent
américain, la première souche H1N2 fut isolée à la fin des
années 90, résultant du réassortiment entre la souche « clas-
sical swine H1N1 classique » et la souche « american reas-
sortant human-like swine H3N2 », tandis que depuis 2003
des virus H1N2 d’origine humaine circuleraient également
chez le porc (Karasin et al., 2002, 2006).
3.4. Autres sous-types (H1N7, H4N6, H3N3,
H7N7, H9N2, H3N1 et H5N1)
D’autres sous-types de virus influenza de type A ont été
isolés chez le porc, mais contrairement aux virus de sous-
types H1N1, H3N2 et H1N2, ils ne se sont pas (encore)
adaptés à cette espèce. On a ainsi identifié un virus H1N7
en Angleterre en 1992, probablement issu du réassortiment
entre une souche humaine H1N1 et une souche équine
H7N7 (Brown et al., 1997b). Des souches H4N6, H3N3 et
H1N1 d’origine aviaire ont été décrites au Canada (Karasin
et al., 2000b, 2004). En Asie, des souches H9N2, égale-
ment d’origine aviaire, ont été transmises au porc (Peiris et
al., 2001 ; Choi et al., 2004a). Ayant été isolées à plusieurs
reprises, il est possible que ces souches se soient adaptées,
ou que leur transmission soit particulièrement fréquente. Bien
qu’aucune souche n’ait été isolée, il a été montré que le virus
aviaire HP de sous-type H7N7, responsable d’une épizootie
aux Pays-Bas en 2003, a été transmis aux porcs, des anti-
corps ayant été détectés chez les porcins de fermes où la
volaille était contaminée (Loeffen et al., 2004). Récemment,
plusieurs rapports font état de l’isolement de souches H3N1
chez le porc, aux USA et en Corée (Ma et al., 2006 ;
Lekcharoensuk et al., 2006 ; Shin et al., 2006). Ces souches
sont des virus réassortants, mais tous différents. Elles ont été
associées à des épisodes cliniques et auraient la capacité
de se transmettre de porc à porc. Des souches de sous-type
H5N1 ont été isolées en Chine à partir de prélèvements
porcins récoltés en 2001 et 2003 dans le Sud-Est du pays
(Li et al., 2004 ; Cyranoski, 2004). Un autre virus H5N1
aurait été isolé chez le porc en Chine, des séquences géno-
miques ayant été publiées en août 2004 dans les banques
de données. En mai 2005, l’OIE fait état de l’isolement, en
Indonésie, de souches H5N1 chez des porcs ne présentant
aucun symptôme mais issus de fermes mixtes porc/volaille
(Cyranoski, 2005). Début octobre 2006, une équipe indo-
nésienne déclare que l’infection par le virus H5N1 a été dia-
gnostiquée chez 2/20 porcs malades entre mai et juin 2006
(proMED-mail, 2006).
4. IMPLICATION DU VIRUS INFLUENZA PORCIN
EN SANTÉ ANIMALE
4.1. Epidémiologie
La grippe est devenue endémique dans la population por-
cine mondiale (Olsen et al., 2006). En Europe, les examens
sérologiques des porcs en engraissement ont révélé pour le
sous-type H1N1 des prévalences allant de 50 à 90 % selon
les pays. La prévalence du sous-type H3N2, très forte au
début des années 1990, tend à diminuer, n’étant plus que
de 13 % seulement aux Pays-bas en 2001. La prévalence
du sous-type H1N2, par contre, n’a cessé d’augmenter au
cours des dernières années. En France, la grippe concerne
surtout les élevages de Bretagne, région où la densité
porcine est importante. Certains élevages connaissent 2 à
3 épisodes d’allure grippale par an chez les porcs à l’en-
grais. D’après les résultats des sous-typages antigéniques
ou moléculaires, il est isolé à peu près autant de souches
H1N1 que de souches H1N2, mais aucun virus de sous-
type H3N2 n’a plus été isolé depuis la fin des années 90
(J.P. Buffereau, communication personnelle ; Kuntz-Simon
et al., données non publiées). Des analyses sérologiques
menées dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques ont
confirmé cette tendance (Madec et al., 2004a). Est-ce à
dire que la population porcine bretonne, voire française,
est désormais naïve vis-à-vis du virus « european reas-
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