Séminaire 08 - RODRIGUEZ - Cancers sinus

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AVICENNE_2011
dépistage des tumeurs des
sinus de la face et du crâne ?
Mythe ou réalité ?
Que faire ? (V.I.O)
José Rodriguez
Ce document reprend la quasi intégralité du travail réalisé par le Pr M. Goldberg et le
Dr M. Carton pour la modification du tableau 47 en Mars 2003. Les éléments nouveaux
de bibliographie ont été mis à jours, ainsi que la discussion. La bibliographie n’inclus
que des articles indexés, certifiant leur haute valeur scientifique, reconnue par la
communauté des spécialistes.
Données Scientifiques et Epidémiologiques
1 – Données descriptives des cancers naso-sinusiens
Incidence. Les cancers naso-sinusiens sont des tumeurs malignes rares. En France,
l’incidence chez les hommes est estimée, à partir des données des registres des cancers, entre
0.5 et 1.5 nouveaux cas/100 000 par an et entre 0.2 et 0.6/100 000 chez les femmes.
L’incidence chez les hommes est variable d’un pays à l’autre ; par exemple, elle est deux fois
plus élevée en France par rapport aux Etats-Unis. Il s’agit du deuxième cancer professionnel
reconnu comme maladie professionnelle en France après le mésothéliome ; en 2000, 60
cancers de l’ethmoïde et des sinus de la face ont été reconnus au titre du tableau 47 du régime
général de sécurité sociale.
Localisation – Histologie. La classification internationale des maladies, 9ème révision, utilisée
dans la majorité des études scientifiques pour définir les cas de cancers naso-sinusiens
distingue différentes localisations représentées sur le schéma suivant.
La présente proposition de modification concerne uniquement les cancers naso-sinusiens, à
l’exclusion d’autres localisations de cancer, en particulier du cancer du nasopharynx (ou
rhinopharynx, situé en arrière des cavités naso-sinusiennes) qui sort du cadre de ce document.
Il n’existe pas de données internationales sur la répartition des cancers naso-sinusiens selon
leur localisation ou leur type histologique. Trois sources de données concernant la répartition
des localisations ont été retrouvés en France.
•
La première source provient du réseau FRANCIM, qui regroupe neuf registres
départementaux de cancers. Sur la période 1978-1997, 692 cancers naso-sinusiens
survenus chez des hommes en France ont été enregistrés. Parmi ceux-ci, 259 (37,8 %)
étaient localisés aux fosses nasales, 164 (23,7 %) aux sinus maxillaires, 187 (27,0 %) à
l’ethmoïde et 82 (11,8 %) aux autres sinus.
La deuxième source de données provient de l’enquête cas-témoins réalisée par D. Luce et al.
(9). Cette étude, qui constitue la plus importante enquête de ce type publiée dans la
•
littérature internationale, menée auprès de 166 cas masculins de cancers naso-sinusiens
recrutés dans 27 services hospitaliers répartis sur toute la France entre 1986 et 1988
montre que le sinus ethmoïdal était la localisation la plus fréquente (60 % des cas), puis le
sinus maxillaire (22 %) et les fosses nasales (17 %). Cette même étude met par ailleurs en
évidence un lien fort entre la localisation et la forme histologique : 71 % des cancers du
sinus ethmoïdal sont des adénocarcinomes, 29 % des cancers des fosses nasales et 8 % des
cancers du sinus maxillaire. Ce lien est aussi mis en évidence à partir des données des
registres départementaux : 67,4 % des cancers de l’ethmoïde sont des adénocarcinomes,
28,9 % des cancers des fosses nasales et 15,4 % des cancers des autres sinus.
• La troisième source disponible est la base de données des causes médicales de décès gérée
par l’Inserm (CEpiDC, ex SC8). Sur la période 1979-1999, les données des causes de
décès masculins montrent une répartition des localisations très différente : 43,1 % de
cancers du sinus maxillaire, 14,7 % des cancers des fosses nasales et seulement 4,6 % de
cancers du sinus ethmoïdal.
Tableau 1 : Répartition des cancers naso-sinusiens masculins par localisation selon les sources de données.
Source
Fosses nasales
Sinus ethmoïdal
Autres sinus
___________________________________________________________________________
CEpiDC (Inserm) (1)
14.7 %
4.6 %
80.7 %
D. Luce
16.9 %
60.2 %
22.9 %
37.4 %
27.0 %
35.6 %
(2)
FRANCIM
(1)
(2)
(3)
(3)
CEpiDC : cause médicale des décès survenus chez les hommes entre 1979 et 1999, 2039 décès par
cancers naso-sinusiens.
D. Luce : enquête cas/témoins menée entre 1986 et 1988 dans 27 services hospitaliers français,
166 cancers naso-sinusiens masculins.
FRANCIM : regroupement des données de 9 registres départementaux français sur la période
1978-1997, 692 cancers naso-sinusiens enregistrés chez des hommes.
La différence de la répartition entre les données de morbidité (étude de D. Luce et données
FRANCIM) et les causes de décès ne peut pas s’expliquer par une différence de mortalité
selon la localisation ; il est en fait très vraisemblable que, alors que la localisation initiale de
ce type de cancer est particulièrement difficile à établir, la localisation recueillie dans les
causes de décès soit peu fiable par rapport aux données vérifiées et validées cas par cas dans
les données de morbidité. Globalement, les résultats obtenus à partir des données des registres
français constituent certainement les résultats les plus fiables quant à la répartition des
localisations et de l’histologie en France, dans la mesure où elles portent sur un plus grand
nombre de cas issus de la population générale et sur une période plus étendue. Les
discordances entre l’étude de D. Luce et celles de FRANCIM, qui incluent toutes deux
uniquement des cas avec anatomopathologie validés individuellement, illustrent l’extrême
difficulté d’établir une localisation anatomique préciser pour les cancers naso-sinusiens, et
rendent l’exclusion des cavités nasales du tableau 47 dénuée de toute base raisonnable.
On peut donc retenir que les adénocarcinomes et les carcinomes épidermoïdes
représentent près de 40 % chacun et les autres formes représentent 20 % ; les fosses
nasales, l’ethmoïde et les autres sinus représentent respectivement 1/3 des cas.
la difficulté de poser le problème
quelle (s) cible (s) ?
Quels examens ?
Peut-on parler de dépistage ?
cohorte pro de 500.000
pour 110 n.m_attrib/an
leur place dans le paysage des cancers de la tête
et du cou (hors intracranien et enfant)
données Francim 2007- période 1989-97/ 14
registres
•
•
•
•
•
•
•
•
# 12500 « ORL » nouveaux cas par an.
1% pour les Sinus et FN ?
groupe hétérogène : 22% adénoK, 37% épidermoïdes,
+reste « histo X ».
incidence standardisée 0.8 et 1.4 (homme), 0.1 et 0.4
chez la femme.
âge médian au diagnostic : 65 ans
survie brute_5ans = 39%/ relative_5 ans = 47%
(tous T, tous âges, toutes histologies confondus)
Moyenne européenne (EUROCARE) 44%
TNM complexe …
5ème édition
T1 : muqueuse antrale; os respecté
T2 : érosion infrastructure
T3 : extension peau,paroi post. SM, plancher orbite,
ethmoïde antérieur
T4 : orbite, lame criblée, ethmoïde post ou
sphénoïde, cavum, oropharynx, FIT, base du crâne
6ème édition
le complexe ethmoïdo-nasal est décrit comme 2ème
site avec 2 sous- régions
- T4a : atteinte orbite antérieur, peau joue ou nez,
ptérygoïde, FN (?)
-T4b : apex orbitaire, dure-mère, étage moyen,
encéphale, cavum, clivus, nerfs crâniens (sauf V2)
* Ajouter droit et gauche
* 4 sous parties dans les FN
Incidence des cancers ethmoïde, FN et sinus en France : # 250/an
(pour une incidence de 0,9/100000)
Estimation de la fraction estimée attribuable au bois : 45%
données internationales : 25-41% (Tous facteurs)
données Finlande = 15.7% (bois)
Nombre de cas France (113)*, International (63-102), Finlande (40)
* la fraction attribuable à l’exosition au bois est calculée sur la base d’un RR = 1O
hypothèse basse compte tenu de la proportion d’adénoK de 50%
« Les données françaises existantes sur la prévalence de l’exposition au
bois ont permis d’estimer à 113 le nombre de cancer du MF qui
auraient pu être attribués à cette exposition chez lez hommes en 1997.
On constate une sous réparation ( 1999 67 cas reconnus tableau 47).
Ce nombre de 113 est vraisemblablement sous-estimé, car le calcul a
été fait en prenant la FAR* du taux le plus bas des 8 registres publiés
par l’IARC en 1997.
Les données de mortalité divergent fortement des données d’incidence,
ce qui limité la fiabilité des données. »
Source IVS (Ellen Imbernon)
* fraction attribuable à une exposition professionnelle
que faire pour nos travailleurs du bois ????
voyons les initiatives
exemple d’initiative : fibro_ethmoïde.pdf/
exemple d’initiative : lille_low-dose.pdf
(Boisille, Frimat)
http://www.gnmstbtp.org/references_documentaires/congres_2005/14.diaporamaboislille-frimat.pdf
Attention !!!!
Fibroscopie => FN
TDM_LD /IRM => Ethmoïde + tout
les arguments de la décision
• pas scientifiques : pas de cohortes
• définition du dépistage
• groupe (s) à risque
• coût-efficacité : population en «danger» et
principe de précaution
• choix de société : éthique vs efficience !
• et si on reparlait de détection précoce ?
conclusion
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éduquer les travailleurs ++++
petits signes => petite T => détection précoce
TDM low-dose (100 €) ethmoïde
IRM (1000 €)
fibro naso-pharynx ? Ne voit pas l’ethmoïde !!!!
(CS +fibro = xx €) voit très bien la FN
piste : MTW (interrog. +/- symptômes) x 2 / an
> 30 ans expo ou employeurs multiples PME si
pb nasal (même mineur) => ORL- préciser le
métier du patient ! => décideur d’IMAGERIE
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