37906 livret - Projectibles

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PHARAON
PHARAON
livret Jeunes
exposition
« Salut à toi, parfait de visage,
possesseur de radiance,
celui que Ptah-Sokar
a complété,
qu’Anubis a exalté,
à qui Thot a donné
le merveilleux visage des dieux.
Ton œil droit est le soleil du soir
et ton œil gauche est le soleil du matin.
Tes sourcils sont les Neufs Dieux,
et ton front est Anubis.
Le dos de ta tête est Horus
et tes cheveux tressés sont Sokaris ».
Inscription du masque funéraire de Touthânkhamon
GE
OU
R
R
E
ME
ÉE
R MÉ
DITERRAN
M
L’Egypte au Nouvel Empire
2
P
HAR
A Osouverains
N d’Égypte
Les pharaons,
immortels
L
es anciens souverains égyptiens exerçaient leur pouvoir absolu
dans tous les domaines : le gouvernement, l’administration, la
justice, les expéditions militaires, la diplomatie, la religion,
l’architecture ou encore l’art. Dans leurs palais, ils entretenaient
une cour brillante. Très préoccupés par leur vie éternelle, ils
consacrèrent d’immenses efforts à aménager leurs tombeaux et à
élever les monuments du culte funéraire. Sur les sites
archéologiques et dans les musées, d’innombrables vestiges
témoignent de leurs activités et illustrent le talent
des artistes et des artisans qui les servirent.
Quelque vingt-cinq siècles après leur disparition,
Sans la crue
la fascination exercée par les pharaons ne faiblit
qui, une fois
pas, et ils sont inlassablement le thème
par an,
d’expositions, le sujet de documentaires, les héros
inondait les
de romans ou de films. Auraient-ils enfin trouvé
rives du Nil,
l’immortalité qu’ils appelaient de leurs vœux ?
très rarement
arrosées par
les pluies,
l’Égypte
n’aurait été
qu’un désert
aride.
Tête de Khéphren
Ancien Empire, IVe dynastie,
(H. 77 cm), Le Caire, musée égyptien.
3
3800-3100 av. J.-C.
Époque prédynastique
3100-2680 av. J.-C.
Époque thinite, Ire-IIe dynastie
2680 av. J.-C.-2200 av. J.-C.
Ancien Empire, IIIe-VIe dynastie
2200-2033 av. J.-C.
Première Période Intermédiaire,
VIIe-XIe dynastie
2033-1710 av. J.-C.
Moyen Empire, XIe-XIIIe dynastie
Capitale Thèbes et Itchytaouy, âge d’or de la
littérature
1710-1543 av. J.-C.
Deuxième Période Intermédiaire,
XIIIe-XVIIe dynastie
Perte de la Nubie; indépendance des provinces.
1543-1069 av. J.-C.
Nouvel Empire
Pharaons :
Hatchepsout femme pharaon.
Thoutmosis III mène une quinzaine de campagnes
pour étendre son pouvoir sur la Palestine, la Phénicie
et une partie de la Syrie.
Akhenaton adopte un dieu unique et fonde la ville
d’Akhetaton (Tell el-Amarna).
Toutânkhamon.
Ramsès II le grand bâtisseur : la salle hypostyle de Karnak
avec ses 134 colonnes, et le temple d’Abou Simbel.
1069-664 av. J.-C.
Troisième Période Intermédiaire, XXIe-XXVe dynastie
664-332 av. J.-C.
Basse Époque, XXVIe-XXXe dynastie
Seconde domination perse
332 av. J.-C
Conquête d’Alexandre le Grand
Epoque ptolémaïque
30 av. J.-C.
Domination romaine
Pharaon sous l’aspect
d’un enfant. Ramsès II,
Nouvel Empire, XIXe dynastie,
(H. 18 cm l. 13 cm),
Musée du Louvre.
4
5
Buste du roi Nérenptah,
Nouvel Empire, XIXe dynastie,
(H. 52 cm), Le Caire, musée égyptien.
Hatchepsout,
Nouvel Empire, XVIIIe dynastie,
Tête de Sésostris III,
Moyen Empire, XIIe dynastie,
(H. 35 cm),Le Caire, musée égyptien.
6
(H. 80 cm, l. 35 cm),
Le Caire, musée égyptien.
P
A R etAl’histoire
ON
LesH
pharaons
L
’histoire des pharaons commence vers 3100 av. J.-C.
avec l’unification des deux terres : la Haute-Égypte, au
sud, et la Basse-Égypte, au nord, correspondant
respectivement à la vallée du Nil et au delta du fleuve.
Elle s’achève avec la conquête de l’Égypte par le roi
grec Alexandre le Grand en 332 av. J.-C. Mais la chute
de l’Égypte pharaonique n’entraîne pas celle de sa
culture ni de sa religion, qui se maintiennent jusqu’au
IVe siècle ap. J.-C., alors que le pays est devenu
province romaine.
C’est le prêtre égyptien Manéthon qui, au IVe-IIIe siècle av. J.-C., a
réparti les pharaons en trente dynasties. Une dynastie est un groupe
de souverains membres d’une même famille, issus d’une même ville
ou ayant choisi une même capitale. Les historiens ont rassemblé les
dynasties en grandes périodes. Les plus glorieuses sont l’Ancien
Empire, célèbre pour ses pyramides ; le Moyen Empire,
âge d’or de l’art et de la littérature ; et le Nouvel Empire,
le temps des conquérants : les pharaons dominent
alors un vaste territoire et accumulent les richesses.
Les constructions se multiplient, le mode de vie atteint
Aménophis III,
Nouvel Empire,
un raffinement extrême.
XVIIIe dynastie,
(H. 38 cm), Le Caire,
musée égyptien.
7
Pilier d’un temple
de Karnak, Akhénaton dans
l’attitude du dieu Osiris,
Nouvel Empire,
XVIIIe dynastie,
(H. 210 cm, l. 111 cm),
Le Caire, musée égyptien.
Statue colossale de
Toutânkhamon,
Nouvel Empire, XVIIIe dynastie,
(H. 305 cm, l. 102 cm)
Le Caire, musée égyptien.
8
P
AR
Aroyauté
ON
LesH
images
de la
L
e pharaon est tout à la fois homme et dieu. Homme, car il ne possède pas de
pouvoirs magiques, il souffre et il meurt. Dieu, parce qu’il exerce la royauté,
fonction divine. Lors de son couronnement, le roi reçoit les insignes de sa
charge, représentés sur les statues et peintures. Ce sont d’abord les
couronnes, la blanche de Haute-Égypte et la rouge de Basse-Égypte ;
réunies, elles composent le pschent, symbolisant la domination des deux
terres. Sur le devant du pschent se dresse un cobra ou uræus censé anéantir
les ennemis du roi : il représente Ouadjet, la déesse protectrice de la BasseÉgypte. On l’associe au vautour, qui incarne la déesse Nekhbet, gardienne de
la Haute-Égypte.
Le roi arbore aussi le némès, tissu encadrant le visage ; une
fausse barbe droite qu’il fixe à son menton ; les sceptres,
emblèmes de sa fonction, qu’il croise sur sa poitrine : un
crochet et un fouet. Le pharaon est souvent représenté vêtu
d’un pagne court, la chendjit, auquel est attachée une
queue de taureau, symbole de force. Le souverain est
identifié par cinq noms. Ses noms de naissance et de
couronnement, les plus courants, sont écrits à l’intérieur du
cartouche, symbole de protection et de domination.
Castagnettes au nom de la reine Tiy,
Nouvel Empire, servant au culte de
la déesse Hathor,
La reine Néfertiti, épouse
d’Akhénaton, XVIIIe dynastie,
H 10, 7 cm, l 7,9 cm
musée du Louvre.
(L. 15,7 cm, l. O,7 à 1,5cm),
Le Caire, musée égyptien.
9
Le prince Chéchonq
portant une enseigne
divine, Nouvel Empire,
(H. 48 cm), Le Caire,
musée égytpien.
Sistre, instrument de
musique religieuse,
(H. 42,7 cm, l. 8 cm),
Le Caire, musée égyptien.
10
Pharaon présentant
l’image de la déesse Maât,
Nouvel Empire,
(H. 19,5 cm), musée du Louvre.
PHARAON
Le pharaon, intermédiaire entre les hommes et les dieux
S
elon la mythologie, les dieux ont engendré le roi pour qu’il
maintienne l’ordre du monde, qu’ils ont créé et que symbolise la
déesse Maat*. Il s’acquitte de cette tâche en leur élevant des
maisons : les temples, en couvrant leurs autels d’offrandes et
leur rendant un culte chaque jour. En retour, les dieux lui offrent
ce dont il a besoin pour gouverner : la vie, la santé,
la puissance, la protection et la joie. Cet échange se
déroule dans le secret des temples, interdits à tous
ceux qui ne sont pas membres de la cour. Unique
intermédiaire entre les dieux et les hommes, le
souverain occupé à gouverner, délègue sa mission
aux prêtres. Ils rendent aux divinités un culte
quotidien, qui consiste à nourrir, laver, habiller et
parer leurs statues, placées dans une petite
chapelle (naos) enfermée dans le sanctuaire, au
fond du temple. Lors des grandes fêtes, auxquelles
le pharaon lui-même est présent, la statue divine
est portée en procession hors de l’édifice. Le peuple
approche alors la divinité, sans jamais la voir
puisqu’elle est cachée dans la petite chapelle de sa
Ramsès II présentant
barque que l’on transporte.
une chapelle, Nouvel Empire,
(H. 27,5 cm, L. 38 cm), Le Caire,
musée égyptien.
* voir glossaire p. 24
11
Pharaon sous l’aspect d’un lion dévorant un ennemi,
Nouvel Empire,
(H. 5 cm, l. 11 cm), Le Caire, musée égyptien.
Etrangers prosternés devant Pharaon,
(H. 15 cm, L. 52 cm), Le Caire, musée égyptien.
Arme : harpé de Ramsès II,
(L. 57,5 cm, l. 4,8 cm), musée du Louvre .
12
Any, intendant royal, dans son char,
portant au cou l’or de la récompense,
(H. 27 cm), Le Caire, musée égyptien.
P
H Agarant
R deAl’équilibre
O N du monde :
Le pharaon
la victoire sur les ennemis
P
our préserver l’harmonie du monde, le roi combat les forces
maléfiques, incarnées par les ennemis. Le pharaon dirige
l’armée en personne, secondé par le prince héritier et un
état-major. Il récompense les officiers et les soldats ayant fait
preuve d’une grande bravoure. Les représentations les plus
anciennes montrent le souverain brandissant sa massue audessus de ses adversaires agenouillés, qu’il saisit par les
cheveux. Au Nouvel Empire, le pharaon apparaît debout sur
son char lancé à pleine vitesse, tirant à l’arc sur ses
opposants ; les victimes jonchent le sol en une mêlée
confuse. À ces scènes symboliques se mêlent celles de vraies
batailles, dont le souverain sort toujours vainqueur, même
quand sa victoire est contestable. Car pour les
Égyptiens, l’histoire n’est pas ce qui arrive
réellement mais ce qui doit arriver : le
triomphe du roi, incarnation de l’ordre, sur le
chaos. Sur les murs des temples, l’image joue
un rôle magique : elle perpétue les actions
accomplies par le roi pour garantir
éternellement l’équilibre de l’Univers.
Les ennemis de Pharaon
empoignés par les cheveux,
(H. 70 cm, l. 76 cm),
Le Caire, musée égyptien.
13
Ay, haut fonctionnaire royal
recevant l’or de la récompense,
(H. 27,5 cm, l. 54 cm),
Le Caire, musée égyptien.
14
P
H Agarant
RA
N de l’Egypte :
Le pharaon
de laO
prospérité
le bon gouvernement
L
’Égypte doit sa prospérité à une organisation d’une grande efficacité,
mise en place par les pharaons et entièrement fondée sur l’usage de
l’écriture : non pas les hiéroglyphes*, mais le hiératique*. Chef du
gouvernement, le roi règle les affaires de l’État à partir de son palais.
Il s’appuie sur une équipe composée de deux vizirs*, sorte de ministres
de l’Intérieur de la Haute et de la Basse-Égypte ; du directeur du
Trésor, ou “ministre des Finances” ; du directeur des Greniers, qui
gère les réserves de céréales ; du directeur des troupeaux, qui
contrôle le bétail ; du vice-roi de Nubie, responsable de cette région
située au sud de l’Égypte.
Le directeur du Bureau des dépêches dirige le secrétariat d’État qui
traite la correspondance intérieure et diplomatique du roi et
administre les possessions égyptiennes en Syrie-Palestine. Une
institution particulière, la Maison du roi, dirigée par un grand
intendant, gère les domaines royaux et le personnel au service du
souverain. Depuis la capitale, où elle est établie, l’élite
dirigeante domine une structure administrative formée de
scribes* fonctionnaires qui sont répartis sur l'ensemble
du territoire et fortement hiérarchisés.
Hapy, intendant du dieu Amon,
(H 71 cm, l 48 cm),
Le Caire, musée égyptien.
15
Cuiller à fard :
nageuse tenant un canard,
(L. 30,5 cm), Le Caire,
musée égyptien.
Coffret au nom d’Aménophis III,
Nouvel Empire,
(H. 51 cm, L. 53 cm, l. 42 cm),
Le Caire, musée égyptien.
16
Lit de Touthankamon,
(H. 62 cm, L. 183 cm),
Le Caire, musée égyptien.
P
H AlaR
AlaOfamille
N royale
le palais,
cour,
L
Le pharaon est à la tête d’une grande famille. Selon les règnes, il a une ou plusieurs grandes épouses royales,
qui ont le statut de reine ; des épouses secondaires, des concubines. Il engendre une descendance nombreuse :
Ramsès II a eu plus d’une centaine d’enfants ! Le prince héritier est le fils aîné de la grande épouse royale. Si
celle-ci n’a pas de garçon ou s’ils décèdent prématurément, le successeur est choisi parmi les autres enfants du
pharaon. Bien qu’elle vive officiellement aux côtés du roi, la reine dispose de sa propre maison, dotée de vastes
domaines agricoles pour pourvoir à son entretien et à celui de son personnel. Les autres femmes du roi, leurs
enfants et leurs servantes sont installés dans des harems, résidences qui leur sont
réservées en divers endroits du pays. Des fonctionnaires administrent ces résidences
qui sont également pourvues d’importantes propriétés foncières. Loin de rester
inactives, les occupantes des harems fabriquent des tissus. Les intrigues politiques, y
compris contre le roi ne sont pas absentes des harems. La famille royale et les femmes
les plus favorisées vivent dans le luxe, comme le montre les objets de toilette, les
bijoux, les meubles ou la vaisselle retrouvées dans les fouilles. Certaines filles de
pharaons exercent la fonction de Grande Prêtresse du dieu Amon. Au Nouvel Empire,
deux reines, Hatchepsout et Taousert, ont exercé le pouvoir comme pharaon à part
entière. Un phénomène qui reste exceptionnel dans l’histoire de l’Égypte ancienne.
La reine Ahmès-Néfertari
divinisée, mère d’Aménophis Ier,
Nouvel Empire, XIXe dynastie,
(H. 35,5 cm, l. 7 cm),
musée du Louvre.
Boucle d’oreilles
de Séthi II, XIXe dynastie,
(H. 13 cm), Le Caire,
musée égyptien.
Bracelet
de la reine Iâhhétep,
Bague avec chaton en
forme de scarabée,
(H. 4,35 cm, D. 4,8 cm),
Le Caire , musée égyptien.
(D 2,5 cm), Le Caire,
musée égyptien.
17
18
P
H auAservice
R AdeOla N
Un art
religion
P
our les Égyptiens, les œuvres d’art et les inscriptions hiéroglyphiques ne sont pas faites pour réjouir
l’œil–même si beaucoup d’entre elles suscitent une profonde admiration – mais ont surtout pour fonction de
perpétuer le culte et d’assurer ainsi la vie dans l’au-delà. En effet, les Egyptiens croient que les personnages
représentés, ou même simplement nommés par une inscription hiéroglyphique, existent vraiment. Mais si les
prêtres ou les descendants de la famille cessent de leur rendre un culte, les dieux, les pharaons et les
dignitaires sont voués à disparaître définitivement ! Pour éviter ce drame, on figure partout, dans les temples
et les tombes, des scènes d’offrandes et des monceaux de victuailles. Grâce à ces images, la force vitale, ou
ka*, des divinités, des rois et des particuliers représentés absorbe l’énergie vitale de la nourriture : ainsi, ils
continuent à vivre !
Les anciens Égyptiens ont très tôt arrêté les règles qui gouvernent leur art : le dessin
adopte la combinaison des points de vue. Pour figurer un homme, les artistes associent
la vue du visage et des jambes de profil à celle de l’œil et de la poitrine de face ; ainsi
sont montrés les éléments les plus évocateurs de la personne humaine. Dans les
défilés, pour ne pas réduire l’ampleur du cortège, ils décalent horizontalement les
personnages qui normalement seraient cachés les uns par les autres. Ils font de même
avec les tas de fruits, par exemple, en les superposant (décalage vertical). Et pour
révéler le contenu d’un panier ou d’une coupe, ils suppriment la paroi du récipient qui
dérobe la vue de son contenu au spectateur ; on parle de “suppression des masques”.
Barque solaire sur
Les statues des hommes ont généralement le pied gauche en avant, une convention qui
le tombeau de Séti Ier,
e
XIX dynastie,
reproduit exactement le hiéroglyphe de l’homme qui marche.
Louxor.
19
P
A R Ade l’écrit
ON
UneH
civilisation
D
ans l’Égypte ancienne, l’écriture joue un rôle essentiel. Écriture sacrée, les hiéroglyphes couvrent les parois des
temples et des tombes. Ils se notent de droite à gauche ou de gauche à droite pour respecter la symétrie des
monuments. Ils peuvent aussi être disposés en colonnes, et se lisent alors de haut en bas. On trouve des
inscriptions hiéroglyphiques sur les statues et les stèles érigées dans les cours des sanctuaires ou des
sépultures pour commémorer des événements ou implorer les bienfaits des divinités; ou encore sur
l’équipement qui entoure le défunt dans sa tombe. Les hiéroglyphes
perpétuent à jamais le culte rendu aux dieux et garantissent au mort une
vie éternelle bienheureuse.
Le hiératique, l’écriture courante, s’écrit de droite à gauche.
Il a souvent pour support le papyrus, fabriqué avec la tige de la plante du
même nom et des ostraca (sing. ostracon), éclats de calcaire. Les
documents en hiératique reflètent tous les aspects de la vie quotidienne.
C’est Jean-François Champollion qui, en 1822, déchiffre l’écriture
hiéroglyphique, en comprenant qu’elle associait des signes-idées : les
idéogrammes et des signes-sons : les phonogrammes. Aujourd’hui, les
idéogrammes sont par exemple les panneaux de signalisation dans les
rues. D’après ce principe, en égyptien, le dessin du taureau correspond au
mot taureau «ka»*. Certains signes-sons correspondent à une seule
lettre. Quand on parle d’alphabet, c’est inexact car on ne peut pas écrire
toute la langue avec ces signes hiéroglyphiques.
Scribe assis
avec papyrus enroulé sur ses
genoux Ancien Empire Ve dynastie,
Le Caire,musée égyptien
21
Sarcophage d’Ahmosis,
XVIIIe
(L. 178 cm), Le Caire,
musée égyptien.
Doigtiers de Psousennès Ier,
(H. 5,5 à 8 cm),
Le Caire, musée égyptien.
Masque funéraire en or de
Psousennès Ier, XXIe dynastie,
(H. 48 cm, l. 38 cm),
Le Caire, musée égyptien.
22
PLa H
A Ol’éternel
N retour
mortAdeR
pharaon,
P
our s’assurer la vie éternelle, le roi n’épargne aucun effort. D’abord inhumés dans des
pyramides, les pharaons adoptent, au Nouvel Empire, un nouveau type de tombeau
aménagé dans la Vallée des Rois, à Thèbes, dans le sud de l’Égypte. Il s’agit d’un hypogée,
tombeau creusé dans la montagne et formé d’une série de couloirs et de salles. À la
période suivante, les souverains, établis à Tanis au nord-est du Delta, se font inhumer
dans de modestes tombes construites dans l’enceinte du temple d’Amon pour bénéficier
d’une meilleure protection. Tout comme certaines
tombes royales de Tanis, l’hypogée de
Toutankhâmon dans la Vallée des Rois, a
miraculeusement échappé au pillage.
Sa momie*, c’est-à-dire le corps préservé
artificiellement, était encore allongée dans ses
cercueils. Elle était parée de son masque en or et
de ses bijoux, et entourée de ses trésors : vaisselle
précieuse, meubles et bien d’autres objets, dont
les vases canopes* contenant les viscères. Un
temple, le château de millions d’années, est
consacré au culte du roi identifié après sa mort au
dieu Amon. Les prêtres y déposent les offrandes
pour le nourrir dans l’au-delà.
Sarcophage de la chatte
du prince Thoutmès,
(H. 64 cm, L. 65 cm, l. 44 cm),
Le Caire, musée égyptien.
Ouchebtis, serviteurs
funéraires de Psousennès Ier,
(H. 13,5 et 14,5 cm),
Le Caire, musée égyptien.
23
Glossaire
Canope : au nombre de quatre, les vases
canopes contiennent les viscères : estomac,
foie, intestin et poumons, momifiés à part.
Ils sont déposés dans une caisse canope.
Hiératique : écriture courante et simplifiée
qui dérive des hiéroglyphes. Depuis
l’Ancien Empire, elle est utilisée pour les
documents administratifs, comptables,
littéraires, scientifiques.
Hiéroglyphes : dessins stylisés inspirés du
monde environnant les Égyptiens :
personnages, animaux, objets… qui
associent le principe des idéogrammes (à
un signe correspond une notion, un mot), à
celui des phonogrammes (à un signe
correspond un son, comme dans notre
alphabet). Apparus vers 3300 av. J.-C., les
hiéroglyphes ne sont plus utilisés que dans
les textes religieux après la mise au point
du hiératique.
Ka : La force vitale, l’un des éléments
invisibles qui composent la personne
humaine. Après la mort, le ka assure la
survie de l’individu en absorbant l’énergie
contenue dans la nourriture.
Maât : représentée comme une femme
coiffée d’une plume d’autruche, comme
une figurine assise sur une corbeille ou
comme une plume, la déesse Maât incarne
l’ordre du monde créé par les dieux. Elle
aide le souverain à préserver cet équilibre.
La déesse qui déteste le mensonge, le vol
et la paresse, préside à la vérité et à la
justice.
Momie : pour les Égyptiens, le corps réunit
les composantes de la personne humaine
visibles et invisibles, comme le ba, ou
oiseau-âme, et le ka, ou force vitale,
essentiels pour renaître dans l’au-delà.
Aussi ont-ils mis au point un procédé
visant à préserver le corps : la
momification. Elle consiste à laver
le cadavre, à en ôter le cerveau et les
viscères puis à le recouvrir de natron, une
sorte de sel, quarante jours durant. Une
fois les chairs desséchées, la momie est
enveloppée de bandelettes et de linceuls.
Pharaon : « pharaon » est un mot qui figure
dans la version grecque de la Bible. Il
dérive de l’expression égyptienne per-aâ
qui signifie « grande maison », c’est-à-dire
le palais royal. Depuis 1450 av. J.-C., il
désigne l’occupant du palais : le roi.
Scribe : homme qui sait lire et écrire, et
qui est généralement un fonctionnaire
au service de l’une des administrations
du pays. Les scribes sont recrutés
uniquement parmi les hommes.
Vizir : sorte de ministre de l’Intérieur, le
vizir s’occupe de l’administration du
territoire et de la collecte des impôts.
Il est le personnage le plus haut placé de
l’État après le roi. Au Nouvel Empire, ses
fonctions sont si importantes que la
charge est répartie entre un vizir du Nord
et un vizir du Sud.
Canards et plantes des marais,
décor d’un palais del-Amarna, XVIIIe dynastie,
(H. 120 cm, l. 171 cm),
Le Caire, musée égyptien.
24
25
Hiéroglyphes
Un cartouche double contient les deux noms officiels d’un roi
Ce livre appartient à :
Voici le cartouche d’Aménophis III
(écris ton nom en hiéroglyphes, de haut
en bas, à l’aide de l’alphabet ci-joint)
A
G
M
S
B
H
N
T
C
i
O
U
D
J
P
Y
E
K
Q
F
L
R
Reproduis-le
26
Attributs du pharaon
Il porte la couronne rouge de
.........................................................
et la couronne ...............................
de Haute-Egypte. L’ensemble
s’appelle le ....................................
L’uraeus représente un
........................................................,
Dessine ici autour
du visage du pharaon
(voir p. 8) tous
les attributs de
sa puissance,
puis colorie-les.
Tu dois dessiner :
il est le protecteur du roi.
le pshent
Parfois le pharaon porte ce
signe :
, qui s’appelle
.....................................................
l’uraeus
le sceptre
Il signifie .....................................
.....................................................
le flagellum
(fouet)
Hatchepsout est un pharaon du
Nouvel Empire. C’est une femme.
pourquoi porte-telle la barbe ?
la barbe postiche
le némès
.....................................................
.....................................................
(indique-les par des flèches sur ton dessin)
27
Le scribe
Un scribe est quelqu’un qui ..........................., il est protégé par le dieu Thot.
Il est au service du pharaon, du vizir ou des secrétaires d’Etat.
Il écrit les documents politiques et administratifs :
En hiéroglyphe
oui
non
En hiératique
oui
non
Lorsqu’il veut faire réaliser des inscriptions
sur les temples par les ouvriers, il écrit en ..............................................
Il écrit généralement sur des ............................... ou des ..........................
Il peut assurer pour les services du pharaon :
La comptabilité, la levée des impôts
oui
non
La direction des travaux d’architecture, de sculpture
oui
non
L’écriture hiéroglyphique se lit dans le sens où est tournée la figure
du personnage dessiné.
Le hiératique se lit toujours de .................................................................
Canope du dieu Thot en
babouin blanc,
Le Caire, musée égyptien.
Frise de fleurs de lotus,
L 59 cm, H 8 cm
Le Caire, musée égyptien.
28
Dessine ici le bas-relief de ton choix :
29
Les dieux
Les pharaons adoraient plusieurs dieux ; en voici quelques uns
(Amon, Anubis, Horus, Bastet). Dessines-en un de ton choix en le nommant
30
Amon, dieu de l’air
et du souffle vital,
« dieu suprême»,
musée égyptien.
Anubis, dieu des morts, patron
des embaumeurs, tombeau
d’Horemheb, XVIIIe dynastie,
Louxor.
Horus en faucon, dieu
royal protecteur du roi,
musée égyptien.
Bastet, déesse de la féminité
et de l’amour,
musée égyptien.
Dessine ici un pharaon, un objet ou un décor de ton choix :
Akhénaton adorait aussi plusieurs dieux
oui
non
Son dieu s’appelait ............................. , en relisant le nom de ce pharaon, qu’en déduis-tu ?
...................................................................................................................................................
31
Claquoir gravé de deux
cartouches, Nouvel Empire,
objet rituel, (L. 15 cm, l. 4,8 cm),
Le Caire, musée égyptien.
Crédits photographiques
Couverture : Akhénaton dans l’attitude du dieu Osiris, Le Caire, musée égyptien © IMA / Ph. Maillard. Dos de
couverture : sphinx et pyramides de Gizeh, Ph. Zangaki / © / IMA / Photothèque. p. 2 : pyramides et Nil « PZ »
/ © / IMA /Photothèque © / IMA / Ph. Maillard p. 3, 6, 8, 9, 16, 17, 20, 22, 23, 25, 32. RMN / © Lewandowski
p.5, 13, 17, 32. ©Les frères Chuzeville p. 10. © Ch. Larrieu p. 20. © S. Sonbol p. 6, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17, 21,
22, 23, 25, 29, 33. © A. Khoury / IMA / Photothèque p. 18, 21, 28, 30. © G. Degeorge p. 26. © J. Marthelot / IMA /
Photothèque p. 30.
Coupe d’or donnée
par Thoutmosis III
au général Djéhouty,
(D. 17,9 cm), musée du Louvre.
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Déjeûner d’une princesse
XVIIIe dynastie,
(H. 23,5 cm, l. 22,3 cm),
Le Caire, musée égyptien.
Conception :O. Oussedik, F. Langevin
Textes : Florence Maruéjol
Sauf pages 26 à 31 par F. Langevin
Conception graphique : Frédérique André, Pablo Feix
Impression : IRO - La Rochelle
Remerciements à la Photothèque et au Musée de l’IMA
Oiseau rékhyt,
symbole de l’humanité tout
entière, adorant Pharaon,
(H. 12 cm, l. 8 cm),
Nouvel Empire, XXe dynastie,
Le Caire, musée égyptien.
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Prix : 6 €
ISBN 2-84306-123-7
Ce livret est publié en liaison avec l’exposition PHARAON
présentée à l’IMA du 15 octobre 2004 au 10 avril 2005.
9 782843 061233
IMA 1, rue des fossés St-Bernard - 75236 Paris Cedex 05
www.imarabe.org
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