II. Une histoire politique et diplomatique complexe A. Une région dominée par les grandes puissances. 1. 1918-1945 : une chasse gardée du Royaume-Uni et la France (doc. 1 p. 263) TURQUIE : contrôle franco-britannique du canal de Suez, axe stratégique vers la « route des Indes » : territoires sous influence britannique (colonies ou mandats de la SDN) IRAK IRAN : territoire sous influence française (mandats). IRAK EGYPTE ARABIE SAOUDITE YEMEN : Etats devenus indépendants entre 1920 et 1939. 2. Un enjeu dans la guerre froide (1947-1991) => carte p. 201 TURQUIE ISRAEL SYRIE IRAK IRAN ISRAEL : Création de l’Etat d’Israël (1948), soutenu et armé par les EtatsUnis. IRAN : Etats alliés des Etats-Unis IRAK : Etats alliés de l’URSS. : Etats ayant changé d’alliance au profit des Etats-Unis. EGYPTE ARABIE SAOUDITE YEMEN 3. L’influence maintenue des Etats-Unis depuis la fin de la guerre froide (1991 =>, carte p. 67) : Etat membre de l’OTAN. AFGHANISTAN 2001 6ième flotte : Flottes permanentes. LIBAN : Bases américaines. 2003 : Interventions militaires récentes. KOWEIT 1991 : Surveillance indirecte des 5ième flotte principaux points de passage. SOMALIE 2006 http://www.xaviermartin.fr/index.php?post/2009/11/23/MOYEN-ORIENT-LE-RETOUR B. Des tensions régionales fortes. 1. L’instabilité des frontières. 2. La fragilité de la notion d’Etat dans les pays de la région. Les monarchies conservatrices de la péninsule arabique Les Etats autoritaires avec parti unique Saddam Hussein Pdt république irakienne (1979- 2003) Hosni Moubarak Pdt république iarabe d’Egypte (1981- 2011) Les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le 9 décembre 2014, lors du sommet annuel, ici à Doha (Qatar) De gauche à droite, les représentants d’ Oman, des Emirats arabes unis, du Koweït, du Qatar, du Bahreïn et d’Arabie saoudite. http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/12/10/les-monarchies-du-golfeserrent-les-rangs-face-au-peril-djihadiste-et-a-l-iran_4538080_3218.html Bachar el Assad Pdt république arabe syrienne (2000- ?) Iran Reza Chah Pahlavi (1925-1941) Mohammad Reza Chah (1941-1979) Mohammad Mossadegh, homme de l’année Time, 07 Jan, 1952 http://abonnes.lemonde.fr/afrique/infographie/2011/02/22/la-carte-des-revoltes-dans-le-monde-arabe_1483411_3212.html Ou http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ca042a74-35df-11e0-aa25-511990c3a24b/ http://www.franceculture.fr/2011-10-25-le-bilan-du-printemps-arabe.html http://www.rtl.fr/actu/politique/egypte-la-plus-grande-revolte-depuis-leprintemps-arabe-7762836235 03/07/13 Syrie : du « printemps arabe »(2012)… http://www.franceculture.fr/2012-07-06-amis-de-la-syrie-a-paris-uneresolution-pas-d-intervention Au chaos lié à l’extension de l’Etat islamique (organisation armée djihadiste), 2014 http://www.liberation.fr/monde/2014/09/11/etat-islamique-quatre-questions-pour-une-coalition_1098354 C. Les conflits autour de la création et de l’existence de l’Etat d’Israël. 1. Juif, Sioniste, Israéliens… des concepts délicats à manipuler. Alya, Alyah, Aliya ou Aliyah est un mot hébreu (pluriel alyoth) signifiant littéralement « ascension » ou « élévation spirituelle ». Ce terme désigne l'acte d'immigration en Terre sainte (Eretz Israël, en hébreu) par un Juif. Alya : des vagues successives constitutives du sionisme. Nombre Période Ottomane (18811914) 50 000 Période britannique (19191948) 380 000 Après la création de l’Etat d’Israël (1948 =>) 3 000 000 Origine/raisons. Empire russe suite nombreux pogroms. aux Europe orientale surtout puis réfugiés fuyant le nazisme. Dés l’origine, forte compétition entre les communautés arabes et juives pour l’accès aux terres dans un contexte de domination coloniale Vagues successives de populations, le plus souvent venues d’Europe ou du monde arabe. 3 430 000 Depuis 2006, le nombre de nouveaux entrants en Israël est en constante diminution. En 2007, il est passé sous la barre de 20 000 arrivées pour l'année et le nombre d'émigrés juifs est devenu supérieurs au nombre d'immigrants. Cette baisse s'explique par l'émigration quasi-totale des diasporas des pays de l'ex-Union soviétique, alors que les diasporas juives les plus importantes (États-Unis, France) ne migrent que peu vers Israël. Source : wikipedia, Alya. Hatikvah (L’Espérance, hébreu) est l’hymne national de l’État d’Israël depuis sa création en 1948. Son écriture remonte à 1878 en Ukraine, la musique (1888) est tirée d’une mélodie populaire roumaine. Tant qu’au fond de l’âme, les juifs en tous lieux gardent la flamme de retourner chez eux, alors cette espérance s’accomplira ; malgré l’errance jamais ne mourra. L’espoir de vivre au pays promis, d’y vivre libre après 2 000 ans d’exil, d’habiter enfin sur la terre d’Israël, en paix, à Sion, Jérusalem d’habiter enfin sur la terre d’Israël, en paix, à Sion, Jérusalem. http://fr.wikipedia.org/wiki/Hatikvah 2. L’Etat d’Israël et les pays arabes. 3. La question palestinienne. a. L’affrontement. En 1967, ce qui est récupération de la ville pour Israël est vécu comme une occupation par les arabes palestiniens. La conquête de site considérés comme sacrés renforce de part et d’autre les courants religieux extrêmes. http://www.lesite.tv/videotheque/0067.0097.00-jerusalem-lenjeu-politique La diaspora palestinienne dans le monde par Philippe Rekacewicz, 1er février 2000 http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/refugiesdiasporapaldpl2000 Le chef de l’OLP, Yasser Arafat, est une figure familière des médias, héros pour les uns, ennemi public n°1 pour les autres. 1969 : Yaser Arafat, chef de l’OLP. 1974 : L'ONU reconnaît l'OLP comme le «représentant du peuple palestinien» par 105 voix contre 4. Au sommet arabe de Rabat, Yasser Arafat obtient cette même reconnaissance. L'OLP est désormais aux yeux du monde entier un interlocuteur reconnu. Yasser Arafat sur l’un des murs qui sépare les territoires d’Israël de ceux de la Cisjordanie. … ou aux Guignols de L’info sur Canal + L’intifada témoigne un changement idéologique du conflit et de la montée d’une nouvelle génération de Palestiniens, née et grandie dans les camps de réfugiés ou dans des territoires occupés et contrôlés par Israël. La 1ière Intifada ou guerre des pierres (1987) Les Premiers ministres Israéliens et les Intifada. http://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Intifada b. Les espoirs de paix (1990-1995) = ligne de démarcation établie en 1949 (cf 2 p. 100) Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat durant les accords d’Oslo le 13 septembre 1993 Les accords d'Oslo signés entre 1993 et 1995 prévoient la création d'une Autorité palestinienne (≠ Etat), composée d'un président, d'un gouvernement et d'un Parlement, et le transfert progressif des territoires occupés à cette Autorité installée à Ramallah. On repousse à plus tard l'examen des sujets les plus épineux: - le sort des réfugiés palestiniens. - le statut de Jérusalem-Est (annexée par Israël, mais dont les Palestiniens veulent faire leur capitale). - la question du futur État palestinien et de ses frontières. - les colonies israéliennes présentes dans les territoires occupés. http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/cisjordanieoslo2 c. Un processus bloqué (1995 =>) ? Le chef de la droite israélienne Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, le 28 septembre 2000 La 2ième Intifada (2000) d. Une paix impossible ? L’imbroglio territorial Les Nations Unies condamnent régulièrement la politique de colonisation d’Israël. L’Union européenne et les EtatsUnis ne manquent pas une occasion de faire savoir que ce grignotage des terres de Cisjordanie met en danger la perspective de création d’un Etat palestinien indépendant. Cette carte a été imaginée et produite par Julien Bousac à partir de documents fournis par le Bureau de coordination pour les affaires humanitaires dans les territoires palestiniens occupés et B’Tselem. Toutes les zones de Cisjordanie aux mains d’Israël ont été transformées en mer. Une « imposture cartographique » qui renvoie au problème de la viabilité d’un territoire morcelé. http://boutique.monde-diplomatique.fr/l-archipel-de-palestine-orientale-1573.html Le blocage des relations bilatérales. Les commémorations du 10ème anniversaire de la mort de Yasser Arafat ont laissé éclaté au grand jour les divisions palestiniennes. Le chef du Fatah et président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a ouvert les hostilités. Lors de son discours à Ramallah, en Cisjordanie, il a accusé le Hamas d‘être derrière une série d’attentats à la bombe contre des membres du Fatah dans la bande de Gaza. Il a également accusé le groupe islamiste de retarder par ses actions les opérations de reconstruction dans le territoire palestinien, contrôlé par le Hamas depuis 2007. http://fr.euronews.com/2014/11/11/les-palestiniens-affichentleurs-divisions-pour-les-10-ans-de-la-mort-d-arafat/ - La communauté internationale encore divisée. La Palestine, un Etat pour l’ONU depuis novembre 2012 Qui a voté quoi à l'ONU sur la Palestine ? Le Monde.fr | 30.11.2012 à 13h06 • Mis à jour le 30.11.2012 à 16h25 Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne et et Ban KiMoon, secrétaire général de l’ONU à l'Assemblée générale de l'ONU à New York. http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/11/30/qui-a-vote-quoi-a-l-onu-sur-la-palestine_1798387_3218.html http://www.ouest-france.fr/palestine-un-texte-sur-un-etat-palestinien-bientot-soumis-lonu-3089899, 30.12.2014 III. La montée de l’islamisme (politique) A.Naissance et émergence de l’islamisme politique. Document 1 : C’est vers la fin du XVIIIe siècle que le monde musulman méditerranéen commença à prendre conscience de sa marginalisation et du fossé qui le séparait de l’Occident. Pour Muhammad-Ali – ou Méhémet-Ali –, vice-roi d’Égypte, la seule manière de rattraper l’Europe était de l’imiter. Mais le rêve sera brisé, et les Arabes ne garderont de cette expérience qu’un souvenir amer. La conclusion que les Arabes tirèrent alors et tirent encore de cet épisode, c’est que l’Occident ne veut pas qu’on lui ressemble, il veut seulement qu’on lui obéisse. À sa mort, toutefois, en 1849, les choses avaient déjà changé. L’Europe entrait dans l’ère du nationalisme, et les empires aux nationalités multiples étaient sur le déclin. Le monde musulman n’allait pas tarder à suivre ce mouvement. Au Proche-Orient aussi, les gens s’interrogeaient à présent sur leur « véritable » identité. Jusque-là, chacun avait ses appartenances linguistiques, religieuses ou régionales mais le problème de l’appartenance étatique ne se posait pas, puisqu’ils étaient tous les sujets du sultan. Extrait de Amin Maalouf, Les Identités meurtrières, Paris, Le Livre de Poche, 2001 (Grasset, 1998), pp. 88-96 http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossierislam/dossier.islam.html#_Toc158634400 1. Causes liées au contexte géopolitique XVIII-XIXe siècles = déclin de l’Empire Ottoman et en // montée en puissance d’un « occident chrétien » : industrialisation, colonisation. Effacement Empire Ottoman => montée des nationalismes au Proche et MoyenOrient et de l’anticolonialisme Islam = socle de valeurs communes + instrument de résistance à la domination coloniale. "Nous croyons que les doctrines et les enseignements de l’islam sont universels et gouvernent les affaires des hommes dans ce monde et dans le prochain. Ceux qui croient que ces doctrines et ces enseignements ne s’appliquent qu’aux questions spirituelles et au culte religieux sont dans l’erreur, car l’islam est à la fois... la religion et l’État, l’esprit et le travail, le Livre et le sabre (...). Les Frères [musulmans] pensent, par-dessus tout, que les fondements et les sources de l’islam proviennent du livre d’Allah [le Coran] (qu’il soit béni et loué) et de la Sunna du Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) ; si la nation s’y fie, elle ne s’écartera pas de son chemin. Les Frères musulmans croient également que l’islam, en tant que religion universelle, régit toutes les affaires humaines, s’applique à toutes les nations et à tous les peuples, en tous temps et en tous lieux (...). Il est vrai que l’islam est une foi religieuse, un culte rendu, mais il est aussi patriotique et nationaliste (...). En tant que tel, l’islam ne reconnaît donc pas de frontières géographiques ni de distinctions de nationalités ou de races, mais considère les musulmans comme membres d’une seule et même nation et la patrie de l’islam comme un seul et même territoire, quelle que puisse être son étendue et aussi loin que soient les pays qui le composent (...). Il devrait donc être évident que les Frères musulmans doivent respecter leur propre nationalisme, le nationalisme égyptien, qui constitue le fondement premier du renouveau qu’ils espèrent. Le soutien au nationalisme arabe vient après et constitue le deuxième maillon du mouvement de renouveau ; pour finir, ils veulent établir une ligue islamique, qui constituerait la meilleure structure pour une future patrie musulmane élargie. Précisons encore que les Frères désirent le bien de l’humanité tout entière et en appelant à l’unité, qui est l’objet et le but de l’islam." Hassan Al-Banna, De la doctrine des Frères musulmans [années 1940], http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossierislam/dossier.islam.html#_Toc158634400 2. Exemple de l’Egypte et des Frères musulmans, 1ière organisation islamiste(1928 =>) Rappel statut Egypte XXe : monarchie sous influence britannique puis république sur le modèle européen (Nasser => 1952) puis évolution vers régime autoritaire soutenu par l’armée (1970-2011) Retour à une interprétation littérale de textes religieux (Coran) sans tenir compte des transformations sociales et politiques depuis le Moyen-âge. Volonté de ré-islamiser la société et la politique sur cette base => direction par des religieux soucieux de faire appliquer les règles traditionnelles de l’islam (la charia). Ex : concernant l’habillement, les relations entre les sexes, l'interdiction de l'alcool et des jeux d'argent, les châtiments propres à des crimes précis et les restrictions imposées aux opérations bancaires et aux prêts à intérêt. http://www.courrierinternational.com/article/2014/02/05/les-femmes-les-hommes-le-voile-retour-sur-une-enquete http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/03/18/liste-noire-nabi-malika-jibril-des-prenomsdesormais-interdits-en-arabie-saoudite/#xtor=RSS-32280322 Les « idéologies importées d’Occident » comme la démocratie, le communisme, le socialisme, le libéralisme sont considérées comme des échecs et jugées incompatibles avec l’islam. Les islamistes veulent réaliser l’unité des musulmans (umma) et ainsi modifier l'équilibre économique et politique dans l'ensemble du monde. Ils croient que l'islam peut créer un ordre équitable à l'échelle tant internationale que nationale. Islamisme = projet politique à caractère totalitaire s’appuyant sur une lecture fondamentaliste des textes musulmans Doc. 1 p. 272. Bilan : L’islamisme est une idéologie relativement ancienne qui s’est affirmée plus nettement au XXe siècle. Si l’islamisme apparaît pourtant comme un phénomène très récent, c’est parce qu’avant la fin des années 70 : Les élites politiques du Moyen-Orient misent plus sur le nationalisme que sur la religion pour construire leur pouvoir : Nasser en Egypte, le parti Baas de Saddam Hussein en Irak, le Shah en Iran, les Assad en Syrie. Certains combattent d’ailleurs violemment les mouvances islamistes : Nasser/frère musulmans (voir cette petite vidéo de 1953 : http://www.france24.com/fr/20121002-video-nasser-moquait-freres-musulmans-voileislamique-egypte-laicite/ ou le sort réservé à Sayyid Qotb, intro du doc. 1 p. 172). Les Etats du Moyen-Orient sont pris dans les logiques/alliances de la Guerre froide qui pour un temps occultent ou instrumentalisent les mouvements islamistes (ex : Ben Laden, homme de main des Etats-Unis en Afghanistan). La lutte contre Israël - très fédératrice pour les pays arabes - est portée par l'OLP, une organisation palestinienne pas du tout religieuse. En fait, l'islamisme ne progresse pas par les élites. Cette idéologie se propage lentement « par le bas » de la société, en donnant un espoir nouveau à tous les « laissés pour compte » des régimes autoritaires du Moyen Orient. B. La diffusion de l’islamisme au Moyen-Orient et ses liens avec le terrorisme. Nous avons été prodigues de notre sang et eu de nombreux martyrs. L’islam a donné du sang et des martyrs (...). Laissez ceux qui voudraient nous voir malades croire que nos jeunes ont peur de la mort ou du martyre. Le martyre est un héritage qui nous vient des prophètes. Ceux qui craignent la mort sont ceux qui pensent qu’après la mort, vient le néant. Nous, qui considérons la vie après la mort comme bien plus sublime que celle-ci, que pouvonsnous craindre ? Seuls les traîtres ont peur. Les serviteurs de Dieu n’ont pas peur. Notre armée, notre gendarmerie, nos gardiens n’ont pas peur. Les gardiens qui ont été tués (...) ont atteint la vie éternelle (...). Ces gens qui veulent la liberté, qui veulent que nos jeunes soient libres, écrivent avec effusion sur la liberté de nos jeunes. Quelle liberté désirent-ils ? (...). Ils veulent que des casinos soient ouverts, que des bars soient ouverts, que les lieux de débauche soient ouverts, que les drogués à l’héroïne soient libres, que les fumeurs d’opium soient libres. Ils veulent que les mers [référence aux bains mixtes] soient ouvertes pour tous les jeunes. C’est ce que veut l’Occident. Leur but est d’émasculer notre jeunesse, qui pourrait se lever contre eux. Nous voulons que notre jeunesse quitte les bars et rejoigne les champs de bataille. Ayatollah Ruhollah Khomeyni, Discours à l’école théologique de Feyziyeh [24 août 1979] http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossierislam/dossier.islam.html#_Toc158634400 1. La révolution iranienne crée un modèle d’Etat islamiste (1979 =>) Rappel statut Iran XXe : monarchie de plus en plus autoritaire sous influence britannique et américaine => répression de l’opposition qu’elle soit islamiste (séduisant populations modestes) ou démocratique (menée par les élites) La révolution de 1979 aboutit au triomphe des islamistes et de leur chef, l’ayatollah (chef religieux chiite) Khomeiny Instauration d’un république islamiste, anticapitaliste et antisioniste (doc. 5 p. 273) "Le jihad musulman est une lutte contre l’idolâtrie, les déviances sexuelles, le pillage, la répression et la cruauté. La guerre lancée par les conquérants [non-musulmans] a au contraire pour but de promouvoir la luxure et le plaisir bestial. Ils ne se soucient pas que des pays soient rayés de la carte et de nombreuses familles se retrouvent sans logis. Mais ceux qui étudient le jihad savent que l’islam veut conquérir le monde entier. Tous les pays conquis par l’islam ou conquis par lui dans le futur se verront accorder le salut éternel. Car ils vivront sous la [Loi de Dieu …]. Il existe des centaines d’autres psaumes du Coran et de hadith [les paroles du Prophète] qui appellent les musulmans à vénérer la guerre et à combattre. Cela veut-il dire que l’islam est une religion qui empêche les hommes de faire la guerre ? Je crache sur les simples d’esprit qui osent l’affirmer." Ayatollah Ruhollah Khomeyni, L’islam n’est pas une religion de pacifistes [1942] http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossierislam/dossier.islam.html#_Toc158634400 2. La diffusion d’un islamisme combattant, voire terroriste Dès les années 50, face à la répression dont ils sont l’objet, les leaders islamistes légitiment la violence => présentée comme une obligation religieuse pour lutter contre les mauvais musulmans et pour changer l’ordre politique : c’est le djihad (« effort ») 1979 => régime iranien fait naître un djihadisme international en finançant les "partis de Dieu" (Hezbollah) dans les communautés chiites des pays voisins. Ex : Liban. L’Arabie Saoudite fait alors surenchère de propagande islamiste pour contrer l’islamisme chiite en apportant un soutien actif à une multitude d’organisations salafistes (islamisme sunnite) Les manifestations du djihadisme sont de plus en plus nombreuses et « spectaculaires » des années 80 à 2010, au Moyen Orient et au-delà. Quelques exemples : Hors Moyen-Orient 1981 , Egypte : assassinat par ses propres soldats du président Sadate, acteur de l’apaisement avec Israël, Années 80, Palestine : développement de l’intifada (Gaza) lancée par le "Djihad Islamique » + Hamas (« ferveur ») 1994, Afghanistan : prise du pouvoir par les Talibans (« étudiants »), parti islamiste radical et activiste. Fin des années 80 (doc. 2 et 3 p. 273) : développement d’une organisation islamisme terroriste déterritorialisée (« franchise » de type Mac Do), Al Qaïda (« la base ») ayant pour chef le saoudien Oussama Ben Laden († 2011) action en Afghanistan dans un 1er temps puis attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. présence très forte sur les réseaux internet désormais, conglomérat de groupes divers qui se réclament d’Al Qaïda Années 2010 : Al Qaïda concurrencé par une nouvelle « franchise », l’Etat islamique (EI) présent en Irak et en Syrie. http://www.dailymotion.com/video/x2al9ur_djihadisme-l-etat-islamique-est-il-en-train-de-prendre-laplace-d-al-qaida_news 1991-2002 en Algérie : le FIS (Front islamique du Salut) contre Etat autoritaire et corrompu. Multiplication des meurtres de nationaux, de ressortissants étrangers, de journalistes, de femmes vêtues à l’occidentale, de religieux étrangers => audience internationale à l’islamisme terroriste. 2012-2013 au Mali : les salafistes Ansar Dine (« défenseurs de la religion ») prennent le contrôle de la moitié du pays "Aujourd’hui a commencé le jihad au nom de Dieu afin d’expulser l’ennemi [les troupes américaines stationnées en Arabie Saoudite] qui occupe la terre des deux Lieux saints. En raison du déséquilibre entre nos forces armées et celles de l’ennemi, nous devons adopter le moyen le plus approprié, c’est-à-dire le recours à des unités légères et rapides agissant dans le plus grand secret. Les jeunes – que Dieu les protège – ont brandi l’étendard du jihad contre l’alliance américano-israélienne qui occupe les Lieux saints de l’islam. Extraits de Oussama ben Laden, « Déclaration » [1996] Peuple américain, ce discours que je vous adresse a pour sujet le meilleur moyen d’éviter un second Manhattan, les causes et les conséquences de la guerre. […] Bien que trois ans se sont écoulés depuis les événements du 11 septembre, Bush continue à brouiller les pistes et à masquer les causes réelles, ce qui fait que les motifs d’une répétition sont toujours là. […]. C’est en regardant ces tours détruites au Liban que l’idée m’est venue de rendre la monnaie de sa pièce au bourreau et de détruire les tours de l’Amérique, afin qu’elle endure un peu de ce que nous avions enduré et cesse de tuer nos femmes et nos enfants […] C’est sur ce décor que sont survenus les événements du 11 septembre, comme une réplique à ces énormes injustices […]. Quant à ses conséquences, elles sont, grâce à Dieu tout-puissant, très positives, dépassant toute attente et toute mesure, pour plusieurs raisons […]. Comme nous l’avons déjà dit, il nous a été facile de provoquer cette administration [Bush] et de l’amener là où nous le souhaitions ; il nous suffit d’envoyer en Extrême-Orient deux moudjahidines soulever une banderole d’Al-Qaida pour que les généraux s’y pressent, augmentant ainsi les pertes humaines, financières et politiques. De même que nous avons appris à mener la guérilla et la guerre d’usure contre les superpuissances iniques : avec les moudjahidines, nous avons durant dix ans épuisé la Russie au point qu’elle a fait faillite et s’est retirée battue, grâces soient rendues à Dieu ! Nous poursuivrons cette politique d’usure avec l’Amérique jusqu’à ce qu’elle fasse faillite, s’il plaît à Dieu, car c’est pour Lui peu de chose. […] Par exemple, Al-Qaida a dépensé 500 000 dollars pour l’opération du 11 septembre, alors que l’Amérique a perdu dans l’événement et ses répercussions, au bas mot, 500 milliards de dollars, c’est-àdire que chaque dollar d’Al-Qaida a vaincu 1 million de dollars, grâce à Dieu tout-puissant. […] Pour conclure, je vous dirai, en toute sécurité, que votre sécurité n’est pas entre les mains de Kerry, de Bush ou d’AlQaida […]. Nous, Dieu est notre Seigneur ; mais vous, vous n’en avez pas. Que la paix soit sur celui qui suit le droit chemin !" Extraits de Oussama ben Laden, « Message au peuple américain » [texte de l’allocution diffusée par Al-Jazira le 30 octobre 2004, à deux jours de l’élection présidentielle américaine] http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossier-islam/dossier.islam.html#_Toc158634400 http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20110504-infographie-al-qaida-le-monde 3. Peut-il y avoir un islamisme modéré, compatible avec la démocratie ? http://www.telquel-online.com/Le-Mag/caricatures-quand-n-aque-le-rire/542 25.10.12, newsmagazine francophone marocain Printemps arabe: ça tourne mal? Egypte, retour de l'autoritarisme Chappatte, Le Temps, 08.12.12 http://client.globecartoon.com/cgi-bin/WebObjects/globecartoon.woa/wo/2.0.13.3.13.0.0 Rappel situation politique MO XXIe : suite aux révoltes populaires du « printemps arabes» (2009-2012), les pouvoirs politiques autoritaires ont été fortement contestés et pour certains renversés ouvrant la voie à des avancées démocratiques. En Turquie, l’AKP au pouvoir depuis 2003 (« parti pour la justice et le développement ») donne l’image d’un parti islamiste modéré, tentant de concilier islam et modernité. Il es actuellement objet de contestations populaires (corruption) En Egypte, les élections qui ont suivi la chute du dictateur Moubarak ont permis au parti des Frères musulmans d’obtenir le pouvoir politique de réislamisation qui a déclenché une nouvelle révolution (2012-2013) 2014 : Mohamed Morsi (FM) est renversé, le pouvoir est récupéré par l’armée, les Fm sont interdits. En Iran, printemps arabe fortement réprimé, mais suite aux présidentielles de 2013 => élection d’un islamiste modéré, Hassan Rohani. Monarchie du Golfe : tolèrent désormais participation femmes aux JO, la mixité au travail, le droit de vote des femmes pour les élections locales (en 2015) En Syrie : guerres entre islamistes sunnites et chiites. Bilan : - L’islamisme s’est diffusé au Moyen-Orient depuis les années 70. Il est devenu particulièrement visible du fait de : L’accès au pouvoir politique de partis islamistes représentants différentes mouvances (modéré ou plus radical) La création d’organisations transnationales à vocation terroriste. Le terrorisme a déclenché un interventionnisme multiforme de la part des occidentaux, et particulièrement des Etats-Unis : attaque contre l’Afghanistan pour en déloger les Talibans (2001) puis contre l’Irak (2003). Cependant, la longue occupation par les armées occidentales a manifestement renforcé les groupes djihadistes en leur donnant un ennemi commun ! renforcement des alliances avec les Etats « islamo-fréquentables » (Arabie Saoudite, Egypte, Turquie) et même désormais avec l’Iran pour « contenir » les groupes islamistes terroristes (Al Qaïda, Etat islamique).