LES WISIGOTHS EN OCCITANIE
24.01.2013 - A la recherche du trésor !
LES WISIGOTHS EN OCCITANIE Les Jeudis de La Culturothèque Le 24.01.2013 L’origine des Goths
est difficile à définir avant qu’ils entrent dans l’Histoire Romaine vers le IIIe siècle. (Pythéas lors de son
voyage en 328 av. J. C nous parle toutefois du pays de Gottini ou Goland, peuple des Goths au sud de la Scandinavie).
Selon une légende ils descendraient du Patriarche Gaut né sur l’île de Scandza (Scandinavie ?) et auraient
débarqués sous la conduite du roi Berig de trois navires sur la côte Baltique Gothiscandza. On ne connait pas la raison
pour laquelle ils auraient quitté la Scandinavie (famine ?), en 175 ap. J.C. Cherchant de meilleures terres quelques clans
remontent la Vistule en direction du Danube et d’autres se dirigent vers la mer noire. On dit que la division des
« Goths » entre les Greuthunges à l’Est et les Tervinges à l’Ouest plus couramment appelés Ostrogoths et
Wisigoths, serait advenue pendant la traversée d’un grand fleuve à cause d’un pont qui se serait effondré.
Pour les romains tous les hommes qui vivent au-delà des limes[1]sont des Barbares. Les Ostrogoths sont soumis par les
Huns. Ils gagnent l’Empire d’Orient en tant que « foederati [2]» vers 375 et s’emparent de
l’Italie en 488 sous la conduite de Théodoric le Grand mais le royaume ItaloOstrogo s’effondre en 550
sous l’assaut des troupes de l’empereur justinien. Les Wisigoths, vainqueurs en 378 de l’armée
romaine de l’empereur Valens lors de la bataille d’Andrinople[3] deviennent aussi des fédérés de Rome
en 382. Au lendemain de la mort de l’Empereur Théodose le Grand, en 395, le nouveau roi des Wisigoths, Alaric
1er, chef intelligent, cultivé, ambitieux se refuse de confiner son peuple dans les étroites limites de Rome. Il ne veut
plus, mais surtout, il ne veut plus que son peuple soit nomade et soit sans cesse délogé de leur territoire par
d’autres peuples. Il veut être le chef de tous les peuples « Barbares » ! Il se lance donc dans des territoires
qu’il ravage et ainsi il exerce une forte pression sur le pouvoir romain tant et si bien qu’il se fait nommer
maître de la milice de l’Illyrie, c'est-à-dire gouverneur d’une province romaine. Il reçoit donc les honneurs
réservés à un Romain. Mais il poursuit son but car c’est une terre pauvre qui lui est donné, de plus il est à la merci
des romains, il va donc s’emparer de Rome le 24 aout 410 : c’est la première fois, depuis 800 ans (IVe
siècle Av. J.C. occupation Gauloise par Brennus) que Rome est mis à sac et soumise. (rêve que n’avaient pas pu
réaliser ni Hannibal[4], ni Spartacus[5] !) Cette victoire a une portée psychologique immense et place les Wisigoths au
premier rang des peuples barbares. C’est aussi le moment que choisissent les Vandales pour mettre à sac toute la
Gaulle. A la mort d’Alaric 1er, Athaulf est élu roi et les Wisigoths sont mandatés par l’empereur romain
Honorius pour « assainir l’Espagne ». En gage il lui donne Aelia Galla Placida, sa sœur qu’Athaulf
épousera et deviendra de ce fait le beau-frère de l’Empereur de Rome. Ayant réussi leur entreprise en Espagne
contre les Suèves, les Alains et les Vandales, Honorius octroie aux Wisigoths le droit sur « l’Aquitaine seconde et
la Novempopulanie » et afin de faire respecter ce « foedus » capital il décide le 17 avril 418 que l’assemblée
générale des sept provinces de la Gaule méridionale se tiendra chaque année en Arles entre le 13 août et le 13
septembre. Athaulf ayant été assassiné en 415 c’est Wallia qui lui a succédé. Wallia a continué la conquête
de l’Espagne jusqu’à Gibraltar mais rappelé par l’Assemblée d’Arles il rentre pour instaurer
la sécurité et repousser les Saxons qui menacent l’Aquitaine. Les Wisigoths sous le règne de Wallia
s’installent à Bordeaux puis à Toulouse sous le règne de Théodoric 1er plus proche du bassin méditerranéen. En
droit est donc fondé le premier royaume « germanique et barbare » en terre romaine. On considère Théodoric 1er
comme le véritable fondateur de la monarchie wisigothique. L’aristocratie gallo-romaine ne se considère
vraiment pas comme sous le joug d’un occupant. En protégeant leur terre les Wisigoths n’assurent-ils pas
la protection et la sécurité des terres romaines ? L’ordre social est maintenu durant un bon moment. En tout cas
ce peuple se sédentarise. Il s’est « christianisé» en adoptant l’arianisme[6] (le Christ est semblable au
père) mais se heurte au christianisme de Justinien, religion de l’Empire romain. Wulfila (ou Ufila) avait été
l’ambassadeur des Wisigoths au Concile de Nicée de 325 et était consacré 1er évêque arien wisigoth et avait
traduit la bible en langue gothique et à l’occasion avait inventé un alphabet. Théodoric 1er fait trois fois la guerre
aux Romains pour s’emparer d’Arles et de Narbonne. Il n’y parvient pas, repoussé par le général
romain Liturius que Théodoric fait prisonnier et exécuter pour sauver son trône. L’implantation des Wisigoths est
pratiquement terminée dans le Toulousain, la Saintonge et s’étend à la Novampopulanie le long de la Garonne et
ce qu’on appelle le triangle Albi-Saint-Gaudens-Bordeaux. Les Wisigoths vont doubler en nombre. Leur
administration est calquée sur l’administration romaine, ils ne heurtent pas les croyances, traditions et coutumes
des gaulois de souche. Au contraire, ils ont une attitude d’apaisement. Pendant ce temps les romains subissent
et entérinent l’occupation de l’Afrique du Nord par les Vandales, en 443 Aetius fixe les Burgondes sur un
territoire défini en Sapaudia (Savoie, Grenoble et Genève) et les Alamans trouvent un territoire libéré sur la rive gauche
du Rhin. Un équilibre entre Barbares et Romains semble s’établir. L’empire romain semble se
transformer en une sorte de fédération gallo-romano-barbare harmonieuse. Tout semble aller bien dans le meilleur des
mondes ? Cela serait possible sans… la rivalité des rois, empereurs ou dirigeants ! 1ER incident en 445 par le roi
des Vandales, Genséric, qui veut un empire universel. Pour tempérer son appétence l’empereur Valentinien III
lui offre sa fille Eudoxie en mariage à son fils Hunéric alors… qu’il est déjà l’époux d’une fille
de Théodoric 1er roi des Wisigoths ! Hunéric répudie sa femme et la renvoie à Toulouse après lui avoir fait couper le nez
et les oreilles. On imagine la douleur de Théodoric 1er et la haine qu’il couve pour les Vandales. Théodoric en
attendant son heure de vengeance renouvelle son alliance avec les Romains. Des peuples recommencent à
s’agiter aux frontières. La famine sévit en Italie : les enfants romains sont vendus par leur parent afin de
s’acheter de quoi se nourrir. Aetius, général romain, a réussi à repousser les Francs Saliens, les Vandales
continuent à lancer des expéditions en Andalousie et les Huns, naguère alliés de Rome, sont attirés par les riches terres
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d’Italie et de Gaule. Aetius fédère les Alains dans la région d’Orléans pour lutter contre les Bagaudes et
les Armoricains, les Burgondes aussi s’agitent et il fait appel aux Alains… Théodoric s’allie aux
Suèves et offre sa fille Réchiaire en gage de sa parole. Trente année s’est passé depuis le traité du foedus de
Touluse. Mais un autre danger menace les wisigoths comme les romains. La sœur de l’empereur
Valentinien III, Honoria, fille du patrice Constace et de Galla Placidia entretient des relations amoureuses avec son
intendant Eugène. Outré par l’inconduite de sa sœur Valentinien fait exécuter Eugène. Honoria trahit alors :
elle envoie à Attila, Roi des Huns une bague qu’Attila interprète comme une demande en mariage. Lorsqu’il
réclame sa future femme, Valentinien lui refuse. Attila redoute les Wisigoths, il va appliquer la politique du mensonge et
va demander à Genséric d’envahir l’empire d’Occident pour les affaiblir et d’un autre côté il
dit à Théodoric qu’une alliance entre les Huns et les Wisigoths serait bienvenue pour lutter contre les Vandales et,
en même temps il informe Valentinien d’une trahison des Wisigoths. Valentinien sent la supercherie et arrive à
rallier les Wisigoths contre les « barbares rebelles à toutes sédentarisation et qui ne sont pas convertis au christianisme ».
Il le gratifie de la souveraineté sur le royaume de Toulouse et rajoute la Narbonnaise. De plus il envoie des
ambassadeurs de marque : le Préfet du prétoire des Gaules Tonantius Ferreolus, Avitus Eparchius député et
également Aetius vice-empereur en Gaulle ! Même si Théodoric 1er était loyal envers Rome il semble que la
délégation était impressionnante ! Mais l’alliance avec Rome était nécessaire tout de même : Théodoric avait
bien compris que la menace d’Attila pouvait anéantir tout son royaume en même temps que l’empire
romain. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Attila est déjà à l’ouest de la Gaule et il ravage tout sur son passage.
Théodoric rejoint vite Aetius au Campus Mauriacus (champs catalauniques = Châlons en Campagne = Châlons sur Marne
?) qui a réuni des troupes d’Alains, d’Armoricains, d’Ebrions, des Francs, des Burgondes et des
Saxons. C’est la bataille. Les Huns voient s’enfuir leur chef Attila et Théodoric 1er meurt sans que
personne s’en aperçoive. Son fils Thorismond devient roi des Wisigoths, il garde à ses côtés les anciens conseillers
de son père, notamment Avitus Eparchius ancien préfet du prétoire des Gaules. Avitus était comblé : il venait de marier
sa fille à Sidoine Apollinaire, jeune lettré de 24 ans qui assistait deux ans plus tôt, au théâtre d’Arles, à la prise de
fonction des consuls. Sidoine Apollinaire suit donc son beau-père à Toulouse et s’initie à l’administration du
royaume Wisigoth. Il observe comment Thorismond dirige son Etat : très tolérant envers le clergé catholique et la paix
revenue mène une vie paisible. Attila menace à nouveau. Thorismond comprend que les Alains sont aussi une menace
pour les Wisigoths : vaincus ils ouvrent la porte aux Huns, vainqueurs ils se retournent sur Toulouse. Il écrase les Alains
pas très loin d’Orléans et chasse Attila contraint d’abandonner la Gaulle. Thorismond retourne, un an
après la bataille où son père a péri, vainqueur, sans annexer le territoire des Alains qui leur avait été concédé par
Rome. Thorismond pouvait-il obtenir en compensation Arles et la Provence ? Sûrement mais… ses frères
s’agitent et il est obligé de rentrer à Toulouse. Il sera assassiné par ses frères et c’est Théodoric II qui
devient roi des Wisigoths. Théodoric II avait été élevé par un romain : Avitus Eparchius préfet du prétoire des Gaules,
familier de la cour de Toulouse et beau-père de Sidoine Apollinaire. Il était érudit en poésie. Il s’efforce de
prouver à Valentinien II sa bonne volonté et pour cela chasse les Bagaudes en Espagne et au passage défait les Suèves
dont il s’empare de leur trésor qui enrichit encore plus le fameux trésor d’Alaric et les wisigoths
s’installent en Tarraconaise au nom de l’Empereur mais en fait établit un véritable empire dont Toulouse
était toujours le centre. Les Romains sont heureux de savoir une partie de l’Espagne aux mains de leurs alliés.
Une véritable « cour » s’installe à Toulouse on l’on « festoye » « On ne voit point de serviteur essoufflé
charger une table qui fléchit sous le poids d’une vieille argenterie. Le poids est ici mis dans les paroles ; ou
l’on ne dit rien ou l’on parle sérieusement. Les couvertures et les tapis sont tantôt de pourpre, tantôt de lin.
On estime les mets pour leur goût non pour leur cherté, les plats pour leur propreté non pour leur poids. On a plutôt soif
vu la rareté de la circulation des coupes et des patères »[7]. L’empire wisigoth se stabilise et prospère. Attila,
retranché dans son empire meurt en 453 au cours de sa nuit de noces avec sa nouvelle épouse, les complots
continuent à Ravenne et Aetius est traitreusement égorgé le 21 septembre 454 et Valentinien II est poignardé le 16 mars
455. Théodoric II est à la tête de la seule puissance territoriale cohérente en occident face aux Vandales. Il se
rapproche du pape Léon 1er pour empêcher Genséric de continuer à piller Rome. Avitus[8] est le nouvel empereur.
En effet, devant la carence du pouvoir et de la menace terrifiante des Vandales, Théodoric décide de convoquer à
Beaucaire une assemblée de notables Gallo-Romains. « Des pauvres vieillards » écrit Sidoine Apollinaire. La ville est
entourée de troupes wisigothiques, Théodoric assiste aux délibérations. Dans son discours dans les thermes de
Beaucaire Avitus apprend à l’assistance que non seulement il a été le précepteur de Théodoric qu’il a
élevé à la cause romaine mais qu’il a été sa nourrice « le berçant pour l’endormir et calmer ses colères et
lui faisant boire des biberons… » De toute façon il n’y a pas de choix car si Avitus n’est pas nommé
Empereur Romain, les wisigoths seront libérés de tout serment à l’égard des Romains et du traité de 418. « Les
portiques d’Ugernum, écrit Sidoine Apollinaire, retentissent du bruit des applaudissements : c’est en ce
lieu qu’une foule dévouée, unie au sénat, avait apporté ses vœux et ses prières ». On déclare heureux
l’heure, le lieu, le jour où se transmet l’Empire, le 7 juillet 455 et aussitôt Eparchius Avitus se met en route
pour Arles où le 9 juillet il est couronné Empereur. Pour la première fois un Gaulois est nommé officiellement empereur
d’Occident. Il part à Rome, encadré par les wisigoths, se faire reconnaître par les sénateurs. Avitus a rallié
l’aristocratie gauloise qui défend à travers lui la romanité et l’Italie voit en lui le restaurateur miraculeux de
Rome. Il faut se rappeler que l’empire avait été mis a mal par l’occupation des Vandales de Genséric.
C’est Sidoine Apollinaire qui compose son panégyrique. Le règne d’Avitus commence sous de bons
auspices. Mais la situation change vite car, si les vandales ont bien quitté Rome, ils ne fournissent plus le blé pour
l’Italie qui dépendait de l’Afrique. La situation devient de plus en plus difficile d’autant qu’on
reproche à Avitus d’être à la solde des Wisigoths et surtout on ne va pas lui pardonner de faire fondre des statues
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de bronze pour frapper de la monnaie pour payer sa garde wisigothe. Ricimer et Majorien fomentent un coup
d’état. Il appelle Théodoric II à l’aide mais celui-ci est en Espagne pour dominer les Suèves. Avitus est
obligé de revenir à Arles car il a peur pour sa vie. Il essaie de réunir une armée pour lutter contre les partisans des
généraux romains. Il est défait à la bataille de Plaisance (plaine du Pô). Capturé il est épargné et il est autorisé à
devenir évêque de Plaisance. Craignant toujours pour sa vie il cherche le refuge en Gaule mais périt en route fin 456.
On dit qu’il est enterré à Brioude, au pied de l’autel consacré à Saint Julien. Majorien est nommé empereur
mais il sera fait prisonnier puis exécuté par Ricimer. De son côté si la situation militaire des wisigoths est une réussite
en Espagne, mais Théodoric II ne sera pas épargné non plus. Ses frères lui reprochent d’être à la solde des
romains et de respecter le « foedus de 418 ». Un complot familial couve et il sera assassiné en 466. Durant
l’interrègne romain de deux ans la lutte est engagée. De son côté, Euric, le frère de Théodoric II prend le
pouvoir. Il déclare caduc le traité de 418 et engage une diplomatie avec l’empereur romain d’Orient
refusant de reconnaître les empereurs d’Occident Anthémius puis Olybrius et Glycère. Euric est le contraire de
son frère : il ne parle pas très bien le latin et manifeste ouvertement sa volonté d’indépendance. De plus, il
confirme l’attachement des Wisigoths à la religion arienne et entreprend même de persécuter les catholiques. Il
propose une alliance internationale arienne qui s’étend aux Suèves, aux Vandales et autres peuples. En quelque
mois les évêques catholiques sont spoliés, persécutés trainés hors de leur ville épiscopale et exilés ou
emprisonnés. A Toulouse ils interdisent l’accès à la basilique St Sernin où se trouve le missionnaire envoyé par le
Pape au IIIe siècle pour convertir le sud-ouest de la Gaule. Euric change aussi de Capitale : Bordeaux à la place de
Toulouse. Ainsi il peut surveiller les nouvelles implantations des garnisons germaniques dans le Poitou et dans les
Pyrénées. Pour les esclaves et les petits propriétaires c’est la panique ils vont rejoindre les Bagaudes et les
aristocrates eux cherchent un appui vers Rome. Devant une telle pression exercée par Euric, les membres de
l’Assemblée des sept provinces de la Gaule méridionale et ceux des Arvernes se réunissent en Arles et
chargent Sidoine Appolinaire de se rendre à Rome plaider leur cause auprès de l’Empereur. Nous sommes à la fin
de 467, c’est l’hiver, il traine et enfin lorsqu’il arrive il se rend compte que Rome est dans des
réjouissances et bien inconsciente de faire la fête alors que la menace wisigothe pèse sur l’empire. Pendant ce
temps Euric conclue une alliance avec les Suèves et une entente s’étudie entre les Burgondes et les Wisigoths.
Les Vandales attaquent les Saxons, les Alamans et les Bagaudes aussi. La Gaule va-t-elle devenir le théâtre
d’une guerre entre les partisans Romains ? Les wisigoths réagissent et arrivent à étendre leur royaume au-delà
des limites fixées par le traité de 418. Ils s’emparent sans résistance de la Tourraine, du Berry, de
l’Aquitaine 1ère, du Quercy, du Gévaudan et menacent directement l’Auvergne et la Narbonnaise entière.
Cette politique d’extension est mal perçue d’autant qu’elle se traduit à nouveau par une persécution
religieuse. Les notables s’enfuient ou se terrent chez eux comme Sidoine Apollinaire qui deviendra évêque. Il va
tenter de négocier avec Euric mais Euric… continue sa politique d’expansion. Il combat les armées
Romaines à Arles et s’installe en Septimanie. Les wisigoths tiennent en 472 l’axe Valence, Avignon, Arles,
le couloir rhodanien dont les romains leur avait toujours interdit l’accès, dans le même temps l’Espagne
est définitivement sous le contrôle des Wisigoths. En 476 Toulouse cesse d’être la capitale d’un royaume
barbare gaulois enclavé dans l’Empire romain pour devenir un état bien plus important que les frontières
imposées par le traité de 418. Cette année là est nommé le dernier empereur romain Romulus Augustulus qui sera
exilé à Naples par Odoacre roi des Hérules qui a envahi l’Italie. Les dernières troupes romaines
débandent… s’en est fini du grand empire Romain, (même si Charlemagne tentera de le ressusciter 3
siècles plus tard). Euric ne cherche plus à étendre sa domination. Il défend maintenant son immense territoire contre les
Francs, contre les Saxons toujours présents sur l’Océan, les Bretons, les Gaulois, quelques romains, et bien sûr
les Burgondes. Euric reçoit toutes les ambassades de toutes les nations Barbares et de l’Empire d’Orient.
Il devient de facto indépendant et atteint son apogée en s’étendant du centre de la France (actuelle)
jusqu’à l’Espagne. Il sait s’entourer d’hommes sérieux, lettrés, notables, hommes de lois.
Ses cadres sont très dynamiques et efficaces. Euric en 477 fait entreprendre un code de lois wisigothiques, influencées
par le droit romain, qui porte son nom : « le code d’Euric » ou « codex Euricianus ». Le droit Espagnol est très
imprégné de ce code et du « Bréviaire d’Alaric » réalisé et promulgué sur ordre de son fils Alaric II en 506.
C’est de ce bréviaire que nous tenons le principe fondamental « nul n’est censé ignorer la loi ».
C’est un document de 600 pages qui aborde notamment les institutions, les procès, les héritages, les
fonctionnaires, les soldats, la fiscalité et les donations, les crimes capitaux, l’administration municipale, les
associations professionnelles, le divorce et le droit de l’enfant…. Dans le pays toulousain, malgré un siècle
de royauté wisigothe, les wisigoths n’ont pas marqué le paysage. Ils survivent surtout grâces aux légendes qui
courent au sujet du trésor d’Alaric qui fait encore aujourd’hui courir énormément de monde à Rennes-le-
Château. Epilogue : Euric meurt de causes naturelles à Arles à la fin de 484. C’est son fils ainé et légitime Alaric II
qui lui succède (sa mère était probablement une princesse burgonde). Alaric II règne sur la presque totalité de
l’Espagne, sur l’Aquitaine et sur la plus grande partie de la Provence. Il était de confession arienne mais
tolérait, à l’inverse de son père, les catholiques. Il leur a même autorisé à tenir en 506 un concile à Agde. Dans les
années 490 l’Empire Wisigoth voit déferler deux grandes vagues d’envahisseurs. Alaric II est tué à la
bataille de Vouillé au printemps 507. La légende raconte qu’il a été tué par le roi franc Clovis qui l’avait
attaqué sous le prétexte de sa religion « hérétique ». Son fils Almaric n’était encore qu’un enfant aussi
c’est Geisalic, son fils illégitime qui lui a succédé. Après la bataille de Vouillé les troupes franques de Clovis
continuent la guerre contre les Wisigoths qui sont contraints d’abandonner Toulouse et de se réfugier à Barcelone
de 539 à 554 avant de se replier définitivement à Tolède. La Septimanie (région des 7 légions romaines qui auraient
occupé la région ? sept villes sièges d’importants évêchés du territoire : Elne, Agde, Narbonne, Lodève,
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Béziers, Maguelone et Nîmes ? origine romaine : mention de « vicarii septem provinciarum » = vicaires des 7 provinces) ne
désigne plus que cette seule partie de la Gaule restée aux mains des Wisigoths grâce à l’intervention de
Théodoric le Grand 1er roi des Ostrogoths qui a stoppé les armées de Clovis à Arles en 508. Elle restera dépendante
du royaume wisigoth d’Espagne jusqu’à la conquête arabo-berbère de 714. Ce territoire est appelé Gallia
ou provincia Galliae par les Wisigoths et les Francs l’appellent la Gothie (pays des Goths . Les Francs ne sont
jamais parvenus à prendre la Septimanie. En 587 Recared 1er roi des Wisigoths s’est converti au catholicisme et
l’impose à ces sujets à compter du Concile de Tolède de 589. L’arianisme perdurera en pratique
jusqu’à la fin du VIIIème siècle. En 711, sous le règne de Rodéric, des conflits et des rebellions naissent chez les
wisigoths et Akkila, fils d’un ancien roi Goth fait appel aux Maures d’Afrique pour prendre le pouvoir. En
quelques mois les arabes soumettent la totalité de l’Espagne et poursuivent jusqu’à Narbonne (719)
Carcassonne et Nîmes (725). Charles Martel arrête leur progression en 732. Mais en Septimanie les attaques
sarrasines continuent et Pépin le Bref arrive à leur reprendre avec beaucoup de difficultés car les populations locales
plus ou moins islamisés (plus probablement restés ariens comme l’étaient les Wisigoths) et hostiles à la
conquête des Francs catholiques. Il faudra attendre 790 et Guillaume de Gellone, futur Marquis de Septimanie, pour
reprendre ce territoire en allant délivrer le comte de Toulouse (enlevé par les Basques (= Vascons) surtout avec
l’expansion du monachisme bénédictin encouragé par Charlemagne. Son fils voit ce marquisat érigé en duché
de Septimanie le pouvoir sera émietté entre différents seigneurs locaux. La Septimanie sera intégrée au domaine
royal après la croisade des Albigeois. « On dit »… que le catharisme s’est développé dans les secteurs de
forte implantation wisigothique… Que reste-t-il de la domination wisigothe ? On a retrouvé un cimetière wisigoth à
Estagel avec un mobilier funéraire. Des noms de famille typiquement wisigoths : Alir, Aymeric, Alayrac, Anric, Got,
Gobert, Goti… Aliès qui fient d’Adalhaid de « adal » noble et « haid » lande. Jaubert = Gaurberht de gaut
(peuple de goth) et berht (brillant)... Une légende raconte que St Gilles venant d’Athènes accosta en Provence
après avoir reçu la grâce et distribué tous ses biens aux pauvres. Ayant pour seule compagnie une biche avec laquelle il
était toujours représenté, il vécut en ermite dans une grotte (la ville de St Gilles s’est bâtie à l’endroit de la
grotte). Prise un jour en chasse par les chiens du roi des Wisigoths Wamba, la biche aurait amené ses poursuivants
aux pieds de St Gilles devant qui les chiens se sont inclinés. Le roi Wamba (672-680), ému par la scène, a permis à St
Gilles d’édifier l’église abbatiale. Référence : Le royaume wisigoths d’occitanie – Joël
Schmidt – collection Tempus des éditions Perrin. [1] - = limites ou frontières. [2] - Fédérés [3] - La
bataille d’Andrinople (ou Adrianople = Edirne en Turquie) entre l’armée romaine et certaines tribus
germaniques (Wisigoths et Ostrogoths). Les romains ont été vaincus grâce à ce qui ressemble à une « mutinerie des
Fédérés Goths ». [4] - Hannibal, voir la conférence de Janice. [5] - Spartacus à la tête de la troisième guerre civile
romaine entre -73 et -71. [6] - L’arianisme est une mouvance théologique des débuts du christianisme. [7]
- Sidoine Apollinaire. (Il remarque que les festins wisigoths sont de bon goût et sans orientation ». [8] - Eparchius
Avitus, gouverneur des Gaules, précepteur de Théodoric II, beau-père de Sidoine Appolinaire.
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