A la mémoire du premier astrologue

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A la mémoire du premier
astrologue
La plupart, si ce n’est la majorité des ouvrages, ou Traités d’astrologie,
se référent à ses origines grecques. Soit il y a de cela 1900 ans environ.
Mais les travaux de Grotenfeld ayant permis la traduction des tablettes
dites persépolitaines au XIXe siècle, et les fouilles des sites en Irak,
mirent en évidence une origine de l’astrologie bien plus ancienne, ayant
pour berceau la Mésopotamie. Les spécialistes datent la discipline aux
environs de -670, en se basant sur les archives de la bibliothèque royale
d’Assahardon. Les données de ces documents,ayant été reproduits par
l’astronome grec Claude Ptolémée en +230, dans son Traité d’astrologie
rédigé à Canope, près d’Alexandrie. Sur lequel l’astrologie occidentale
est fondée.
Or il apparaît que la traduction en 1949 de deux tablettes, par le grand
Sumérologue, Samuel Noah Kramer, permet de remonter bien plus loin
dans le temps. Jusqu’au premier tiers, au moins, du IIe millénaire, grâce
à la révélation cette fois d’un mythe d’origine sumérienne, celui de la
déesse Inanna et du jardinier astrologue Šukaletuda.
Dans son livre «L’histoire commence à Sumer» Kramer raconte pages 96
à 101 comment le jardinier expérimenta une nouvelle technique d’horticulture, datant de Sumer et du IIIe millénaire, celle de l’ombrage pro4 Les Escarpins de la Lune
tecteur des cultures, en étudiant et appliquant l’astrologie. Ce qui ferait
remonter la connaissance, et la pratique, de l’astrologie à cette période,
ainsi que le rapporte la transcription du mythe.
Kramer résume en ces mots que le jardinier, travailleur, diligent, malgré
tous ses efforts, voyait son jardin péricliter. Quelque soient ses arrosages,
tout se desséchait. Alors il leva les yeux vers les cieux étoilés, étudia les
signes et les présages, observa, et apprit à connaître les Lois des dieux.
Ayant acquis une nouvelle compréhension de son problème, il planta
alors des arbres sarbatu, une espèce locale de peuplier, dont l’ombre
ample s’étend du matin au soir, favorisant alors la pousse de ses plantes
potagères.
Šukallituda....;
Quand il versait de l’eau sur les sillons,
Quand il creusait des rigoles le long des carrés de terre...;
Trébuchait sur les racines, était égratigné par elles.
Les vents furieux avec tout ce qu’ils apportent,
Avec la poussière des montagnes, le frappaient au visage;
A son visage....et ses mains...;
Il les dispersaient, et il ne reconnaissait plus ses....
Alors il leva les yeux vers les terres au sud,
Il regarda les étoiles à l’est
Les Escarpins de la Lune 5
Il leva les yeux vers les terres au nord,
Il regarda les étoiles à l’ouest;
Il contempla le ciel où s’écrivaient les Signes.
Dans l’écriture de ce ciel, il apprit les Présages;
Il vit comment appliquer les Lois divines,
Il étudia les Décisions des dieux.
Dans le jardin, à cinq, à dix endroits inaccessibles,
En chacun de ces lieux il planta un arbre comme ombre protectrice
L’ombre protectrice de cet arbre -le sarbatu à l’ample frondaisonL’ombrage qu’il donne, à l’aube,
À midi et au crépuscule, jamais ne disparaît....
Sources :
- Samuel Noah Kramer «L’histoire commence à Sumer» Champs histoire isbn 978-2-0812-2386-8
-Jean Bottéro «Lorsque les dieux faisaient l’homme» page 257 et suivantes NRF Gallimard isbn 978-2-07-071382-0
6 Les Escarpins de la Lune
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