domaine des relations, personnelles et collectives, avec ce qui est " en haut", invisible, caché,
imaginaire ou réel: ce qui est divin, transcendant, absolu, d'une nature toute autre que les
réalités d'en bas qui sont passagères, relatives, profanes et temporelles. Ainsi tout homme est "
religieux" et toute société est " religieuse", liée à du " sacré".
* la religion, par contre, est une réalité difficile à définir et aux acceptions multiples. Par
exemple on parle aussi bien du " christianisme" comme d'une " religion" parmi d'autres que de
" religion protestante" en face de " religion catholique" ! Tout se mélange avec d'autres
notions, telles que celles de " spiritualités, " cultes", " Églises", " le sacré" , le " spirituel"
distingué du " temporel", " confessions" etc....
Mais laissez-moi citer Régis Debray:
"Le non-croyant.... est aussi croyant que les hommes dits de foi, sauf qu'il croit
non au ciel mais à certaines choses de la Terre ( il est même souvent plus
prédicant et missionnaire qu'un ministre ordonné )..... Enfin le terme
ethnocentrique,proprement, de " religion" prète à tant de cécités qu'il vaudrait
sans doute mieux le remplacer par celui de " culte". C'est, à juste titre, le seul
retenu par notre droit positif.... Faut-il rappeler que " religion", " religieux", "
religieusement" ne figurent nulle part dans les quarantes quatre articles de la loi
du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat ? Puisse la
rigueur terminologique du juriste servir d'exemple, en attendant que l'étude
positive des diversités planétaires en vienne à rompre une fois pour toutes avec
cette notion occidentale et abusive de " religion", dont le formalisme ne cesse de
nous égarer. Seul le sacré est universel".
( Régis Debray " Ce que nous voile le voile, la République et le sacré" éditions Galimard
2004 pages 51 et 52 )
* Laïcité: sur le sens de ce terme R.Debray est tout aussi critique: dans son paragraphe
intitulé " laïcité: un mot écran" ( page 33 du même ouvrage )
" A l'instar de tant de mots qui enchantent et endorment, " laïcité" représente un vrai
problème et une fausse question...pourquoi un " faux sujet" ? Parce qu'un néologisme
tardif ( 1880 ) a transformé un adjectif en substantif.... De complément qu'il était, un
qualificatif ( " laïque") devient substance abstraite ( " laïcité") dont on disserte
indépendamment de son instituteur et tuteur historique, l’État républicain. Pourquoi
un " vrai problème" ?... Parce qu'a trop laisser les cités dans la Cité, c'est la "
respublica" qui se disloque.... Il en va, à terme, de la paix civile."
R.Debray est tout aussi critique: dans son paragraphe intitulé " laïcité: un mot
écran" ( page 33 du même ouvrage )
Mais bornons-nous ici à l'usage courant du mot. Selon le " Petit Robert", la laïcité est
" le principe de séparation de la société civile et de la société religieuse, l’État
n'exerçant aucun pouvoir religieux et les Églises aucun pouvoir politique. " La