II et III, documents d`accompagnement

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II. Une histoire politique et
diplomatique complexe
A. Une région dominée par les grandes puissances.
1. 1918-1945 : une chasse
gardée du Royaume-Uni et la
France (doc. 1 p. 263)
TURQUIE
: contrôle franco-britannique du
canal de Suez, axe stratégique
vers la « route des Indes »
: territoires sous influence
britannique (colonies ou
mandats de la SDN)
IRAK
IRAN
: territoire sous influence
française (mandats).
IRAK
EGYPTE
ARABIE
SAOUDITE
YEMEN
: Etats devenus indépendants
entre 1920 et 1939.
2. Un enjeu dans la guerre froide
(1947-1991) => carte p. 201
TURQUIE
ISRAEL
SYRIE
IRAK
IRAN
ISRAEL
: Création de l’Etat d’Israël (1948),
soutenu et armé par les EtatsUnis.
IRAN
: Etats alliés des Etats-Unis
IRAK
: Etats alliés de l’URSS.
: Etats ayant changé d’alliance
au profit des Etats-Unis.
EGYPTE
ARABIE
SAOUDITE
YEMEN
3. L’influence maintenue des
Etats-Unis depuis la fin de la
guerre froide (1991 =>, carte p.
67)
: Etat membre de l’OTAN.
AFGHANISTAN
2001
6ième flotte
: Flottes permanentes.
LIBAN
: Bases américaines.
2003
: Interventions militaires
récentes.
KOWEIT
1991
: Surveillance indirecte des
5ième
flotte
principaux points de passage.
SOMALIE
2006
http://www.xaviermartin.fr/index.php?post/2009/11/23/MOYEN-ORIENT-LE-RETOUR
B. Des tensions régionales fortes.
1. L’instabilité des frontières.
2. La fragilité de la notion d’Etat dans les pays de la région.
Les monarchies conservatrices de la péninsule arabique
Les Etats autoritaires avec
parti unique
Saddam
Hussein
Pdt
république
irakienne
(1979- 2003)
Hosni
Moubarak
Pdt
république
iarabe
d’Egypte
(1981- 2011)
Les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe
(CCG), le 9 décembre 2014, lors du sommet annuel,
ici à Doha (Qatar)
De gauche à droite, les représentants d’ Oman, des
Emirats arabes unis, du Koweït, du Qatar, du Bahreïn
et d’Arabie saoudite.
http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/12/10/les-monarchies-du-golfeserrent-les-rangs-face-au-peril-djihadiste-et-a-l-iran_4538080_3218.html
Bachar el
Assad
Pdt
république
arabe
syrienne
(2000- ?)
Iran
Reza Chah Pahlavi
(1925-1941)
Mohammad Reza
Chah (1941-1979)
Mohammad
Mossadegh,
homme de
l’année
Time,
07 Jan, 1952
http://abonnes.lemonde.fr/afrique/infographie/2011/02/22/la-carte-des-revoltes-dans-le-monde-arabe_1483411_3212.html
Ou http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ca042a74-35df-11e0-aa25-511990c3a24b/
http://www.franceculture.fr/2011-10-25-le-bilan-du-printemps-arabe.html
http://www.rtl.fr/actu/politique/egypte-la-plus-grande-revolte-depuis-leprintemps-arabe-7762836235 03/07/13
Syrie : du « printemps arabe »(2012)…
http://www.franceculture.fr/2012-07-06-amis-de-la-syrie-a-paris-uneresolution-pas-d-intervention
Au chaos lié à l’extension de l’Etat islamique (organisation armée djihadiste), 2014
http://www.liberation.fr/monde/2014/09/11/etat-islamique-quatre-questions-pour-une-coalition_1098354
C. Les conflits autour de la création et de l’existence de l’Etat d’Israël.
1. Juif, Sioniste, Israéliens… des concepts délicats à manipuler.
Alya, Alyah, Aliya ou Aliyah est un mot hébreu (pluriel alyoth) signifiant littéralement « ascension » ou « élévation
spirituelle ». Ce terme désigne l'acte d'immigration en Terre sainte (Eretz Israël, en hébreu) par un Juif.
Alya : des vagues
successives constitutives du
sionisme.
Nombre
Période Ottomane (18811914)
50 000
Période britannique (19191948)
380 000
Après la création de l’Etat
d’Israël (1948 =>)
3 000 000
Origine/raisons.
Empire russe suite
nombreux pogroms.
aux
Europe orientale surtout puis
réfugiés fuyant le nazisme.
Dés l’origine, forte compétition
entre les communautés arabes et
juives pour l’accès aux terres dans
un contexte de domination
coloniale
Vagues successives de populations, le plus souvent venues d’Europe
ou du monde arabe.
3 430 000
Depuis 2006, le nombre de nouveaux entrants en Israël est en constante diminution. En 2007, il est passé sous la
barre de 20 000 arrivées pour l'année et le nombre d'émigrés juifs est devenu supérieurs au nombre d'immigrants.
Cette baisse s'explique par l'émigration quasi-totale des diasporas des pays de l'ex-Union soviétique, alors que les
diasporas juives les plus importantes (États-Unis, France) ne migrent que peu vers Israël.
Source : wikipedia, Alya.
Hatikvah (L’Espérance, hébreu) est l’hymne national de l’État d’Israël depuis sa
création en 1948.
Son écriture remonte à 1878 en Ukraine, la musique (1888) est tirée d’une
mélodie populaire roumaine.
Tant qu’au fond de l’âme, les juifs en tous lieux
gardent la flamme de retourner chez eux,
alors cette espérance s’accomplira ;
malgré l’errance jamais ne mourra.
L’espoir de vivre au pays promis,
d’y vivre libre après 2 000 ans d’exil,
d’habiter enfin sur la terre d’Israël,
en paix, à Sion, Jérusalem
d’habiter enfin sur la terre d’Israël,
en paix, à Sion, Jérusalem.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hatikvah
2. L’Etat d’Israël et les pays arabes.
3. La question
palestinienne.
a. L’affrontement.
En 1967, ce qui est récupération
de la ville pour Israël est vécu
comme une occupation par les
arabes palestiniens. La
conquête de site considérés
comme sacrés renforce de part
et d’autre les courants religieux
extrêmes.
http://www.lesite.tv/videotheque/0067.0097.00-jerusalem-lenjeu-politique
La diaspora palestinienne dans le monde
par Philippe Rekacewicz, 1er février 2000
http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/refugiesdiasporapaldpl2000
Le chef de l’OLP, Yasser Arafat, est une figure familière des médias, héros pour
les uns, ennemi public n°1 pour les autres.
1969 :
Yaser Arafat,
chef de l’OLP.
1974 :
L'ONU reconnaît l'OLP comme le
«représentant du peuple palestinien»
par 105 voix contre 4. Au sommet
arabe de Rabat, Yasser Arafat
obtient cette même reconnaissance.
L'OLP est désormais aux yeux du
monde entier un interlocuteur
reconnu.
Yasser Arafat sur l’un des murs qui sépare
les territoires d’Israël de ceux de la Cisjordanie.
… ou aux Guignols
de L’info sur Canal +
L’intifada témoigne un changement idéologique du conflit et de la montée d’une
nouvelle génération de Palestiniens, née et grandie dans les camps de réfugiés ou
dans des territoires occupés et contrôlés par Israël.
La 1ière Intifada ou guerre des pierres (1987)
Les Premiers ministres Israéliens et les Intifada.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Intifada
b. Les espoirs de paix (1990-1995)
= ligne de démarcation établie en 1949 (cf 2 p. 100)
Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat durant les accords d’Oslo le
13 septembre 1993
Les accords d'Oslo signés entre 1993 et 1995
prévoient la création d'une Autorité palestinienne (≠
Etat), composée d'un président, d'un gouvernement
et d'un Parlement, et le transfert progressif des
territoires occupés à cette Autorité installée à
Ramallah.
On repousse à plus tard l'examen des sujets les
plus épineux:
- le sort des réfugiés palestiniens.
- le statut de Jérusalem-Est (annexée par Israël, mais
dont les Palestiniens veulent faire leur capitale).
- la question du futur État palestinien et de ses
frontières.
- les colonies israéliennes présentes dans les
territoires occupés.
http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/cisjordanieoslo2
c. Un processus bloqué (1995 =>) ?
Le chef de la droite israélienne Ariel Sharon sur
l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, le 28
septembre 2000
La 2ième Intifada (2000)
d. Une paix impossible ?
L’imbroglio territorial
Les Nations Unies condamnent
régulièrement la politique de colonisation
d’Israël. L’Union européenne et les EtatsUnis ne manquent pas une occasion de
faire savoir que ce grignotage des terres
de Cisjordanie met en danger la
perspective de création d’un Etat
palestinien indépendant.
Cette carte a été imaginée et produite
par Julien Bousac à partir de documents
fournis par le Bureau de coordination pour
les affaires humanitaires dans les
territoires palestiniens occupés et
B’Tselem.
Toutes les zones de Cisjordanie aux
mains d’Israël ont été transformées en
mer. Une « imposture cartographique »
qui renvoie au problème de la viabilité
d’un territoire morcelé.
http://boutique.monde-diplomatique.fr/l-archipel-de-palestine-orientale-1573.html
Le blocage des relations bilatérales.
Les commémorations du 10ème anniversaire de la mort
de Yasser Arafat ont laissé éclaté au grand jour les
divisions palestiniennes. Le chef du Fatah et président de
l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a ouvert les
hostilités. Lors de son discours à Ramallah, en
Cisjordanie, il a accusé le Hamas d‘être derrière une
série d’attentats à la bombe contre des membres du
Fatah dans la bande de Gaza. Il a également accusé le
groupe islamiste de retarder par ses actions les
opérations de reconstruction dans le territoire palestinien,
contrôlé par le Hamas depuis 2007.
http://fr.euronews.com/2014/11/11/les-palestiniens-affichentleurs-divisions-pour-les-10-ans-de-la-mort-d-arafat/
- La communauté internationale encore divisée.
La Palestine, un Etat pour l’ONU
depuis novembre 2012
Qui a voté quoi à l'ONU sur la Palestine ?
Le Monde.fr | 30.11.2012 à 13h06 • Mis à jour le 30.11.2012 à 16h25
Mahmoud Abbas, président de
l’autorité palestinienne et et Ban KiMoon, secrétaire général de l’ONU à
l'Assemblée générale de l'ONU à
New York.
http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/11/30/qui-a-vote-quoi-a-l-onu-sur-la-palestine_1798387_3218.html
http://www.ouest-france.fr/palestine-un-texte-sur-un-etat-palestinien-bientot-soumis-lonu-3089899, 30.12.2014
III. La montée de l’islamisme (politique)
A.Naissance et émergence de l’islamisme politique.
Document 1 :
C’est vers la fin du XVIIIe siècle que le monde
musulman méditerranéen commença à prendre
conscience de sa marginalisation et du fossé qui le
séparait de l’Occident. Pour Muhammad-Ali – ou
Méhémet-Ali –, vice-roi d’Égypte, la seule manière
de rattraper l’Europe était de l’imiter. Mais le rêve
sera brisé, et les Arabes ne garderont de cette
expérience qu’un souvenir amer. La conclusion
que les Arabes tirèrent alors et tirent encore de
cet épisode, c’est que l’Occident ne veut pas
qu’on lui ressemble, il veut seulement qu’on lui
obéisse. À sa mort, toutefois, en 1849, les choses
avaient déjà changé. L’Europe entrait dans l’ère du
nationalisme, et les empires aux nationalités
multiples étaient sur le déclin. Le monde
musulman n’allait pas tarder à suivre ce
mouvement. Au Proche-Orient aussi, les gens
s’interrogeaient à présent sur leur « véritable »
identité. Jusque-là, chacun avait ses appartenances
linguistiques, religieuses ou régionales mais le
problème de l’appartenance étatique ne se posait
pas, puisqu’ils étaient tous les sujets du sultan.
Extrait de Amin Maalouf,
Les Identités meurtrières, Paris, Le Livre de Poche, 2001 (Grasset, 1998),
pp. 88-96
http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossierislam/dossier.islam.html#_Toc158634400
1. Causes liées au contexte géopolitique
XVIII-XIXe
siècles = déclin
de l’Empire
Ottoman et en //
montée en
puissance d’un
« occident
chrétien » :
industrialisation,
colonisation.
Effacement
Empire Ottoman
=> montée des
nationalismes au
Proche et MoyenOrient et de
l’anticolonialisme
Islam = socle de valeurs communes
+ instrument de résistance
à la domination coloniale.
"Nous croyons que les doctrines et les enseignements de
l’islam sont universels et gouvernent les affaires des
hommes dans ce monde et dans le prochain. Ceux qui croient
que ces doctrines et ces enseignements ne s’appliquent qu’aux
questions spirituelles et au culte religieux sont dans l’erreur,
car l’islam est à la fois... la religion et l’État, l’esprit et le
travail, le Livre et le sabre (...).
Les Frères [musulmans] pensent, par-dessus tout, que les
fondements et les sources de l’islam proviennent du livre
d’Allah [le Coran] (qu’il soit béni et loué) et de la Sunna du
Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) ; si
la nation s’y fie, elle ne s’écartera pas de son chemin.
Les Frères musulmans croient également que l’islam, en
tant que religion universelle, régit toutes les affaires
humaines, s’applique à toutes les nations et à tous les peuples,
en tous temps et en tous lieux (...).
Il est vrai que l’islam est une foi religieuse, un culte rendu, mais
il est aussi patriotique et nationaliste (...). En tant que tel,
l’islam ne reconnaît donc pas de frontières géographiques ni de
distinctions de nationalités ou de races, mais considère les
musulmans comme membres d’une seule et même nation et la
patrie de l’islam comme un seul et même territoire, quelle que
puisse être son étendue et aussi loin que soient les pays qui le
composent (...). Il devrait donc être évident que les Frères
musulmans doivent respecter leur propre nationalisme, le
nationalisme égyptien, qui constitue le fondement premier du
renouveau qu’ils espèrent. Le soutien au nationalisme arabe
vient après et constitue le deuxième maillon du mouvement de
renouveau ; pour finir, ils veulent établir une ligue islamique,
qui constituerait la meilleure structure pour une future patrie
musulmane élargie. Précisons encore que les Frères désirent
le bien de l’humanité tout entière et en appelant à l’unité, qui
est l’objet et le but de l’islam."
Hassan Al-Banna, De la doctrine des Frères musulmans [années 1940],
http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossierislam/dossier.islam.html#_Toc158634400
2. Exemple de l’Egypte et
des Frères musulmans,
1ière organisation islamiste(1928 =>)
Rappel statut Egypte XXe : monarchie sous influence britannique
puis république sur le modèle européen (Nasser => 1952) puis évolution
vers régime autoritaire soutenu par l’armée (1970-2011)
Retour à une
interprétation littérale
de textes religieux
(Coran) sans tenir
compte des
transformations
sociales et politiques
depuis le Moyen-âge.
Volonté de ré-islamiser
la société et la
politique sur cette base
=> direction par des
religieux soucieux de
faire appliquer les
règles traditionnelles
de l’islam (la charia).
Ex : concernant l’habillement, les relations entre les sexes,
l'interdiction de l'alcool et des jeux d'argent, les châtiments
propres à des crimes précis et les restrictions imposées
aux opérations bancaires et aux prêts à intérêt.
http://www.courrierinternational.com/article/2014/02/05/les-femmes-les-hommes-le-voile-retour-sur-une-enquete
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/03/18/liste-noire-nabi-malika-jibril-des-prenomsdesormais-interdits-en-arabie-saoudite/#xtor=RSS-32280322
Les
«
idéologies
importées
d’Occident » comme
la démocratie,
le
communisme,
le
socialisme,
le
libéralisme
sont
considérées comme
des échecs et jugées
incompatibles
avec
l’islam.
Les islamistes veulent
réaliser l’unité des
musulmans (umma) et ainsi
modifier l'équilibre
économique et politique
dans l'ensemble du monde.
Ils croient que l'islam peut
créer un ordre équitable à
l'échelle tant internationale
que nationale.
Islamisme = projet politique à caractère
totalitaire s’appuyant sur une lecture fondamentaliste
des textes musulmans
Doc. 1 p. 272.
Bilan :
L’islamisme est une idéologie relativement ancienne qui s’est affirmée plus nettement au XXe siècle.
Si l’islamisme apparaît pourtant comme un phénomène très récent, c’est parce qu’avant la fin des années
70 :
Les élites politiques du Moyen-Orient misent plus sur le nationalisme que sur la religion pour construire
leur pouvoir : Nasser en Egypte, le parti Baas de Saddam Hussein en Irak, le Shah en Iran, les Assad en
Syrie.
Certains combattent d’ailleurs violemment les mouvances islamistes : Nasser/frère musulmans (voir cette
petite vidéo de 1953 : http://www.france24.com/fr/20121002-video-nasser-moquait-freres-musulmans-voileislamique-egypte-laicite/ ou le sort réservé à Sayyid Qotb, intro du doc. 1 p. 172).
Les Etats du Moyen-Orient sont pris dans les logiques/alliances de la Guerre froide qui pour un temps
occultent ou instrumentalisent les mouvements islamistes (ex : Ben Laden, homme de main des Etats-Unis
en Afghanistan).
La lutte contre Israël - très fédératrice pour les pays arabes - est portée par l'OLP, une organisation
palestinienne pas du tout religieuse.
En fait, l'islamisme ne progresse pas par les élites. Cette idéologie se propage lentement « par le
bas » de la société, en donnant un espoir nouveau à tous les « laissés pour compte » des régimes
autoritaires du Moyen Orient.
B. La diffusion de l’islamisme au Moyen-Orient et ses liens avec le terrorisme.
Nous avons été prodigues de notre sang et eu de
nombreux martyrs. L’islam a donné du sang et
des martyrs (...). Laissez ceux qui voudraient nous
voir malades croire que nos jeunes ont peur de la
mort ou du martyre. Le martyre est un héritage qui
nous vient des prophètes. Ceux qui craignent la
mort sont ceux qui pensent qu’après la mort, vient le
néant. Nous, qui considérons la vie après la mort
comme bien plus sublime que celle-ci, que pouvonsnous craindre ? Seuls les traîtres ont peur. Les
serviteurs de Dieu n’ont pas peur. Notre armée,
notre gendarmerie, nos gardiens n’ont pas peur. Les
gardiens qui ont été tués (...) ont atteint la vie
éternelle (...).
Ces gens qui veulent la liberté, qui veulent que nos
jeunes soient libres, écrivent avec effusion sur la
liberté de nos jeunes. Quelle liberté désirent-ils ?
(...). Ils veulent que des casinos soient ouverts, que
des bars soient ouverts, que les lieux de débauche
soient ouverts, que les drogués à l’héroïne soient
libres, que les fumeurs d’opium soient libres. Ils
veulent que les mers [référence aux bains mixtes]
soient ouvertes pour tous les jeunes. C’est ce que
veut l’Occident. Leur but est d’émasculer notre
jeunesse, qui pourrait se lever contre eux. Nous
voulons que notre jeunesse quitte les bars et
rejoigne les champs de bataille.
Ayatollah Ruhollah Khomeyni, Discours à l’école théologique de Feyziyeh [24
août 1979] http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossierislam/dossier.islam.html#_Toc158634400
1. La révolution iranienne crée
un modèle d’Etat islamiste (1979 =>)
Rappel statut Iran XXe : monarchie de plus en plus
autoritaire sous influence britannique et américaine
=> répression de l’opposition qu’elle soit islamiste
(séduisant populations modestes) ou démocratique
(menée par les élites)
La révolution de 1979 aboutit au
triomphe des islamistes et de leur chef,
l’ayatollah (chef religieux chiite) Khomeiny
 Instauration d’un république islamiste,
anticapitaliste et antisioniste
(doc. 5 p. 273)
"Le jihad musulman est une lutte contre l’idolâtrie,
les déviances sexuelles, le pillage, la répression et
la cruauté. La guerre lancée par les conquérants
[non-musulmans] a au contraire pour but de
promouvoir la luxure et le plaisir bestial. Ils ne se
soucient pas que des pays soient rayés de la carte
et de nombreuses familles se retrouvent sans logis.
Mais ceux qui étudient le jihad savent que
l’islam veut conquérir le monde entier. Tous les
pays conquis par l’islam ou conquis par lui dans
le futur se verront accorder le salut éternel. Car
ils vivront sous la [Loi de Dieu …].
Il existe des centaines d’autres psaumes du
Coran et de hadith [les paroles du Prophète] qui
appellent les musulmans à vénérer la guerre et à
combattre. Cela veut-il dire que l’islam est une
religion qui empêche les hommes de faire la guerre ?
Je crache sur les simples d’esprit qui osent
l’affirmer."
Ayatollah Ruhollah Khomeyni, L’islam n’est pas une religion de
pacifistes [1942]
http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossierislam/dossier.islam.html#_Toc158634400
2. La diffusion d’un islamisme combattant,
voire terroriste
Dès les années 50, face à la répression dont ils sont
l’objet, les leaders islamistes légitiment la violence =>
présentée comme une obligation religieuse pour lutter
contre les mauvais musulmans et pour changer l’ordre
politique : c’est le djihad (« effort »)
1979 => régime
iranien fait naître un
djihadisme
international en
finançant les "partis de
Dieu" (Hezbollah)
dans les
communautés chiites
des pays voisins.
Ex : Liban.
L’Arabie Saoudite fait
alors surenchère de
propagande islamiste
pour contrer
l’islamisme chiite en
apportant un soutien
actif à une multitude
d’organisations
salafistes (islamisme
sunnite)
Les manifestations du djihadisme sont de plus en plus nombreuses et « spectaculaires » des
années 80 à 2010, au Moyen Orient et au-delà. Quelques exemples :
Hors Moyen-Orient
1981 , Egypte
: assassinat par
ses propres
soldats du
président
Sadate, acteur
de l’apaisement
avec Israël,
 Années
80,
Palestine
:
développement de
l’intifada
(Gaza)
lancée
par
le
"Djihad Islamique »
+
Hamas
(« ferveur »)
1994, Afghanistan :
prise du pouvoir par
les
Talibans
(« étudiants »), parti
islamiste radical et
activiste.
 Fin des années 80 (doc. 2 et 3 p. 273) : développement d’une
organisation islamisme terroriste déterritorialisée (« franchise » de type
Mac Do), Al Qaïda (« la base ») ayant pour chef le saoudien Oussama
Ben Laden († 2011)
 action en Afghanistan dans un 1er temps puis attentats du 11
septembre 2001 aux Etats-Unis.
 présence très forte sur les réseaux internet
 désormais, conglomérat de groupes divers qui se réclament d’Al
Qaïda
 Années 2010 : Al Qaïda concurrencé par une nouvelle « franchise »,
l’Etat islamique (EI) présent en Irak et en Syrie.
http://www.dailymotion.com/video/x2al9ur_djihadisme-l-etat-islamique-est-il-en-train-de-prendre-laplace-d-al-qaida_news
 1991-2002 en Algérie : le
FIS (Front islamique du
Salut)
contre
Etat
autoritaire et corrompu.
Multiplication des meurtres
de
nationaux,
de
ressortissants
étrangers,
de journalistes, de femmes
vêtues à l’occidentale, de
religieux
étrangers
=>
audience internationale à
l’islamisme terroriste.
 2012-2013 au Mali :
les salafistes Ansar Dine
(« défenseurs de la
religion ») prennent le
contrôle de la moitié du
pays
"Aujourd’hui a commencé le jihad au nom de Dieu afin d’expulser l’ennemi [les troupes américaines stationnées en Arabie
Saoudite] qui occupe la terre des deux Lieux saints. En raison du déséquilibre entre nos forces armées et celles de l’ennemi,
nous devons adopter le moyen le plus approprié, c’est-à-dire le recours à des unités légères et rapides agissant dans le
plus grand secret. Les jeunes – que Dieu les protège – ont brandi l’étendard du jihad contre l’alliance américano-israélienne
qui occupe les Lieux saints de l’islam.
Extraits de Oussama ben Laden, « Déclaration » [1996]
Peuple américain, ce discours que je vous adresse a pour sujet le meilleur moyen d’éviter un second Manhattan, les
causes et les conséquences de la guerre. […] Bien que trois ans se sont écoulés depuis les événements du 11 septembre,
Bush continue à brouiller les pistes et à masquer les causes réelles, ce qui fait que les motifs d’une répétition sont toujours là.
[…]. C’est en regardant ces tours détruites au Liban que l’idée m’est venue de rendre la monnaie de sa pièce au
bourreau et de détruire les tours de l’Amérique, afin qu’elle endure un peu de ce que nous avions enduré et cesse de
tuer nos femmes et nos enfants […] C’est sur ce décor que sont survenus les événements du 11 septembre, comme une
réplique à ces énormes injustices […].
Quant à ses conséquences, elles sont, grâce à Dieu tout-puissant, très positives, dépassant toute attente et toute
mesure, pour plusieurs raisons […]. Comme nous l’avons déjà dit, il nous a été facile de provoquer cette administration
[Bush] et de l’amener là où nous le souhaitions ; il nous suffit d’envoyer en Extrême-Orient deux moudjahidines soulever
une banderole d’Al-Qaida pour que les généraux s’y pressent, augmentant ainsi les pertes humaines, financières et
politiques. De même que nous avons appris à mener la guérilla et la guerre d’usure contre les superpuissances iniques :
avec les moudjahidines, nous avons durant dix ans épuisé la Russie au point qu’elle a fait faillite et s’est retirée battue, grâces
soient rendues à Dieu ! Nous poursuivrons cette politique d’usure avec l’Amérique jusqu’à ce qu’elle fasse faillite, s’il
plaît à Dieu, car c’est pour Lui peu de chose. […] Par exemple, Al-Qaida a dépensé 500 000 dollars pour l’opération du 11
septembre, alors que l’Amérique a perdu dans l’événement et ses répercussions, au bas mot, 500 milliards de dollars, c’est-àdire que chaque dollar d’Al-Qaida a vaincu 1 million de dollars, grâce à Dieu tout-puissant. […]
Pour conclure, je vous dirai, en toute sécurité, que votre sécurité n’est pas entre les mains de Kerry, de Bush ou d’AlQaida […]. Nous, Dieu est notre Seigneur ; mais vous, vous n’en avez pas. Que la paix soit sur celui qui suit le droit chemin !"
Extraits de Oussama ben Laden, « Message au peuple américain »
[texte de l’allocution diffusée par Al-Jazira le 30 octobre 2004, à deux jours de l’élection présidentielle américaine]
http://icp.ge.ch/po/cliotexte/le-moyen-age/dossier-islam/dossier.islam.html#_Toc158634400
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20110504-infographie-al-qaida-le-monde
3. Peut-il y avoir un islamisme modéré,
compatible avec la démocratie ?
http://www.telquel-online.com/Le-Mag/caricatures-quand-n-aque-le-rire/542 25.10.12, newsmagazine francophone marocain
Printemps arabe: ça tourne mal?
Egypte, retour de l'autoritarisme
Chappatte, Le Temps, 08.12.12
http://client.globecartoon.com/cgi-bin/WebObjects/globecartoon.woa/wo/2.0.13.3.13.0.0
Rappel situation politique MO XXIe : suite aux révoltes populaires du
« printemps arabes» (2009-2012), les pouvoirs politiques autoritaires
ont été fortement contestés et pour certains renversés ouvrant la voie
à des avancées démocratiques.
 En Turquie, l’AKP
au pouvoir depuis
2003 (« parti pour la
justice
et
le
développement
»)
donne l’image d’un
parti
islamiste
modéré, tentant de
concilier islam et
modernité.
Il
es
actuellement
objet
de
contestations
populaires
(corruption)
 En Egypte, les
élections qui ont
suivi la chute du
dictateur Moubarak
ont permis au parti
des
Frères
musulmans d’obtenir
le pouvoir
 politique
de
réislamisation qui a
déclenché
une
nouvelle révolution
(2012-2013)
 2014 : Mohamed
Morsi
(FM)
est
renversé, le pouvoir
est récupéré par
l’armée, les Fm sont
interdits.
 En Iran, printemps
arabe
fortement
réprimé, mais suite
aux présidentielles de
2013 => élection d’un
islamiste
modéré,
Hassan Rohani.
 Monarchie du Golfe
: tolèrent désormais
participation femmes
aux JO, la mixité au
travail, le droit de vote
des femmes pour les
élections locales (en
2015)
 En Syrie : guerres entre islamistes sunnites et chiites.
Bilan :
- L’islamisme s’est diffusé au Moyen-Orient depuis les années 70. Il est devenu
particulièrement visible du fait de :
L’accès au pouvoir politique de partis islamistes représentants différentes mouvances
(modéré ou plus radical)
La création d’organisations transnationales à vocation terroriste.
Le terrorisme a déclenché un interventionnisme multiforme de la part des
occidentaux, et particulièrement des Etats-Unis :
attaque contre l’Afghanistan pour en déloger les Talibans (2001) puis contre l’Irak (2003).
Cependant, la longue occupation par les armées occidentales a manifestement renforcé
les groupes djihadistes en leur donnant un ennemi commun !
renforcement des alliances avec les Etats « islamo-fréquentables » (Arabie Saoudite,
Egypte, Turquie) et même désormais avec l’Iran pour « contenir » les groupes islamistes
terroristes (Al Qaïda, Etat islamique).
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