Revue de la Mutuelle Centrale des Finances
Janvier 2004 no127
Sports d’Hiver
les règles d’or de la montagne
ISSN 1141-4685 Prix 1,14
DossIER
Sports d’Hiver
les règles d’or de la montagne
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’hiver a mis son manteau de vent,
de froidure et de pluie, dit le
poète. Et nous voilà accablés de
toutes sortes de maladies. Mais pourquoi
cette saison leur est-elle si propice ?
“Le manque de lumière entraîne une
non-absorption des ultraviolets et de
la vitamine D, explique le Dr Marie Lantier,
médecin généraliste. Le soleil permet
au contraire de fixer aussi bien le calcium
qu’un certain nombre d’éléments qui
assurent les défenses de l’organisme,
de la peau et des muqueuses. L’hypophyse
fonctionne moins bien et la diminution
de la luminosité favorise l’état psychique
dépressif. Il existe ainsi pour moi des
interférences, voire des connections entre
les défenses psychiques et l’immunité
organique.”
Avec les premiers frimas, on se trouve
confronté aux différences de température,
les fameux chaud et froid et coups
de froid. Nous sommes des animaux
homéothermes, c’est-à-dire dotés
d’une température intérieure constante.
La surface de la peau, surtout chez
les enfants, permet de se réchauffer.
Quand la température cutanée est
supérieure à 30 degrés, il faut essuyer
la transpiration, et quand elle est inférieure
à 20 degrés, il faudra essayer de maintenir
cette température constante.
L’arrivée de la froidure apporte aussi
chaque année de nouvelles bactéries
et virus dont nous partageons très vite les
symptômes. Pourquoi ce développement
saisonnier ? “C’est surtout à cause du
chauffage central, répond le Dr Lantier.
Les lieux chauffés et mal aérés sont
propices à la concentration bactérienne.
Elle est également favorisée par une forte
concentration de polluants : monoxyde
de carbone, d’azote… C’est plus complexe
pour les virus. Et des individus toussant
et crachant dans un bureau ou un train,
surtout climatisés, un hall de gare,
vont vite transmettre les germes.”
Pour prévenir le premier des maux,
à savoir le rhume (rhinopharyngite),
les vitamines C, D et A, présentes dans
une alimentation variée riche en fruits
et légumes, peuvent être utiles. Il est
également conseillé de nettoyer les fosses
nasales avec des sérums à base d’eau
de mer. Les inhalations sont un traitement
local un peu plus intense, efficace au
stade où l’on commence à fabriquer des
mucosités rejetées qui risquent de devenir
bactériennes. “Il existe des susceptibilités
individuelles, mais les patients au stade
dégradé de la rhinopharyngite, c’est-à-dire
atteints de sinusite (à moins d’avoir été
infecté d’emblée par une bactérie), sont
souvent ceux qui oublient de nettoyer
leurs fosses nasales – le B.A.-Ba – qui ne
se mouchent jamais, et dont les sécrétions
remontent donc vers les sinus, explique
le Dr Lantier. Je préconise souvent
de se nettoyer les cinq orifices : le nez,
les oreilles, la bouche et les autres.
On se lave bien les dents trois fois par
jour, pourquoi pas le nez !”.
Chaque hiver marque l’avènement
d’une nouvelle grippe, avec son lot
de symptômes différents d’une année
à l’autre : une très forte fièvre,
des dysfonctionnements intestinaux…
Mais comment les vaccins peuvent-ils
contrer un virus spécifique ? “L’hiver
des pays asiatiques et de l’hémisphère
sud précède le nôtre, explique le Dr
Lantier. Les chercheurs travaillent donc
sur ces souches. Il arrive que certaines
épidémies soient dues à des virus qui
n’ont pas été détectés, mais en général,
les vaccins sont bien ciblés.”
Quant à l’angine, autre maladie de cette
saison, il existe un test récent,
aussi efficace que pédagogique,
fourni gratuitement aux médecins par
l’assurance maladie. Il permet
de déterminer son origine : virale ou
bactérienne ; c’est-à-dire si le traitement
doit ou non comporter des antibiotiques.
Muni d’un écouvillon (un long coton-tige),
le médecin fait un prélèvement au fond
de la gorge afin d’identifier si le patient est
atteint par le streptocoque A, bactérie qui
peut induire otites ou sinusites, comme
des complications rénales et infectieuses.
Ce prélèvement est placé dans deux petits
tubes qui, en sa présence, virent au rouge.
Il faut alors prendre des antibiotiques.
Autrement — comme nous l’a fait
comprendre la récente campagne
SavOIR
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L
Les maux
Les maux
Le nez qui coule, la bouche qui crache, la gorge qui enfle, la peau qui tire,
voici quelques-uns des tracas habituels de l’hiver. Comment les éviter ?
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de l’assurance maladie “Les antibiotiques,
c’est pas automatique !” —, il faudra avoir
recours à un autre anti-infectieux
et prendre son mal en patience pendant
deux à trois jours.
Enfin aux mauvais jours, la peau
est exposée au froid et ne manque pas
d’avoir sa rançon de petits soucis.
Les engelures, lésions de la peau
des extrémités (rouges au chaud et bleues
au froid) dues au froid humide sont
situées sur les orteils, les doigts ou
les talons ; elles guérissent en une à deux
semaines. L’acrocyanose, maladie
des extrémités bleutées concerne
principalement les mains mais aussi
les oreilles, le menton ou les pieds.
“Ces affections atteignent des personnes
très sensibles, explique le Dr Lantier.
Il faut évidemment porter gants, foulards,
chaussettes et de bonnes chaussures.”
“Pour tous ces maux de l’hiver, conclut
le Dr Lantier, je donnerais quelques
recommandations simples : ne pas oublier
de bien aérer la maison pour renouveler
l’air et éviter la concentration de bactéries ;
surveiller son alimentation : cinq fruits
et légumes par jour, manger un peu plus
gras et des aliments qui contiennent de
la vitamine A, comme le beurre non allégé
ou les œufs, en n’économisant pas sur
ces derniers qui doivent être vraiment bios.
On privilégiera également des aliments
contenant de la vitamine D, B et C, comme
oranges et citrons. C’est la meilleure
garantie pour un hiver sans maladies !”
Aimée-Catherine Deloche
de l’hiver
de l’hiver
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