Campagne tarifaire 2016 :
La Fédération UNICANCER s’inquiète face à une
pression financière importante en cancérologie
La Fédération UNICANCER s’inquiète de la nouvelle baisse des tarifs annoncée dans la campagne tarifaire
2016, qui annonce une réduction globale de 1% et une réserve prudentielle de 0,5% de l'ensemble des
enveloppes, soit une baisse effective des tarifs de 1,5%.
La hausse des missions d'intérêt général et d'aide à la contractualisation (MIGAC), dont les crédits
progresseront de 1,7%, ne couvre pas la progression de l’activité des établissements de santé, et
notamment des Centres de lutte contre le cancer (CLCC) liée à une augmentation du nombre de cancers et
aussi à un allongement du suivi de patients qui vivent plus longtemps, grâce aux progrès thérapeutiques.
Une pression financière plus importante pour les Centres de lutte contre le cancer
Les Centres de lutte contre le cancer sont davantage impactés que les autres établissements de santé, du
fait de leur activité spécifique :
D’une part, la baisse importante des tarifs (-5,6% de baisse sur les séjours de chirurgie en tarif
unique ambulatoire / hospitalisation complète par rapport à 2015
) en chirurgie, alors même que les
Centres ont inscrit la chirurgie ambulatoire comme un axe stratégique prioritaire de développement,
et que cette pratique est encouragée par les Pouvoirs publics. L’étude « UNICANCER : Quelle prise
en charge des cancers en 2020 ? »
publiée en 2013 montrait ainsi que la chirurgie ambulatoire
devrait représenter la moitié des chirurgies du cancer du sein en 2020. Les CLCC sont aujourd’hui
leaders de la chirurgie ambulatoire sénologique en France : ils pratiquent 40% des interventions en
ambulatoire vs. 23% de moyenne nationale
.
D’autre part, deux GHS de radiothérapie
ont subi une baisse importante des tarifs (engendrant une
baisse estimée à 2% des revenus générés par la radiothérapie dans les CLCC par rapport à 2015).
Pour l’ensemble de la radiothérapie, cela représente une baisse de plus de 6 millions d’euros pour
les CLCC.
Pour le Pr Patrice Viens, président d’UNICANCER : « Cette baisse intervient alors que la radiothérapie est
engagée dans un processus ambitieux de redéfinition de son modèle de financement afin développer l’hypo-
fractionnement, qui consiste à intensifier la dose délivrée lors de chaque séance et réduire ainsi le nombre
de séances. La question fondamentale du financement doit être réglée. Actuellement basé sur le nombre de
séances, le financement n’incite pas les établissements de santé à développer ces pratiques, au détriment
des patients. Il est à noter que les cabinets libéraux de radiothérapie ne sont pas exposés à cette baisse
tarifaire.».
Un autre point d’inquiétude pour UNICANCER concerne le maintien de la décote forfaitaire de 40€ appliqué
sur chaque séance de chimiothérapie dès lors qu’un médicament de la liste en sus y est administré. Cette
mesure touche aveuglément toutes les pathologies et est dissociée de tout critère de pertinence et de bon
usage du médicament. Ainsi, en hématologie, dans plus de 9 cas sur 10 une molécule onéreuse a été
administrée en 2014, alors que dans les cancers de la prostate, une molécule onéreuse n’a été prescrite
qu’une fois sur trois
.
La cancérologie est un domaine où des molécules innovantes se développent régulièrement. Avec le
maintien de cette mesure, les CLCC se retrouvent donc dans des situations où le fait de donner le meilleur
Evolution estimée sur l’activité de mars à octobre 2015 sur tous les CLCC
Pour plus d’information : www.unicancer.fr/patients/quelle-prise-charge-cancers-2020
Source : base officielle PMSI – au 30/9/2015
Le GHS de Radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité sur machine dédiée ; et le GHS Techniques
complexes d’irradiation externe sans repositionnement, en séances
Source UNICANCER, chiffre 2014, secteur exDG.