La Lettre de l’Infectiologue - Tome XXII - n° 6 - novembre-décembre 2007
Réunion
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Nouvelles de l’industrie pharmaceutique
Communiqués publicitaires des conférences de presse, symposiums, manifestations, organisés par l’industrie pharmaceutique
sociales) concernant les ressources en eau, M. Petit fait part des
réflexions menées au sein du GIEC : les modifications substan-
tielles des paysages, dues à celles de la qualité et de la quantité de
l’eau, provoqueront probablement des migrations “climatiques”,
sources de tensions politiques. J.M. Amat-Roze signale le nombre
important de textes publiés par l’Institut de recherche et de déve-
loppement (IRD) au sujet de la gestion de l’eau ; elle prend l’exemple
de la brousse tigrée, qui comprend des végétaux ayant développé
une grande capacité à absorber de l’humidité et rappelle que les
géographes souhaitent intensifier ce type de végétations.
M. Petit résume les raisons de l’augmentation du niveau de la
mer : en chauffant, l’eau acquiert un volume supérieur (3 mm par
an) et si la calotte glaciaire qui est actuellement sur le continent
fondait totalement, le niveau de la mer augmenterait de 6 mètres
supplémentaires. Or, il semblerait que cela puisse advenir au
siècle prochain. F. Rodhain fait remarquer que 20 % de la popu-
lation vit à moins de 3 mètres d’altitude, ce qui constituera aussi
une source de migration climatique. M. Petit précise en outre le
lien entre réchauffement climatique et augmentation des préci-
pitations : l’élévation de la température accentue l’évaporation
de l’eau, qui retombe ailleurs, selon les vents atmosphériques
mobilisant les nuages. Dominique Jean (médecin, Grenoble)
ajoute que la fonte glaciaire terrestre modifie la salinité de l’eau
et, par conséquent, les courants, dont le Gulf Stream, qui pour-
rait nettement se ralentir, et selon M. Petit, provoquer ainsi un
moindre réchauffement des côtes de l’Europe du Nord.
Yves Buisson (médecin général des armées, directeur de
l’IMTSSA, Marseille) s’interroge sur la validité de données
permettant de faire des modélisations pertinentes. D. Jean fait
remarquer la conséquence de l’implantation des moustiques en
altitude plus élevée, du fait du réchauffement, et de l’atteinte
alors probable de populations qui sont jusqu’à maintenant non
immunes. En effet, F. Rodhain introduit la notion d’interactions
complexes des phénomènes de migrations (végétales, animales,
humaines), qui nécessite des compréhensions plus fines. Raisons
pour lesquelles E. Pichard insiste sur la nécessité de systèmes
de santé réactifs, avec renforcement de la surveillance pluridis-
ciplinaire, et de la réactivité dans la vaccination, étant donné
l’absence de prédiction raisonnablement possible, hormis pour
les pathologies saisonnières (choléra, méningite...).
F. Rodhain considère donc qu’“Il faut se préparer à l’imprévi-
sible” et être alerté par ce qui est inhabituel, sans tarder à réagir.
“Tout ce qui se passe quelque part dans le monde peut nous
concerner quelques heures plus tard”. Et les pays en voie de
développement (PEVD) n’auront pas ces capacités de réaction
rapide et seront pénalisés. Il faut prendre conscience que les
vecteurs qui se déplacent naturellement, parce que les conditions
leur deviennent favorables, se déplaceront avec leur cortège de
biotopes. M. Petit est d’avis que demander aux PEVD de dimi-
nuer leur émission de CO
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représente une contrainte susceptible
d’entraver leur développement et d’aggraver leur manque de
capacité à répondre au désordre climatique. J.M. Amat-Roze
juge également que le développement des PEVD est absolu-
ment fondamental pour permettre une meilleure maîtrise des
problèmes sanitaires, ainsi que pour rétablir la paix, la guerre
étant incompatible avec un système de santé efficace. Didier
Seyler (santé publique, Marseille) suggère que l’économie géné-
rale, et l’économie individuelle, sont finalement les adversaires
majeurs dans ces circonstances.
P. Campa, Paris
Loramyc® 50 mg : un nouveau
geste antifongique
Les candidoses oropharyngées, dont les
conséquences sont potentiellement graves, sont
une menace constante pour les patients infectés
par le VIH et les patients souffrant de cancer (1).
Chez le patient infecté par le HIV, elles sont le
témoin de l’immunodépression profonde et un
signe d’évolution de la maladie. Il y a un risque
de dissémination œsophagienne puis systémi-
que. En oncologie, la candidose oropharyngée
est liée à la mucite induite par la radiothérapie
ou la chimiothérapie. Elle dégrade la qualité de
vie des patients et altère leur état nutritionnel.
Elle risque également de compromettre le sché-
ma thérapeutique initialement prévu.
Jusqu’à présent, la prise en charge thérapeu-
tique des candidoses oropharyngées reposait
sur des médicaments dont les contraintes
d’administration (4 à 6 applications par jour,
goût désagréable) ne facilitaient pas l’obser-
vance, d’où le recours, bien souvent, à des an-
tifongiques oraux systémiques avec le risque
d’apparition de souches résistantes, d’effets
indésirables et d’interactions médicamenteu-
ses. Face à cette situation, les experts préco-
nisent de prescrire en première intention un
antifongique à action locale à spectre étendu à
toutes les espèces de Candida, et de réserver
les agents systémiques aux formes sévères dis-
séminées et aux rechutes fréquentes (2).
Pour répondre à ce besoin, BioAlliance vient
de commercialiser le premier comprimé gin-
gival muco-adhésif, Loramyc
®
50 mg, destiné
à traiter les candidoses oropharyngées du pa-
tient immunodéprimé.
En adhérant à la muqueuse buccale, il agit sur
le site même de l’infection. Grâce à la techno-
logie gingivale muco-adhésive (Lauriad
®
) qui
utilise une matrice de polymères naturels à
base de protéines de lait, et à sa conception
(face bombée) adaptée à l’anatomie de la gen-
cive au niveau de la fosse canine, Loramyc
®
adhère à la gencive et libère le principe actif
de façon précoce, contrôlée et prolongée avec
des concentrations salivaires efficaces. Son
principe actif est le miconazole, antifongique
à spectre étendu à tous les Candida et à l’ab-
sence de résistance décrite (3).
Loramyc
®
permet ainsi de réduire les prises
médicamenteuses à une seule prise par jour et
la dose de principe actif tout en assurant des
concentrations salivaires efficaces. Il sera ap-
pliqué le matin, après brossage des dents, en
repérant au doigt la fosse canine supérieure.
Le comprimé sera gardé jusqu’à disparition
complète, et le lendemain, un nouveau com-
primé sera positionné sur le côté opposé. La
durée habituelle de traitement est de 14 jours ;
en cas de réponse clinique complète (dispari-
tion totale des signes et des symptômes de la
maladie) après 7 jours de traitement, la prise
de Loramyc
®
peut être interrompue. M.P.
1. Akpan A, Morgana R. Oral candidiasis. Postgrad
Med J 2002;78(922):455-9.
2. Yeni P. Prise en charge médicale des personnes
infectées par le VIH. Rapport 2006. Recommandations
du groupe d’experts. Flammarion. Section 13:251.
3. Ghannoum MA et al. Activité antifongique du
miconazole sur des isolats cliniques récents de Candida
spp. SFMM, mai 2007.