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Institut écologie et environnement
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Institut écologie et environnement
Evolution expérimentale de la bactérie Ralstonia solanacearum par passages successifs de
la plante malade vers une plante saine durant plus de 300 générations bactériennes. Les
bactéries issues de la plante malade sont injectées directement dans la tige d’une nouvelle
plante saine. ©Alice GUIDOT, LIPM, INRA, Toulouse
Frédéric MAGNÉ,
Contact communication
Multihost Experimental Evolution of the Pathogen Ralstonia solanacearum
Unveils Genes Involved in Adaptation to Plants par Alice Guidot, Wei Jiang,
Jean-Baptiste Ferdy, Christophe Thébaud, Patrick Barberis, Jérôme Gouzy et
Stéphane Genin publié dans Molecular Biology and Evolution le 20 aout 2014.
En savoir plus
Alice GUIDOT,
Christophe THÉBAUD,
Stéphane GENIN,
Contacts chercheurs
Evolution de bactéries pathogènes en
laboratoire: une approche originale pour élucider
les mécanismes de l’évolution adaptative
Décembre 2014
L’évolution permettant aux bactéries pathogènes de s’adapter
aux organismes qu’ils infectent (hôtes) est une préoccupation
majeure en santé humaine, vétérinaire et agricole. Et pour
cause, ce phénomène peut générer de nouvelles souches plus
agressives ou capables d’infecter de nouveaux hôtes. Lors d’une
étude publiée en novembre dans la revue Molecular Biology
and Evolution, des chercheurs du Laboratoire des interactions
plantes-microorganismes et du laboratoire Evolution et diversité
biologique de Toulouse ont pu déchiffrer pour la première fois
les bases génétiques de l’évolution adaptative d’une bactérie
représentant une menace majeure pour les cultures maraichères :
Ralstonia solanacearum. Pour ce faire, l’équipe a utilisé une
approche originale : faire évoluer la bactérie en laboratoire puis
séquencer les génomes complets des souches évoluées.
Sévissant surtout dans les pays tropicaux et subtropicaux, R. solanacearum
induit le étrissement de plus de 250 espèces végétales d’intérêt
agronomique, comme la pomme de terre, la tomate et le bananier.
La biologiste Alice Guidot et ses collaborateurs ont fait évoluer ce
pathogène sur 3 espèces sensibles à la maladie : la tomate, l’aubergine
et le géranium, et 2 espèces dites « tolérantes » : le chou et le haricot, que
la bactérie est capable d’infecter sans les rendre malades.
« Nous avons maintenu R. solanacearum dans chacune des espèces
végétales pendant au moins 300 générations bactériennes, par des
passages successifs de la plante malade vers une plante saine, à
raison d’un passage par semaine. En tout, il nous a fallu 12 mois de
manipulations », précise Alice Guidot.
Au nal, les chercheurs ont obtenu de nouvelles souches adaptées
expérimentalement aux 5 espèces végétales étudiées.
Puis, ils ont séquencé entièrement les génomes de 9 souches adaptées (3
à la tomate et 6 au haricot) et ont comparé leurs génomes avec celui de
la souche « ancestrale » utilisée en début d’expérience.
Ces analyses ont révélé plusieurs modications du génome. « Notamment,
plusieurs souches adaptées expérimentalement présentaient des
mutations au niveau d’un même gène : « efpR » » souligne Alice Guidot.
Les biologistes ont alors effectués des expériences de génétique qui ont
conrmé le rôle important de ce gène dans la multiplication de la bactérie
dans sa plante hôte.
Quelle est la fonction du gène efpR ? C’est là une des questions sur
lesquelles travaillent désormais les chercheurs.