Retours d`Afrique Retours d`Afrique

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Pendant que les fleurs s’ouvrent, bonifiées par les pluies abondantes, les premières
naissances ont lieu chez les mammifères, comme les écureuils. Les oiseaux quant à eux
chantent à pleine voix, ou achèvent leur périple migratoire.
Retours d’Afrique
Rousserolle effarvatte
Pour nos migrateurs les plus lointains, qui ont passé
l’hiver au fin fond de l’Afrique, le mois de mai est
synonyme de retour. Martinets, hypolaïs,
rousserolles sont parmi les derniers à arriver chez
nous. C’est aussi une excellente période pour
observer le passage de plus gros oiseaux, comme la
Guifette noire, la Bondrée apivore et le Faucon
hobereau.
Durant les heures chaudes de la journée, il faut voir
ce magnifique faucon chasser les libellules audessus de la roselière. De loin, difficile de voir
l’insecte, mais lorsque le rapace porte ses serres à
sa bouche, vous pouvez être sûrs qu’il en a capturé
une et qu’il s’en repaît, en quelques bouchées, sans
arrêter sa séance de chasse.
Photo
N. Brusselaers
Photo
J.M. Fenerole
Faucon hobereau
Photo
J. Fouarge
Plus rare est l’observation de la Bondrée apivore, un
Photo
N. Bouglouan
autre rapace dont le régime alimentaire est
essentiellement insectivore. Bien qu’assez commune,
elle est très discrète et il est bien difficile de la voir
fouillant une souche à la recherche d’un essaim de
guêpes ou de bourdons. Heureusement, la Bondrée
aime aussi planer dans les ascendances thermiques audessus de son territoire. C’est ainsi qu’un à deux
couples peuvent être vus au-dessus de l’étang de
Virelles. Avec un peu chance, vous pourrez même
Bondrée apivore
observer le mâle en train d’effectuer sa curieuse
parade aérienne. Après un plongeon vertigineux, il
remonte presque à la verticale, en « applaudissant »,
claquant les ailes au-dessus du corps, avant de
plonger de nouveau.
Mai est aussi l’époque des chants. Par centaines, ils résonnent dans le parc et
les forêts avoisinantes. Il faut s’arrêter et prendre un peu de temps pour les
écouter. Certains sont très courts, parfois répétés à l’infini, d’autres sont
nettement plus élaborés, comme si son auteur avait pris plaisir à le composer et
l’embellir. Chaque espèce a le sien, qui constitue parfois le meilleur moyen pour la
différencier d’une espèce voisine. En cinq minutes d’écoute, il est possible d’en
dénombrer une dizaine distincts. Pour en identifier l’auteur, c’est une affaire de
temps et d’apprentissage. Mais nul besoin de s’investir dans la reconnaissance
des chants pour prendre plaisir à les écouter, ou imaginer les sentiments qui
motivent certains chanteurs : irritation à l’écoute d’un autre mâle, désir de
séduction à l’approche d’une femelle …
Pouillot fitis
Photo
M. Tellia
Photo
M. Van Der Tol
Pinson des arbres
Dans les nichoirs de l’Aquascope, le spectacle perdure. Les premiers œufs de mésange
éclosent, sous l’œil émerveillé des visiteurs. La mère, attentionnée, est présente et ne
les quittera pas durant la première journée. Le mâle est tout proche, prêt à commencer
ses incessants allers et retours pour nourrir sa progéniture. Les coquilles sont évacuées.
Dès qu’il ne suffira plus à la tâche, la femelle le secondera utilement. C’est qu’il en faut
des insectes pour alimenter ces 8, 9, 10 bouches jamais rassasiées. Avant même qu’un
adulte ait pénétré dans le nichoir, elles s’ouvrent toutes dans un étonnant ensemble. Mais
c’est la plus large qui reçoit la becquée, qui peut être partagée si la chasse a été bonne.
Après 15 jours de ce traitement, le nichoir semble trop petit pour contenir tous les
oisillons. Ils grimpent les uns sur les autres pour réclamer leur pitance et les plus
téméraires se risquent sur le rebord du trou d’envol. Les visites des adultes s’espacent
alors pour obliger leur progéniture à quitter le nichoir. Une fois toute la famille dehors,
après 1 ou deux jours, il faudra s’équiper de jumelles pour les observer en pleine nature.
La végétation est en pleine croissance.
Les jeunes feuilles sont une provende
inestimable pour bon nombre de
mammifères. C’est vrai qu’elles ont
l’air appétissantes dans leurs couleurs
vert tendre. Y avez-vous déjà
goutté ? Ail des ours, oseille, mouron
des oiseaux, cresson, plantain, orties…
Des dizaines d’espèces aux qualités
gustatives reconnues peuvent être
consommées. Si vous n’osez franchir
le pas de la cuisine sauvage, venez
tester les recettes proposées par
l’Aquascope lors de notre
traditionnelle balade gourmande du
1er mai, qui allie les joies de la
promenade aux plaisirs de la bouche.
Entrée, plat et dessert sont tous
agrémentés par notre chef de plantes
de chez nous, cueillies à Virelles les
jours précédents.
Plus jamais vous ne considérerez les
mauvaises herbes d’un œil
réprobateur.
Les mares du parc et les
berges de l’étang se colorent.
La couleur rose du lychnis
attire l’attention. De taille
moyenne, ses fins pétales,
détachés les uns des autres,
forment de jolis bouquets au
milieu de la verdure des
roseaux et des fleurs jaunes
des Iris. Sur l’eau, les grandes
feuilles vertes des nénuphars
servent de reposoirs pour les
grenouilles vertes. Encore un
peu de patience pour voir
s’épanouir leurs magnifiques
fleurs blanches…
Iris jaune
Lychnis fleur de coucou
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