"Des virus et des hommes " fait la lumière sur les
grandes maladies virales, véritable enjeu de santé mondial. Les
virus sont analysés sous toutes leurs coutures, à travers les méca-
nismes qui régissent la contamination des cellules, comme leur
propagation et leur mode de reproduction.
Les stratégies anti-virales sont examinées, depuis la classique vac-
cination jusqu’aux techniques les plus performantes de la chimie
ou de la génétique.
Les virus - du latin "poi-
son" - infectent régu-
lièrement nos cellules.
Ces petits assemblages
de biomolécules sont
uniquement visibles
au microscope électro-
nique. Dotés d’un
génome comparable à
une cellule, ils se diffé-
rencient par la nature de
leur acide nucléique. Les
virus se multiplient dans
nos cellules comme des
parasites absolus car ils ne
possèdent pas de système
producteur d’énergie , ne
respirent pas et ne se nour-
rissent pas.
La lutte contre tous ces
agents pathogènes s’avère
laborieuse et coûteuse.
Campagnes médiatiques et
vaccinations gratuites ont
souvent du mal à enrayer
les maladies infectieuses
évolutives qu’ils entraînent.
Parvenu dans les cellules
vivantes, le virus, inerte en
soi, se révèle destructeur.
Les rétrovirus à ARN,
comme celui du SIDA, pos-
sèdent une enzyme particu-
lière pour convertir l’ARN
en ADN et pouvoir s’intég-
rer aux cellules.
Le génome des virus à ADN
comme celui de l’herpès
peut, en revanche, être
directement recopié et
investir les cellules.
Toujours nom-
breuses et diver-
ses, malgré les vac-
cins, les maladies
virales n’en finis-
sent pas de s’adap-
ter, de se spéciali-
ser. Le mécanisme
est bien connu :
l’invasion des virus
est souvent conte-
nue, mais lorsque
le système de défense est
débordé, de plus en plus de
cellules sont tuées et les
virus progressent dans l’or-
ganisme, depuis leur porte
d’entrée jusqu’aux organes
cibles.
•La poliomyélite
Cette maladie provoquant
une paralysie lourde est
l’exemple typique de
maladie virale généralisée
provoquée par des virus
intestinaux résistants dans
l’environnement (eaux
usées, rivières polluées…)
• L’herpès
Herpès - du grec "herpein"
-signifie ramper comme un
serpent. Aboutissant à une
infection chronique et sour-
noise, il subsiste à l’état
latent pour réapparaître
brutalement.
•L’hépatite B
Cette infection hépatite
aiguë provoque la destruc-
tion - par les propres défen-
ses du malade - des cellules
du foie, parasitées par le
virus. Certaines hépatites
chroniques dégénèrent en
cirrhose puis en cancer du
foie.
•La grippe :
Chaque année, une nouvel-
le épidémie s’étend sur
l’hémisphère nord. Elle
pèse lourdement sur la
santé des personnes fragi-
les et sur l’économie. La
prévention est délicate : le
virus grippal mute fré-
quemment et les stocks de
vaccin doivent correspon-
dre à chaque souche virale..
Virus : qui es-tu ?
Des maladies virales,
encore et toujours
Cette exposition est une coproduction
INSERM – Palais de la découverte.
•La variole
Découverte en 1796 par le médecin
anglais Edward Jenner, la vaccination et
sa systématisation ont permis de faire
disparaître la variole. Après des millions
de victimes – 2 millions de morts pen-
dant l’épidémie mondiale de 1967 –
aucun cas n’a été recensé depuis 1977.
Grâce au vaccin, des maladies
comme la poliomyélite et la
rage ont quasiment disparu
des pays développés de la
zone tempérée. D’autres,
comme l’hépatite B ou le
SIDA, sont loin d’êtreen voie
d’éradication.
Un vaccin anti-viral est un pro-
duit obtenu à partir d’une
fraction inoffensive de virus –
antigène viral – qui, adminis-
tré à un receveur sain, le pro-
tégera contreune infection
ultérieure. Le vaccin sensibilise
certaines cellules de l’immunité à la
reconnaissance du virus et rend l’orga-
nisme apte à produire massivement et
rapidement des anticorps spécifiques
s’il rencontre à nouveau ce virus.
L’immunité conférée par les vaccins
anti-viraux, même si elle a une longé-
vité variable et nécessite des rappels
périodiques, a eu raison de certaines
maladies comme la variole qui ne pré-
senterait plus de risque épidémique.
Compte tenu des difficultés d’obten-
tion in vitrode certains virus en cultu-
res cellulaires ou de leur extrême
variabilité génétique naturelle, l’appel
aux techniques les plus performantes
de la biologie moléculaireest né-
cessaire. Ces techniques représentent
l’espoir d’une vaccination efficace et
inoffensive contreles virus.
Le vaccin, la meilleure
des préventions ?
Philippe Bert