Résumés des conférences 61
Les décrets de Colophon l’Ancienne sur la perception des taxes publiés par
R. Étienne et L. Migeotte, BCH 122 (1998), p. 143-157 ont été commentés en détail.
Après avoir souligné les difcultés ponctuelles et les corrections à apporter à l’établis-
sement du texte, qui toutes ne peuvent être tranchées par les photographies publiées
(l. 13, 34-35 ; regravure d’un texte plus serré l. 39), et après avoir d’autre part rappelé
ce que l’on sait de l’affermage des taxes dans l’Antiquité grecque, on a commenté
ces textes difciles, en scrutant notamment les clauses juridiques et les relations entre
Colophon l’Ancienne et Colophon-sur-Mer telles qu’elles ont évolué entre le décret
le plus ancien et le décret le plus récent.
On a ensuite examiné les sept décrets honoriques qui éclairent notamment l’his-
toire des relations internationales des deux communautés. On a ainsi expliqué suc-
cessivement la proxénie accordée au Thessalien Asandros, publiée par P. Gauthier,
Journal des Savants 2003, p. 61-63 et datée du iiie s. À l’occasion de l’étude des deux
textes REG 112 (1999), p. 2-4, décret d’Aigai en l’honneur des colophoniens et décret
de Colophon voté en réponse, on a rappelé les grands traits de l’institution des juges
étrangers et le peu que l’on sait de l’épigraphie d’Aigai et de l’Éolide plus générale-
ment (Pergame mise à part). Après avoir commenté l’octroi du droit de cité au Cyzi-
cénien Mètras, publié dans BCH 39 (1915), p. 36-37, on est passé aux décrets publiés
dans la REG 116 (2003), p. 470-493, en commençant par le texte qui est peut-être le
plus ancien, le décret pour Hermônax. Ce décret est-il postérieur à la dissolution de
la sympolitie entre les deux Colophon, qui n’est nullement mentionnée ? Pourrait être
plus récent le décret honorant un ofcier de Ptolémée, qui pose la délicate question de
la présence lagide à Colophon, en lien avec la succession des hégémonies royales en
Ionie à la haute hellénistique.
Le décret publié par E. Collas-Heddeland, Cahiers de Claros II (2003), p. 137-
143, pose plusieurs questions : le personnage s’appelait-il Κλεομένην Ἀστρόφο<υ>
ou bien Κλεομένη Να<υ>στρόφο<υ> ? D’autre part, cet Étolien ne pourrait-il avoir
été un mercenaire ? Enn, s’il est juste de dater ce décret vers la n du iiie s. d’après
l’écriture, comment intégrer la mention de la convention entre les deux Colophon dans
l’histoire de la sympolitie, qui passe pourtant pour avoir été rompue ou dissoute en
cette n de siècle ? On a enn commenté les deux décrets publiés par P. Debord, REA
112 (2010), p. 284-287, pour Mnaséas de Lamia, et REA 115 (2013), p. 18-24, pour
le Lucanien Apollônios, en s’interrogeant en particulier sur la chronologie de ce der-
nier : le Lucanien était-il vraiment venu dans les bagages d’Hannibal auprès d’Antio-
chos, ce qui placerait le décret après 195, et est-il donc possible qu’il soit devenu de
façon presque immédiate un des proches (diatribontes) du roi Antiochos (cf. Bull. ép.
2014, 408) ? Ainsi, l’étude des sept décrets honoriques attribués au iiie s. et au début
du iie s. met en évidence les incertitudes dans la chronologie reçue et dans l’histoire
hellénistique des Colophoniens et des dominations royales sur l’Ionie.
On a présenté la magnique stèle inédite, exhumée en 1995 dans les fouilles diri-
gées par Mme J. de La Genière, qui porte la plus longue inscription complète (195 l.)
jusqu’à présent trouvée sur le territoire de la cité ionienne. Cette inscription, depuis
publiée dans le Journal des Savants 2014, p. 3-98, réunit six actes relatifs à la sous-
cription et aux acquisitions immobilières. Ces actes, datant de ca 200 av. J.-C., rendent
compte de l’acquisition de domaines et de propriétés rurales, à la faveur de deux achats