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INTRODUCTION
Le territoire français n’échappe pas au phénomène d’invasions
biologiques – en 2010, on estimait ainsi à 74 le nombre de plantes exotiques
envahissantes sur le territoire métropolitain. De nombreux exemples nous
rappellent l’importance des conséquences environnementales, sanitaires et
économiques de ces invasions qui ne doivent pas être sous-estimées.
L’ambroisie à feuilles d’armoise est une espèce végétale envahissante et
en expansion sur tout le territoire national. Les raisons de cette expansion sont
multiples – elle est avant tout favorisée par les activités humaines – et ses impacts
négatifs sont particulièrement graves sur les plans agronomique et de la santé
publique.
Pour l’instant, ce sont surtout les agriculteurs et les personnes allergiques
au pollen qui sont conscients des dommages causés par l’ambroisie. La prise en
compte des risques s’accroît depuis une quinzaine d’années sans pour cela que la
multiplicité des actions de lutte contre l’ambroisie au plan local n’ait donné des
résultats satisfaisants.
Pourtant, les axes principaux d’une stratégie sont connus : veille technique
et scientifique ; mise en œuvre des actions adaptées de prévention et de lutte
contre les espèces installées ; coordination, animation et sensibilisation.
Les mesures réglementaires sont fragmentées et éparpillées dans de
nombreux codes, ce qui réduit leur visibilité. Quelques arrêtés préfectoraux ont été
pris dans les départements les plus touchés par l’ambroisie afin de renforcer la
lutte contre cette espèce. Mais aucune disposition à caractère national n’existe.
C’est pourquoi la proposition de loi, cosignée par 23 députés, que votre
Rapporteur présente aujourd’hui, vise à mettre en place un dispositif complet et
homogène, valable pour l’ensemble de la France.
Sous la précédente législature, deux propositions de loi avaient été
déposées sur le même sujet (n° 3674 du 13 juillet 2011 et n° 4323 du 7 février
2012) : mais aucune n’avait été inscrite à l’ordre du jour de notre Assemblée.
Signataire de toutes ces propositions de loi, votre Rapporteur a procédé à de
nombreuses auditions dans le cadre de ses fonctions de président du comité
parlementaire de suivi du risque d’ambroisie.
La journée réservée au groupe UMP du 5 décembre 2013 permet
d’examiner un nouveau texte que votre Rapporteur vous demande d’adopter.