Laïcité
Ma petite revue de presse
N° . 50
Au sommaire:
P.2 "Terra Nova" préconise l'adoption de l'Aïd-el-
Kébir comme jour férié
P2 /3 Laïcité, César et Dieu
Ou le bon la brute et le truand
P.4 Une histoire singulière
PAR CLAUDE LELIÈVRE (BLOG)
P.5 PETIT RATTRAPAGE DE L’ACTUALITE AVEC ALF
Nini pot-de-chien, génie de la grappille Alf
Pour com-
prendre le
bouddhisme
en quelques
points
Le grand public a du boudd-
hisme l’image d’une religion
de paix et de non-violence.
Mais il n’en connaît pas les
fondements doctrinaux. Un
exposé sous forme de ques-
tions-réponses clair et concis
Par Min Thin-Oen
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LOGO PDF (très étroit!)
CI-DESSOUS POUR
OUVRIR
LE FICHIER
Pour comprendre le bouddhisme en quelques points.pdf
"Terra Nova" préconise l'adoption
de l'Aïd-el-Kébir comme jour férié
sur IKHA (agence internationale de presse coranique
La fête de l'Aïd-el-Kébir (fête du sacrifice) des musulmans
pourrait être adoptée comme un jour férié pour assurer une
meilleure émancipation de l'Islam en France, a préconisé
mercredi l'institut de recherche "Terra Nova".
Dans leur rapport intitulé "L'émancipation de l'Islam de Fran-
ce", les chercheurs sont revenus sur les modalités d'organisa-
tion des lieux de culte et leurs liens avec l'Etat, dans l'objectif
de repenser la place de la deuxième plus grande religion en
France.
Le rapport fait état d'"un système peu satisfaisant" et évoque
plus particulièrement "une opinion inquiète des dérives fon-
damentalistes, un Etat qui dialogue avec un interlocuteur à la
légitimité faible, des fidèles qui ne se sentent pas représen-
tés, des associations locales mal organisées".
Terra Nova se penche ainsi sur les cadres légal et étatique
français afin de remettre en question la "spécificité" de
l'Islam par rapport au catholicisme ou encore au judaïsme. Le
dispositif juridique, notamment la loi de 1905 sur la laïcité,
prévoit techniquement de "traiter à égalité et avec une stric-
te neutralité tous les cultes", pourtant l'installation d'un islam
de France ne se déroule pas aisément, déplore l'Institut.
"Quels sont les obstacles à une intégration de l'islam dans le
cadre de la laïcité à la française ? Une grande part des diffi-
cultés actuelles ne concerne pas directement l'exercice du
culte mais des prescriptions religieuses qui affectent les in-
teractions sociales ordinaires (...) On parle ainsi beaucoup de
l'Islam, en désignant de manière assez large, et le plus sou-
vent imprécise, des effets culturels de l'observance religieuse
ou des manifestations publiques de la conviction intérieure,
en se trouvant aux limites, souvent incertaines, du respect de
la liberté de conscience et des nécessités de l'ordre public",
s'interroge, puis, répond Terra Nova.
Pour ce qui est des affaires religieuses, l'Etat français,
"habitué à avoir un interlocuteur unique" tel que la structure
hiérarchique de l'Eglise catholique, n'a pas su trouver une
approche correcte pour l'Islam, estime l'Institut de recher-
che. La "tentative de centralisation [de l'Islam] a été contre-
productive, car la représentation de l'Islam en France est
malmenée par le jeu des Etats étrangers qui gardent la
main".
L'institut de recherche se montre ainsi critique du positionne-
ment de l'Etat français vis-à-vis de l'Islam, marqué d'abord
par un relatif désintérêt dans les années 1960, avant de pren-
dre des mesures visant à structurer un dialogue, "dont le bi-
lan reste décevant".
Il préconise ainsi six propositions, dont la mesure phare d'in-
tégrer l'Aïd-el-Kébir et le Yom Kippour (fête juive signifiant
le jour du Grand Pardon) dans le compte des jours fériés, en
supprimant les deux lundis fériés [de Pâques et de Pentecô-
te] qui "ne correspondent à aucune solennité particulière".
Terra Nova suggère également un réajustement des effectifs
des aumôniers musulmans dans les aumôneries pénitentiai-
res et hospitalières et la promotion du financement des
mosquées par les fidèles eux-mêmes.
L'Etat devrait également favoriser le soutien aux formation
civiles et civiques portant sur la laïcité et les religions ouver-
tes aux imams, responsables d'associations et donnant lieu à
un diplôme officiel et aux centres de recherche consacrés à
l'enseignement de l'arabe, à l'histoire du monde musulman,
aux courants de pensée de l'Islam, à l'histoire du droit musul-
man et aux recherches sur les sociétés du monde musulman
moderne et contemporain, selon l'Institut.
Terra Nova plaide, au demeurant, pour la création d’une fa-
culté de théologie musulmane à l’Université de Strasbourg
Laïcité, César et Dieu
Ou le bon la brute et le truand (Edito LA LIBRE PENSEE)
De tous côtés, on n’entend plus que cela : « la laïcité serait une notion chrétienne ». La preu-
ve avancée: « Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu ». On trouve cette
formule dans les Evangiles de Marc, Mathieu et Luc, mais pas dans celui de Jean. Constatons, une fois de plus,
que la source dite « historique » de l’existence du Jésus-Christ est quelque peu divergente.
Aujourd’hui, de l’extrême-droite à la gauche, c’est le même refrain, la litanie pourrait-on dire, qui est égrené pour
tenter de montrer que le Christianisme est compatible avec la laïcité (il l’aurait même inventée !) et que, par
contre, l’Islam est totalement incompatible avec la Séparation des Eglises et de l’Etat.
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Cette curieuse lecture de l’Histoire est donc instrumentalisée à des fins xénophobes évidentes. Elle s‘inscrit dans
la théorie du Choc des civilisations, et ne peut donc qu’alimenter un conflit de guerre civile sur des bases com-
munautaristes. Il y a la bonne « communauté », celle des bas du front rigoristes et catholiques qui ont donné la
victoire à François Fillon lors de la primaire de la droite et qui pourraient la donner à Marine Le Pen aussi, et,
bien sûr, la mauvaise « communauté », celle des musulmans, suspecte d’être terroriste, réactionnaire, antidémo-
cratique par essence.
Si le Christianisme est l’inventeur de la laïcité, on se pose alors la question, incontournable : quand l’Eglise
chrétienne (dans ses différentes obédiences) avait le pouvoir et qu’elle marchait sur la tête des rois, des
empereurs et des peuples, pourquoi n’a-t-elle jamais mis en œuvre ce principe au cours des 1 500 ans de
domination sur les peuples et Etats en Europe ? Pourquoi tous les papes n’ont cessé de qualifier la liberté de
conscience et la Séparation des Eglises et de l’Etat comme « une infamie et un délire » et ont jeté contre elles
l’anathème (Le Syllabus en 1864, par exemple).
La Laïcité et la Séparation des Eglises et de l’Etat n’ont jamais été instituées avec le concours de l’Eglise,
mais toujours, dans un combat âpre et féroce, contre elle !
Une offre de service aux puissants
Cette formule évangélistique sur Dieu et César n’est qu’une offre de service aux puissants des mondes d’hier et
d’aujourd’hui. « Partageons-nous le pouvoir », ce qui est entré dans l’Histoire comme la théorie des Deux glai-
ves en Occident et comme la Symphonie des pouvoirs en Orient. C’est le contenu véritable de la Doctrine so-
ciale de l’Eglise, proclamée dans l’Epitre de Paul aux Romains : « Il n’y a pas d’autorité légitime qui ne vienne
de Dieu ou qui ne soit librement consentie par lui. En conséquence, l’esclave doit obéir au maitre et la femme à
son mari. »
Distinct ou uni, le Glaive de Dieu est au-dessus du pouvoir, quel qu’il soit. C’est lui qui donne la légitimité au
pouvoir, comme le montre l’épopée romancée et mythique du baptême de Clovis. Les rois se sont fait oindre
ensuite à Reims, car sans cela ils n’avaient pas de légitimité. Est-ce cela la laïcité ?
« Rendre à Dieu et à César » leurs parts respectives, cela s’appelle partager le butin entre coquins. C’est
la Cosa nostra entre la brute et le truand sur le dos du bon.
Une contradiction insoutenable pour les falsificateurs de l’Histoire
Toute l’opération politicienne des révisionnistes historiques repose sur cette phrase tirée des Evangiles et c’est
bien mince et inconsistant. Pour parfaire leur culture, si c‘est possible, nous leur livrons volontiers ce qui est écrit
dans le Coran et qui est de même nature. Mahomet dit : « Je ne suis qu’un homme, si je vous ordonne quelque
chose de votre religion, suivez-le. Si je vous ordonne quelque chose relevant de
mon opinion personnelle, sachez-le, je ne suis qu’un homme » [Sahih de l’i-
mam Muslim, hadith 2361 d’après Râfi’ b. Khudayj. Et encore : « Pour ce qui est
des affaires de votre religion, cela me concerne ; pour ce qui est des affaires de vo-
tre monde ici-bas, vous êtes mieux à même de le savoir. » (Hadiths)
La distinction entre le spirituel et le temporel est présente dans le texte coranique,
tant en matière de terminologie que du récit. Sur le plan du vocabulaire, les mots uti-
lisés l’affirment clairement : din (religion) et dawla (état), aquida (foi) et charî’a (loi), oumour eddin (affaires de la
religion) et oumour el-douyna (affaires séculières). (Selon Béchir Chebbah, in PDVI N° 182 - revue de
la Grande Loge de France)
Ceci justifie pleinement la position de la Libre Pensée : il n’y a pas lieu d’établir une distinction entre les différentes reli-
gions à propos de la laïcité et de la Séparation des Eglises et de l’Etat. Toutes les religions monothéistes sont théocrati-
ques par essence. C’est le combat des peuples qui, seul, peut leur imposer de reculer et d’accepter la démocratie. Cela
est valable pour le Catholicisme, cela est valable aussi pour l’Islam.
3
Une histoire singulière
PAR CLAUDE LELIÈVRE BLOG : HISTOIRE ET POLITI-
QUES SCOLAIRES
Ecrite à la première personne, cette histoire est celle
de la première femme nommée ministre de l'Educa-
tion nationale, une fille d'ouvrier, de famille marocai-
ne musulmane.
Dans ce livre, Najat Vallaud-Belkacem ne dit pas
grand chose de son expérience personnelle d'un cer-
tain sexisme ambiant, préférant parler de son minis-
tère aux Droits des femmes, prélude à sa nomination à
la tête du ministère de l'Education nationale. Une pre-
mière.
En revanche, elle est nettement plus prolixe sur sa
trajectoire sociale qui fait d'elle – et de loin – le ( la?)
ministre de l'Education nationale à l'origine sociale la
plus modeste Extraits
« Parfois, il m'est arrivé de ne me sentir à ma place
nulle part. Parfois, il y a eu des repas de famille où
mon opinion a été celle de l'élite, des puissants. Des
repas au cours desquels les miens m'ont dit : ''On ne
te comprend plus. Tu es une parisienne maintenant''.
Et inversement , il m'est arrivé de me sentir en pro-
fond décalage auprès de mes camarades de Sciences
Po […]. Parce que je travaillais jusqu'à plus soif, trop
convaincue que je devais redoubler d'efforts pour
prouver que j'étais bien à ma place. Oui, parfois, vous
enragez de sentir votre parcours vous rattraper à
coups de lacunes dans une culture et des codes qui ne
sont pas exclusivement scolaires [… ]. De voir à quel
point certains estiment, au contraire, être toujours à
''leur'' place [....]. Quoi qu'il arrive, ne vous excusez
jamais ! Ne vous excusez jamais d'être là où vous êtes
arrivés. Ne vous excusez jamais de vouloir aller plus
loin et toujours plus haut. L'ambition est la richesse
des pauvres. Et restez fidèles à ce que vous
êtes » (pages 105-106).
Najat Vallaud-Belkacem ajoute et conclut :
« Longtemps je me suis trompée en cherchant à me
fondre dans le moule, à me cacher le mieux possible, à
être presque sans histoire personnelle. Maintenant je
sais : si la diversité fait silence et ne se raconte jamais,
comment y croire encore ? Comment se comprendre,
regarder dans la même direction, construire un avenir
commun, rêver ensemble ? » (« La vie a beaucoup
plus d'imagination que toi », éditions Grasset,. page
107)
Najat Vallaud-Belkacem (et les éditions Grasset) com-
prendront sans doute que je livre ici un troisième (et
encore plus long) extrait de ce livre, en avant-
première,dans un journal tel que « Médiapart » (qui
s'est honoré en soutenant fermement une laïcité
non dévoyée et non instrumentalisée).
« Je n'ai pu m'empêcher d'interroger l'islam. Com-
ment pourrait-il en être autrement ? Comment ne pas
défaillir d'une douleur redoublée, ce matin du 7 jan-
vier 2015, en entendant ces mots empoisonnés des
assassins de ''Charlie'' : ''On a vengé Mahomet '' ?
Comment ne pas se sentir salie, ravagée, trahie, hon-
teuse malgré soi, quand on a grandi dans cette foi ?
Comment ne pas sentir aussi la morsure des regards
soudain suspicieux, inquisiteurs, parfois réels, parfois
fantasmés, et les imaginer plus pesants encore sur les
anonymes musulmans, véritables ou supposés, dans la
rue, dans le bus, au travail...Bien sûr qu'on interroge
l'islam . Même si j'ai rappelé ce que pouvait être la
pratique pieuse, rurale, de mes parents, oui, je parta-
ge les préoccupations de ceux qui s'inquiètent à la fois
de le ''sainte ignorance'' qui entoure souvent cette
religion et en même temps, du développement d'un
islam rigoriste, fondamentaliste qui rejette, qui fractu-
re. Oui, il y a une nécessité que l'islam et ses respon-
sables combattent en leur sein le cancer obscurantis-
te.
Mais cela n'a rien à voir avec l'injonction qui a pu
être faite aux musulmans de se désolidariser des ter-
roristes. Cette injonction est scandaleuse. Parce qu'el-
le suppose une complaisance généralisée. Alors que
c'est l'inverse : la révulsion des musulmans pour les
attentats doit être un levier, non pas de stigmatisa-
tion, mais de mobilisation du pays, de tout le pays
soudé autour de ces valeurs que les terroristes abhor-
rent, comme ils abhorrent les ''nouveaux Français''
que nous sommes, parce que nous en sommes les pre-
miers promoteurs, nous qui les avons choisies. Les
lieux ciblés par les terroristes, vivants, animés, frater-
nels, brassant juifs, chrétiens, musulmans, athées, d'ici
et d'ailleurs, joyeusement mélangés sur les terrasses
des cafés comme sur la promenade des Anglais, ne
laissent pas place au doute sur ce sujet .
Je sais bien que les questions sont là. Je sais bien que
l'anxiété, les déchirures, les deuils et les peurs ne sont
pas propices à la réflexion distanciée. Je sais bien
qu'il flotte comme un air vaguement empoisonné,
alimenté par des discours toxiques. Après l'attentat
de Nice, et ses 86 morts, j'ai été stupéfaite de regarder
cette vidéo de Marion Maréchal-Le Pen, qui parle de
guerre mondiale, explique que ''tout ça'' c'est ''le re-
groupement familial'' et le fait des ''Français de papie-
r''. Expression affreuse : je serais Française de papier ?
D'une pure catégorie administrative, provisoire et
qu'on puisse froisser ? Mon visage serait celui d'une
Marocaine, et je n'aurais de français ''que lespapier-
s'' ? A quand les lois de dénaturalisation ? » (pages 86
et 87).
4
À ce stade, on peut
se demander si un
traitement est possi-
ble. Devrait-on envi-
sager l'euthanasie ?
Le feuilleton serait
délectable si la situa-
tion l'autorisait. La
France, vue de
l'étranger, c'est quel-
que chose ! Aussi dé-
sespérément risible
que Trump. Bonne
suite ! Alf
Marine retrouve
les accents
du Front natio-
nal historique et
hystérique...
Ça n'émeut guè-
re ses moutons.
Alf
NB/CL
Alf est un des-
sinateur proli-
fique… Et la
petite RDP ne
tient pas la
cadence. Mais
j’espère que
vous vous ré-
galez quand
même
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