Lycée Hoche, Versailles, 2013–2014 cours IV.1. – Lois de Descartes V. Prévost, BCPST 1
attribue à la lumière une origine extérieure
à l’œil, définisse la notion d’image et inter-
prète la formation des images dans l’œil. Il
propose de plus de nombreuses expériences
utilisant des lentilles sphériques et des mi-
roirs.
La diffusion de ces travaux, ainsi que de
ceux d’Euclide et de Ptolémée, per-
mettent le développement de l’optique ex-
périmentale en Europe, au XVIesiècle.
La fabrication des premières lunettes et
des premiers microscopes date de la fin du
XVIeou du début du XVIIesiècle. En par-
ticulier, Galilée (1564-1642) observe en
1610 quatre des satellites de Jupiter à l’aide
d’une lunette de sa fabrication.
La théorie de Descartes (1596-1650) uti-
lise alors des règles de modélisation corpus-
culaire de la lumière par analogie avec la
mécanique : une source lumineuse émet des
particules qui sont réfléchies par les miroirs
et traversent les milieux matériels à des vi-
tesses dépendant de leur nature. Malheu-
reusement cette théorie balistique impose
une vitesse de la lumière dans l’eau ou dans
le verre supérieure à celle dans le vide, ce
qui est en contradiction avec l’expérience.
De façon simultanée, Fermat (1601-1665)
propose une optique basée sur un principe
de moindre temps. Un principe analogue
sera utilisé plus tard par Lagrange et Ha-
milton en mécanique.
Les travaux de Newton (1642-1727) en op-
tique sont considérables (lentilles non sphé-
riques, prisme et dispersion de la lumière,
miroir parabolique, théorie des couleurs) ;
ils sont publiés en 1704 sous le titre Optics.
1.2 Modèle ondulatoire (XIXe
siècle)
Dès la fin du XVIlesiècle, Huygens sug-
gère une théorie ondulatoire de la lumière
permettant de retrouver les résultats de
l’optique géométrique et compatible avec
une vitesse de la lumière plus grande dans
l’ air que dans les milieux matériels. La dé-
couverte au XVIIeet surtout au XIXesiècle
des phénomènes d’interférence et de diffrac-
tion impose cette théorie, suite aux travaux
de Fresnel (1788-1827).
Une onde acoustique n’existe pas dans le
vide. Elle ne peut se propager que dans un
milieu matériel compressible, par exemple
l’air. Par analogie avec ces ondes acous-
tiques, la lumière est une onde se propa-
geant dans un milieu hypothétique équi-
valent, appelé éther. De nombreuses expé-
riences ont été réalisées pour mettre en évi-
dence l’existence de ce milieu (expérience
de Michelson et Morley en 1887).
Les travaux de Maxwell (1831-1879) et
de Hertz permettent de décrire la lumière
comme une onde électromagnétique, c’est-
à-dire un champ électrique et un champ
magnétique variant en fonction du temps,
à une fréquence qui est celle de la lu-
mière observée. La théorie de l’électroma-
gnétisme de Maxwell donne, pour la vi-
tesse de la lumière dans le vide, la valeur
c= 3,00 ×108m·s−1.
Cette valeur de c(en accord avec l’expé-
rience) est indépendante du référentiel ga-
liléen choisi. L’incompatibilité de cette in-
dépendance avec les lois de composition
des vitesses de Galilée conduira Einstein
(1879-1955) à proposer en 1905 la théorie
de la relativité restreinte.
1.3 Modèle corpusculaire : le
photon
Les découvertes de l’effet photoélectrique et
du rayonnement du corps noir (un corps
émet un rayonnement électromagnétique
dont les caractéristiques dépendent de sa
température : rayonnement infrarouge, par
exemple) conduisent Planck et Einstein
à revenir à un modèle corpusculaire de la
lumière (1906) en introduisant des quanta
d’énergie appelés photons : particules sans
masse, d’énergie E=hν, se déplaçant à la
vitesse de la lumière.
Les deux modèles, ondulatoire et corpuscu-
laire, sont assez cohérents entre eux, et se
complètent. Cette dualité onde-corpuscule
pour la lumière est alors généralisée aux
particules dans la théorie de la mécanique
quantique par de Broglie,Bohr,Hei-
senberg,Schrodinger. . .
1.4 Électrodynamique quan-
tique
Les quelques contradictions entre les as-
pects ondulatoire et corpusculaire de la lu-
mière n’ont pu être levées qu’avec le mo-
dèle développé pendant les années 1950 par
Tomonoga,Schwinger et Feynman,
sous le nom d’électrodynamique quantique.
L’optique a donc permis, tout au long de
l’Histoire, d’élaborer de nombreuses théo-
ries faisant progresser les connaissances
scientifiques.
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