Société d’émulation de Montbéliard, 2009 297
Frédéric Plancard1
Pompier de Paris, résistant
et pionnier du sauvetage
par hélicoptère :
le destin de l’Erbaton2
Frédéric Curie (1906-1956)
20 décembre 1956, 15 h 30, cimetière d’Étupes. Le long cortège
parti du 13 de la route de Fesches vient d’arriver devant la tombe.
Après les honneurs militaires, rendus deux jours plus tôt dans la
cour de la caserne Champerret, le quartier central des sapeurs-
pompiers de Paris et un reportage aux actualités télévisées, le
cercueil de Frédéric Curie, drapé de tricolore, repose au-dessus
du caveau béant. Le lieu est noir de monde. Les personnalités
civiles et militaires se bousculent dans les allées.
« Repose toi. Il est des mérites qui n’attendent pas la vieillesse,
il est des cœurs qui battent moins longtemps parce qu’ils battent
plus vite ». Cette phrase est prononcée par le lieutenant-colonel
René Beltramelli, pompier de Paris, compagnon d’armes de Fré-
déric Curie et chargé de prononcer l’un des éloges funèbres.
Ces quelques mots résument à eux seuls, une vie courte mais
intense qui, en fait, en a renfermé plusieurs. Des mots qui ré-
pondent à quatre médailles : Légion d’honneur, médaille de la
Résistance avec rosette, Croix de guerre 1939-1945 ornée de deux
palmes et enfin, médaille de l’Aéronautique. Une existence ré-
sumée sur un coussin et une plaque de bronze fixée sur la pierre
1 Journaliste, titulaire d’une maîtrise d’histoire du Moyen Âge à la Faculté des Lettres
et de Sciences Humaines de Besançon sous la direction de René Locatelli (1995). Ar-
rière petit-neveu de Frédéric Curie.
2 Habitant d’Étupes.