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Nous devons malheureusement constater le quasi-échec de la stratégie de
Lisbonne se solde par un quasi-échec!: de 2000 à 2010, la dépense européenne
en faveur de la recherche est restée très largement inférieure à l'objectif de 3%
du PIB...
Ce qui explique en grande partie la vigueur des débats relatifs au "grand
emprunt". Sur une enveloppe totale de 35 milliards d’euros, ce seront
finalement 21,9 milliards d’euros qui seront mobilisés pour accroître le
potentiel de croissance de notre économie, dont 7,9 milliards pour la
recherche et 5,1 milliards pour le développement durable, dans le cadre du
Grenelle de l'environnement, pour soutenir les phases de recherche ou de pré-
industrialisation dans les écotechnologies et les énergies décarbonées. Des
fonds qui seront utiles et, espérons-le, fléchés concrètement et rapidement sur
des opérations utiles et ambitieuses, à l'image de TARA.
Car dans un contexte financier tendu, lié aux coupes budgétaires, à la crise
économique et à ses effets négatifs sur l’investissement, le ralentissement des
dépenses de recherche et développement (R&D) des entreprises françaises,
mais également européennes, justifie une mobilisation forte et continue des
pouvoirs publics, comme l'ont récemment montré les institutions
communautaires à l'origine d’un plan d'urgence en faveur de l’innovation.
Dans ce cadre, les politiques nationales et locales cherchent à agir sur les
différents facteurs d'attractivité. En France, des dispositifs territorialisés
nouveaux ont été mis en place pour valoriser le potentiel des territoires au
regard des chercheurs et des entreprises innovantes, qu'il s'agisse des RTRA
(réseaux thématiques de recherche avancée), des PRES (pôles de recherche et
d'enseignement supérieur) ou bien encore de la mise en réseau de l'ensemble
des acteurs, dans une perspective de synergie locale, à la fois scientifique et
économique. Perspective portée notamment par les pôles de compétitivité, sur
le modèle des clusters, qui renforce la coopération entre les laboratoires et les
entreprises, reconnue comme essentielle à la diffusion de l'innovation.
Un mois après le 50ème anniversaire du salon nautique et une rencontre sur
l'internationalisation du Pôle Mer que j'ai présidée ici-même au Sénat, il
apparaît en effet très utile de soutenir ces dynamiques partenariales en faveur
du développement économique territorial et international par et pour la mer. À
cet égard, un projet comme TARA joue un double rôle de fédérateur et de
catalyseur.
Rappelons ici que le Pôle Mer Bretagne articule ses interventions et labellise
ses projets collaboratifs notamment autour du développement durable, des
ressources biologiques marines et de l'environnement. Autant de gisements
capitaux pour le développement d’emplois durables, non délocalisables,
moteurs de cette croissance verte que nous appelons de nos vœux.
Il compte aujourd'hui plus de 300 adhérents, dont plus de la moitié de PME, a
labellisé près de 60 projets, et s'appuie sur un fort dynamisme régional breton
avec plus de 100 000 emplois liés à la mer, 2 900 chercheurs et 3 000
diplômés par an dans les formations à caractère maritime, dont 1/3 par la
formation continue.