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après, la Tchécoslovaquie, victime de la convoitise de ses
voisins (Pologne et Hongrie) et de la sécession des
Slovaques, était contrainte de se placer sous l’autorité de
l’Allemagne. Elle disparaissait le 15 mars 1939 pour
devenir le protectorat de Bohème-Moravie.
A la suite de cette nouvelle annexion, la France et
l’Angleterre étaient résolues à ne plus faire de concessions
au chancelier allemand. Elles comprenaient enfin que le
dictateur s’était servi de leur désir de paix pour obtenir ce
qu’il désirait. En avril 1939, elles acceptèrent de garantir
les frontières de la Pologne, de la Roumanie et de la Grèce.
De leur côté, l’Allemagne et l’Italie signèrent le 22 mai 1939
le pacte d’acier11.
Depuis mars 1939, HITLER avait déclenché une nouvelle
crise en réclamant la cession du corridor de Dantzig12.
Soutenue par les occidentaux, la Pologne rejetait fermement
les demandes allemandes. La situation se détériorait au fil
des semaines. Paris et Londres essayèrent alors de négocier
une alliance avec STALINE (1879-1953) ce qui, en cas de
guerre, aurait contraint la Wehrmacht à se battre sur deux fronts. Finalement, ce fut HITLER qui remporta
cette bataille diplomatique en concluant un pacte
de non agression avec l’Union Soviétique le 23
août 1939.
Le 1er septembre, le Führer déclencha l’attaque de
la Pologne sans déclaration de guerre13. Il
espérait bien que les démocraties s’inclineraient
une fois de plus devant le fait accompli. La
Wehrmacht pratiqua pour la première fois la
guerre éclair (blitzkrieg) et remporta très
rapidement de nombreuses victoires sur les
troupes polonaises valeureuses mais sous-
équipées. En vertu d’une clause secrète du pacte
germano-soviétique, l’Armée Rouge envahit la
Pologne à l’est dès le 17 septembre.
Conformément à leurs engagements, l’Angleterre
puis la France déclarèrent la guerre à l’Allemagne
le 3 septembre. La Seconde Guerre mondiale
venait de commencer…
CHAMBERLAIN, DALADIER, HITLER et
MUSSOLINI à la conférence de Munich
septembre 1938
MONTAGNON Pierre, La grande histoire
de la Seconde Guerre mondiale, de Munich
à Dunkerque septembre 1938-juin 1940
(Droits réservés)
Soldats allemands brisant la barrière douanière
entre leur pays et la Pologne
MONTAGNON Pierre, La grande histoire de la
Seconde Guerre mondiale, de Munich à Dunkerque
septembre 1938-juin 1940 (Droits réservés)
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Cet accord militaire stipulait, entre autres, que si l’un des deux pays était impliqué dans une guerre, l’autre entrerait immédiatement
à ses côtés dans les hostilités.
12
Suite au traité de Versailles, la Pologne, reconstituée en 1919, recevait une partie de la Prusse-Occidentale à l’Ouest de la Vistule
ce qui lui donnait un accès à la mer Baltique ainsi que Dantzig, ville déclarée libre depuis 1920 et placée sous le contrôle de la SDN.
Cet aménagement séparait donc la Prusse-Orientale du reste de l’Allemagne tandis que la ville de Dantzig, à forte population
allemande, était liée à la Pologne par une union douanière dont elle ne voulait pas .
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Pour justifier cette agression, Hitler prétendit que des soldats polonais avaient attaqué l’émetteur radio frontalier de Gleiwitz le 31
août 1939 et qu’ils avaient diffusé un message incitant la minorité polonaise en Allemagne à prendre les armes contre le Führer. En
réalité, c’était une action montée de toutes pièces par les Nazis : les cadavres retrouvés sur place, habillés avec des uniformes de
soldats polonais, étaient ceux de détenus morts dans les camps de concentration.
De l’avènement du Nazisme
au déclenchement de la guerre