->Essais cliniques sur le vérapamil :
•LE VERAPAMIL
Le vérapamil pourrait bien connaitre une deuxième vie. En 2015, l’université d’Alabama
aux Etats Unis a publié un essai clinique sur un nouveau concept de traitement du diabète de
type I. L’inhibiteur calcique vérapamil pourrait restaurer la masse de cellules pancréatiques
sécrétant l’insuline.
•LA PROTEINE TXNIP :
A l’origine de ce nouveau concept : la découverte du rôle de la protéine d’interaction avec
la thioredoxine (TXNIP), impliquée dans la dysfonction et la destruction des cellules bêta
pancréatiques.
La protéine TXNIP joue un rôle majeur dans l’induction d’un stress oxydant : sa
surexpression oriente la cellule bêta vers l’apoptose (ou mort cellulaire programmée).
Or l’expression du gène de la TXNIP dépend de nombreux régulateurs, dont le glucose, et
l’insuline: le glucose induit son expression alors qu’a contrario l’insuline la freine. Mais l’impact
du glucose domine car l’expression de la TXNIP s’auto-amplifie : une fois l’expression de la
TXNIP induite par le glucose, cette protéine stimule sa propre expression. Ainsi, même en cas
d’hyper insulinémie, l’effet de l’hyperglycémie est prépondérant. La TXNIP est donc impliquée
à la fois dans la dysfonction et la destruction des cellules bêta, caractéristiques des diabètes de
type 1 et 2.
Parmi les molécules testées, car connues pour moduler l’expression de la TXNIP, il y figure
un antagoniste calcique, le vérapamil.
•ESSAI CLINIQUE SUR LA SOURIS
Cette stratégie s’est révélée concluante sur un modèle animal. En effet, des études menées
in vitro ou in vivo chez la souris ont montré que la délétion (mutation) génétique et l’inhibition
pharmacologique de la TXNIP dans les cellules bêta ont un effet protecteur vis-à-vis de
diabètes induits.
Dans un modèle murin de diabète de type 1, où la destruction des cellules bêta est induite
par la streptozotocine (substance naturelle diabétogène spécifique des cellules bêta des ilots
de Langhérans) le vérapamil, administré avant induction, a permis de protéger les souris de
l’apparition du diabète et, administré après induction, de normaliser les glycémies et de
restaurer des cellules bêta productrices d’insuline.
Le verdict est désormais attendu pour les diabétiques de type 1, l’espoir étant de voir le
vérapamil améliorer la survie des cellules bêta.