D’un poids variant de 400 à 800 grammes, ce canard
à la silhouette ramassée et au vol très rapide, se recon-
naît facilement, en particulier au cri des mâles, stri-
dent et modulé en deux sifflements très brefs. La
femelle ne siffle pas mais pousse un cri assez rauque.
En période nuptiale, le mâle présente un plumage très
coloré. La tête et le cou sont d’un roux très riche relevé
d’une bande jaune d’or sur le front et le dessus de la
tête. Celle-ci est arrondie avec un bec court et bleu
clair. En plumage d’éclipse, le mâle ressemble à la cane,
en plus sombre avec des épaules blanches. Plus petite,
la femelle se distingue aussi par la teinte rousse de son
plumage et surtout par sa silhouette : court bec gris
bleu, front bombé et cou assez petit.
Strictement herbivore, le régime alimentaire de cette
espèce se compose de végétaux (ruppia, zostères, sali-
cornes et algues vertes) et de graminées (puccinellie,
agrostis) sur les zones de prés salés, prairies inondées
ou polders, marais doux à saumâtres.
Les couples se forment au cours de l’hiver. En mai-
juin la cane pond entre 6 à 10 œufs qu’elle couve entre
24 à 25 jours. Dès l’éclosion, les poussins quittent le
nid et savent voler à l’âge de 6 semaines environ.
Ne nichant pas en France, les canards siffleurs en
transit migratoire et en hivernage dans notre pays
appartiennent à deux populations. La population médi-
terranéenne se reproduit en ex-URSS et hiverne sur la
côte méditerranéenne (de la Turquie à l’Espagne) et en
Afrique du Nord. La population ouest-européenne se
reproduit également en ex-URSS mais aussi au nord de
la Suède et en Finlande. Les populations hivernantes se
répartissent du nord des Pays-Bas au Maroc.
En France, les premiers migrateurs arrivent dés fin août
avec un pic en octobre-novembre. Le
retour sur les zones de
reproduction nordiques
peut s’effectuer dés la
mi-janvier mais se
déroule essentielle-
ment en février-
mars.
Ils colonisent prin-
cipalement quelques
sites : la réserve natu-
relle de Moeze en Cha-
rente-Maritime, le golfe du
Morbihan, la baie de l’Aiguillon, la baie des Veys, la
rade de Brest et la rivière de Pont-Labbé sur la façade
Manche-Atlantique, la Camargue sur le littoral médi-
terranéen. Ce dernier site est également une étape
migratoire post et prénuptiale pour les oiseaux hiver-
nant en Espagne. Le siffleur fréquente aussi quelques
sites intérieurs comme le lac de Grandlieu, le lac du
Der et le cours du Rhin.
Espèce extrêmement mobile à l’arrivée d’une vague de
froid, la distribution numérique en janvier est très
variable et directement liée à la sévérité de l’hiver
(30 000 à 45 000 individus en hiver normal, 75 000 à
115 000 en hiver froid). La façade Manche-Atlantique
représente un refuge climatique très important pour la
population ouest-européenne, en particulier la baie du
Mont Saint-Michel.
Son cadre de vie est essentiellement les rivages marins :
baies, estuaires, lagunes, marais et étangs côtiers où les
colonies importantes trouvent des ressources alimen-
taires durables. Ces canards fréquentent aussi des zones
humides continentales comme les prairies inondées et
les réservoirs (Grande-Bretagne, Pays-Bas).
Le canard siffleur est un canard de surface apparte-
nant à la famille des anatidés, comme les oies, les
cygnes et les autres canards.
Alimentation
Habitat
Reproduction
Migration
et hivernage
Classification
Identification
Répartition des populations à la mi-janvier
(Deceuninck & al., 2002).