6Préface à la deuxième édition
de la fusion récente de Mandrake et Connectiva (pour don-
ner Mandriva), qui devrait permettre d’allier la facilité de
la première aux technologies originales de la seconde. Fedora
Core se stabilise peu à peu et Red Hat montre de nouveau
des signes d’intérêt pour cette distribution. Chez Debian, la
situation est plus contrastée : si le système est toujours tech-
niquement excellent, de graves problèmes d’organisation ont
retardé la création de la nouvelle version. Une distribution
fondée sur Debian, plutôt récente mais déjà très aboutie, mo-
nopolise l’attention depuis quelques mois : Ubuntu, qui sera
présentée dans le chapitre 6.
Sur le PC, la progression de Linux est lente, pour des rai-
sons de compatibilité. Pour l’instant on le trouve surtout dans
le bas de gamme (la grande distribution propose des ordina-
teurs sous Linux à prix cassé), mais des constructeurs bien
établis commencent à le proposer sur leur matériel standard :
ainsi, HP proposera fin 2005 des portables sous Ubuntu. Aux
États-Unis, ce sont les distributions Xandros et Linspire qui
sont préinstallées sur les PC bon marché.
Plusieurs logiciels gratuits et libres très importants, qui
existaient déjà sous Linux, sont désormais disponibles aussi
sous Windows, notamment Firefox (navigateur web), Thun-
derbird (pour le courrier électronique) et surtout OpenOffice
(suite bureautique compatible avec la suite Office de Micro-
soft). Un nombre croissant d’administrations utilisent ces lo-
giciels libres, à la fois pour des raisons de coût et pour conser-
ver la maîtrise de leurs données dans un format ouvert. Outre
les cas médiatisés en Amérique latine et en Extrême-Orient,
la France s’y met : début 2006, tous les documents produits
par la gendarmerie (soit 1 500 000 par an) seront au format
OpenOffice.
Ouverture des formats, qualité, compatibilité, sécurité :
les logiciels libres progressent par leurs mérites plus que par
leur gratuité. La vague monte lentement, mais rien ne semble
pouvoir l’arrêter.