Cancer de l`estomac : aspects épidémiologiques, cliniques et

Article original Me
´decine et Sante
´Tropicales 2015 ; 25 : 65-68
Cancer de l'estomac : aspects épidémiologiques,
cliniques et histologiques au CHU Campus
de Lomé (Togo)
Stomach cancer: Epidemiological, clinical and histological aspects at the Lome
Campus teaching hospital (Togo)
Bouglouga O.
1
, Lawson-Ananissoh L.M.
2
, Bagny A.
2
, Kaaga L.
2
, Amegbor K.
3
1
CHU Campus de Lome
´, service d’he
´pato-gastroente
´rologie du professeur Redah Datouda, service de sante
´des arme
´es
de Lome
´, BP 14148, Lome
´, Togo
2
Service d’he
´patogastroente
´rologie du CHU Campus de Lome
´, Togo
3
Laboratoire d’anatomie et cytologie pathologiques, CHU Sylvanus Olympio, Lome
´, Togo
Article accepte
´le 05/9/2014
Re
´sume
´.But : de
´crire les aspects e
´pide
´miologi-
ques, cliniques et histologiques du cancer de
l’estomac dans le service d’he
´patogastroente
´rologie
du centre hospitalier et universitaire (CHU) Campus
de Lome
´(Togo). Me
´thodologie : e
´tude re
´trospec-
tive, descriptive et analytique mene
´e sur huit ans et
incluant les dossiers des patients hospitalise
´s pour
cancer de l’estomac. Re
´sultats : avec trente-deux
cas collige
´s en huit ans sur 250 cancers du tube
digestifs, le cancer de l’estomac est le plus
repre
´sente
´(12,8 %) des cancers digestifs. Le sex-
ratio e
´tait de 2,5 et l’a
ˆge moyen des patients e
´tait de
58,8 ans (extre
ˆmes : 32 et 85 ans). Le tableau
clinique e
´tait domine
´par des e
´pigastralgies (44 %).
Les le
´sions ulce
´robourgeonnantes e
´taient les plus
fre
´quentes avec une pre
´dominance de la localisa-
tion antrale (72 %). L’ade
´nocarcinome e
´tait le type
histologique le plus fre
´quent (94 %). Treize de nos
patients ont e
´te
´transfe
´re
´s dans le service de
chirurgie visce
´rale pour des soins palliatifs. Parmi
nos patients, neuf sont sortis contre avis me
´dical par
manque de moyens financiers et ont e
´te
´perdus de
vue. Nous avons note
´cinq de
´ce
`s (16 %) au cours de
l’hospitalisation. Conclusion : le cancer de l’esto-
mac est fre
´quent au Togo et arrive au premier rang
des cancers digestifs pris en charge dans notre
service. La formation d’he
´patogastroente
´rologues,
avec a
`leur disposition un plateau technique
ade
´quat, d’une part, et d’autre part une recon-
naissance pre
´coce des signes d’appel, associe
´ea
`
une re
´duction du cou
ˆtdere
´alisation de la
fibroscopie œsogastroduode
´nale, pourraient per-
mettre d’ame
´liorer le taux de survie de nos patients
atteints de cancer gastrique au Togo.
Mots cle
´s:cancer, estomac, e
´pide
´miologie, Togo.
Correspondance : Bouglouga O
Abstract. Purpose: To describe the epidemiologi-
cal, clinical, and histological aspects of stomach
cancer in the gastroenterology department of
University Hospital Campus of Lome (Togo).
Methods: This retrospective descriptive and analy-
tical study reviewed records of patients hospitalized
for stomach cancer over an 8-year period. Results:
With 32 cases among the 250 gastrointestinal tract
cancers over the study period, stomach cancer
accounted for the largest proportion (12.8%) of
these cases. The sex ratio was 2.5 and the mean age
of patients was 58.82 years (range: 32 to 85 years).
The clinical picture was dominated by epigastric
pain (44%). Ulcerative budding lesions were most
common, especially in the pyloric antrum (72%).
Adenocarcinoma was the most common histologi-
cal type (94%). Thirteen of our patients were
transferred to the visceral surgery department for
palliative care. Nine more were lost to follow-up
after release against medical advice due to lack of
financial support. Five patients died (16%) during
hospitalization. Conclusion: Stomach cancer is
common in Togo and ranks first among gastroin-
testinal cancers in our department. Training
hepatogastroenterologists and providing adequate
technical facilities, on the one hand, and early
recognition of warning signs and a reduction in the
cost of gastrointestinal endoscopies, on the other,
could improve the survival of patients with gastric
cancer in Togo.
Key words: Cancer, stomach, epidemiology, Togo.
doi: 10.1684/mst.2014.0415
Pour citer cet article : Bouglouga O, Lawson-Ananissoh LM, Bagny A, Kaaga L, Amegbor K. Cancer de l’estomac : aspects e
´pide
´miologiques, cliniques et histologiques au CHU
Campus de Lome
´(Togo). Med Sante Trop 2015 ; 25 : 65-68. doi : 10.1684/mst.2014.0415
65
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Le cancer gastrique reste un proble
`me de sante
´publique
dans le monde, notamment au Japon, en Chine et en
Ame
´rique du Sud. Il touche de 10 a
`70 habitants/100 000
par an selon les pays. Son incidence a connu une diminution au
cours de la dernie
`re de
´cennie dans les pays de
´veloppe
´s. En
France, son incidence est de 10 a
`15/100 000 [1]. En Afrique
subsaharienne son incidence est e
´leve
´e[2, 3] et il constitue un
re
´el proble
`me de sante
´publique. Son pronostic reste re
´serve
´du
fait du retard diagnostique et d’une prise en charge the
´rapeu-
tique limite
´e. Il serait le premier cancer du tube digestif au
Togo : 49 % des 533 cancers digestifs [4]. Ce travail a pour but de
de
´crire les aspects e
´pide
´miologiques, cliniques et histologiques
des cancers de l’estomac pris en charge dans le service
d’he
´patogastroente
´rologie du CHU Campus de Lome
´(Togo).
Patients et me
´thode
Il s’agit d’une e
´tude re
´trospective, descriptive et analytique
mene
´e sur huit ans (du 1
er
janvier 2005 au 31 de
´cembre 2012)
dans le service d’he
´patogastroente
´rologie du CHU Campus de
Lome
´.E
´taient inclus les dossiers des patients hospitalise
´s pour
cancer de l’estomac confirme
´histologiquement. Les donne
´es
ont e
´te
´recueillies a
`partir d’une fiche d’enque
ˆte comportant les
parame
`tres e
´pide
´miologiques, cliniques, endoscopiques et
histologiques. Dans certains cas, un bilan d’extension a e
´te
´
re
´alise
´, comprenant, entre autres, un scanner thoracoabdomi-
nal, une radiographie thoracique et un bilan re
´nal et he
´patique.
La collecte des donne
´es e
´tait manuelle et leur analyse
informatique e
´tait faite sur le logiciel Epi-Info 6.0.
Re
´sultats
Durant notre pe
´riode d’e
´tude, 4 351 patients ont e
´te
´hospitalise
´s
dans le service d’he
´patogastroente
´rologie du CHU Campus de
Lome
´, dont 250 cas de cancers digestifs et trente-deux cas de
cancers de l’estomac. Cela repre
´sente une fre
´quence de 12,8 %
des cancers digestifs et 0,7 % des hospitalisations. L’a
ˆge moyen
e
´tait de 58,8 ans (extre
ˆmes : 32 et 85 ans). Sur nos trente-deux
patients, vingt-trois e
´taient de sexe masculin (71,8 %) et neuf de
sexe fe
´minin (28,1 %), soit un sex-ratio de 2,5. Le pic de
fre
´quence du cancer gastrique se situait dans la tranche 50-59
ans avec treize cas dont neuf hommes et quatre femmes
(figure 1). Le motif d’hospitalisation le plus fre
´quent e
´tait les
e
´pigastralgies avec quatorze des cas (44 %), suivi des douleurs
abdominales diffuses avec sept cas (22 %) (tableau 1). Le de
´lai
moyen d’e
´volution avant l’hospitalisation e
´tait de 94,5 jours
(3,15 mois). Les ante
´ce
´dents pathologiques de nos patients
e
´taient l’ulce
`re gastrique dans huit cas (25 %) et la gastrite
chronique dans un cas. Aucun ante
´ce
´dent d’ulce
`re duode
´nal ni
d’ante
´ce
´dent familial de cancer n’a e
´te
´note
´. L’e
´thylisme
chronique e
´tait pre
´sent chez quatorze patients (44 %) et la
notion de tabagisme chronique chez cinq (16 %). L’intoxication
alcoolotabagique chronique e
´tait rapporte
´e chez quatre
patients (12 %). La pre
´valence de l’infection a
`Helicobacter
pylori e
´tait de 53 % chez nos patients. L’e
´tat ge
´ne
´ral e
´tait alte
´re
´
chez vingt-six patients (81 %), marque
´par une pre
´dominance
de l’ane
´mie clinique dans seize cas (50 %). La sensibilite
´
e
´pigastrique e
´tait le signe clinique le plus fre
´quent, retrouve
´
chez treize patients (41 %), suivi de la palpation d’une
volumineuse masse e
´pigastrique dans six cas (19 %). La
fibroscopie œsogastroduode
´nale re
´alise
´e chez les trente-deux
patients retrouvait une le
´sion ulce
´robourgeonnante chez huit
d’entre eux (25 %). Les le
´sions pre
´dominaient au niveau antral
dans vingt-trois cas (72 %). L’examen anatomopathologique
e
´tait re
´alise
´chez trente-deux patients (100 %). L’ade
´nocarci-
nome e
´tait le type histologique le plus fre
´quent (94 %). Dans
deux cas, il s’agissait d’un lymphome de MALT (mucosa
associated lymphoid tissue)(tableau 2). L’e
´chographie abdo-
minale identifiait six cas de me
´tastases he
´patiques. La radio-
graphie thoracique notait des me
´tastases pulmonaires chez un
patient. La dure
´e moyenne d’hospitalisation e
´tait de 15,5 jours
(extre
ˆmes : 3-68 jours). Treize de nos patients e
´taient transfe
´re
´s
dans le service de chirurgie visce
´rale pour des soins palliatifs a
`
type de jejunostomie d’alimentation. Aucun patient n’a e
´te
´
ope
´re
´a
`vise
´e curative. Parmi nos patients, neuf sont sortis
contre avis me
´dical, par manque de moyens financiers, et ont
e
´te
´perdus de vue. Cinq de
´ce
`s (16 %) sont survenus en cours
d’hospitalisation. Les cinq autres patients libe
´re
´s ont e
´te
´suivis a
`
titre externe sur une dure
´e moyenne de trois mois et eux aussi
perdus de vue.
Discussion
Le cancer de l’estomac repre
´sente le premier cancer digestif au
Togo avec 49 % sur 533 cancers digestifs [4]. Il pose un ve
´ritable
proble
`me de sante
´publique en raison de son retard
9
8
7
6
222
3
5
4
2
11
1
9
0
5
4
3
2
1
0
30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans 70-79 ans > 80 ans
M F
Figure 1. Re
´partition des cas de cancer gastrique en fonction des tranches d’a
ˆge
et du sexe.
Figure 1. Distribution of stomach cancer cases by age group and sex.
Tableau 1. Re
´partition des cas de cancer gastrique en fonction du motif
d’hospitalisation
Table 1. Distribution of stomach cancer cases by reason for hospitalization.
Motif d’hospitalisation Effectif Pourcentage (%)
E
´pigastralgies 14 44 %
Douleurs abdominales diffuses 7 22 %
He
´morragie digestive 6 19 %
Alte
´ration de l’e
´tat ge
´ne
´ral 4 12 %
Vomissement 2 6 %
Dysphagie 2 6 %
66 Me
´decine et Sante
´Tropicales, Vol. 25, N81 - janvier-fe
´vrier-mars 2015
O. BOUGLOUGA, ET AL.
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diagnostique et de son mauvais pronostic. Dans notre se
´rie, il
occupe la premie
`re place des cancers digestifs pris en charge
dans notre service avec une fre
´quence de 12,8 % des cancers
digestifs. Des fre
´quences plus e
´leve
´es ont e
´te
´rapporte
´es par
Diarra [5] au Mali et d’Effi et al. [6] en Co
ˆte d’Ivoire :
respectivement 59,1 % et 44,6 %. Cette fre
´quence apparemment
faible dans notre se
´rie peut avoir plusieurs causes. Ainsi,
certains patients porteurs de le
´sions suspectes de cancer de
l’estomac, dont la nature maligne n’a pas e
´te
´confirme
´e
histologiquement, ont e
´te
´exclus de notre e
´tude. En outre, le
diagnostic de cancer gastrique pouvant e
´galement e
ˆtre fait en
milieu chirurgical, certains patients ont e
´chappe
´a
`notre
se
´lection. La plupart des patients consultent tardivement
(3,15 mois d’e
´volution dans notre se
´rie), du fait qu’une grande
partie d’entre eux recouraient a
`l’autome
´dication et a
`la pratique
de la me
´decine traditionnelle. Ils sont donc vus en consultation
a
`une phase de complication, ou
`il n’est plus possible de re
´aliser
une fibroscopie œsogastroduode
´nale, et donc de poser le
diagnostic de cancer gastrique. L’a
ˆge moyen des patients e
´tait
de 58,8 ans et la tranche d’a
ˆge 50-59 ans e
´tait la plus
repre
´sente
´e. Bouglouga et al. [7], au Togo, et Kadende et al.
[8], au Burundi, rapportent des donne
´es similaires avec des a
ˆges
moyens de respectivement 55,85 et 55,1 ans et un pic de
fre
´quence se situant dans la tranche de 40-59 ans. En revanche,
en France, l’a
ˆge moyen est plus e
´leve
´(70,1 ans pour les hommes
et 75,2 ans pour les femmes) [9]. Cette diffe
´rence pourrait
s’expliquer par le fait que l’infection a
`Helicobacter pylori – qui
s’acquiert de
`s la petite enfance et est implique
´e dans la
carcinoge
´ne
`se du cancer de l’estomac [10] a une pre
´valence
plus e
´leve
´e dans notre pays (53,4 %). Notre se
´rie pre
´sente une
pre
´dominance masculine, avec un sex-ratio de 2,5, conforme
aux re
´sultats de Kone
´et al. au Mali [11]. Selon Segol et al. [12],
cette re
´partition serait due a
`une consommation alcoolotaba-
gique plus fre
´quente chez le sujet de sexe masculin, caracte
`re
e
´galement observe
´dans notre se
´rie et qui constitue un cofacteur
de carcinoge
´ne
`se gastrique. Les e
´pigastralgies sont le sympto
ˆme
d’appel le plus fre
´quent (44 %), suivies des douleurs abdomi-
nales diffuses (22 %) ; ces re
´sultats se rapprochent de ceux de
Bouglouga et al. [7]. La majorite
´de nos patients ont consulte
´
3,15 mois en moyenne apre
`slede
´but des sympto
ˆmes. Dans la
litte
´rature, les de
´lais d’e
´volution avant consultation sont varie
´s.
Pour Koffi et al. [13],enCo
ˆte d’Ivoire, le de
´lai moyen
d’e
´volution avant la consultation e
´tait plus long, 8,1 mois, avec
des extre
ˆmes de un jour et de soixante mois. La consultation
tardive explique le retard diagnostique et une prise en charge
chirurgicale rapide. Une masse e
´pigastrique est note
´ea
`
l’examen physique dans 19 % des cas. Ce re
´sultat est similaire
a
`celui de Blackshaw, en Grande Bretagne [14] : 14,2 %, mais
tre
`s infe
´rieur a
`celui Dembe
´le
´et al. [15], au Mali : 65 %. Cette
valeur traduit un stade avance
´de la tumeur au diagnostic. La
forme ulce
´robourgeonnante est la variante macroscopique la
plus fre
´quente : 25 %. Kone
´et al. [11] rapportent au contraire
une pre
´dominance de la forme bourgeonnante (67,5 %). Cette
diversite
´de l’aspect macroscopique pourrait s’expliquer par le
fait que les re
´sultats de la fibroscopie œsogastroduode
´nale
de
´pendent de la qualite
´de l’ope
´rateur, et surtout re
´sulter d’une
absence de standardisation dans la description macroscopique
de ces le
´sions. L’antre est le sie
`ge des le
´sions dans 72 % des cas,
suivi du fundus : 28 %. La pre
´dominance du sie
`ge antral est
e
´galement rapporte
´e dans la litte
´rature [2, 4]. En revanche, Kone
´
et al. [11] et Ayite et al. [3] notent une fre
´quence du sie
`ge
antropylorique de 36,4 %. Le sie
`ge cardial, fre
´quemment
observe
´dans d’autres e
´tudes, n’a pas e
´te
´identifie
´dans notre
se
´rie. Cela peut s’expliquer par le fait qu’une partie des tumeurs
du cardia sont rattache
´es aux cancers du bas œsophage en
fonction de leur topographie (classification de Sievert).
L’ade
´nocarcinome est la forme histologique la plus fre
´quente
avec trente cas (94 %). Il en est de me
ˆme pour la plupart des
e
´tudes [6, 11], Effi et al. et Kone
´rapportant respectivement
95,2 % et 84,4 %. Nous avons retrouve
´deux cas de lymphome
de MALT, conforme a
`l’e
´tude de Kone
´et al. [11] au Mali. Cette
faible fre
´quence concorde avec les donne
´es e
´pide
´miologiques
en Afrique [3] sur le cancer gastrique. La dure
´e moyenne
d’hospitalisation e
´tait de 15,5 jours avec des extre
ˆmes de trois et
soixante-huit jours. Bouglouga et al. [7] notent une dure
´e
moyenne d’hospitalisation de 21,1 jours avec des extre
ˆmes de
trois jours et quatre-vingt-onze jours. Dans les deux se
´ries, on
observe des dure
´es soit tre
`s courtes, soit tre
`s longues. Ceci
illustre deux faits : le mauvais pronostic, en raison d’un
diagnostic tardif, et la fre
´quence des complications, ne
´cessitant
de longues hospitalisations. Enfin, le manque de moyen
financier des patients peut expliquer en partie certaines
hospitalisations courtes. Dans notre e
´tude, seulement cinq
malades (16 %) sont de
´ce
´de
´s, contrairement a
`ce qu’ont
observe
´Bouglouga et al. dans le me
ˆme service : 30,8 % [7].
L’ame
´lioration des mesures de re
´animation, associe
´ea
`un
rapide transfert en milieu chirurgical de nos patients, expli-
querait cet apparent faible taux de mortalite
´hospitalie
`re dans
notre se
´rie. Les quatorze patients – cinq libe
´re
´s et neuf sortis a
`
leur demande – qui ont e
´te
´perdus de vue sont possiblement
de
´ce
´de
´s : cela aurait pu augmenter le taux de mortalite
´de notre
se
´rie autour de 59 %, sans tenir compte du probable taux de
mortalite
´enregistre
´parmi les treize patients transfe
´re
´sen
chirurgie.
Conclusion
Le cancer de l’estomac reste un cancer fre
´quent et de mauvais
pronostic au Togo. Si les manifestations cliniques sont le plus
souvent tardives, le mode de re
´ve
´lation habituel demeure la
douleur abdominale. Son diagnostic est souvent pose
´a
`un stade
ou
`les le
´sions sont e
´volue
´es et souvent me
´tastatiques, rendant
difficile le traitement chirurgical. De plus, la chimiothe
´rapie
n’est pas de pratique courante au Togo. L’ade
´nocarcinome
gastrique repre
´sente le type histologique le plus fre
´quent, au
pronostic fa
ˆcheux dans notre se
´rie. Un diagnostic pre
´coce est
souhaitable, a
`travers des campagnes de sensibilisation de
masse et une meilleure accessibilite
´a
`l’endoscopie digestive
haute afin d’ame
´liorer le taux de survie de nos patients.
Tableau 2. Re
´partition des cas de cancer gastrique selon les aspects histologiques
retrouve
´s
Table 2. Distribution of stomach cancer cases by histologic classification
Type histologique Effectif Pourcentage (%)
Ade
´nocarcinome 30 94
Ade
´nocarcinome diffe
´rencie
´24 75
Ade
´nocarcinome indiffe
´rencie
´619
Lymphome 2 6
Total 32 100
Me
´decine et Sante
´Tropicales, Vol. 25, N81 - janvier-fe
´vrier-mars 2015 67
Cancer de l’estomac
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Conflits d’inte
´re
ˆt:aucun.
Re
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