4
Le Metteur en scène
Phillipe Lambert
Au cinéma, ce diplômé de 1996 de l'École nationale de théâtre du Canada a entre autres incarné Joseph
Duquet dans le film Quand je serai parti, vous vivrez encore de Michel Brault, Pouet-pouet dans Pin-Pon et
pour la télévision, les rôles de Pierre Arcand dans la série Asbestos et Claude Thériault dans L'Ombre de
l'Épervier. On le verra aussi bientôt sous les traits de Daniel Johnson père dans la série René Lévesque.
Au théâtre, parmi la dizaine de productions auxquelles il a participé, notons Willy Protagoras enfermé dans
les toilettes de Wajdi Mouawad au Théâtre d’Aujourd’hui et Un simple soldat, mise en scène par Yves
Desgagnés au théâtre Jean Duceppe. Il était aussi de la distribution de Roméo et Juliette et de Dom Juan
présentées au TNM et dirigées par Martine Beaulne.
Il travaille aussi de plus en plus comme metteur en scène. C’est lui qui a monté les deux derniers spectacles
de La Roulotte (Capitaine Fracasse et La Grande Traversée) et il prépare en ce moment Coin Saint-
Laurent, une production du théâtre Urbi & Orbi présentée à la Licorne en mai 2006.
Un petit mot de Philippe…
Mon contact avec le théâtre jeune public s’est fait assez tôt dès ma sortie de l’École nationale de théâtre du
Canada. D’abord en 1997 comme comédien dans une production du Théâtre du P’tit Loup (Baluchon,
l’ourson de noël), puis comme metteur en scène pour la même compagnie les deux années suivantes. Déjà
comme acteur, j’avais été complètement ravi par le rapport direct avec le public et l’énergie brute qui s’en
dégageait. Par la suite, j’ai tout naturellement eu envie de continuer à créer ce rapport en tant que metteur en
scène. En montant un spectacle pour enfant, je fais toujours tout pour ne pas infantiliser le ton, pour toujours
respecter l’enfant dans son intelligence, son imaginaire et son habileté à créer des liens entre toutes les
informations qu’il reçoit. Par exemple, je crois que ce qui nous fait rire va, dans quatre-vingt dix pour cent
des cas, faire rire aussi les enfants. L’important, c’est d’installer une situation claire, des personnages bien
développés, une intrigue solide puis de se mettre dans la peau du public et se demander « est-ce que je suis
captivé par ce que je vois ? » Notre enfant intérieur n’est jamais très loin. Un rapport clownesque entre deux
protagoniste, s’il est bien fait, fera rire les gens de tous les âges. Comment résister à une bonne bastonnade, à
une folle poursuite où pour un instant le chasseur devient la proie. Surprendre le spectateur lorsqu’il ne s’en
attend le moins. Créer un esprit ludique où la fantaisie règne en maître. C’est ce qui fait la grande qualité du
Capitaine Fracasse. Pendant toute la conception du spectacle, nous avons toujours laissé libre cours à nos
plus folles idées sans jamais nous censurer. On cherchait sans cesse à se surprendre, à se faire rire, convaincu
que si cela fonctionnait pour nous il en serait tout autant pour le public, parents comme enfants. Et ce fut le
cas.