PHARAON PHARAON livret Jeunes exposition « Salut à toi, parfait de visage, possesseur de radiance, celui que Ptah-Sokar a complété, qu’Anubis a exalté, à qui Thot a donné le merveilleux visage des dieux. Ton œil droit est le soleil du soir et ton œil gauche est le soleil du matin. Tes sourcils sont les Neufs Dieux, et ton front est Anubis. Le dos de ta tête est Horus et tes cheveux tressés sont Sokaris ». Inscription du masque funéraire de Touthânkhamon GE OU R R E ME ÉE R MÉ DITERRAN M L’Egypte au Nouvel Empire 2 P HAR A Osouverains N d’Égypte Les pharaons, immortels L es anciens souverains égyptiens exerçaient leur pouvoir absolu dans tous les domaines : le gouvernement, l’administration, la justice, les expéditions militaires, la diplomatie, la religion, l’architecture ou encore l’art. Dans leurs palais, ils entretenaient une cour brillante. Très préoccupés par leur vie éternelle, ils consacrèrent d’immenses efforts à aménager leurs tombeaux et à élever les monuments du culte funéraire. Sur les sites archéologiques et dans les musées, d’innombrables vestiges témoignent de leurs activités et illustrent le talent des artistes et des artisans qui les servirent. Quelque vingt-cinq siècles après leur disparition, Sans la crue la fascination exercée par les pharaons ne faiblit qui, une fois pas, et ils sont inlassablement le thème par an, d’expositions, le sujet de documentaires, les héros inondait les de romans ou de films. Auraient-ils enfin trouvé rives du Nil, l’immortalité qu’ils appelaient de leurs vœux ? très rarement arrosées par les pluies, l’Égypte n’aurait été qu’un désert aride. Tête de Khéphren Ancien Empire, IVe dynastie, (H. 77 cm), Le Caire, musée égyptien. 3 3800-3100 av. J.-C. Époque prédynastique 3100-2680 av. J.-C. Époque thinite, Ire-IIe dynastie 2680 av. J.-C.-2200 av. J.-C. Ancien Empire, IIIe-VIe dynastie 2200-2033 av. J.-C. Première Période Intermédiaire, VIIe-XIe dynastie 2033-1710 av. J.-C. Moyen Empire, XIe-XIIIe dynastie Capitale Thèbes et Itchytaouy, âge d’or de la littérature 1710-1543 av. J.-C. Deuxième Période Intermédiaire, XIIIe-XVIIe dynastie Perte de la Nubie; indépendance des provinces. 1543-1069 av. J.-C. Nouvel Empire Pharaons : Hatchepsout femme pharaon. Thoutmosis III mène une quinzaine de campagnes pour étendre son pouvoir sur la Palestine, la Phénicie et une partie de la Syrie. Akhenaton adopte un dieu unique et fonde la ville d’Akhetaton (Tell el-Amarna). Toutânkhamon. Ramsès II le grand bâtisseur : la salle hypostyle de Karnak avec ses 134 colonnes, et le temple d’Abou Simbel. 1069-664 av. J.-C. Troisième Période Intermédiaire, XXIe-XXVe dynastie 664-332 av. J.-C. Basse Époque, XXVIe-XXXe dynastie Seconde domination perse 332 av. J.-C Conquête d’Alexandre le Grand Epoque ptolémaïque 30 av. J.-C. Domination romaine Pharaon sous l’aspect d’un enfant. Ramsès II, Nouvel Empire, XIXe dynastie, (H. 18 cm l. 13 cm), Musée du Louvre. 4 5 Buste du roi Nérenptah, Nouvel Empire, XIXe dynastie, (H. 52 cm), Le Caire, musée égyptien. Hatchepsout, Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, Tête de Sésostris III, Moyen Empire, XIIe dynastie, (H. 35 cm),Le Caire, musée égyptien. 6 (H. 80 cm, l. 35 cm), Le Caire, musée égyptien. P A R etAl’histoire ON LesH pharaons L ’histoire des pharaons commence vers 3100 av. J.-C. avec l’unification des deux terres : la Haute-Égypte, au sud, et la Basse-Égypte, au nord, correspondant respectivement à la vallée du Nil et au delta du fleuve. Elle s’achève avec la conquête de l’Égypte par le roi grec Alexandre le Grand en 332 av. J.-C. Mais la chute de l’Égypte pharaonique n’entraîne pas celle de sa culture ni de sa religion, qui se maintiennent jusqu’au IVe siècle ap. J.-C., alors que le pays est devenu province romaine. C’est le prêtre égyptien Manéthon qui, au IVe-IIIe siècle av. J.-C., a réparti les pharaons en trente dynasties. Une dynastie est un groupe de souverains membres d’une même famille, issus d’une même ville ou ayant choisi une même capitale. Les historiens ont rassemblé les dynasties en grandes périodes. Les plus glorieuses sont l’Ancien Empire, célèbre pour ses pyramides ; le Moyen Empire, âge d’or de l’art et de la littérature ; et le Nouvel Empire, le temps des conquérants : les pharaons dominent alors un vaste territoire et accumulent les richesses. Les constructions se multiplient, le mode de vie atteint Aménophis III, Nouvel Empire, un raffinement extrême. XVIIIe dynastie, (H. 38 cm), Le Caire, musée égyptien. 7 Pilier d’un temple de Karnak, Akhénaton dans l’attitude du dieu Osiris, Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, (H. 210 cm, l. 111 cm), Le Caire, musée égyptien. Statue colossale de Toutânkhamon, Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, (H. 305 cm, l. 102 cm) Le Caire, musée égyptien. 8 P AR Aroyauté ON LesH images de la L e pharaon est tout à la fois homme et dieu. Homme, car il ne possède pas de pouvoirs magiques, il souffre et il meurt. Dieu, parce qu’il exerce la royauté, fonction divine. Lors de son couronnement, le roi reçoit les insignes de sa charge, représentés sur les statues et peintures. Ce sont d’abord les couronnes, la blanche de Haute-Égypte et la rouge de Basse-Égypte ; réunies, elles composent le pschent, symbolisant la domination des deux terres. Sur le devant du pschent se dresse un cobra ou uræus censé anéantir les ennemis du roi : il représente Ouadjet, la déesse protectrice de la BasseÉgypte. On l’associe au vautour, qui incarne la déesse Nekhbet, gardienne de la Haute-Égypte. Le roi arbore aussi le némès, tissu encadrant le visage ; une fausse barbe droite qu’il fixe à son menton ; les sceptres, emblèmes de sa fonction, qu’il croise sur sa poitrine : un crochet et un fouet. Le pharaon est souvent représenté vêtu d’un pagne court, la chendjit, auquel est attachée une queue de taureau, symbole de force. Le souverain est identifié par cinq noms. Ses noms de naissance et de couronnement, les plus courants, sont écrits à l’intérieur du cartouche, symbole de protection et de domination. Castagnettes au nom de la reine Tiy, Nouvel Empire, servant au culte de la déesse Hathor, La reine Néfertiti, épouse d’Akhénaton, XVIIIe dynastie, H 10, 7 cm, l 7,9 cm musée du Louvre. (L. 15,7 cm, l. O,7 à 1,5cm), Le Caire, musée égyptien. 9 Le prince Chéchonq portant une enseigne divine, Nouvel Empire, (H. 48 cm), Le Caire, musée égytpien. Sistre, instrument de musique religieuse, (H. 42,7 cm, l. 8 cm), Le Caire, musée égyptien. 10 Pharaon présentant l’image de la déesse Maât, Nouvel Empire, (H. 19,5 cm), musée du Louvre. PHARAON Le pharaon, intermédiaire entre les hommes et les dieux S elon la mythologie, les dieux ont engendré le roi pour qu’il maintienne l’ordre du monde, qu’ils ont créé et que symbolise la déesse Maat*. Il s’acquitte de cette tâche en leur élevant des maisons : les temples, en couvrant leurs autels d’offrandes et leur rendant un culte chaque jour. En retour, les dieux lui offrent ce dont il a besoin pour gouverner : la vie, la santé, la puissance, la protection et la joie. Cet échange se déroule dans le secret des temples, interdits à tous ceux qui ne sont pas membres de la cour. Unique intermédiaire entre les dieux et les hommes, le souverain occupé à gouverner, délègue sa mission aux prêtres. Ils rendent aux divinités un culte quotidien, qui consiste à nourrir, laver, habiller et parer leurs statues, placées dans une petite chapelle (naos) enfermée dans le sanctuaire, au fond du temple. Lors des grandes fêtes, auxquelles le pharaon lui-même est présent, la statue divine est portée en procession hors de l’édifice. Le peuple approche alors la divinité, sans jamais la voir puisqu’elle est cachée dans la petite chapelle de sa Ramsès II présentant barque que l’on transporte. une chapelle, Nouvel Empire, (H. 27,5 cm, L. 38 cm), Le Caire, musée égyptien. * voir glossaire p. 24 11 Pharaon sous l’aspect d’un lion dévorant un ennemi, Nouvel Empire, (H. 5 cm, l. 11 cm), Le Caire, musée égyptien. Etrangers prosternés devant Pharaon, (H. 15 cm, L. 52 cm), Le Caire, musée égyptien. Arme : harpé de Ramsès II, (L. 57,5 cm, l. 4,8 cm), musée du Louvre . 12 Any, intendant royal, dans son char, portant au cou l’or de la récompense, (H. 27 cm), Le Caire, musée égyptien. P H Agarant R deAl’équilibre O N du monde : Le pharaon la victoire sur les ennemis P our préserver l’harmonie du monde, le roi combat les forces maléfiques, incarnées par les ennemis. Le pharaon dirige l’armée en personne, secondé par le prince héritier et un état-major. Il récompense les officiers et les soldats ayant fait preuve d’une grande bravoure. Les représentations les plus anciennes montrent le souverain brandissant sa massue audessus de ses adversaires agenouillés, qu’il saisit par les cheveux. Au Nouvel Empire, le pharaon apparaît debout sur son char lancé à pleine vitesse, tirant à l’arc sur ses opposants ; les victimes jonchent le sol en une mêlée confuse. À ces scènes symboliques se mêlent celles de vraies batailles, dont le souverain sort toujours vainqueur, même quand sa victoire est contestable. Car pour les Égyptiens, l’histoire n’est pas ce qui arrive réellement mais ce qui doit arriver : le triomphe du roi, incarnation de l’ordre, sur le chaos. Sur les murs des temples, l’image joue un rôle magique : elle perpétue les actions accomplies par le roi pour garantir éternellement l’équilibre de l’Univers. Les ennemis de Pharaon empoignés par les cheveux, (H. 70 cm, l. 76 cm), Le Caire, musée égyptien. 13 Ay, haut fonctionnaire royal recevant l’or de la récompense, (H. 27,5 cm, l. 54 cm), Le Caire, musée égyptien. 14 P H Agarant RA N de l’Egypte : Le pharaon de laO prospérité le bon gouvernement L ’Égypte doit sa prospérité à une organisation d’une grande efficacité, mise en place par les pharaons et entièrement fondée sur l’usage de l’écriture : non pas les hiéroglyphes*, mais le hiératique*. Chef du gouvernement, le roi règle les affaires de l’État à partir de son palais. Il s’appuie sur une équipe composée de deux vizirs*, sorte de ministres de l’Intérieur de la Haute et de la Basse-Égypte ; du directeur du Trésor, ou “ministre des Finances” ; du directeur des Greniers, qui gère les réserves de céréales ; du directeur des troupeaux, qui contrôle le bétail ; du vice-roi de Nubie, responsable de cette région située au sud de l’Égypte. Le directeur du Bureau des dépêches dirige le secrétariat d’État qui traite la correspondance intérieure et diplomatique du roi et administre les possessions égyptiennes en Syrie-Palestine. Une institution particulière, la Maison du roi, dirigée par un grand intendant, gère les domaines royaux et le personnel au service du souverain. Depuis la capitale, où elle est établie, l’élite dirigeante domine une structure administrative formée de scribes* fonctionnaires qui sont répartis sur l'ensemble du territoire et fortement hiérarchisés. Hapy, intendant du dieu Amon, (H 71 cm, l 48 cm), Le Caire, musée égyptien. 15 Cuiller à fard : nageuse tenant un canard, (L. 30,5 cm), Le Caire, musée égyptien. Coffret au nom d’Aménophis III, Nouvel Empire, (H. 51 cm, L. 53 cm, l. 42 cm), Le Caire, musée égyptien. 16 Lit de Touthankamon, (H. 62 cm, L. 183 cm), Le Caire, musée égyptien. P H AlaR AlaOfamille N royale le palais, cour, L Le pharaon est à la tête d’une grande famille. Selon les règnes, il a une ou plusieurs grandes épouses royales, qui ont le statut de reine ; des épouses secondaires, des concubines. Il engendre une descendance nombreuse : Ramsès II a eu plus d’une centaine d’enfants ! Le prince héritier est le fils aîné de la grande épouse royale. Si celle-ci n’a pas de garçon ou s’ils décèdent prématurément, le successeur est choisi parmi les autres enfants du pharaon. Bien qu’elle vive officiellement aux côtés du roi, la reine dispose de sa propre maison, dotée de vastes domaines agricoles pour pourvoir à son entretien et à celui de son personnel. Les autres femmes du roi, leurs enfants et leurs servantes sont installés dans des harems, résidences qui leur sont réservées en divers endroits du pays. Des fonctionnaires administrent ces résidences qui sont également pourvues d’importantes propriétés foncières. Loin de rester inactives, les occupantes des harems fabriquent des tissus. Les intrigues politiques, y compris contre le roi ne sont pas absentes des harems. La famille royale et les femmes les plus favorisées vivent dans le luxe, comme le montre les objets de toilette, les bijoux, les meubles ou la vaisselle retrouvées dans les fouilles. Certaines filles de pharaons exercent la fonction de Grande Prêtresse du dieu Amon. Au Nouvel Empire, deux reines, Hatchepsout et Taousert, ont exercé le pouvoir comme pharaon à part entière. Un phénomène qui reste exceptionnel dans l’histoire de l’Égypte ancienne. La reine Ahmès-Néfertari divinisée, mère d’Aménophis Ier, Nouvel Empire, XIXe dynastie, (H. 35,5 cm, l. 7 cm), musée du Louvre. Boucle d’oreilles de Séthi II, XIXe dynastie, (H. 13 cm), Le Caire, musée égyptien. Bracelet de la reine Iâhhétep, Bague avec chaton en forme de scarabée, (H. 4,35 cm, D. 4,8 cm), Le Caire , musée égyptien. (D 2,5 cm), Le Caire, musée égyptien. 17 18 P H auAservice R AdeOla N Un art religion P our les Égyptiens, les œuvres d’art et les inscriptions hiéroglyphiques ne sont pas faites pour réjouir l’œil–même si beaucoup d’entre elles suscitent une profonde admiration – mais ont surtout pour fonction de perpétuer le culte et d’assurer ainsi la vie dans l’au-delà. En effet, les Egyptiens croient que les personnages représentés, ou même simplement nommés par une inscription hiéroglyphique, existent vraiment. Mais si les prêtres ou les descendants de la famille cessent de leur rendre un culte, les dieux, les pharaons et les dignitaires sont voués à disparaître définitivement ! Pour éviter ce drame, on figure partout, dans les temples et les tombes, des scènes d’offrandes et des monceaux de victuailles. Grâce à ces images, la force vitale, ou ka*, des divinités, des rois et des particuliers représentés absorbe l’énergie vitale de la nourriture : ainsi, ils continuent à vivre ! Les anciens Égyptiens ont très tôt arrêté les règles qui gouvernent leur art : le dessin adopte la combinaison des points de vue. Pour figurer un homme, les artistes associent la vue du visage et des jambes de profil à celle de l’œil et de la poitrine de face ; ainsi sont montrés les éléments les plus évocateurs de la personne humaine. Dans les défilés, pour ne pas réduire l’ampleur du cortège, ils décalent horizontalement les personnages qui normalement seraient cachés les uns par les autres. Ils font de même avec les tas de fruits, par exemple, en les superposant (décalage vertical). Et pour révéler le contenu d’un panier ou d’une coupe, ils suppriment la paroi du récipient qui dérobe la vue de son contenu au spectateur ; on parle de “suppression des masques”. Barque solaire sur Les statues des hommes ont généralement le pied gauche en avant, une convention qui le tombeau de Séti Ier, e XIX dynastie, reproduit exactement le hiéroglyphe de l’homme qui marche. Louxor. 19 P A R Ade l’écrit ON UneH civilisation D ans l’Égypte ancienne, l’écriture joue un rôle essentiel. Écriture sacrée, les hiéroglyphes couvrent les parois des temples et des tombes. Ils se notent de droite à gauche ou de gauche à droite pour respecter la symétrie des monuments. Ils peuvent aussi être disposés en colonnes, et se lisent alors de haut en bas. On trouve des inscriptions hiéroglyphiques sur les statues et les stèles érigées dans les cours des sanctuaires ou des sépultures pour commémorer des événements ou implorer les bienfaits des divinités; ou encore sur l’équipement qui entoure le défunt dans sa tombe. Les hiéroglyphes perpétuent à jamais le culte rendu aux dieux et garantissent au mort une vie éternelle bienheureuse. Le hiératique, l’écriture courante, s’écrit de droite à gauche. Il a souvent pour support le papyrus, fabriqué avec la tige de la plante du même nom et des ostraca (sing. ostracon), éclats de calcaire. Les documents en hiératique reflètent tous les aspects de la vie quotidienne. C’est Jean-François Champollion qui, en 1822, déchiffre l’écriture hiéroglyphique, en comprenant qu’elle associait des signes-idées : les idéogrammes et des signes-sons : les phonogrammes. Aujourd’hui, les idéogrammes sont par exemple les panneaux de signalisation dans les rues. D’après ce principe, en égyptien, le dessin du taureau correspond au mot taureau «ka»*. Certains signes-sons correspondent à une seule lettre. Quand on parle d’alphabet, c’est inexact car on ne peut pas écrire toute la langue avec ces signes hiéroglyphiques. Scribe assis avec papyrus enroulé sur ses genoux Ancien Empire Ve dynastie, Le Caire,musée égyptien 21 Sarcophage d’Ahmosis, XVIIIe (L. 178 cm), Le Caire, musée égyptien. Doigtiers de Psousennès Ier, (H. 5,5 à 8 cm), Le Caire, musée égyptien. Masque funéraire en or de Psousennès Ier, XXIe dynastie, (H. 48 cm, l. 38 cm), Le Caire, musée égyptien. 22 PLa H A Ol’éternel N retour mortAdeR pharaon, P our s’assurer la vie éternelle, le roi n’épargne aucun effort. D’abord inhumés dans des pyramides, les pharaons adoptent, au Nouvel Empire, un nouveau type de tombeau aménagé dans la Vallée des Rois, à Thèbes, dans le sud de l’Égypte. Il s’agit d’un hypogée, tombeau creusé dans la montagne et formé d’une série de couloirs et de salles. À la période suivante, les souverains, établis à Tanis au nord-est du Delta, se font inhumer dans de modestes tombes construites dans l’enceinte du temple d’Amon pour bénéficier d’une meilleure protection. Tout comme certaines tombes royales de Tanis, l’hypogée de Toutankhâmon dans la Vallée des Rois, a miraculeusement échappé au pillage. Sa momie*, c’est-à-dire le corps préservé artificiellement, était encore allongée dans ses cercueils. Elle était parée de son masque en or et de ses bijoux, et entourée de ses trésors : vaisselle précieuse, meubles et bien d’autres objets, dont les vases canopes* contenant les viscères. Un temple, le château de millions d’années, est consacré au culte du roi identifié après sa mort au dieu Amon. Les prêtres y déposent les offrandes pour le nourrir dans l’au-delà. Sarcophage de la chatte du prince Thoutmès, (H. 64 cm, L. 65 cm, l. 44 cm), Le Caire, musée égyptien. Ouchebtis, serviteurs funéraires de Psousennès Ier, (H. 13,5 et 14,5 cm), Le Caire, musée égyptien. 23 Glossaire Canope : au nombre de quatre, les vases canopes contiennent les viscères : estomac, foie, intestin et poumons, momifiés à part. Ils sont déposés dans une caisse canope. Hiératique : écriture courante et simplifiée qui dérive des hiéroglyphes. Depuis l’Ancien Empire, elle est utilisée pour les documents administratifs, comptables, littéraires, scientifiques. Hiéroglyphes : dessins stylisés inspirés du monde environnant les Égyptiens : personnages, animaux, objets… qui associent le principe des idéogrammes (à un signe correspond une notion, un mot), à celui des phonogrammes (à un signe correspond un son, comme dans notre alphabet). Apparus vers 3300 av. J.-C., les hiéroglyphes ne sont plus utilisés que dans les textes religieux après la mise au point du hiératique. Ka : La force vitale, l’un des éléments invisibles qui composent la personne humaine. Après la mort, le ka assure la survie de l’individu en absorbant l’énergie contenue dans la nourriture. Maât : représentée comme une femme coiffée d’une plume d’autruche, comme une figurine assise sur une corbeille ou comme une plume, la déesse Maât incarne l’ordre du monde créé par les dieux. Elle aide le souverain à préserver cet équilibre. La déesse qui déteste le mensonge, le vol et la paresse, préside à la vérité et à la justice. Momie : pour les Égyptiens, le corps réunit les composantes de la personne humaine visibles et invisibles, comme le ba, ou oiseau-âme, et le ka, ou force vitale, essentiels pour renaître dans l’au-delà. Aussi ont-ils mis au point un procédé visant à préserver le corps : la momification. Elle consiste à laver le cadavre, à en ôter le cerveau et les viscères puis à le recouvrir de natron, une sorte de sel, quarante jours durant. Une fois les chairs desséchées, la momie est enveloppée de bandelettes et de linceuls. Pharaon : « pharaon » est un mot qui figure dans la version grecque de la Bible. Il dérive de l’expression égyptienne per-aâ qui signifie « grande maison », c’est-à-dire le palais royal. Depuis 1450 av. J.-C., il désigne l’occupant du palais : le roi. Scribe : homme qui sait lire et écrire, et qui est généralement un fonctionnaire au service de l’une des administrations du pays. Les scribes sont recrutés uniquement parmi les hommes. Vizir : sorte de ministre de l’Intérieur, le vizir s’occupe de l’administration du territoire et de la collecte des impôts. Il est le personnage le plus haut placé de l’État après le roi. Au Nouvel Empire, ses fonctions sont si importantes que la charge est répartie entre un vizir du Nord et un vizir du Sud. Canards et plantes des marais, décor d’un palais del-Amarna, XVIIIe dynastie, (H. 120 cm, l. 171 cm), Le Caire, musée égyptien. 24 25 Hiéroglyphes Un cartouche double contient les deux noms officiels d’un roi Ce livre appartient à : Voici le cartouche d’Aménophis III (écris ton nom en hiéroglyphes, de haut en bas, à l’aide de l’alphabet ci-joint) A G M S B H N T C i O U D J P Y E K Q F L R Reproduis-le 26 Attributs du pharaon Il porte la couronne rouge de ......................................................... et la couronne ............................... de Haute-Egypte. L’ensemble s’appelle le .................................... L’uraeus représente un ........................................................, Dessine ici autour du visage du pharaon (voir p. 8) tous les attributs de sa puissance, puis colorie-les. Tu dois dessiner : il est le protecteur du roi. le pshent Parfois le pharaon porte ce signe : , qui s’appelle ..................................................... l’uraeus le sceptre Il signifie ..................................... ..................................................... le flagellum (fouet) Hatchepsout est un pharaon du Nouvel Empire. C’est une femme. pourquoi porte-telle la barbe ? la barbe postiche le némès ..................................................... ..................................................... (indique-les par des flèches sur ton dessin) 27 Le scribe Un scribe est quelqu’un qui ..........................., il est protégé par le dieu Thot. Il est au service du pharaon, du vizir ou des secrétaires d’Etat. Il écrit les documents politiques et administratifs : En hiéroglyphe oui non En hiératique oui non Lorsqu’il veut faire réaliser des inscriptions sur les temples par les ouvriers, il écrit en .............................................. Il écrit généralement sur des ............................... ou des .......................... Il peut assurer pour les services du pharaon : La comptabilité, la levée des impôts oui non La direction des travaux d’architecture, de sculpture oui non L’écriture hiéroglyphique se lit dans le sens où est tournée la figure du personnage dessiné. Le hiératique se lit toujours de ................................................................. Canope du dieu Thot en babouin blanc, Le Caire, musée égyptien. Frise de fleurs de lotus, L 59 cm, H 8 cm Le Caire, musée égyptien. 28 Dessine ici le bas-relief de ton choix : 29 Les dieux Les pharaons adoraient plusieurs dieux ; en voici quelques uns (Amon, Anubis, Horus, Bastet). Dessines-en un de ton choix en le nommant 30 Amon, dieu de l’air et du souffle vital, « dieu suprême», musée égyptien. Anubis, dieu des morts, patron des embaumeurs, tombeau d’Horemheb, XVIIIe dynastie, Louxor. Horus en faucon, dieu royal protecteur du roi, musée égyptien. Bastet, déesse de la féminité et de l’amour, musée égyptien. Dessine ici un pharaon, un objet ou un décor de ton choix : Akhénaton adorait aussi plusieurs dieux oui non Son dieu s’appelait ............................. , en relisant le nom de ce pharaon, qu’en déduis-tu ? ................................................................................................................................................... 31 Claquoir gravé de deux cartouches, Nouvel Empire, objet rituel, (L. 15 cm, l. 4,8 cm), Le Caire, musée égyptien. Crédits photographiques Couverture : Akhénaton dans l’attitude du dieu Osiris, Le Caire, musée égyptien © IMA / Ph. Maillard. Dos de couverture : sphinx et pyramides de Gizeh, Ph. Zangaki / © / IMA / Photothèque. p. 2 : pyramides et Nil « PZ » / © / IMA /Photothèque © / IMA / Ph. Maillard p. 3, 6, 8, 9, 16, 17, 20, 22, 23, 25, 32. RMN / © Lewandowski p.5, 13, 17, 32. ©Les frères Chuzeville p. 10. © Ch. Larrieu p. 20. © S. Sonbol p. 6, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17, 21, 22, 23, 25, 29, 33. © A. Khoury / IMA / Photothèque p. 18, 21, 28, 30. © G. Degeorge p. 26. © J. Marthelot / IMA / Photothèque p. 30. Coupe d’or donnée par Thoutmosis III au général Djéhouty, (D. 17,9 cm), musée du Louvre. 32 Déjeûner d’une princesse XVIIIe dynastie, (H. 23,5 cm, l. 22,3 cm), Le Caire, musée égyptien. Conception :O. Oussedik, F. Langevin Textes : Florence Maruéjol Sauf pages 26 à 31 par F. Langevin Conception graphique : Frédérique André, Pablo Feix Impression : IRO - La Rochelle Remerciements à la Photothèque et au Musée de l’IMA Oiseau rékhyt, symbole de l’humanité tout entière, adorant Pharaon, (H. 12 cm, l. 8 cm), Nouvel Empire, XXe dynastie, Le Caire, musée égyptien. 33 Prix : 6 € ISBN 2-84306-123-7 Ce livret est publié en liaison avec l’exposition PHARAON présentée à l’IMA du 15 octobre 2004 au 10 avril 2005. 9 782843 061233 IMA 1, rue des fossés St-Bernard - 75236 Paris Cedex 05 www.imarabe.org