SOLUTIONS SPÉCULATIVES
Par le passé les astronomes ont proposé plusieurs autres possibles solutions à notre
paradoxe.
La première est la possibilité que l'univers ne soit pas infini, comme le pensait Olbers,
mais fini. Cela voudrait dire que nous devrions arrêter notre série de couches à une
certaine distance au-delà de laquelle il n'y a plus rien. Cette distance devrait être égale au
moins à la portée de nos plus grands télescopes. Parce que si loin que nous pouvons voir
à présent il n'y a pas de limite aux sources lumineuses jusqu'à la distance de quelque dix
milliards d'années lumière que nous sommes capables d'atteindre aujourd'hui. Si c'était
comme ça on obtiendrait bien une solution du paradoxe, parce que la contribution totale
des sources jusqu'à cette distance est en effet tout à fait négligeable par rapport à la
lumière que nous recevons du Soleil.
La deuxième est que les étoiles que nous pouvons ou pourrions voir sont nées autrefois il
fut un temps dans le passé. Supposons par exemple que l'univers lui-même soit né il y a
dix milliards d'années. Alors aujourd'hui nous ne pourrions recevoir que la lumière des
étoiles qui étaient distantes de nous de dix milliards d'années-lumière tout au plus à
l'émission, pour la bonne raison que la lumière des étoiles qui existent au-delà de cette
limite n'a pas eu le temps d'arriver jusqu'à nous.
Une ultérieure solution du paradoxe serait de tenir compte que les étoiles de chaque
couche n'existent que pour un temps fini. Elles ne peuvent pas briller pour toujours. Nous
ne pouvons donc pas nous attendre à trouver des étoiles en train de briller dans toutes les
couches pour toujours. Cela aussi réduit de facto la contribution de ces couches au total
de la luminosité reçue.
Mais tous ces arguments ont une caractéristique insatisfaisante. En effet si l'Univers est
infiniment vieux il ne devrait plus rester d'étoiles qui brillent encore et d'autre part
l'hypothèse que l'Univers soit lui aussi né un jour, soulève toute une série de questions
conceptuelles et philosophiques comme le fait aussi l'hypothèse que l'Univers soit
d'extension finie.
Et de toute façon ce ne sont là que des spéculations ! Mais Olbers dans son calcul n'avait
pas tenu compte d'un élément d'information essentielle, et pour cause : il n'était pas connu
à son époque. Nous allons donc nous intéresser à ce renseignement crucial sur l'univers
qui lui manquait. Et sur lequel toute la cosmologie moderne est fondée.
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