MISE AU POINT DES HYPOTHÈSES GOSMOGONIQUES
NEBULAIRES.
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5° Pour satisfaire aux exigences de la géologie, Faye fait naître la Terre avant le
Soleil, ce qui accorde à la planète une existence de 3o à 5o millions d'années. —
A
la
vérité, il est
difficile
de poursuivre des concordances géologiques tant que les don-
nées de la géologie sont aussi discordantes. Evalué par une vingtaine de méthodes,
l'âge de la Terre est compris entre quelques millions et plus de 4o milliards d'années
!
Au reste, pour le problème thermodynamique, peu importe.
Avec
les corps radio-
actifs,
l'énergie disponible est très largement augmentée. Ainsi, la proportion d'hé-
lium contenu dans les roches uranifères permet de leur attribuer une existence de
4oo millions d'années. — Par surcroît, l'énergie se matérialise; elle est dégagée par
la destruction des atomes, et la
chaleur
libérée entretient le rayonnement solaire et
stellaire.
Dès lors tombent les entraves que Faye avait imposées à sa théorie.
6° L'expression de la loi de force
<ï>
ne peut convenir. « Elle correspond, dit
Henri Poincaré, à une nébuleuse formée d'un noyau
central
d'une
certaine'
masse
qu'envelopperait une atmosphère parfaitement homogène. Il est peu vraisemblable
que la nébuleuse solaire ait offert cette constitution dans la période intermédiaire.
La loi d'attraction réelle avait sans doute une forme beaucoup plus compliquée. »
<ï>
ne peut être qualifiée de loi naturelle : elle donne une attraction infinie à une
distance infinie. Pour a
et
6 constants (tous deux différents de zéro), les orbites ne
sont plus elliptiques
;
dès lors, privée de tout contrôle tiré de l'observation, la théorie
prend un caractère un peu artificiel. — On sait pourtant que dans un système d'étoiles
doubles, l'orbite apparente de l'étoile satellite est une ellipse décrite suivant la loi
des aires autour de l'étoile principale E, projetée en un point distinct du foyer»
>E doit être situé sur le grand axe de l'orbite vraie; sinon, à une distance donnée,
l'at-
traction de E varierait avec la direction : ce qui est
exclu (*).
Ces objections n'ont pas été réfutées valablement. Il paraît donc nécessaire de
reprendre le problème
(*).
(l)
Laplace a établi que, les corps célestes
s'attirant
à très peu près comme si leur masse
était condensée à leur
centre
de gravité, cette propriété s'applique à la loi
4>.
Mais elle sub-
siste aussi pour toute loi de force très peu différente de
<Ê4,
$,
<ï>2;
ainsi pour les lois
u*m
f=
J~-
.
e~*r
(a
très
petit)
(Laplace)
;
Q
/=-j=r
(a voisin de
1)
(Green,
i832);
/
=
-i-^-
(s = o,
000 0001612)
(Newcomb,
1896)
;
f =
{A/n
—
4-
—
,e~*r
(a
très petit)
(Neumann,
1896).
(a)
Nous n'entendons pas ignorer ou sous-estimer l'hypothèse suggestive et ingénieuse
de M.
Emile Belot (Essai
de
cosmogonie
tourbillonnaire,
1911).
Elle fait provenir le système