CATÉCHISME DE NOTRE-DAME DE FATIMA ©fatima.be
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CINQUANTE-NEUVIÈME LEÇON
LA CÉRÉMONIE DE CONFIRMATION
DEMANDE : Que fait l’évêque en donnant la confirmation ?
RÉPONSE : Il fait trois choses : premrement, jointe à la prière, il impose les mains
sur tous ceux qu'il doit confirmer ; deuxièmement, il fait à chacun sur le front une
onction avec le saint Chrême ; troisièmement, il lui donne un petit soufflet.
EXPLICATION : 1°) La confirmation, quand on la reçoit avec les dispositions
nécessaires, produit dans l'âme, comme tous les autres sacrements, la grâce
habituelle ou sanctifiante ; non pas la grâce première, qui consiste à effacer les
péchés, mais une grâce d'accroissement et de perfection, qui augmente celle du
baptême et lui donne en quelque sorte son complément ;
2°) elle fait descendre en nous l'Esprit-Saint avec l'abondance de ses grâces ;
3°) elle imprime dans nos âmes un caractère ineffaçable qui nous rend soldats de
Jésus-Christ et qui fait que ce sacrement ne peut être réitéré. Ce caractère est
imprimé dans ceux mêmes qui sont mal disposés à recevoir ce sacrement. Si, par la
suite, ils viennent à se repentir et à être mieux disposés, la grâce, ne rencontrant
plus d'obstacles, se répandra dans leur âme, et ils recueilleront les fruits du
sacrement.
Les différents effets de la confirmation, dont nous venons de parler, et qui se
trouvent veloppés dans la leçon précédente, sont représentés de la manière la
plus parfaite par les diverses cérémonies qui s'y observent. La première de ces
cérémonies est l'imposition des mains.
D : Que signifie l’imposition des mains ?
R : L'imposition des mains signifie que le Saint-Esprit va reposer dans l'âme de ceux
qui reçoivent ce sacrement en étal de grâce.
Pour donner la Confirmation,
l'Évêque, revêtu de ses habits
pontificaux, s'avance vers l'autel
puis entonne le Veni Creator,
qu'on chante solennellement dans
l'église, afin d'attirer l’Esprit-Saint
et les bénédictions du Ciel sur les
chrétiens qui vont être confirmés.
C'est pour implorer les
bénédictions du Ciel et conjurer
l'Esprit-Saint de descendre sur les
chrétiens qu'il va confirmer dans
la foi, afin qu'ils reçoivent le Saint-
Esprit, qu'ils conservent et fassent fructifier les grâces qu'il va répandre sur eux.
C'est ce que faisaient les Apôtres (Actes VIII, 15). Il faut s'unir à ce chant sacré, et le
suivre, sinon de bouche, du moins de cœur, avec toute la ferveur possible.
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Cet hymne termi, ceux qui doivent être confirmés se tiennent à genoux ou debout,
si l'évêque le leur permet, les mains jointes, les yeux baissés, ayant leur billet de
confession à la main et un linge ou bandeau qui sert à essuyer les onctions. Alors
l'évêque se tourne vers ceux qui doivent recevoir le sacrement, il fait entendre ces
paroles : « Que le Saint-Esprit descende en vous, et que la vertu du Très-Haut vous
préserve de tout péché. Ainsi soit-il ». Il fait ensuite le signe de la croix sur lui-même
et récite plusieurs prières par lesquelles il appelle à son aide le Dieu saint et fort. Ces
prières terminées, il lève les mains et les impose sur ceux qu'il doit confirmer ; c'est
ce qu'on appelle l’imposition des mains. Cette première cérémonie représente le
premier et le principal effet de la Confirmation : elle signifie que le Saint-Esprit
descend sur celui qu'il confirme, et vient remplir son âme de ses dons divins ; cette
cérémonie est signée au livre des Actes, comme l'action principale par laquelle les
Apôtres conféraient le Saint-Esprit.
D : Que dit l’évêque en imposant les mains ?
R : Il invoque les dons du Saint-Esprit sur ceux qui doivent être confirmés.
Voici la prière que fait l'évêque en imposant les mains : « Dieu tout-puissant et
éternel, qui avez daigné régénérer par l'eau et par le Saint-Esprit vos serviteurs qui
sont ici présents, et qui leur avez accordé la rémission de tous leurs péchés, envoyez
sur eux, du haut du ciel, votre Esprit saint et consolateur pour les enrichir de ses sept
dons. : Ainsi soit-il.
L'esprit de sagesse et d'intelligence. : Ainsi soit-il.
L'esprit de conseil et de force. : Ainsi soit-il.
L'esprit de science et de piété. : Ainsi soit-il.
Remplissez-les de l'esprit de votre crainte, et daignez, dans votre bonté, les marquer
du signe de la croix de Jésus-Christ pour la vie éternelle; nous vous en conjurons par
le même Jésus-Christ, Notre Seigneur, votre fils, qui vit et règne avec vous, dans
l'unité du même Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. : Ainsi soit-il. »
D : Cette imposition des mains est-elle nécessaire ?
R : Oui, elle est nécessaire, et on doit veiller à ce qu'aucun ne manque de s'y
trouver.
L'imposition des mains est regardée, par un grand nombre de Docteurs de l’Église,
comme partie essentielle du sacrement. Les prêtres doivent faire en sorte que tous
ceux qui doivent être confirmés soient présents au commencement de la cérémonie,
car si après l'imposition des mains, il arrivait de nouveaux sujets à confirmer, il
faudrait en avertir l'Évêque, afin qu'il daignât recommencer l’imposition des mains et
les prières qui y sont relatives.
D : Qu’est-ce que le saint Chrême ?
R : Le saint Chrême est de l'huile d'olive, mêlée de baume, que l'Évêque a consacré
le Jeudi-Saint.
Chrême est un mot grec qui signifie onction. Le saint Chrême est une onction sainte,
composée d'huile et de baume, que les Évêques consacrent le Jeudi-Saint avec
beaucoup de solennité, de prières et de cérémonies, au milieu du saint Sacrifice de
la Messe. La bénédiction ou consécration du saint Chrême fut considérée, de tout
temps, comme une fonction épiscopale. L'huile signifie la force des grâces que
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donne ce sacrement pour combattre les combats du Seigneur : en effet, ceux qui
s'exerçaient autrefois à la lutte, avaient soin de se frotter tout le corps avec de l'huile,
pour rendre leurs membres plus souples, et par là même plus agiles et plus forts.
Ainsi, par la Confirmation, nous sommes oints ou fortifiés par la grâce, afin de
combattre néreusement pour le Seigneur et de triompher de ses ennemis, qui sont
aussi les nôtres. Autrefois encore on était dans l’usage d'embaumer les corps pour
les préserver de la corruption ; ainsi la Confirmation nous préserve de la corruption
du péché.
D : Que signifie le saint Chrême ?
R : il signifie que le confirmé ne doit point rougir d’être chrétien et soldat de sus-
Christ.
L'Évêque fait une onction sur le front avec le saint Chrême pour apprendre au
confirmé qu'il ne doit point rougir de paraître chrétien et soldat de Jésus-Christ, et
qu'il doit en porter le caractère avec une sainte audace sur le front qui est l'endroit le
plus apparent de l'homme. Il la fait en forme de croix, pour nous apprendre à nous,
glorifier de la croix qui est l'instrument de notre rédemption, et pour nous rappeler
encore que c'est de la croix que les sacrements tirent toute leur vertu ; c'est par la
même raison et pour bénir le confirmé, qu'il fait encore le signe de la croix sur lui.
D : Que signifie l’huile dans la confirmation ?
R : L'huile signifie, par la vertu qu'elle a de s'étendre et de fortifier, l'abondance et la
force de la grâce.
Les différentes propriétés de l'huile d'olive sont
autant de Symboles des admirables effets que
produit le sacrement de Confirmation dans les
âmes bien disposées.
1°) L'huile a la vertu de s'étendre, de pénétrer
et de s'insinuer partout ; elle signifie, dans la
Confirmation, que le Saint-Esprit s'insinue dans
l'âme, et y répand l'abondance de ses faveurs
et de ses dons.
2°) L'huile a la vertu d'adoucir et de fortifier : il
signifie, dans la Confirmation, que le Saint-
Esprit adoucit, par sa grâce, ce que la loi de
Dieu peut avoir de pénible, et donne le courage
dont on a besoin pour triompher des ennemis
du salut.
3°) L'huile a la vertu d'éclairer quand on la
brûle, et de servir de lumre aux hommes
pendant la nuit : elle signifie, dans la
Confirmation, que le Saint-Esprit, en
descendant en nous, nous éclaire au milieu
des ténèbres du siècle présent, et embrase
nos cœurs des flammes les plus ardentes de la
charité.
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D : Que signifie le baume ?
R : Le baume signifie, par sa bonne odeur, le bon exemple que le chrétien confirmé
doit donner.
Le baume répand une odeur agréable : il signifie, dans la Confirmation, que le
chrétien confirmé doit répandre, en tout lieu, la bonne odeur de Jésus-Christ, par ses
vertus, ses bonnes œuvres et bons exemples, et qu'il se rendrait bien coupable si, au
lieu d'édifier le prochain, il le scandalisait en lui donnant de mauvais conseils ou de
mauvais exemples.
À la suavité de son odeur, le baume joint la propriété de conserver le corps à l'abri de
la corruption du péché ; c'est encore là un symbole de ce qu'opère la Confirmation
dans les âmes bien disposées : il les préserve de la corruption du vice, leur conserve
les principes et les urs purs, et les éloigne de la contagion des doctrines
corrompues et des exemples pervers : c'est ainsi que la grâce du Saint-Esprit
préserve lme du confirmé.
D : Pourquoi l’évêque fait-il l’onction en forme de croix sur le front ?
R : Pour apprendre au chrétien qu'il confirme à ne jamais rougir de Jésus-Christ ni
de sa doctrine.
Après l'imposition des mains, l'Évêque s'approche de ceux qu'il doit confirmer, et fait
à chacun une onction, en forme de croix, sur le front. L'Évêque fait cette onction, en
forme de croix pour nous marquer que nous devons mettre toute notre confiance
dans la croix de Notre-Seigneur, en qui est notre salut, notre vie et notre résurrection,
et pour nous faire souvenir aussi que, si nous voulons avoir part au triomphe de notre
divin Sauveur, il faut porter la croix avec Lui. Le parfait chrétien aime à avoir quelque
part aux souffrances de Notre-Seigneur, et regarde comme une croix de n'avoir point
de croix. Il fait l’onction sur le front, qui est le siège de la pudeur et l’endroit le plus
apparent de l’homme, pour apprendre au confirmé que, loin de rougir de se montrer
le disciple de Jésus-Christ crucifié, il doit faire une profession publique de toutes les
vérités de la foi avec une sainte fierté, se faisant toujours gloire de marcher sur les
traces de Jésus-Christ, et s'armer d'une sainte hardiesse contre tout ce qui pourrait
le détourner du service de Dieu.
Après avoir reçu l'onction du saint Chrême, il faut avoir soin de ne point porter la
main à son front, jusquce qu'un prêtre l'ait essuyé. L'usage ancien était de ceindre
le front du confirmé d'un bandeau qu'il conservait plusieurs jours. Cette pratique, en
témoignant du respect qui est dû au saint Chrême, annonçait aux fidèles le soin avec
lequel ils doivent conserver la grâce de la confirmation. Maintenant, on ne se sert
plus du bandeau, et l'on essuie, immédiatement après la cérémonie, le front des
confirmés.
D : Que dit l’évêque en faisant l’onction du saint Chrême ?
R : Il prononce des paroles qui expriment l'effet du sacrement.
L’Évêque fait l'onction en forme de croix avec le saint Chrême, en prononçant ces
paroles : « N ***, je vous marque du signe de la croix ; je vous confirme avec le
Chrême du salut, au nom du Père †, et du Fils †, et du Saint-Esprit » ; c'est la
formule du sacrement dont ces paroles expriment les heureux effets : la grâce et la
force conférées au chrétien, et cela, comme dans tous les autres sacrements au nom
de l'adorable Trinité : Père, Fils et Saint-Esprit.
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En proférant ces paroles, il nomme le confirmé par son prénom de baptême, pour lui
rappeler qu'il a dans le ciel un protecteur qui, comme lui, a passé sur la terre, faible
et sujet à toutes les tentations, mais qui, par le secours du Très-Haut, a vaincu l'enfer
et conquis le royaume des cieux.
D : Peut-on changer de prénom en recevant la confirmation ?
R : Oui, on le peut.
Lorsqu'ils reçoivent la confirmation les fidèles peuvent, s'ils le désirent, changer de
prénom ou bien en y ajouter un autre. C'est ce qu'enseignent tous les théologiens, et
ils s'appuient sur les constitutions d'Odon, évêque de Paris et sur un grand nombre
de conciles. La volonté seule de celui qui est confirmé suffit pour que le changement
dont nous parlons puisse avoir lieu ; alors on écrit ou fait écrire sur le billet
d'admission qu'il est nécessaire de présenter, le nouveau prénom que l'on veut
porter. Il faut que ce nouveau prénom soit celui de quelque saint révéré dans l'Église
catholique, pour lequel le Confirmé ait une dévotion particulière, et qui soit pour lui un
nouveau modèle, et un intercesseur de plus auprès de Dieu.
L'Évêque peut aussi et doit même changer le prénom du confirmé, lorsque ce
prénom est inconvenant ou ridicule ; c'est ainsi que l'illustre cardinal de Verme †,
administrant un jour la confirmation, changea le prénom d'une jeune fille, qui
s'appelait Vénus, en celui de Madeleine. Une décision de la Congrégation des Rites,
en date du 20 septembre 1749, vient à l'appui de ce que nous venons de dire ; elle
porte en termes formels que l'on peut, en recevant la confirmation, ajouter un prénom
à celui que l'on a reçu au baptême.
D : Pourquoi, après l’onction, l’Évêque donne-t-il un petit soufflet sur la joue du
Confirmé ?
R : Pour apprendre à la personne confirmée qu'elle doit être prête à souffrir pour
l'amour de Jésus-Christ.
Dès que l’Évêque a prononcé les paroles de l’onction, il touche avec sa main droite
la joue du nouveau confirmé, en disant : « Pax tecum » (La paix soit avec vous).
Qu'est-ce que cela signifie ? C'est pour annoncer à ce Chrétien confirmé qu'il doit
désormais être disposé à souffrir toutes sortes d'outrages pour Jésus-Christ, et qu'il
doit conserver la paix avec Dieu, avec les hommes, avec lui-même jusqu'au milieu
des outrages, des opprobres, des ignominies qu'il supportera pour son divin Maître.
Tel est le souhait qu'adressait le Sauveur à ses disciples, après sa Résurrection. Ces
paroles montrent qu'un chrétien doit pardonner les plus grossières injures et qu'au
milieu des plus sanglants affronts, il doit conserver cette paix de l'âme qui est un bien
si précieux, un fruit du Saint-Esprit ; car la patience chrétienne est sœur de l'humilité,
cette mère des vertus. Dans l'idée des hommes, le soufflet est un des outrages les
plus humiliants et cependant Notre-Seigneur a dit : « Si quelqu'un vous frappe à la
joue droite, présentez-lui la gauche. » L'Évêque pour mieux graver ce précepte de
notre divin Sauveur dans nos cœurs, semble nous dire : « Je viens vous armer,
comme vrai soldat de Jésus-Christ, de patience, de courage, de longanimité. Soyez
donc fermes parmi toutes les épreuves que vous aurez à subir. Voilà comme un petit
essai de ce que vous aurez à souffrir dans le monde : Pax tecum ; mais soyez
généreux, soyez patients, soyez robuste, souffrez tout dans le calme d'une âme forte
et tranquille qui sait s'élever avec une sainte fierté au-dessus de tous les
événements de la vie. Que la paix soit avec vous : Pax tecum. »
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