Esquisse génétique

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Esquisse génétique
Vendredi, 19 Février 2010 19:02 - Mis à jour Mercredi, 10 Novembre 2010 19:42
Esquisse génétique
Chaque lapin hérite de ses ascendants nombre de caractères, visibles ou non, qu'ils lui ont
transmis et qui lui assurent une ressemblance plus ou moins prononcée avec eux.
La génétique, ou science de l'hérédité, fournit les moyens de mieux connaître le mécanisme de
transmission de ces caractères tout en permettant de mieux cerner la valeur de certaines
ressemblances qui exis­tent entre animaux de même espèce.
Elle nous apprend qu'en tant qu'être vivant, chaque lapin est détenteur d'un patrimoine
héréditaire, appelé GENOTYPE.
Celui-ci détermine, en même temps que son comportement dans le milieu où il vit, son aspect
extérieur, appelé PHÉNOTYPE.
Les chromosomes, constitués de longues chaînes d'ADN et de pro­téines, sont placés par
paires dans chaque cellule de l'organisme et supportent les gènes, chacun permettant
l'expression d'un, d'une par­tie ou de plusieurs caractères.
Chaque cellule d'une espèce donnée comporte un nombre fixe de chromosomes, nombre
invariable d'un animal à l'autre. Le lapin en possède 22 paires. Chaque paire est formée d'un
chromosome légué par la mère et d'un autre légué par le père. Elles sont dites
allélomorphiques car chacune est formée de deux chromosomes de même forme, sauf pour la
paire de chromosomes sexuels où ils diffèrent chez le mâle. Parallèlement, les gènes sont
également groupés par paires, chaque élément de la paire formant un allèle. S'ils sont
identiques (on parle d'homozygotie), ils s'expriment conjointement avec le même effet. S'ils sont
dissemblables (on parle d'hétérozygotie), l'expression de l'un masque en général celle de
l'autre.
La répartition et l'imbrication des gènes, supports moléculaires néces­saires à l'expression des
caractères, assurent la conception des êtres vivants dont le patrimoine héréditaire global est
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unique pour chaque lapin. En effet, au cours de la fécondation, tout géniteur cède un nombre
égal de chromosomes correspondant à la moitié de ce qu'il possède dans les autres cellules
mais le mécanisme de la formation des cellules sexuelles (ovule et spermatozoïde) puis leur
rapprochement pour former un neuf, futur embryon, peut se faire selon un nombre presque
infini de combinaisons, toutes aboutissant à l'élaboration d'un être différent à partir des mêmes
parents.
D'une façon générale, certains s'héritent en bloc (phénomène de linkage) et manifestent leurs
effets plus ou moins groupés et interactifs pour aboutir à la formation d'un animal qui possède
ainsi un type déterminé. Ce phénotype représente l'ensemble des caractéristiques permettant
de reconnaître un animal, qu'il s'agisse de traits morphologiques comme la couleur du pelage,
la taille des oreilles etc... ou de particularités physiologiques telles que celles inhérentes à la
reproduction. En résumé, tout ce qui caractérise un animal situe et représente son phénotype.
Ce qui est transmis d'une génération à la suivante est la capacité à réaliser ce phénotype et
trouve son fonde­ment dans le génotype, support matériel (ensemble des gènes) qui tra­verse
les générations par l'intermédiaire des cellules sexuelles.
Les lois de Mendel (du nom du moine tchèque qui réalisa au XIXe siècle les premiers travaux
statistiques concernant la transmission des caractères héréditaires), régissent la génétique.
Elles s'adaptent à tous les caractères qui peuvent être sélectionnés et chaque éleveur doit les
gar­der présentes à l'esprit lorsqu'il effectue ses plans d'accouplements. Les trois mots clefs à
retenir de ces lois sont DOMINANCE, DISJONCTION et INDÉPENDANCE des caractères ou
plus précisément des gènes per­mettant leur expression.
A l'aide d'exemples simples et démonstratifs (ce qui est rarement le cas en élevage où les
choses sont généralement un peu plus complexes), il est possible de comprendre et
d'interpréter correctement ces mots.
Le croisement d'un lapin coloré supposé homozygote (on dit encore abusivement "pur") pour le
caractère "coloré" avec un lapin albinos également homozygote pour ce caractère ne fournit en
première géné­ration (dite génération F1)
que des lapins colorés. On dit que le gène C + conditionnant l'apparition de la couleur domine
les effets du gène c,
récessif, inhibant tout développement pigmentaire.
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En accouplant entre eux des animaux de cette première génération (colorés X albinos) de
génotype "C + /c",
on constate que leur descen­dance est composée d'une grande majorité de lapins colorés et de
quelques albinos. Nous avons obtenu ce que l'on nomme la génération F2. Au cours de la
formation des spermatozoïdes et des ovules, il y a eu disjonction des allèles C + et c, pourtant
réunis dans les cellules des animaux représentant la FI.
Il faut également préciser que si la pureté (homozygotie) des lapins à pelage coloré n'est pas
décelable d'emblée puisqu'il n'est pas possible de distinguer visuellement un animal
homozygote de génotype C + C + d'un hétérozygote de génotype C + c, il est possible en
revanche d'affirmer l'homozygotie des albinos de génotype c c, c étant récessif par rapport à C
+
. Un caractère récessif qui s'exprime implique toujours son homozygotie.
Pour illustrer l'indépendance des facteurs héréditaires, nous prendrons l'exemple historique de
l'obtention des Rex de couleur. Ainsi, à l'issue des croisements entre des Castorrex et des
lapins à pelage normal de couleur autre que le gris garenne, prenons le cas d'un lapin bleu en
exemple, il peut apparaître dès la deuxième génération des Rex bleus, des bleus à pelage
normal, des Castorrex et des gris garenne à pela­ge normal. On en conclut que la pigmentation
est indépendante de la nature de la fourrure.
A partir d'un phénotype déterminé, ont été établies les différentes for­mules génétiques
possibles. La pigmentation a été et reste un objet d'études privilégié pour le généticien. Les
différents génotypes établis permettent de comparer et de classer les différents modèles. Les
symboles utilisés, s'ils restent schématiques et pas toujours très proches de la réalité
phénotypique, permettent de faire une meilleure approche des potentiels héréditaires et d'éviter
certains accouplements peu recommandés pour une raison ou une autre.
Les principaux symboles classiquement reconnus sont :
A + : permet l'expression du modèle dit agouti où les poils sont zonés. On distingue pour le
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manteau des lapins agoutis une couleur (extérieure), une entre couleur et une sous-couleur (à
la base du poil). Le ventre d'apparence unipigmentée est en réalité formé de poils à deux
+ est dominant sur a t (modèle feu) et a (modèle unicolore).
zones. A
B + : c'est le signe retenu pour l'expression des pigments noirs. Il est dominant sur b qui régit la
synthèse des pigments bruns.
C + : caractérise les animaux entièrement colorés et domine C h (Russe),c ch (Chinchilla) et
surtout c (Albinos).
D + : existe chez les animaux dont les pigments ne subissent pas de diminution d'intensité. Il
domine d existant chez les lapins dont la pigmentation est altérée (bleu et beige). d est le
symbole de dilution.
E + : exprime une pleine expression pigmentaire de la bande phaéomélanique des poils sans
altération aucune. Il domine e j (japonais) et e (fauve vrai sans aucun pigment noir) mais est
d (gris fer).
récessif par rapport à E
A partir de ces symboles, voici quelques exemples de formules géné­tiques correspondant à la
représentation traditionnelle des modèles de pigmentation connus chez le lapin (le symbole «-»
signifie que tout autre allèle, quel qu'il soit, peut se trouver à cette place sans altérer le modèle)
:
A+ B+ C+ D+ E+
---------------------- : Agouti (gris garenne sauvage)
- - - - -
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A + B + c cd D + E + ---------------------- : Chinchilla
- - c ch - -
a B + C + D + E +
--------------------- : Noir unicolore
a - - - -
A + B + C + D + e ---------------------- : Fauve
- - - - e
-- -- cc -- -- : Albinos
Ces exemples très simplifiés ne font pas état de toutes les subtilités révé­lées par les
phénomènes de dominance partielle, polygénie et autres épistasies et ne sont là que pour
permettre une approche aisée des mécanismes principaux. Ils permettent de comprendre
pourquoi l'héré­dité n'est pas un simple continuum avec ressemblance systématique entre
ascendants et descendants mais au contraire une source de variation que la sélection essaie
d'orienter.
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