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Forme et déroulement
Au départ, le plateau est nu, habité par un personnage qui danse seul.
Peu à peu, le scénographe dépose sur une ligne, en diagonale, les objets qui vont
constituer le décor.
À l’entrée, une actrice compte les spectateurs. Il y a donc deux espaces quand on
pénètre dans la salle, l’un pris par le danseur appartenant déjà à la fiction et l’autre
appartenant encore à une réalité, celle de l’avant représentation, d’un espace
commun au public.
Puis, le cinéaste s’adresse aux spectateurs. Il évoque avec dérision notre place toute
relative d’individus appartenant à une planète qui compte sept milliards d’êtres
humains. Sur un des murs apparaît un compteur, relié à internet. Il rend compte des
naissances et des morts du jour sur la terre.
Les interprètes et le musicien entrent en scène. Tous s’installent, prennent leurs
marques, se posent dans l’axe dessiné par les accessoires. Puis, comme dans un
atelier, le spectacle se construit et se déconstruit sous les yeux des spectateurs. La
scénographie prend tout l’environnement, elle inclut le public dans l’espace de jeu.
La porte donnant sur les loges reste ouverte. L’espace hors champ est aussi investi.
Le questionnement des personnages, leurs quêtes, leur instabilité et leur difficulté
d’être au monde trouvent un répondant dans la forme!:
les images décuplées, des personnages multipliées par différents écrans, viennent
perturber et enrichir la vision du spectateur, une variation visuelle où les
personnages naviguent entre fiction et réalité, entre réel et virtuel.
L’image est projetée partout ou cela est possible (avec 5 vidéo-projecteurs dont
celui relié à internet) de préférence sur les murs, velours ou voiles noires. Le noir a
la qualité de mettre au même niveau hiérarchique l’interprète et son image. S’ouvre
alors un champ d’interaction possible.
L’image rend compte, à sa manière, du contexte mis en place autour des
personnages. Par ses cadrages, ses filtres, et sa situation sur le plateau, elle produit
des angles de vues, des perspectives, des rapprochements qui créent à leur tour de
l’espace, et du mouvement.
Cette appréhension pluri-disciplinaire à travers la parole, la danse, la musique et les
images, est la seule manière de rendre compte de la complexité de notre relation à
l’autre aujourd’hui.
La pièce s’affranchit nécessairement d’un processus narratif et dramatique
classique, elle est constituée d’une série de scènes ou tableaux traversées par 4
femmes, 20, 30, 40 et 50 ans et leurs rapports aux hommes et au monde.
Pour voir la maquette : http://vimeo.com/50386664 mot de passe :!cordoba *
Maquette réalisée au Grand R SN de la Roche sur Yon.
*Note!: la majeure partie des projections se faisant sur fond noir (pendrillons ou murs du
théâtre), la plus part des images ne ressort pas. Ce montage a néanmoins pour mérite de
rendre compte d’un univers, d’un élan artistique traversé par une énergie commune.