E X P E R T I S E S ENVIRONNEMENT & EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE MIEUX CONSOMMER GRÂCE À LA COMPENSATION D’ÉNERGIE RÉACTIVE Accroître la qualité et la disponibilité de l’énergie électrique tout en diminuant les coûts de consommation, c’est tout l’intérêt des équipements de compensation d’énergie réactive. Reposant sur des batteries de condensateurs, ces dispositifs offrent une solution simple, économique et performante pour améliorer le fonctionnement et l'efficacité énergétique des réseaux. sur www.j3e.com + QUELS DÉVELOPPEMENTS ? + FACTEUR DE PUISSANCE + FILTRAGE DES HARMONIQUES + AVANTAGES D’UN BON FACTEUR DE PUISSANCE votre code d’accès en couverture 14 • omment mieux et moins consommer l’énergie électrique ? La compensation de l’énergie réactive est une des réponses efficaces : elle permet, d’une part, de réduire les coûts en limitant la consommation d’énergie réactive. Elle permet également d’augmenter la puissance disponible, tout en réduisant le courant dans l’installation. Au-delà des économies d’énergie réalisées, et donc d’une diminution de la facture énergétique, ces systèmes limitent aussi l’usure prématurée des équipements, la destruction de composants sensibles, ou les déclenchements intempestifs. C QU’EST CE QUE L’ÉNERGIE RÉACTIVE ? Une installation électrique en courant alternatif, comprenant des récepteurs (transformateur, moteur, soudeuse, électronique de puissance, etc.) dont l'intensité est déphasée par rapport à la tension, absorbe une énergie totale que l'on appelle énergie apparente (E ap). Cette énergie, qui s'exprime généralement en kilovolt-ampèreheure (kVAh), correspond à la puissance apparente S (kVA) et se répartit en deux éléments opposés : - Énergie active (Ea) : exprimée en kilowatt heure (kWh), elle est utilisable, après transformation par le récepteur, sous forme de travail ou de chaleur. A cette énergie correspond la puissance active P (kW) ; - Énergie réactive (Er) : exprimée en kilovar heure (kvarh), elle sert en particulier à créer dans les bobinages des moteurs, transformateurs, le champ magnétique sans lequel le fonctionnement serait impossible. A cette énergie correspond la puissance réactive Q (kvar). Contrairement à la précédente, cette énergie est "improductive" pour l'utilisateur. Du fait d’un courant appelé plus important, la circulation de cette énergie réactive sur le réseau de distribution entraîne des surcharges au niveau des transformateurs, l’échauffement des câbles d’alimentation, des pertes supplémentaires, des chutes de tension importantes. Facteur aggravant, elle est de plus facturée par les fournisseurs d’énergie sous la forme de pénalités au-delà d’un certain seuil. Compenser l’énergie réactive en améliorant le facteur de puissance de l’installation électrique répond donc à une demande croissance qui traduit une prise de conscience des utilisateurs. Cette compensation est assurée par des condensateurs qui constituent la solution la plus utilisée compte-tenu de ses caractéristiques : 767 - OCTOBRE 2007 • WWW.J3E.COM © Doc. Epcos EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE La compensation de l’énergie réactive est assurée par des condensateurs. non-consommation en énergie active, coût d'achat, facilité de mise en œuvre, durée de vie (10 ans environ), très faible entretien (appareil statique). UN LARGE CHOIX DE SOLUTIONS Dans une installation électrique basse tension, les b a t te r i e s d e co n d e n s a te u rs p e u ve n t ê t re implantées à 3 niveaux différents : - Implantation centralisée en tête d’installation, qui représente la solution la plus économique et convient lorsqu'on cherche essentiellement à supprimer les pénalités et soulager le poste de transformation ; - Implantation locale ou par secteur, solution généralement utilisée lorsque l’installation est étendue et comporte des ateliers dont les régimes de charge sont différents ; - Implantation individuelle aux bornes des équipements (moteurs en particulier), qui est une solution performante, mais aussi la plus coûteuse compte tenu de la multiplicité des installations et de la non-intégration du coefficient de foisonnement. Les batteries de condensateurs peuvent être fixes ou automatiques. Les équipements fixes, qui fournissent une puissance réactive constante (fonctionnement tout ou rien), sont adaptés lorsque la puissance réactive est faible (<15 % de la puissance du transformateur) et la charge ENVIRONNEMENT & EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE relativement stable. Avec les équipements automatiques, la puissance réactive fournie par la batterie est modulable en fonction de la consommation d’énergie réactive. Ces batteries sont composées d’une association fractionnée en « gradins » de condensateurs en parallèle, la mise en ou hors service de tout ou partie de la batterie étant asservie à un régulateur varmétrique intégré. UNE EXPERTISE SOUHAITABLE Avant de s’engager dans une démarche de compensation de l’énergie réactive, il faut au préalable avoir une bonne connaissance de sa consommation. Le déclencheur est souvent la facture ou la feuille de gestion. Mais la mise en œuvre d’une centrale de mesure analysant le Cos Phi est également un excellent indicateur. La mise en place d’un dispositif de compensation nécessite de prendre quelques précautions. Il est important de préciser quelle est la charge polluante et si cette dernière est ponctuelle ou générale afin de déterminer à quel niveau les batteries de condensateurs devront être mises en place. Il peut être recommandé de faire appel à des experts car les effets d’une compensation mal étudiée peuvent être plus néfastes que bénéfiques si les niveaux de pollution harmonique ne sont pas correctement pris en compte. C’est une des raisons qui incite certains industriels à proposer des solutions hybrides associant compensation et filtrage des harmoniques. Le prix d’une solution de compensation dépend du niveau de régulation des batteries de condensateurs, niveau qui varie en fonction de la finesse des sections de condensateurs et des capacités du système à ne pas toujours travailler avec les mêmes condensateurs. RETOUR SUR INVESTISSEMENT Le retour sur investissement est une question à laquelle il est difficile d e ré p o n d re d ’ u n e f a ç o n g é n é r a l e . E n e f f e t , s i o n p a r l e d’investissement en termes de compensation d’énergie, le client souhaitera éliminer de sa facture toute l’énergie réactive qu’EDF pourrait facturer. Par rapport à la plupart des autres pays, la tarification actuellement appliquée en France n’est pas la plus draconienne. En effet, EDF ne facture les kVAr/h (1,77 centime) que durant 5 mois par an (du 1 er novembre au 31 mars) avec un seuil de Cos Phi fixé à 0,928. Un simple relèvement de ce seuil à 0,95 (valeur couramment appliquée en dehors de l’Hexagone) se traduirait par une augmentation de 17 à 18 %. Le retour sur investissement va dépendre de la solution installée et des équipements qui sont connectés sur l’installation. Tout dépend du réactif. Dans le cas d’une installation équipée uniquement de moteurs asynchrones, le calcul sera simple à faire car il sera possible de mettre des batteries fixes ou régulées avec uniquement des condensateurs. Dans le schéma actuel de facturation, des temps d’amortissement de 12 à 18 mois peuvent être envisagés rien que par la non facturation des pénalités. Par contre si cette installation est équipée de variateurs de vitesse (générateurs d’harmoniques), il faudra compenser en protégeant les condensateurs et éviter l’amplification des taux d’harmoniques. Dans ce cas de figure, le choix des selfs dépend de nombreux paramètres (puissance de court circuit du réseau, taux d’harmoniques, etc.). Dans certaines installations très polluées, il faudra même prévoir un filtre anti harmonique, ce qui complique grandement l’étude qui devra être faite par des experts. Dans de tels cas, il se peut que l’investissement engendre un temps de retour plus long. Mais si les taux d’harmoniques sont réduits, cela sera bénéfique pour d’autres matériels que la batterie de condensateurs elle-même. ■ WWW.J3E.COM • 767 - OCTOBRE 2007 • 15