Chapitre 2.8.7. — Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc
Manuel terrestre de l’OIE 2008 1225
ii) Préparation des dilutions d’échantillons (sérum, liquide d’ascite, broyat d’organe 10 %) dans une
plaque non ensemencée
Distribuer 90 µl de milieu de croissance dans chaque cupule d’une plaque de microtitrage. Ajouter 10 µl
d’échantillon dans les cupules des rangées A et E (duplicata de la dilution 1/10). Agiter les plaques et
transférer 10 µl des cupules des rangées A et E aux cupules des rangées B et F (dilution 1/100). Agiter
les plaques et transférer 10 µl des cupules des rangées B et F aux cupules des rangées C et G
(dilution 1/1 000). Agiter les plaques et transférer 10 µl des cupules des rangées C et G aux cupules
des rangées D et H (dilution 1/10 000). Agiter les plaques.
iii) Incubation des échantillons
Transférer 50 µl des dilutions des échantillons de la plaque non ensemencée aux cupules
correspondantes d’une plaque ensemencée avec les macrophages (premier passage). Incuber de 2 à
5 jours et observer quotidiennement pour vérifier la présence d’un ECP. Le second jour, ensemencer
des macrophages dans de nouvelles plaques de microtitrage (voir ci-dessus). Transférer 25 µl des
surnageants des plaques du premier passage aux cupules correspondantes des plaques fraîchement
ensemencées (second passage). Incuber 2 à 5 jours et vérifier l’ECP chaque jour.
iv) Lecture et interprétation des résultats
Les cupules dans lesquelles on observe un ECP seulement au premier passage sont considérées
comme de fausses positivités dues à la toxicité de l’échantillon. Les cupules dans lesquelles on
observe un ECP dans les 2 passages ou dans le second passage seulement sont considérées comme
d’éventuels positifs. Toutes les cupules contenant des macrophages qui ne présentent aucun ECP
doivent être confirmées quant à leur négativité au virus SDRP par une coloration immunologique avec
un antisérum positif au virus SDRP ou un AcM. Les échantillons démontrant un ECP doivent être
confirmés positifs au virus SDRP soit par la remise en culture sur les macrophages de ces surnageants
d’échantillon, soit par la culture des dilutions originales de l’échantillon, pendant 24 et 48 h, suivie d’une
coloration immunologique avec un antisérum positif au virus SDRP ou un AcM.
v) Coloration immunologique avec un antisérum positif au virus SDRP ou un AcM
Inoculer les macrophages avec 50 µl de surnageant de l’échantillon tel que décrit dans la section B.2.a,
et laisser pousser les cellules infectées 24 et 48 h. Préparer une dilution appropriée du sérum positif au
virus SDRP dans un tampon de dilution, et faire la coloration immunologique sur les macrophages tel
que décrit dans les sections B.2.a ou B.2.b.
2. Épreuves sérologiques
Différentes épreuves ont été décrites pour la détection des anticorps contre le virus SDRP dans le sérum. Le
diagnostic sérologique est, en général, facile à réaliser, résultant en une bonne spécificité et une bonne
sensibilité, particulièrement lorsqu’il est utilisé à l’échelle du troupeau. Les sérums de porcs, individuellement,
peuvent causer des difficultés dues à des réactions non spécifiques, mais ce problème est résolu en
échantillonnant à nouveau le porc 2 à 3 semaines plus tard. La sérologie est habituellement réalisée par une
épreuve de blocage telle l’IPMA, d’immunofluorescence ou immuno-enzymatique (ELISA) – épreuve pour laquelle
différents protocoles ont été décrits (1, 6, 8, 14, 23, 25, 33, 35). Ces épreuves sont souvent réalisées avec un
antigène viral d’un type antigénique, ce qui signifie que les anticorps dirigés contre l’autre type antigénique,
hétérologue, peuvent être détectés de façon moins sensible. Un ELISA de blocage a été largement utilisé au
Danemark et consiste en un double ELISA utilisant les deux virus, européen et américain, comme antigènes, et
permet donc de différencier une réaction sérologique au type européen d’une réaction au type américain (25). Il a
été observé que le premier vaccin vivant atténué pour le SDRP, fait à partir d’un virus de type américain, se
transmettait à des animaux non vaccinés (3, 27), et le développement subséquent dans les troupeaux de
problèmes reproducteurs causés par la souche vaccinale a été rapporté au Danemark (3, 21). On peut s’attendre
à une réaction à la souche vaccinale de type américain dans les pays qui utilisent ou ont utilisé ce vaccin ; les
pays européens peuvent donc observer des réactions et isoler les deux types antigéniques (3, 21). L’identification
de souches de virus SDRP de type européen aux États-Unis et au Canada a aussi été rapportée (10), mais la
prévalence de l’infection par de telles souches n’est pas bien documentée.
Les anticorps contre le virus peuvent être détectés par des épreuves sérologiques aussi tôt que 7 à 14 jours
après l’infection, et les niveaux d’anticorps atteignent des titres maximaux vers 30 à 50 jours après l’infection.
Certains porcs peuvent redevenir séronégatifs entre 3 et 6 mois, mais d’autres demeurent séropositifs beaucoup
plus longtemps. Les anticorps neutralisants se développent lentement et n’atteignent pas des titres très élevés. Ils
peuvent être détectés à partir de 3 à 4 semaines après l’infection et peuvent persister 1 an ou davantage. Il a été
rapporté que la présence de complément dans le mélange réactionnel rendait le test de séroneutralisation plus
sensible (15). Il n’existe pas de recherche exhaustive quant à la durée des titres en anticorps après l’infection, et,
en outre, les résultats dépendent de l’épreuve utilisée. Les anticorps maternels ont une demi-vie de 12 à 14 jours,