Printemps des peuples et mouvements nationaux et libéraux, Mme Murphy-Chanéac, 2016 Page 2
SEQUENCE : LES ASPIRATIONS LIBERALES ET NATIONALES : COMMENT NAISSENT ET
S’AFFIRMENT LES ASPIRATIONS LIBERALES ET NATIONALES EN EUROPE DANS LA
PREMIERE MOITIE DU XIXE SIECLE ?
SEANCE 1 : COMMENT LE PRINCIPE DE LA GRANDE NATION DEFINI PAR LES
REVOLUTIONNAIRES BOULEVERSE-T-IL L’EQUILIBRE EUROPEEN A L’AUBE DU XIX°
SIECLE?
I. LA REVOLUTION FAIT NAITRE UN ESPOIR POUR LES PEUPLES
EUROPEENS
A. La Révolution suscite l’enthousiasme
Dès le 14 juillet 1789, la Révolution française suscite l’enthousiasme ou l’inquiétude dans toute l’Europe
Partout les démocrates veulent suivre l’exemple de la France. Les monarques, eux, redoutent une
contagion révolutionnaire, qui remettrait en cause leur légitimité.
Sous l’influence des Lumières, les révolutionnaires français aspirent à un monde fondé sur le droit et la
coopération entre les États, Ils affirment donc leur désir de paix
B. Mais elle remet en cause l’ordre européen.
Mais en acceptant le rattachement d’Avignon à la France (septembre 1791), au nom du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes, ils remettent en question l’ordre européen.
L’hostilité des monarchies européennes est attisée par les émigrés. En France, la guerre devient un enjeu
des luttes politiques). En déclarant la guerre le 20 avril 1792, la France ouvre une période de combats
presque ininterrompus jusqu’en 1815, que les Anglais appellent les French Wars.
II. MAIS LES GUERRES REVOLUTIONNAIRES ET LE PRINCIPE DE GRANDE
NATION SUSCITENT L’HOSTILITE DES PEUPLES EUROPEENS
A. On assiste alors à Vingt ans de « guerres françaises »
Face à une première coalition, la France remporte les victoires de Valmy (20 septembre 1792), Jemappes (6
novembre 1792) et Fleurus (26 juin 1794). Une armée nationale se forge pour défendre la «Patrie en
danger», qui devient une République. La levée en masse (23 août 1793) permet de repousser les
envahisseurs, puis d’occuper de nombreux territoires. Cette expansion est justifiée par la diffusion des
idéaux révolutionnaires.
Mais la France mène aussi une politique de conquête, quand le général Bonaparte reprend la guerre en
Italie contre Autriche (1796-1797). Menacée d’encerclement par une deuxième coalition, la France
instaure la conscription. Rentré d’Égypte, Bonaparte prend le pouvoir (1799) et impose la paix à Autriche
en 1801, puis au Royaume-Uni en 1802.
La France domine alors l’Europe. Elle a annexé des territoires, en portant ses frontières sur le Rhin et les
Alpes, et créé des «républiques-soeurs» . Puis Napoléon reprend la guerre dès 1803 et, après avoir vaincu
trois coalitions, organise le Grand Empire . En 1811, il est formé de 130 départements et d’État vassaux,
souvent dirigés par des membres de sa famille.
B. Durant lesquelles la France se présente comme une « Grande Nation »
libératrice ou oppressive suivant le point de vue des belligérants.
L’expansion de la France à partir de 1792 est présentée comme celle de la «Grande Nation », modèle de
l’Europe. Dans les territoires soumis directement ou indirectement à l’influence française, les droits
féodaux et les privilèges sont abolis. Souvent le Code civil est adopté.
Mais les Français, accueillis en libérateurs au début, sont vite considérés comme des occupants qui
soumettent les populations à l’impôt et à la conscription et pillent les richesses artistiques .Le blocus
continental perturbe en outre la vie économique. En Espagne, un soulèvement national éclate en 1808. En
Allemagne et en Italie, les patriotes retournent contre la France les principes de 1789, en exigeant le
respect de leur liberté et de leur souveraineté nationale.
Cette hostilité croissante à l’égard de la France contribue au succès de la 7e coalition. Regroupant pour la
première fois toutes les puissances européennes, elle bat l’armée française à Leipzig en 1813 et contraint
Napoléon à l’abdication en 1814