Texte
Jasmine Dubé
Présentation et résumé de la pièce
5
Alors que le calme semble vouloir régner, Pin-Pon, tout en ramassant le désordre, s’amuse en animant les jouets qui
peuplent l’univers de son petit cochon. Elle se dorlote, se rassure, s’invente des audaces et des mensonges pour différer
les exigences du lendemain. Dans l’eau moussante, la tension diminue et Pin-Pon s’abandonne à son imaginaire; c’est
alors que surgit du fond du bain, où elle l’avait jeté, le grand garçon de peluche. Avec ce fidèle ami et dans un éclatement
de fantaisie, elle transgressera les peurs du petit cochon. Au bout de la nuit, la vision du monde de Pin-Pon rétrécie par
ses obligations quotidiennes s’ouvre sur une nouvelle urgence : celle de prendre le temps de vivre et de regarder grandir
ce petit cochon qu’elle aime plus que tout au monde.
Le bain est un morceau de vie au quotidien qui bascule peu à peu vers
l’imaginaire. Le spectacle commence alors que la journée s’achève.
Moment fragile qui trouve écho chez les tout-petits : le retour du travail
et de la garderie. La pièce met en scène trois personnages, interprétés
par une comédienne et un comédien. Le bain est une allégorie sur le
rythme immodéré de nos vies contemporaines qui prend naissance
d’une relation entre une pompière et un petit cochon.
L’action se déroule en une soirée, plus précisément de l’heure du bain au
dodo. Le bain est une histoire qui se joue en cinq temps... cinq : comme
les cinq doigts de la main. Le bain est un duo de tendresse qui se raconte
1
Madame Pin-Pon
fatiguée et l’estomac tout barbouillé.
Elle décroche le téléphone dans l’espoir
de laisser de côté toutes les
préoccupations de sa journée. Elle fait
couler l’eau du bain. Pour elle! Non. Pas
encore, il lui faut avant s’occuper de son
petit cochon, qui pour le moment se
cache, car vous l’aurez compris, il
n’aime pas du tout prendre son bain.
2
Surgit de derrière le décor un véritable petit cochon
marionnette, à la voix de petit garçon. Il ne peut
plus reculer parce que Pin-Pon est bien décidée à le
laver. Pour tromper le déplaisir du savon et du
shampoing, ils s’amusent, avec l’eau et avec les
mots, à partager les activités et les émotions d’une
journée passée loin l’un de l’autre.
3
Mais le bain n’est pas une fin; il est plutôt le début
d’une routine qu’il faut effectuer avant d’aller se
coucher. Et de la peur du loup naissent tous les petits
caprices qui repoussent sans
s’endormir. Malgré tout ce débordement d’amour et
de tendresse, la pompière épuisée aspire à une petite
minute de tranquillité et de solitude.
4
Mais la peur est plus forte que tout et sans son
petit garçon de peluche, le petit cochon n’arrive
pas à dormir. Et la pompière exaspérée cherche,
dans la salle de bain en fouillis, l’objet-fétiche.
Elle le retrouve un peu sale, un peu mouillé...
inutilisa
ble! Après tout plein de promesses
rassurantes, le petit cochon s’endort enfin.
© Sylvie Daigle