Virus influenza porcin : implications en santé animale et en santé

2007. Journées Recherche Porcine, 39, 383-394.
Virus influenza porcin : implications en santé animale et en santé publique
Chez le porc, la grippe est une maladie virale respiratoire devenue enzootique dans toutes les régions du monde à forte 
densité porcine. Elle a en outre gardé un caractère épizootique principalement lié aux mouvements d’animaux. Bien que 
peu notifiés, les syndromes grippaux peuvent être à l’origine de pertes économiques importantes en élevage. Les virus 
influenza porcins (SIV) sont des virus génétiquement instables et la variabilité antigénique résultant des modifications 
génomiques peuvent avoir des conséquences sur la clinique de l’infection, sur l’efficacité des protocoles de vaccination 
ou sur la sensibilité des tests de diagnostic. Les SIV peuvent être transmis à l’homme, la plupart du temps de manière 
asymptomatique, mais quelques cas aux conséquences plus graves ont conféré à la grippe porcine un caractère zoono-
tique. L’espèce porcine, réceptive à la fois aux virus influenza aviaires et humains, constituerait en outre un maillon dans 
les transmissions inter-espèces et la génération de virus réassortants. Cette revue propose, après avoir rappelé quelques 
caractéristiques des virus influenza de type A, d’évoquer les mécanismes de restriction d’hôtes et de transmission inter-
espèces et de dresser un bilan des connaissances sur les virus influenza actuellement en circulation dans la population 
porcine mondiale, sur la pathologie qui leur est associée ainsi que sur son diagnostic et sa prophylaxie. Un état de l’art 
est fait quant à l’implication des SIV en santé publique et sur l’évaluation du risque que le porc puisse jouer un rôle dans 
la génération de nouveaux virus réassortants à caractère pandémique.
Swine influenza virus: implication in animal health and in public health.
In pig, flu is a viral respiratory disease that has became enzootic in high porcine density areas. Epidemic events can also 
occur due to animal movements. While only occasionally notified, flu can cause severe economic losses in pig herds. 
Swine influenza viruses (SIV) is a genetically unstable virus and the antigenic variability resulting from genomic changes 
can have consequences on clinical signs, vaccination efficiency or diagnostic assays sensitivity. SIV can be transmitted 
to humans, usually without symptoms, but some reported cases of fatal infections indicated it has to be considered as a 
zoonosis. Pig is susceptible to both avian and human influenza viruses, and thus would serve as an intermediate host 
for inter-species transmission and for reassortment. First, this review presents general influenza A virus properties and 
mechanisms for inter-species transmission. Then, it will focus on current knowledge about virus sub-types that circulate 
in pigs worldwide, about associated pathogenesis, diagnosis and prophylaxis. State of the art is done concerning swine 
influenza public health significance and evaluation of the potential risk of swine in the generation of new reassortant 
viruses that could cause a pandemic. 
Virus influenza porcin :
implications en santé animale et en santé publique
Gaëlle KUNTZ-SIMON, Nathalie FRANCK
AFSSA-LERAPP, Unité Virologie Immunologie Porcines, Zoopôle Les Croix, BP 53, 22440 Ploufragan
INTRODUCTION
La  grippe  constitue  depuis  plus  d’une  centaine  d’années 
une  préoccupation  sanitaire  majeure  chez  l’homme  et  de
nombreuses espèces animales. Trois pandémies, dues à des 
infections par des virus influenza de type A, ont touché au 
cours du XXèmesiècle un nombre considérable de personnes, 
la  « grippe  espagnole »  de  1918-1919  provoquant  à  elle 
seule  plus  de  20  millions  de  décès.  L’épizootie  de  grippe 
aviaire sévissant depuis 2003 en Asie,  et ayant récemment 
touché  l’Europe,  est  à  l’origine  de  pertes  considérables  en 
aviculture. Elle a déjà causé plusieurs centaines de décès et 
pourrait être à l’origine de l’apparition de nouveaux agents 
à  caractère  pandémique.  Chez  le  porc,  la  grippe  est  une 
maladie  respiratoire  répandue  aux  conséquences  économi-
ques  importantes.  L’espèce  porcine,  réceptive  à  la  fois  aux 
virus  influenza  aviaires  et  humains,  constitue  en  outre  un
maillon dans les transmissions inter-espèces et la génération 
de virus réassortants.
1. LES VIRUS INFLUENZA DE TYPE A
1.1. Classification, organisation et cycle de
réplication
Les virus influenza de type A, famille des Orthomyxoviridae, 
se  distinguent  des  types  B  et  C  sur  la  base  de  différences 
antigéniques  déterminées  par  leur  nucléoprotéine  (NP)  et 
leur  protéine  de  matrice  (M),  protéines  internes  spécifiques 
et peu variables (Lamb and Krug, 1996). Bien qu’ayant été 
ponctuellement isolés chez le phoque et le porc, les types B 
et  C  se  répliquent  quasiment  exclusivement  chez  l’homme, 
tandis que les influenza A infectent une grande variété d’es-
pèces, dont l’homme, le porc, le cheval, le furet, le phoque 
ainsi  que  les  oiseaux  sauvages  et  domestiques  (Webster  et 
al., 1992). Au sein du type A,  on  distingue  des sous-types 
rologiques  définis  par  la  nature  des  deux  antigènes  de 
surface que sont l’hémagglutinine (HA) et la neuraminidase 
(NA). A ce jour, 16 molécules différentes de HA et 9 molécu-
les de NA ont été identifiées.
Le virus influenza A, de morphologie sphérique ou filamen-
teuse et de 80 à 120 nm de diamètre, est enveloppé d’une 
bicouche  lipidique  dans  laquelle  sont  enchâssées  les  deux 
glycoprotéines HA et NA, et une protéine trans-membranaire 
peu représentée, la protéine de matrice M2. La protéine de 
matrice M1 forme une couche sous l’enveloppe, donnant sa 
structure à la particule et encapsidant les complexes ribonu-
cléoprotéiques (RNP). Ceux-ci associent l’acide ribonucléique 
(ARN), la nucléoprotéine (NP) et les polymérases PA, PB1 et 
PB2 responsables de la réplication et de la transcription du 
génome viral. Deux protéines non structurales (NS) sont éga-
lement codées, NS2 et NS1, cette dernière étant uniquement 
retrouvée  dans  la  cellule  infectée.  Le  génome  est  composé 
de  8  segments  uniques  d’ARN  monocaténaire  de  polarité 
négative.
Le cycle de réplication du virus démarre par le clivage de HA 
en HA1 et HA2 par des protéases présentes au site d’infec-
tion. HA1 se fixe à son récepteur, un résidu d’acide sialique 
(AS) localisé à la surface de la cellule cible. L’internalisation 
du  virion  par  endocytose  conduit  à  un  changement  de
conformation de HA, capable alors de fusionner enveloppe 
virale  et  membrane  endosomale.  Les  ARN  viraux  sont  syn-
thétisés dans le noyau et les protéines virales traduites dans 
le  cytoplasme.  Les  virions  néo-formés  lors  du  bourgeonne-
ment de la membrane plasmique sont libérés dans l’espace 
extracellulaire après  clivage  de  la  liaison  AS-récepteur  par 
NA,  laquelle  facilite  ainsi  la  dissémination  du  virus  dans 
l’organisme.
1.2. Variabilité antigénique des virus influenza
de type A
Les glycoprotéines HA et NA sont les antigènes viraux impli-
qués  dans  l’induction  d’une  immunité  protectrice,  mais  ce
sont également ceux qui varient le plus. La soudaine émer-
gence  de  souches  virales  antigéniquement  différentes  des 
souches  circulant  précédemment  dans  une  espèce  donnée 
peut résulter de divers mécanismes :
le transfert direct d’un virus « entier », d’une espèce à une 
autre espèce. 
le réassortiment génétique, dû au fait que le génome viral 
soit  segmenté.  Lorsqu’une  cellule  est  co-infectée  par  deux 
virus de sous-types différents, il peut, lors de l’assemblage 
et  du  bourgeonnement,  se  former  un  virus  hybride  ayant 
emprunté  des  segments  génomiques  à  l’un  et  l’autre  des 
virus originaux. Quand le réassortiment concerne les gènes 
codant HA ou NA, il conduit au remplacement des antigè-
nes majeurs (cassure antigénique). 
la ré-émergence d’un virus ayant causé une épidémie plu-
sieurs années auparavant. 
  le glissement antigénique. L’ARN polymérase ARN dépen-
dante  virale  est  un  enzyme  peu  fidèle  commettant  un
grand nombre d’erreurs lors de la copie du génome. Elle 
est dépourvue d’activité de correction et toutes les erreurs 
commises  persistent.  L’ARN  étant  monocaténaire,  il  est
impossible  de  réparer  les  erreurs  après  la  réplication  du 
génome.  Ces  mutations  peuvent  être  silencieuses  ou  se 
répercuter au niveau de la séquence protéique. Les muta-
tions  exprimées  peuvent  être  létales  pour  le  virus  si  elles 
affectent  un  site  fonctionnel  ou  structural  vital.  En  revan-
che, elles peuvent être bénéfiques si elles affectent un site 
antigénique, contribuant alors à l’échappement du virus à 
l’immunité antivirale de l’hôte infecté. 
L’apparition d’un nouveau sous-type dans une espèce entraî-
ne  généralement  la  disparition  du  sous-type  majeur  précé-
demment  en  circulation,  mais  ce  n’est  pas  toujours  le  cas, 
notamment chez le porc, plusieurs sous-types pouvant alors 
co-circuler dans une population donnée.
2. TRANSMISSION INTER-ESPÈCES DES VIRUS
INFLUENZA DE TYPE A
L
es  oiseaux  aquatiques  sauvages  (notamment  les  canards) 
sont l’hôte naturel des virus influenza A et constituent le réser-
voir  de  leur  diversité  génétique.  Les  virus  influenza  aviaires 
se  répliquent  dans  les  cellules  du  tractus  gastro-intestinal 
des oiseaux,  entraînant  des  infections  sub-cliniques  avec  de 
longues périodes  d’excrétion  virale  dans  les  fèces.  Les  virus 
libérés dans l’eau et propagés du fait des migrations saison-
384
nières  peuvent  occasionnellement  être  transmis  aux  oiseaux 
domestiques  et  à  des  espèces  mammifères,  dont  le  porc  et 
l’homme,  chez  qui  les  infections  à  tropisme  respiratoire  se 
révèleront plus ou moins sévères (Fouchier et al., 2003).
Les  souches  virales  faiblement  pathogènes  possèdent  des 
HA  généralement  clivées  par  les  protéases  extracellulaires 
des voies  digestives  ou respiratoires.  Il  en résulte  donc  une 
infection  locale.  Chez  les  volailles,  le  virus  peut,  au  fur  et 
à  mesure  des  multiplications,  acquérir  un  caractère  haute-
ment  pathogène  (HP).  Celui-ci  est  lié  à  l’introduction  d’une 
séquence  d’acides  aminés  multibasiques  au  site  de  clivage 
de  HA,  laquelle  peut  alors  être  clivée  par  une  plus  large
variété de protéases.  Cette  modification entraîne une  infec-
tion systémique (Garten et Klenk, 1999). L’augmentation de 
l’excrétion virale qui en résulte constitue un facteur favorisant 
le potentiel de transmission, y compris à l’homme. Ce fut le 
cas lors des épisodes de grippe à virus HP H5N1 en 1997 
à Hong Kong et depuis 2004 dans plusieurs pays de l’Asie 
du Sud-Est, ou encore H7N7 en 2003 aux Pays-Bas et 2004 
au  Canada  (Alexander,  2006).  Ces  cas  d’infection  chez 
l’homme  n’ont  heureusement  pas  donné  lieu  à  une  trans-
mission  inter-humaine  efficace,  faute  d’adaptation  du  virus 
à son nouvel hôte. Celle-ci pourrait néanmoins se produire, 
soit au fur et à mesure de transmissions inter-humaines, soit 
par  réassortiment  à  la  faveur  d’une  co-infection  avec  un 
virus humain. De ce point de vue l’espèce porcine mérite une 
attention particulière. En effet, le porc étant à la fois sensi-
ble aux infections par des virus aviaires et humains, il peut 
constituer l’hôte intermédiaire chez lequel des réassortiments 
pourraient  aboutir  à  l’émergence  d’un  nouveau  sous-type 
adapté à l’hôte mammifère. L’hypothèse de tels évènements 
a  été  avancée  quant  à  la  génération  des  virus  H2N2  et 
H3N2 qui ont été à l’origine de pandémies sur le continent 
asiatique, en 1957 et 1968 (Scholtissek, 1997).
Les  mécanismes  moléculaires  à  la  base  de  la  restriction
d’hôte  et  de  l’adaptation  à  un  nouvel  hôte  sont  encore 
aujourd’hui  largement  incompris  mais  apparaissent  multi-
géniques.  Ils  sont  notamment  liés  à  la  spécificité  des  virus 
grippaux vis-à-vis de leur récepteur  (Ito,  2000).  Les HA de 
virus  aviaires  se  lient  préférentiellement  aux  acides  siali-
ques  liés  en  α2,3  au  galactose  sous-jacent  (ASα2,3Gal), 
tandis  que  les  HA  de  virus  humains  se  lient  préférentielle-
ment  aux  ASα2,6Gal.  De  même,  les  NA  de  virus  aviaires 
et  humains  hydrolysent  préférentiellement  les  ASα2,3Gal 
et les ASα2,6Gal, respectivement, et il a été montré que la 
NA (d’espèce N2) d'origine aviaire a acquis une spécificité 
pour les  ASα2,6Gal  à  la  suite de  son introduction  dans la 
population  humaine  en  1968  (Baum  et  Paulson,  1991). 
Chez le porc, les deux types d'AS sont largement représentés 
au niveau de la trachée, ce qui expliquerait la capacité, tant 
des virus humains que des virus aviaires, à se multiplier chez 
cet animal (Ito et al., 1998). A noter qu’il a été récemment 
montré  que  l’homme  possède  également  les  deux  types  de 
récepteurs, les ASα2,3Gal ayant été identifiés dans le tractus 
respiratoire inférieur (Shinya et al., 2006). 
D’autres  déterminants  de  la  restriction  d’hôte  résident  au 
niveau des gènes codant les protéines internes, M, NP et PB2 
(Naffakh  et  al.  2000).  La  nature  de  l’acide  aminé  627  de 
PB2 serait un déterminant majeur de l’efficacité des comple-
xes de transcription/réplication, notamment au regard de la 
température (Massin et al., 2001). 
3. LE VIRUS INFLUENZA PORCIN : HISTORIQUE
DES SOUCHES
On distingue l’historique de l’évolution des souches de virus 
influenza  porcin  (SIV)  selon  trois  grandes  régions  mondia-
les : Europe, continent Nord Américain et Asie (Tableau 1).
3.1. Sous-type H1N1
La  grippe  porcine  fut  pour  la  première  fois  observée  en 
1918  pendant  la  pandémie  de  grippe  espagnole,  mais  le 
virus  responsable  ne  fut  isolé  et  identifié  par  Shope  qu'en 
1930  (Shope,  1931).  Ce  virus  de  sous-type  H1N1  devint 
le  prototype  d'un  groupe  de  virus  aujourd'hui  dénommé 
« classical  swine  H1N1  ».  Il  circule  encore  aujourd'hui  sur 
les  continents  américain  et  asiatique  (Webby  et  al.,  2004) 
mais a disparu des élevages européens, ayant été supplanté 
en  1979  par  un  virus  «  avian-like  swine  H1N1  »,  antigé-
niquement  différent  du  virus  «  classical  swine  H1N1  »  car 
ayant  été  intégralement  transmis  au  porc  par  la  volaille 
(Pensaert et al., 1981 ; Schultz et al., 1991 ; Brown et al., 
1997a).  L'étude  génomique  de  ces  souches  «  avian-like 
swine H1N1 » a démontré leur variabilité et l'émergence de 
variants en Europe (Marozin et al., 2002). En Asie, le virus 
« avian-like swine H1N1 » co-circule avec le virus « classical 
swine  H1N1  »  ainsi  qu'avec  des  virus  d'origine  humaine, 
dits « human-like swine H1N1 » (Shu et al., 1994 ; Katsuda 
et  al.,  1995).  Le  sous-typage  antigénique  de  souches  iso-
lées  fin  des  années  90',  début  des  années  2000  dans  les 
Côtes  d'Armor,  montre  qu'on  a  également  isolé  en  Europe 
des virus possédant une HA de type humain (J.P. Buffereau, 
L.  Miéli,  communication  personnelle).  Les  caractérisations 
antigéniques et génétiques préliminaires d'isolats récents ten-
dent à démontrer que ces virus circulent encore en Bretagne 
aujourd'hui  (H.  Guilmoto,  communication  personnelle  ;
Kuntz-Simon G. et Franck N., données non publiées). 
3.2. Sous-type H3N2
Suite à la pandémie de Hong-Kong de 1968, le virus humain 
H3N2 fut retrouvé chez le porc, auquel il s’est adapté (Miwa 
et al., 1987). Ces virus dits « human-like swine H3N2 » cir-
culent encore en Asie, mais plus en Europe ni en Amérique 
du Nord. Ils entraînent des infections généralement asympto-
matiques. L’expression clinique des infections à virus H3N2 
n’est vraiment apparue qu’en 1984 en Europe, après qu’ait 
eu lieu un réassortiment entre la souche « human-like swine 
H3N2  »  et  le  virus  « avian-like  swine  H1N1  »  (Madec  et 
al.,  1984  ;  Castrucci  et  al.,  1993).  Ce  nouveau  variant
« european reassortant  human-like swine H3N2 » a  acquis 
les gènes HA et NA  du  virus  H3N2, les 6 autres segments 
génomiques provenant du virus H1N1 (Schrader and Suss, 
2004). A noter qu’un virus H3N2 isolé en France en 1999 
s’est distingué de la souche H3N2 réassortante, étant proche 
d’une  souche  H3N2  humaine  contemporaine  (Marozin  et 
al., 2002).
En 1998, il a été montré qu’une souche « human-
like  swine  H3N2 »  circulait  également  dans  la  population
385
386
Tableau 1 - Historique des sous-types H1N1, H3N2 et H1N2 de virus influenza porcin circulant chez le porc, en Europe et sur le continent Nord-Américain
Continent
Sous-
type Dénomination Souche de référence Introduction
chez le porc Origine Situation actuelle
Europe
H1N1
« classical swine H1N1 »  A/Sw/Iowa/30 1918 ? pandémie 1918 Ne circule plus depuis 
1993
« avian-like swine H1N1 »  A/Sw/Finistère/2899/82 1979 aviaire En circulation
« human-like swine H1N1 »  humaine En circulation ?
H3N2
« human-like swine H3N2 »  A/Port Chalmers/1/73 1973 humaine Ne circule plus depuis fin 
années 80’
« European reassortant 
human-like swine H3N2 »  A/Sw/Gent/1/84 1984 human-like swine H3N2
x
avian-like swine H1N1 En circulation
H1N2
Réassortant H1N2
(HA aviaire, NA humaine) A/Sw/France/5027/87 1987 human-like swine H3N2
x 
avian-like swine H1N1
Ne circule plus 
depuis 1994
Réassortants
« human-like swine H1N2 » 
(HA humaine, NA humaine)
A/Sw/Scotland/410440/94 (a) 1994 europ. reass. human-like swine H3N2
x
 souche H1N1 humaine En circulation
A/Sw/Cotes d’Armor/790/97 (b) 1997 (a) 
x
 avian-like swine H1N1 En circulation ?
A/Sw/Cotes d’Armor/800/00 2000 (b) 
x
human-like swine H1N1       En circulation
Amérique du Nord
H1N1 « classical swine H1N1 »  A/Sw/Iowa/30 1918 ? pandémie 1918 En circulation
H3N2
« human-like swine H3N2 »  A/Port Chalmers/1/73 1973 humaine En circulation
« american reassortant 
human-like swine H3N2 »  A/Sw/North Carolina/35922/98 1998 human-like H3N2
x
«classical H1N1 En circulation
« american triple reassortant 
swine H3N2 »  A/Sw/Texas/4199-2/98 1998
human-like H3N2
x
classical swine H1N1
X
duck H9N2
En circulation
H1N2 reassortant
« human-like swine H1N2 » 
(HA humaine, NA humaine)
A/Sw/Indiana/9K035/99 1999 classical swine H1N1
x
american triple reassortant H3N2 En circulation
porcine 
aux  Etats-Unis  (Zhou  et  al.,  1999).  Cependant,  ce 
sous-type  américain  est  différent  du  sous-type  européen, 
puisque résultant d’un réassortiment entre le virus « human-
like swine  H3N2 »  et la  souche « classical  swine H1N1  ». 
Ce  virus  « american  reassortant  human-like  swine  H3N2 » 
a causé de graves symptômes et des avortements  chez  des 
truies. A la même époque, a également été isolé aux Etats-
Unis  un  autre  variant  H3N2  résultant  quant  à  lui  du  triple 
réassortiment  entre  la  souche  « human-like  swine  H3N2  », 
la  souche  « classical  swine H1N1  »  et  une  souche  aviaire, 
probablement un virus de canard de sous-type H9N2 (Zhou 
et  al.,  1999).  Le  virus  « american  triple  reassortant  swine 
H3N2 » a acquis les gènes PB2 et PA du virus aviaire, les 
gènes PB1, HA, et NA du virus H3N2, les autres gènes, NP, 
M et  NS,  provenant  du  virus  H1N1  (Webby  et  al., 2000). 
En Asie, on décèle un sous-type « avian-like swine H3N2 » 
résultant de la transmission totale d’un virus H3N2 depuis la 
volaille (Yasuda et al., 1991).
3.3. Sous-type H1N2
Au  cours  des  30  dernières  années,  des  virus  de  sous-type 
H1N2  ont  également  émergé  dans  la  population  porcine
mondiale.  Le  premier  virus  du  genre  a  été  isolé  au  Japon 
en 1978, issu d’un réassortiment entre la souche « classical 
swine  H1N1 »  et  la  souche  « human-like  swine  H3N2 »
(Sugimura  et  al.,  1980).  D’autres  variants  ont  depuis  été 
isolés en Asie (Karasin et al., 2000a). Concernant l’Europe, 
c’est  en  Bretagne  en  1987,  qu’a  été  isolé  le  premier  virus 
H1N2,  résultant  du  réassortiment  entre  la  souche  « avian-
like swine H1N1 » et  la  souche  « human-like swine H3N2 »
(Gourreau  et  al.,  1994).  Elle  n’a  cependant  pas  continué
à circuler, ayant été supplantée par un autre variant H1N2 
dit  «human-like  reassortant  swine  H1N2 »,  décrit  en  1994 
au  Royaume-Uni  et  issu  du  réassortiment  entre  la  souche 
« european  reassortant  human-like  swine  H3N2 »  et  une 
souche  humaine  H1N1  s’étant  adaptée  au  porc  et  ayant 
circulé  dans  cette  espèce  pendant  une  dizaine  d’années, 
entre 1983 et 1994 (Brown et al., 1995). Seul le gène HA 
du virus H3N2 fut échangé, mais cette modification génomi-
que conduisit à l’apparition de souches de pathogénicité et 
antigénicité  bien  différentes.  Depuis,  de  nombreux  variants 
du  sous-type  H1N2  ont  été  isolés,  issus  de  réassortiments 
entre  la  souche  H1N2  apparu  au  Royaume-Uni  et  la  sou-
che « avian-like  swine  H1N1  »,  ou  encore,  entre  les  nou-
veaux  variants  H1N2  eux-mêmes  et  le  nouveau  variant 
« human-like  swine  H1N1 »  récemment  transmise  au  porc 
(Brown et al., 1998 ; Marozin et al., 2002). Sur le continent 
américain, la première souche H1N2 fut isolée à la fin des 
années 90, résultant du réassortiment entre la souche « clas-
sical swine H1N1 classique » et la souche « american reas-
sortant  human-like swine  H3N2 »,  tandis que  depuis  2003 
des  virus  H1N2  d’origine  humaine  circuleraient  également 
chez le porc (Karasin et al., 2002, 2006).
3.4. Autres sous-types (H1N7, H4N6, H3N3,
H7N7, H9N2, H3N1 et H5N1)
D’autres  sous-types  de  virus  influenza  de  type  A  ont  été 
isolés  chez  le  porc,  mais  contrairement  aux  virus  de  sous-
types  H1N1,  H3N2  et  H1N2,  ils  ne  se  sont  pas  (encore) 
adaptés à cette espèce. On a ainsi identifié un virus H1N7 
en Angleterre en 1992, probablement issu du réassortiment 
entre  une  souche  humaine  H1N1  et  une  souche  équine 
H7N7 (Brown et al., 1997b). Des souches H4N6, H3N3 et 
H1N1 d’origine aviaire ont été décrites au Canada (Karasin 
et  al.,  2000b,  2004).  En  Asie,  des  souches  H9N2,  égale-
ment d’origine aviaire, ont été transmises au porc (Peiris et 
al., 2001 ; Choi et al., 2004a). Ayant été isolées à plusieurs 
reprises, il est possible que ces souches se soient adaptées, 
ou que leur transmission soit particulièrement fréquente. Bien 
qu’aucune souche n’ait été isolée, il a été montré que le virus 
aviaire HP de sous-type H7N7, responsable d’une épizootie 
aux Pays-Bas en 2003, a été transmis aux porcs, des anti-
corps  ayant  été  détectés  chez  les  porcins  de  fermes  où  la 
volaille était contaminée (Loeffen et al., 2004). Récemment, 
plusieurs rapports font état de l’isolement de souches H3N1 
chez  le  porc,  aux  USA  et  en  Corée  (Ma  et  al.,  2006 ;
Lekcharoensuk et al., 2006 ; Shin et al., 2006). Ces souches 
sont des virus réassortants, mais tous différents. Elles ont été 
associées  à  des  épisodes  cliniques  et  auraient  la  capacité
de se transmettre de porc à porc. Des souches de sous-type 
H5N1  ont  été  isolées  en  Chine  à  partir  de  prévements 
porcins récoltés  en  2001 et  2003 dans  le  Sud-Est du  pays 
(Li  et  al.,  2004 ;  Cyranoski,  2004).  Un  autre  virus  H5N1 
aurait été isolé chez le porc en Chine, des séquences géno-
miques ayant  été  publiées en  août  2004 dans  les  banques 
de données. En mai 2005, l’OIE fait état de l’isolement, en 
Indonésie, de  souches  H5N1 chez  des  porcs ne  présentant 
aucun  symptôme  mais  issus  de  fermes  mixtes  porc/volaille 
(Cyranoski,  2005).  Début  octobre  2006,  une  équipe  indo-
nésienne déclare que l’infection par le virus H5N1 a été dia-
gnostiquée chez 2/20 porcs malades entre mai et juin 2006 
(proMED-mail, 2006). 
4. IMPLICATION DU VIRUS INFLUENZA PORCIN
EN SANTÉ ANIMALE
4.1. Epidémiologie
La grippe est devenue endémique dans la population por-
cine mondiale (Olsen et al., 2006). En Europe, les examens 
sérologiques des porcs en engraissement ont révélé pour le 
sous-type H1N1 des prévalences allant de 50 à 90 % selon 
les  pays.  La  prévalence  du  sous-type  H3N2,  très  forte  au 
début des années 1990, tend à diminuer, n’étant plus que 
de 13 %  seulement aux  Pays-bas en  2001. La  prévalence 
du sous-type H1N2, par contre, n’a cessé d’augmenter au 
cours des dernières années. En France, la grippe concerne 
surtout  les  élevages  de  Bretagne,  région  où  la  densité
porcine est importante. Certains  élevages  connaissent 2 à 
3 épisodes d’allure grippale par an chez les porcs à l’en-
grais.  D’après  les  résultats  des  sous-typages  antigéniques 
ou moléculaires, il  est isolé à  peu près autant  de souches 
H1N1  que  de  souches  H1N2,  mais  aucun  virus  de  sous-
type H3N2 n’a plus été isolé depuis la fin des années 90 
(J.P.  Buffereau,  communication  personnelle ;  Kuntz-Simon 
et  al.,  données  non  publiées).  Des  analyses  sérologiques 
menées  dans  le  cadre  d’enquêtes  épidémiologiques  ont
confirmé  cette  tendance  (Madec  et  al.,  2004a).  Est-ce  à 
dire  que  la  population  porcine  bretonne,  voire  française, 
est  désormais  naïve  vis-à-vis  du  virus  « european  reas-
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