SCHÉMA DE COHÉRENCE TERRITORIALE DE L’AGGLOMÉRATION MESSINE
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Outre le développement de l’urbanisation
et les pratiques agricoles intensives qui
constituent les principales menaces au
maintien de la diversité biologique du ter-
ritoire, plusieurs facteurs peuvent entraî-
ner des évolutions plus ou moins impor-
tantes de la diversité des milieux naturels :
- le changement climatique, qui favori-
sera au cours des prochaines années le
développement de certaines espèces
végétales et animales et en fragilisera
d’autres ;
- la qualité des eaux, qui a des répercus-
sions directes sur la ore et la faune
aquatiques ;
- le développement d’espèces exotiques
"invasives" qui concurrencent fortement
les espèces locales et qui, bien acclima-
tées, conduisent à un appauvrissement
important des milieux.
Le changement climatique
L’évolution climatique annoncée au cours
des prochaines décennies aura vraisem-
blablement des incidences notables sur la
diversité biologique des milieux naturels.
Les travaux 12 réalisés par l’INRA de
Nancy en 2004 soulèvent diérentes in-
terrogations sur le comportement des
essences forestières face au changement
climatique, notamment quant à leur apti-
tude à s’adapter à la compétition avec de
nouvelles espèces, sur les équilibres qui
s’établiront avec les nouveaux cortèges
de pathogènes et de symbiotes, ainsi que
sur les capacités des espèces à coloniser
rapidement de nouvelles niches écolo-
giques.
6 Les facteurs d’évolution de
la biodiversité
Ces études ont été relayées par d’autres
travaux sur le milieu forestier.
- Parmi les essences étudiées, le hêtre
apparaît particulièrement sensible aux
évolutions du climat. Son développe-
ment est en eet favorisé par de faibles
décits hydriques en été et défavorisé
par de trop fortes températures autom-
nales. Or, ce sont précisément des para-
mètres qui pourraient évoluer signica-
tivement au cours des années à venir.
- L’érable sycomore pourrait, lui aussi, être
aecté de façon signicative. Il s’agit
également d’une essence sensible aux
décits hydriques, les fortes chaleurs
favorisant en outre sa sensibilité à cer-
taines pathologies.
- D’autres essences telles que le chêne,
le charme, le tilleul ou le bouleau ver-
ruqueux, pourraient en revanche mieux
résister aux évolutions attendues.
L’importance et la diversité actuelle des
hêtraies sur le territoire (notamment au
niveau du revers du plateau calcaire) lais-
sent ainsi penser que le territoire du SCo-
TAM pourrait être concerné de manière
non négligeable par les évolutions liées
au changement climatique au cours des
décennies à venir.
L’évolution de la qualité des
eaux
Les objectifs de restauration de la qualité
des cours d’eau à l’horizon 2015 ou 2027
permettent d’espérer une amélioration
sensible de la qualité biologique des ri-
vières à court ou moyen terme.
L’eutrophisation qui s’est développée au
cours des années passées et qui a entraî-
né une forte banalisation de la ore et de
la faune aquatiques devrait diminuer pro-
gressivement, faisant évoluer les cours
d’eau vers des habitats plus mésotrophes.
Le développement des espèces
"invasives"
Le territoire du SCoTAM est concerné par
la présence de quelques espèces végé-
tales acclimatées dont le développement
est susceptible de porter préjudice à la
biodiversité locale : la Renouée du Japon,
le Solidage du Canada, le Solidage géant
et, dans une moindre mesure, le Robinier
faux-acacia.
- La Renouée du Japon (Fallopia japo-
nica) est naturalisée en Europe depuis
la n du XIXe siècle, mais son dévelop-
pement incontrôlé devient réellement
préoccupant depuis une vingtaine d’an-
nées. Elle aectionne particulièrement
les bords des cours d’eau, ainsi que tous
les milieux rudéralisés (bords de che-
mins, friches, cultures abandonnées...).
- Le Solidage géant (Solidago gigantea)
et le Solidage du Canada (Solidago ca-
nadensis) ont été introduits d’Amérique
du Nord en Europe comme plantes or-
nementales et mellifères. Ils se sont na-
turalisés et se développent en colonies
dans toute l’Europe centrale. Le Soli-
dage géant et le Solidage du Canada
apparaissent sur sol nu puis empêchent
la germination d’autres espèces. Ils dis-
posent d’une grande amplitude écolo-
gique : ils croissent à la fois sur des sols
humides ou secs. Toutefois, le Solidage
géant présente une prédilection pour
les sols humides tandis que le Solidage
du Canada est plutôt thermophile.
II
UN TERRITOIRE À GRANDE VALEUR
PATRIMONIALE ET ÉCOLOGIQUE
SCoTAM
Etat initial de
l’environnement