Philippe Destatte
luxembourgeois. Le pays wallon est fait de bas
plateaux ouverts, de collines et de vallées
encaissées qui, partant d'un glacis nord en pente
faible, s'étendent jusqu'au massif ardennais.
Prolongeant la plaine maritime, la Basse Wallonie
culmine à 50 mètres d'altitude et comprend les
vallées de l'Escaut, de la Haine et de la Dendre.
S'élevant jusqu'à un peu plus de 200 mètres, la
Moyenne Wallonie comprend les plateaux, au nord
du sillon Sambre et Meuse : Haut-Pays hainnuyer,
Plateau brabançon, Plateau hesbignon. En Haute
Wallonie, le relief se fait plus tourmenté, grimpe à
plus de 200 mètres et peut dépasser les 500
mètres : la Croix Scaille à 505 mètres, le Plateau
d'Hurtebise à 525 mètres, la Forêt d'Anlier à 550
mètres, le Plateau des Tailles à 652 mètres, etc.
Là, les rivières creusent davantage leur sillon. À
l'est, l'exhaussement s'est accentué et culmine
dans les Hautes Fagnes (Baraque Michel, 674
mètres) tandis qu'à l'extrême sud-ouest, s'élève le
Plateau lorrain, bordé lui-même de quelques petits
sommets qui s'élèvent de près de 400 à 465 mètres
(Hitzenberg). La Wallonie ne se reconnaît donc pas
lorsqu’on évoque le plat pays. Ce sont ses cours
d’eau qui ont contribué à faire la région : axes de
pénétration, leurs confluents seront aussi les
premiers points d'habitat, tandis que bien plus tard,
aux XIIIe et XIVe siècles, ils permettront les
premières industrialisations...
La frontière nord de la Wallonie est une frontière
linguistique. Œuvre des siècles, mais surtout œuvre
des hommes, elle se serait constituée à partir de