LA TOXICOMANIE
La toxicomanie en tant qu’ivresse artificielle faisait perdre la conscience de l’ubiquité Divine,
car « Dieu est plus près de vous que votre veine jugulaire ».
Donc c’est l’oubli des prescriptions de l’Islam qui a mené les hommes dans la perdition du
SIDA.
Ce mal rassemble du reste en lui-même, les représentations religieuses et l’imaginaire liés à
« la sexualité, au sang et la mort * selon Marc ROGER. Ces éléments chargés symboliquement
des mythes et de tabous déterminent dans l’Islam comme dans d’autres traditions religieuses
de conduites répulsives et de peurs obscures vis à vis de la maladie et des malades.
* Vis à vis de la maladie car elle exacube la notion, le sens et la
justification du pêché et renvoie à la mort, et à ses
représentations ;
* Vis à vis du malade non pas seulement pour ce qu’il a fait de
répréhensible mais aussi pour ce qu’il est devenu : un être
contagieux, un malheureux qui a encouru quelque part la colère
divine, c’est donc un « réprouvé » .
Dans cette représentation, le sidaique est celui qui n’a pas suivi « la voie » décrite dans la
Sourate 1 ou Fatiha (Prologue) et que tout croyant récite à chaque prière :
« Louange à Dieu, Maître des Mondes, Miséricordieux, Compatissant... C’est Toi que nous
adorons, c’est de Toi que nous implorons le secours.
Dirige-nous dans la voie droite
la voie de ceux que tu as favorisés de tes bienfaits
non de ceux qui ont mérité ton courroux ni des égarés ».
Cette référence profonde au courroux divin fait du Sidaique un Homme sans Dieu, sans salut.
La souille originelle de la contamination n’est pas sans référence au pêché d’Adam et Eve et
elle est chargée de la même symbolique religieuse : Seul Dieu peut pardonner. Les tabous
sexuels, sujets honteux à discuter voilent la sexualité de nombreux préjugés et d’ignorance.
Aussi dans les pays d’Islam, le SIDA est considéré comme un mal venu d’ailleurs et ne devrait
pas se propager si la Religion était respectée. Malheureusement le SIDA existe, et se
développe progressivement dans l’absence de statistiques fiables - Vécu comme le furent les
grandes épidémies du passé, la Peste par exemple, son origine divine n’est pas discutée, Dieu
Juge, Dieu Sauve. Seule la Volonté Divine en préserve. « Mais Allah est le meilleur gardien, et
Il est Le plus Miséricordieux des miséricordieux ». Coran. Et fera découvrir le remède. Dans sa
confiance intime en Dieu, le musulman espère fermement sa découverte.
Et le malade est avant tout un malheureux sinon un Egaré, et seul son retour sincère à la
pratique religieuse peut encore faire croire à sa chance de Miséricorde dans son imploration
du Pardon. Ici la Religion qui enseigne le Pardon peut jouer son rôle purificateur en quelque
sorte catharisque - Mais aussi, ce mal, devenu un défi planétaire à l’Homme Prométhéen, doit
le faire réfléchir sur la fragilité de ces certitudes et la relativité de ses connaissances. Maladie
sociale autant que morale le SIDA suscite autant de peurs de sa contamination devant la mort
maudite d’abjection dont il est porteur.
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