Il est donc nécessaire que les intervenants aient conscience de la dimension éthique de leur
responsabilité pour que les propositions qui seraient faites à ces personnes soient en lien
avec leurs singularités, leurs besoins tout en reconnaissant leur altérité irréfragable.
Chaque acteur conscient de cette responsabilité dans la posture éthique, peut-être conduit à
engager des actes remettant en question la dimension morale ou déontologique inclue au
dispositif si elle ne garantit plus l’unicité de l’être. C’est la préservation de l’intégrité
psychique et physique du sujet qui prime.
La rencontre avec ces personnes révèle une double vulnérabilité, celle que nous cherchons
souvent à « réparer » parce qu’elle est visible ou nommée par des classifications qui est celle
des personnes dites en situation de handicap, celle que nous cherchons à taire et que
fréquemment nous refoulons, la nôtre par les éprouvés psychiques et émotionnels que nous
ressentons lors de la rencontre de personnes qui nous décalent de nos représentations, de
nos normes. Ce qui va favoriser la rencontre, une écoute, une attention à leurs besoins
singuliers, c’est notre étonnement. Il ne peut donc y avoir un rapport de toute-puissance de
l’intervenant vers un sujet en général et à fortiori vis-à-vis de ces personnes.
La pratique sportive ne peut avoir par essence de valeurs éthiques supposées. Il est donc
essentiel que les acteurs du sport adapté et des autres fédérations soient en mesure, dans le
cadre du Plan Fédéral « Citoyens du sport », de se familiariser à cette responsabilité et de
l’engager pour sauvegarder ou restaurer le lien d’humanité, permettant à ces personnes en
situation de handicap d’être reconnues à leur place, par leur engagement dans la pratique
sportive, dans une dimension citoyenne, c’est-à-dire de celui, qui, malgré les aléas de la vie
et ses difficultés, est en mesure de dire quelque chose de sa vie dans l’espace social et
démocratique. Paroles, qui à l’aune de ce qui fait l’enjeu du lien social et du vivre ensemble,
ne recouvrent pas moins de valeur que celle d’autrui.
Après avoir répondu à l’appel à projet ministériel « citoyens du sport » ouvert aux
fédérations sportives agréées le 31 août 2015, la FFSA a tenu à développer sa réflexion à
travers la conception d’un plan fédéral « citoyens du sport », en adéquation avec son projet
fédéral approuvé pour la paralympiade 2013-2017 en cours. Un référent technicien membre
de la direction technique nationale et un référent élu membre du comité directeur ont été
désignés pour être les garants de l’édition et de la coordination de la mise en œuvre de ce
plan.
Le plan fédéral «citoyens du sport » de la FFSA 2015-2017 a été élaboré à partir d’un guide
méthodologique proposé par la Direction des Sports du Ministère en Mai 2015. Il a pu être
abondé par les éclairages de la commission recherche, études et publications de la FFSA, et
grâce au fruit des travaux en atelier thématique réalisés lors du séminaire fédéral qui s’est
tenu du 6 au 10 octobre 2015 à Voiron, auquel ont participé les conseillers techniques
sportifs (CTS), les conseillers techniques fédéraux (CTF) et les directeurs sportifs fédéraux
(DSF) de la FFSA.
La co-construction de ce plan a pour objectif de favoriser son appropriation par les acteurs
fédéraux afin d’en faciliter sa déclinaison et son adaptation selon les territoires, les
disciplines sportives et les besoins des sportifs en situation de handicap mental et psychique.